Winamax

Le Programme

- 23 septembre 2010 - Par No Soucy

Reportage par Benjo et Harper.

Jeudi 23/09, midi : Day 1A
Vendredi 24/09, midi : Day 1B
Samedi 25/09, midi : Day 2
Dimanche 26/09 : Day 3
Lundi 27/09, midi : Day 4
Mardi 28/09, midi : Finale

Le Team Winamax

Ludovic Lacay
Manuel Bevand
Tristan Clémençon

Fish and chips : les WSOP à la sauce britannique

- 23 septembre 2010 - Par Benjo DiMeo

Coverage par Winamax

Il tombe des cordes sur Londres ce matin... Une bonne douche typique de la capitale anglaise, avec de grosses gouttes fracassant la ville avec lourdeur et précipitation, détrempant en un rien de temps le marcheur ayant eu l'imprudence d'oublier son parapluie. Je sais pas si c'est un coup marketing des organisateurs des WSOP, mais si c'est le cas, l'idée tient du génie : en effet, quel meilleur moyen de rappeler aux joueurs venus de loin qu'ils ne sont plus à Vegas, mais bel et bien sur le Vieux Continent ?

C'est un nouveau Main Event qui commence aujourd'hui de notre côté de l'Atlantique, deux mois après la conclusion (provisoire) de la version américaine. Le prix d'entrée est le même, mais la monnaie est différente : de 10,000 dollars, on passe à 10,000 livres sterling, ce qui nous donne une épreuve 33% plus onéreuse. Et je ne vous parle même pas des frais annexes : là où la nuit au palace dans la Ville du Vice se négocie autour de 200 dollars, il faudra ici débourser plus de 300 livres pour avoir droit à un cagibi pourvu d'un lavabo. La taille de l'opération change aussi : au revoir le hangar de l'Amazon Room et ses 250 tables, bonjour l'Empire Casino, bâtiment de sensibilité européenne, et donc à la fois petit et encombré.

Pour ces raisons, le Main Event des WSOP-E est vingt fois moins peuplé que le Main Event des WSOP (sans le « E »). Pas plus de 400 joueurs sont attendus (contre 7,319 à Vegas), et, comme on peut s'y attendre, le field sera aussi costaud qu'il est petit. Les plus grands pros américains et européens ont fait le déplacement : toutes les stars internationales sont attendues, les Phil Ivey, les Patrik Antonius, les Phil Hellmuth, Tom Dwan et compagnie, mais pas Jean-Pierre Foucault, qui a eu un empêchement de dernière minute.

J'ai tout de même trouvé une chose qui ne change pas : la structure ! Celle du Main Event des WSOP Europe est en tout point similaire à celle du grand frère végassien, à l'exception de la durée des niveaux : 90 minutes au lieu de deux heures, ce qui reste tout de même une longueur exceptionnelle, quand on songe que les joueurs entament le tournoi avec 300 blindes. Les blindes, justement, progresseront de la manière suivante :

Level 1 : 50/100
Level 2 : 100/200
Level 3 : 150/300
Level 4 : 150/300, ante 25
Level 5 : 200/400, ante 50
Level 6 : 250/500, ante 50

Avec vingt minutes de break entre chaque niveau et 90 minutes de pause prévues après le Level 4, nous en aurons terminé avec le Day 1A aux alentours de 23 heures 30, juste à temps pour la nocturne de Secret Story, donc.

Benjo

Shuffle up and deal !

- 23 septembre 2010 - Par Benjo DiMeo

Coverage par Winamax

Midi à l'Empire Casino. Le coup d'envoi du Main Event doit être donné d'une seconde à l'autre. Les joueurs ne semblent néanmoins pas affolés : ils ne sont pas plus de deux ou trois à être déjà installés. Thomas Bichon en profite pour passer une commande : « Coffee please. » Avec un regard étonné, la serveuse l'interroge : « Mais vous jouez monsieur ? » Thomas répond par l'affirmative d'un hochement de tête. « Ce sera deux livres » met à nouveau en garde la serveuse. « J'ai à ce point une tête de truand ? » plaisante à moitié Thomas. Il est finalement servi et peut assister au coup d'envoi de la compétition donné par Jack Eiffel. Avec son accent à faire rougir les commentateurs de boxe, l'américain a rappelé les règles élémentaires et a tendu le micro à Annette Obrestad, vainqueur en 2007. « Hi, good luck everyone. Shuffle, up and deal ! » s'est contenté de glisser la norvégienne.

Derrière elle, Teddy Sheringham terminait une interview et se rendait compte qu'il allait être bien entouré durant cette première journée : Eric Seidel à droite, Jason Mercier à gauche, rien que ça. Avec sa victoire à l'EPT Vilamoura, Toby Lewis a vu sa bankroll significativement augmenter. Dès lors, pourquoi ne pas se faire plaisir en participant à ce Main Event ? L'anglais débutera aux côtés de John Juanda, vainqueur ici-même en 2008. Sorel Mizzi en profitait pour faire une arrivée discrète avec d'énormes poches sous les yeux pendant que Bruno Fitoussi a comme à son habitude fait le show, claquant une bise à la moitié de sa table. Michel Abecassis débutera pour sa part avec Sorel Mizzi. Le joueur du Team Winamax a démarré tambour battant. Un check-raise bien senti au turn lui a déjà fait augmenter son tapis de plus de 10%. Sous l'escalier se trouve la dernière table du rez-de-chaussée : on y retrouve un certain Arnaud Mattern, John Eames et Andrew Lichtenberger.

Harper

Comme nous vous l'avons expliqué dans l'article précédent, l'Empire (installé à Leicester Square, en plein centre de Londres) est un casino à l'ancienne comme il en existe partout en Europe. Par « typique », on entendra « exigu » et « plein à craquer de partout ». Privés de l'espace virtuellement infini offert par les méga-complexes de Las Vegas, les organisateurs doivent donc se débrouiller avec ce qu'ils ont, et éparpiller les tables du Main Event un peu partout dans le bâtiment, entre les tables de roulettes, black-jack, bacarrat, et les machines à sous répétant à l'infini les premières notes de « Walk Like An Egyptian », au grand désespoir des joueurs n'ayant pas apporté leur casque anti-bruit.

C'est ainsi que l'on se retrouve avec un field dispersé un peu partout : six tables dans la zone principale, en face du bar central au rez-de chaussée, sept tables au premier étage, sur la mezzanine près d'un autre bar, deux tables supplémentaires au fond, près d'un restaurant, et une dernière table coincée sous les escaliers. Cela nous donne quinze tables ouvertes et 122 joueurs au compteur pour le moment, un chiffre qui pourrait augmenter à mesure que les retardataires prennent place. Aucune table n'est encore remplie à l'heure actuelle.

Harper vous a déjà fait le menu du rez-de chaussée, intéressons nous maintenant au premier étage. C'est là que Nicolas Levi et Almira Skripchenko ont débuté leur Day 1A. A la droite de CrocMonsieur, Jean-Paul Pasqualini. A gauche : Annette Obrestad. En face : Jason Lester. Je ne me fais pas trop de souci pour l'homme au chapeau, qui semble toujours bien se débrouiller face à des adversaires expérimentés (souvenez-vous le deuxième tour du shootout à Vegas, où Nicolas était sorti vainqueur face à Dario Minieri, Tom Dwan, Chris Bell, James Akenhead et Blair Hinkle).

Almira, elle, a pris place en compagnie de Fabien Dunlop (runner-up de l'Event #1 lors des WSOP-E 2009), Justin « boosted_J » Smith et Chris Bjorin. Derrière, Thomas Bichon a lui aussi hérité d'un « strong line-up » avec Ben Roberts, Jonathan Aguiar, Peter Gould et Barny Boatman. Plus loin, il y a Hoyt Corkins, Scott Mongtomery, Shannon Shorr et Jeff Lisandro. Aux autres tables, j'ai aussi vu Leo Margets (dont la présence nous ravit invariablement), Nick Shulman, Huck Seed, Kevin McPhee, Joe Serock et Joe Beevers.

Rémy Biéchel n'aura pas la partie facile, étant assis hors de position sur Vanessa Selbst (chip-leader de la prochaine finale du Partouche Poker Tour). A sa table, il y a aussi Vitaly Lunkin.

Benjo

Turbo Pedro

- 23 septembre 2010 - Par Benjo DiMeo

Level 1

Coverage par Winamax

C'est dans grosses difficultés que Pierre Canali est rentré sans son tournoi : le français, que nous avions vu pour la dernière fois au « gros » Main Event, celui de Las Vegas (70e pour 114,000$) a en effet doublé son tapis en un temps record, à la faveur d'une rencontre facile : les As contre les Rois.

Je ne peux, tout de même, m'empêcher de m'étonner en apprenant la nouvelle : dans une épreuve aussi relevée à la structure exceptionnelle, ce genre de main n'est pas si fréquente. « En fait, explique Pedro, il s'agissait du seul joueur de la table un peu faible [face à Chris Ferguson, Scott Fischman John Juanda, Allen Kessler, etc]. Je relance UTG à 250. C'est payé par Juanda. De grosse blinde, il 3-bet à 750 Un peu plus tôt, il se contenter de limper et payer avec une paire de 9 : je sais donc qu'ici, il a une forte main. Pas besoin de slowplayer : je relance à 2,100. »

Juanda passe, et l'autre joueur 5-bet à 5,300. « Il ne peut plus avoir que deux Rois, ici... En faisant tapis, il y a des chances qu'il ne me croie pas. » Pedro pousse ses jetons, et son adversaire réfléchit tout de même un moment avant de faire un call perdant.

Voilà Pierre Canali à 60,000 avant même la fin du premier niveau !

Benjo

Coverage par Winamax

Nicolas Levi n'a pas pris un départ idéal. Derrière une relance à 250 de Jani Sointula, le pro Winamax décide de payer au bouton, comme l'avaient fait avant lui Chad Brown et Jean-Paul Pasqualini. Le croupier retourne alors un flop qui peut être propice à l'action : TCarreau6Carreau2Pique. Jani, élu sosie officiel de Philippe Lucas, place une mise de continuation à hauteur de 600. Ce n'est pas énorme mais cela suffit à faire passer Chad et Jean-Paul. Nicolas décide pour sa part d'augmenter les enchères à 2,100. C'est rapidement payé par le finlandais. S'ouvre alors le turn : un ACarreau. Les deux joueurs checkent très vite. C'est l'heure de vous révéler la main de Nico : il possède QCarreau9Carreau pour une couleur. « Je pense qu'il a une paire supérieure au flop et j'ai peur de le faire fuir si je mise ce turn » confie Croc. La rivière est un dangereux TPique : derrière un check de Jani, Nicolas décide néanmoins de rentabiliser sa couleur en envoyant 2,500. Rapidement, Sointula envoie une très chère relance à 12,500. « Il a très souvent une paire d'as ou As-Dix ici » analyse Nico, qui a rapidement jeté sa main. Il chute à 24,000.

Coverage par Winamax

L'Empire Casino n'est définitivement pas un endroit propice à la concentration pour Arnaud Mattern. Outre le bruit des machines à sous et des asiatiques s'affrontant à des jeux dont je ne connaissais même pas l'existence, Arnaud voit défiler devant lui des masseuses par dizaines. Et vous n'êtes pas sans savoir que c'est le pêché mignon de FrenchKiss ! Cela ne l'a pas empêché de faire grimper son tapis à 43,000. Explications.

Derrière une relance d'Andy Bloch pour 300, il paie avec TCoeur8Coeur en milieu de parole. Les blindes complètent. Le flop est APique8Trèfle3Coeur. Derrière trois checks, Arnaud envoie 500. Andrew Lichtenberger paie en petite blinde et Andy fait de même. Le turn est donné : un TTrèfle. La parole revient de nouveau à Arnaud qui envoie 1,200. Il est uniquement payé par Andy. Arrive la rivière, un 6Carreau : le français prend une dernière fois de la value en misant 2,500. Andy paie puis jette sa main à la défausse en voyant les deux paires du champion EPT.

Harper

Rémy, Pedro, même combat

- 23 septembre 2010 - Par Benjo DiMeo

Coverage par Winamax

Les pauses sont l'occasion pour les joueurs de se ressourcer, mais aussi de se retrouver et d'échanger. A la sortie du casino où se réfugient les fumeurs, nous retrouvons un petit groupe de français qui reviennent sur leur premier niveau. Il n'y a plus qu'à tendre l'oreille...

C'est Rémy Biéchel qui débute : « J'ai fait comme Pedro ! Hé oui, ils sont marrants ces jeunes d'internet mais en fait le poker, c'est simple : il n'y a qu'à attendre les as ! » plaisante le parisien. « Derrière une relance à 250 du cut-off, je me contente de payer avec une paire d'As au bouton. En petite blinde, Vanessa Selbst place un squeeze à 1,000. Le premier paye et je décide de faire une relance à 3,800. Là, Vanessa réfléchit... Ça commence à sentir bon ! Et c'est encore mieux lorsqu'elle envoie 8,700 ! Le cut-off passe, j'envoie tapis et elle paie instantanément avec les rois. Facile ! » Ce coup fait chuter le tapis de la finaliste du Partouche Poker Tour à deux blindes pendant que Rémy double son tapis.

Une situation qui fait rire Bruno Fitoussi : « Vous êtes vernis tous les deux ! J'aimerais bien vous raconter une main mais je n'en ai pas joué une seule ! J'ai 28,500, pas un jeton de plus. » Nicolas Levi sur-enchérit : « Parfois, il vaut mieux ne pas trop en jouer... J'ai perdu avec une couleur contre un full et je me suis fait attraper sur un bluff... Je n'ai plus que 17,000 ! » Son compère du Team Winamax Michel Abecassis est plus studieux : « Je note tous mes coups aujourd'hui » dit-il en montrant un petit carnet. On peut s'apercevoir dessus que Michel a payé un 3-bet en position avec une paire avant d'abandonner sur un flop hostile ou encore qu'il ne place pas systématiquement des continuation bet. Une tactique payante jusqu'à l'heure : son tapis a grimpé à 36,000.

Coverage par Winamax

La pause fut également l'occasion de remettre son bracelet à Scott Shelley, vainqueur de l'Event 3 – No Limit Hold'em 1,000£ devant JP Kelly

Harper

Pas de cadeaux entre français
Level 2

A la reprise, Jean-Paul Pasqualini relance à 525 et se fait payer par toute la table, ou presque : Nicolas Levi, Annette Obrestad, Jason Lester, et un Jon Randomson blondinet modèle « enfant », il ne doit pas avoir plus de quinze ans, et je me demande comment il a réussi à rentrer dans le casino.

Le flop est ACarreauKCarreau9Coeur et JPP envoie un c-bet classique à 1,675. Son opposition se réduit à deux payeurs seulement : Nicolas et Randomson.

Turn 2Pique. JPP checke. Le corps entier secoué par les tremblements provoqués par la vigoureuse masseuse travaillant son dos, Nicolas parvient tout de même à s'emparer d'un jeton de 5,000, qu'il avance au milieu en annonçant un montant que je ne parviens pas à entendre, mais cela doit être compris entre 4,000 et 5,000.

Randomson passe, et Pasqualini ne perd pas de temps avant de check/raiser pour 27,000, presque l'intégralité de son tapis.

Le joueur du Team Winamax est couvert, et décide après une minute de réflexion de jeter ses cartes, se laissant avec un stack de 11,000.

Coverage par Winamax

Le « Jon Randomson » de la table Levi/Obrestad/Pasqualini. Avec sa chemise de designer, son jean de designer, et ses baskets de designer, on imagine aisément le jeunot assis derrière une bankroll online de six millions de dollars et fêtant ses 18 ans avec son premier gros tournoi en live. Son identité reste cependant un mystère. Isildur1, es-tu là ?

Benjo