Winamax

Les WSOP envoient la couscoussière

- 12 mars 2015 - Par Benjo DiMeo



Pour nous autres fans de poker Européens, l’année 2015 était placée sous le signe du retour des World Series of Poker sur le Vieux Continent après deux ans absence. Sauf que fin janvier, une bonne surprise tombait sur les téléscripteurs : pas besoin d’attendre octobre et Berlin, les WSOP revenaient dès le mois de mars non loin de chez nous, à Marrakech !

Surprise, vous dites ? Pas tant que ça, finalement, si l’on met de côté le timing serré (moins de deux mois) entre l’annonce de ce nouveau festival et sa tenue. Car au fil des années, la cité ocre s’est petit à petit transformée en une place-forte du poker high-stakes, tant au niveau des parties de cash-game, dont les enjeux peuvent atteindre certaines saisons des hauteurs stratosphériques, qu’au niveau des tournois, les équipes du Es Saadi nouant notamment un partenariat durable avec le World Poker Tour, et s’associant plus récemment avec Winamax pour le SISMIX, festival hybride musique/poker d’un genre nouveau, dont la seconde édition se tiendra en juin prochain.

Faire venir les World Series of Poker à Marrakech : c’est sans doute un gros coup pour le Es Saadi, mais c'est aussi la récompense de longues années de travail durant lesquelles le casino Marocain a développé un savoir faire certain en matière de poker de haut niveau. Probable, aussi, que la présence dans l’équipe d’encadrement des WSOP d’un Français - Grégory Chochon, ex-Barrière - a apporté un coup de pouce pour faire venir la plus ancienne et prestigieuse des compétitions de poker à Marrakech, ville ô combien prisée par les joueurs Tricolores.

Mon précieux !



Les WSOP débarquent donc au Maroc, mais attention : ces WSOP là sont affublés du suffixe ‘Circuit’. Une extension qui suggère une édition à la marge, ‘hors-série’. Et c’est le cas : cette semaine, point de bracelets à gagner, mais des… bagues ! 

Une grosse chevalière somme toute pas plus kitsch que les bracelets tant convoités, nouvelle pour nous, mais que les joueurs du continent Américain s’arrachent depuis déjà 10 ans. Le WSOP Circuit a en effet été lancé dès janvier 2005. A cette époque, le géant casinotier Caesar’s/Harrah’s venait de racheter le mythique (mais défaillant financièrement) casino Binion’s Horseshoe où étaient nés les World Series of Poker en 1970. 

Un road trip à l'Américaine

Se débarrassant aussitôt des murs du casino pour n’en garder que la propriété intellectuelle via ses deux marques emblématiques (Horseshoe et WSOP), Caesar’s entreprit de déménager les WSOP au sein de l'immense casino Rio, plus conforme aux ambitions de ses nouveaux propriétaires. En parallèle, le WSOP Circuit prenait rapidement forme : un circuit itinérant parcourant l’Amérique toute entière de janvier à décembre, et proposant des tournois aux gammes de buy-ins moins chères que ceux de Vegas, permettant aux joueurs de tout le pays de participer au rêve des WSOP, sans avoir à trop mettre la main au porte-feuille, ni à faire le voyage vers la Ville du Vice et ses mille pièges.

En dix ans, le WSOP Circuit sera passé par tous les décors, toutes les ambiances, toutes les cultures du territoire Yankee, grâce au réseau de casinos extrêmement développé du groupe Harrah’s : les grandes métropoles de San Francisco, Dallas, Philadelphie et Baltimore, l’Amérique profonde de la Nouvelle Orléans ou Tunica, les stations balnéaires idylliques de Floride et du Lac Tahoe, les grandes places du poker d’Atlantic City et Foxwoods… Tout ce que les USA compte de profils de joueurs s’y seront illustrés, des amateurs purs aux jeunes pousses en devenir (Ryan Riess, Blair Hinkle, Andrew Lichtenberger), en passant par les talents déjà confirmés (Freddy Deeb, Dan Heimiller).

Les WSOP tout le temps, les WSOP partout

Cette édition du World Series Of Poker Circuit qui quitte l'Amérique pour la première fois n’est donc que la dernière démonstration de ce qui fut la motivation première d’Harrah’s dès le premier jour : transformer ce qui fut trois décennies durant un petit festival de poker occupant chaque année deux semaines du calendrier, pas plus, en une machine multi-nationale ne s’arrêtant jamais de fonctionner. WSOP Europe, WSOP Circuit, WSOP Asie-Pacifique, November Nine, diffusion ESPN : désormais, on parle des Championnats du Monde de janvier à décembre.

Dix joueurs Winamax au départ

Vous avez peut-être aperçu un W rouge familier sur les publicités et prospectus annonçant le WSOP Circuit : toujours dans les bons coups, Winamax est en effet partenaire de l’évènement, et a à ce titre organisé un satellite hebdomadaire en ligne durant les mois de janvier et février. Résultat : ce sont sept joueurs qualifiés sur Wina qui disputeront le tournoi principal du festival (15 000 dirhams, soit 1350 euros) : l’Allemand Yarne, alias ‘1ut1l1ty’, Fabien alias ‘x wildhorses’, Anthony alias ‘chatblanc1’, Julien alias ‘Volume2’, Yohan alias ‘AriaVegas’, Christophe alias ‘Mehdi PASsa’, et Pierre alias ‘Lenchanteur.’, dont vous vous rappelez sans doute de la victoire au Winamax Poker Tour en 2014. 

Et le Team Winamax ? Chose rare, notre équipe préférée s’est partagée entre Marrakech et Vienne, où une étape du World Poker Tour est organisée en concomitance. Ainsi, si Gaëlle, MIK22, Kool Shen et Davidi sont partis en Autriche, les Top Shark ont fait bloc : Ludovic Riehl, Guillaume Diaz et Adrien Guyon seront au départ de l’édition Marocaine des WSOP.

Point d’orgue de 19 tournois (dont 7 récompensant le vainqueur de la fameuse chevalière), le Main Event du WSOP Circuit offre deux journées de départ jeudi et vendredi (Day 1A et 1B) avec possibilité de re-entry en cas d’élimination.

Coup d’envoi programmé à 14h, heure locale (15 heures en France), avec un tapis de départ de 30,000 et des niveaux de 45 minutes (60 minutes le Day 2, puis 75 minutes le Day 3) : je vous retrouve très vite pour un premier état des forces en présence. Les WSOP seront t-ils solubles dans le tajine ? Réponse cette semaine.

Benjo

Démarrage en douceur

- 12 mars 2015 - Par Benjo DiMeo



Quarante minutes après le coup d’envoi du Day 1A, le compteur affiche un peu plus de 70 joueurs. Sur la photo ci-dessus, toutes les tables actives sont visibles : ce premier tour du Main Event est placé sous le signe de l’intimité. Nous autres observateurs ne nous en plaindrons pas, après le gigantisme de la finale du Winamax Poker Tour à Paris et le dernier EPT à Deauville.

Mais ce chiffre résolument modeste est appelé à augmenter significativement : le guichet des inscriptions pour le Day 1A va rester ouvert jusqu’à la conclusion du neuvième niveau, et les joueurs éliminés ont la possibilité de recaver une fois aujourd’hui. A la tombée de la nuit, il serait pas étonnant de compter deux fois plus de joueurs que maintenant. Et puis, bien entendu, vendredi se tiendra le Day 1B, donnant à tous les éliminés et les non-inscrits une nouvelle chance de participer (faisons les comptes : les joueurs les plus malchanceux pourront donc s’inscrire un total de quatre fois au cours des Day 1A et 1B).

Autour de la dizaine de tables actives, pas mal de joueurs Marocains, la plupart que je reconnais pas. Mon collègue Matthieu Sustrac me pointe du doigt les profils intéressants : « Lui, on l’appelle le Colonel… Retraité de l’armée Marocaine, style de jeu funky… » Parmi ceux dont le visage m’est familier, Daniel Elkeslassy, gagnant sur Winamax de la première heure, il squattait déjà nos tables il y a une décennie derrière le pseudonyme de ‘CasablancAA’.

Impossible évidemment de passer à côté de Moundir, prêt dans son habituelle tenue de combat poker, poing serré pour la photo en signe de détermination à claquer une perf (PAW !). Je repère aussi Vivian Anseline, l’un des meilleurs joueurs de cash-game de Paris, le pilier du cercle Clichy-Montmartre Guillaume Jenner, ou encore le membre historique de Wam-Poker Quentin Lecomte.

Candidate idéale pour le label « table de la mort » : celle que partagent Brian Benhamou, Guillaume Darcourt et Pierre Merlin.


La structure

Les organisateurs ont opté pour une jolie stucture progressive : chacun débute avec 30,000 unités aux blindes 25/50. Les niveaux durent 45 minutes, mais cette durée va passer à une heure lors du Day 2, puis 75 minutes lors du Day 3, qui correspondra à l'ultime journée de l'épreuve.

Satéllisés

- 12 mars 2015 - Par Benjo DiMeo



Parmi les qualifiés Winamax au départ de ce Day 1A, on retrouve Fabien Bischoff, dont le visage rappèlera des souvenirs à ceux qui ont fréquenté les premières éditions du Winamax Poker Open : il avait terminé en 23ème place de l’édition inaugurale du tournoi en 2010. "Doc Brown", son surnom de l'époque sur les bancs de la presse, est toujours d'actualité. Nom de Zeus ! 



De son côté, Julien Arethuse dispute pour la première fois un gros tournoi aux couleurs de Wina, quelques semaines après avoir terminé 49ème/1,355 du tournoi principal des France Poker Series à Deauville. Il est assis au siège 2 de la "table de la mort" Darcourt/Merlin/Benhamou. 

Darcourt : business as usual

- 12 mars 2015 - Par Benjo DiMeo



Guillaume Darcourt s’est rendu responsable de l’une des premières éliminations de la journée, et les fans n’en seront pas surpris. 

« Tu l’as ‘Darcourisé’ ? » 

« Oui », me répond t-il dans un éclat de rire, évoquant une histoire de 9-3 qui bat As-Roi, « avec un As au flop » précise t-il, je vous laisse remplir les trous, quoi qu’il se soit passé exactement c’est pas du joli joli.

Au même moment, le joueur en question passe devant nous un rack de jetons à la main, s’installant à une table voisine après avoir réglé son re-entry. Pas malheureux après avoir subi les fantasques foudres de Darcourt, le joueur préfère en rire : « Je me suis renseigné : après ce que tu m’as fait, j’ai le droit de reprendre les jetons. » 

Inspecteur la bavure

- 12 mars 2015 - Par Benjo DiMeo



C’est un Philippe Ktorza détendu qui a pris place à table à l’entame du quatrième niveau de la journée. Un bonjour à la cantonnade, une mine joviale en direction du photographe, et c'est parti : « C’est combien les blindes ? »

Les blindes, c'est 100/200, et Philippe va envoyer un énorme 3-bet à 10,700 après l’ouverture à 600 de la joueuse assise deux crans à sa droite. Soit cinquante grosses blindes (en toute détente), et un tiers de son tapis (pépouze) !

« C’était pas voulu ! » s’écrie t-il au milieu d’un concert de gloussements, et on le croira d’autant plus facilement que le set de jetons utilisés par le El Saadi comporte un pion de 10,000 : une véritable hérésie tant il est aisé de le confondre avec le jeton de 1,000 (celui que Philippe cherchait certainement à utiliser), à fortiori quand on vient juste de prendre place à table.

Aucun de ses adversaires ne possède une grosse main : tout le monde passe sagement et Philippe révèle AK. On peut supposer qu’avec une main aussi forte et une fois cette boulette commise, il aurait engagé le reste de ses jetons.