L'argent est arrivé très vite sur le Razz, où trois Français revenaient pour le Day 2. Nicolas Barthe est le seul à ne pas repartir les mains vides... et tous nos poulains ont déjà sauté en deux heures ! Exploration d'un tournoi qui a du chien.
Event #43 : Razz 1 500 $ (Day 2)
Quelle entame de journée au Horseshoe, avec une hécatombe Bleu sur le Razz. Pierre Lewandowski avait le 89e des 97 tapis des survivants de la journée d'ouverture : il n'a pas tenu jusqu'à ce que j'arrive à sa table pour la photo souvenir.
Verdict identique pour Steven Abitbol, qui avait pourtant le troisième tapis à la reprise. Table 657, siège 3, un joueur s'assoit à l'instant au siège où le Français devrait être... Dommage : le Neuilléen semble un amoureux de l'Amérique, 10 de ses 11 lignes ont été enregistrées à Las Vegas, la dernière aux WSOP Paradise aux Bahamas.
La rencontre est remise à plus tard, mais l'investigation est lancée, comment a sauté notre champion ? Un joueur me demande ce que je fais là et la réponse fuse quand je lui indique que je suis à la recherche du Français. "He's french fried" ! Michael Horowitz enchaîne et indique qu'il a assisté à plusieurs coups du tricolore qui ne connaissait qu'une vitesse. "Toujours à fond, il était fou", indique Michael en répétant trois fois "crazy" avant de pointer Gabriel Ramos au siège 5. "Va te renseigner par là, c'est lui qui l'a sorti", termine-t-il.
"Il était Français ? Là seule chose que je sais, c'est qu'il avait probablement un rendez-vous très important où qu'il devait aller quelque part", rigole Gabriel avec son petit stack alors que l'argent n'est plus si loin. Ramos, qui pointe à 900 000 dollars de gains en carrière, se permet une petite pique : "T'es sûr qu'il connaissait les règles ?"
"Ton Français je l'ai vu faire une wheel [As, 2, 3, 4, 5, la meilleure main en Razz], il était pas mal après ce coup mais il ne fait qu'appuyer sur l'accélérateur, il relance toujours avant le tirage et à la troisième, il relance toujours aussi. Il n'avait plus rien quand j'ai terminé le travail après qu'il a perdu un gros pot contre mon voisin de droite", enchaîne Ramos avant que la conversation ne prenne un autre tour.
Résident en Caroline du Nord, totalement de l'autre côté des USA, Gabriel n'est pas venu solo. Ce joueur professionnel américain est entouré : il vient jouer avec ses deux fidèles Shiba Inu. Chez l'Oncle Sam, les animaux de compagnies sont autorisés dans les salles de poker... "Il faut qu'ils soient bien dressés et ne gênent personne", précise Gabriel alors que la relève se fait à la table derrière. La croupière ne manque d'ailleurs pas de lâcher une petite caresse pour Ozy et Summer.
Un mâle, une femelle, ils sont donc en train de faire leur vie aux pieds de leur maître. "Je suis là pour toutes les séries, je viens de loin et ma compagne n'est pas là, c'est un soutien quotidien d'être avec mes chiens, c'est parfait pour réguler son humeur", explique Gabriel qui est toujours en lice alors qu'il vient de signer son quatrième cash des World Series...
Direction le dernier des Mohicans, Nicolas Barthe. Le Français a mis son plus beau maillot des Spurs, à l'ancienne, avec un flocage Ginobili. Le début de partie a ressemblé à un cauchemar : Ceballos avait un plus gros tapis que 80% du field restant, mais ce n'est plus le cas. "Pour l'instant c'est dur... que des grosses cartes, mon tapis fond à coups de 'bring-in' et ante, et je ne peux pas jouer", raconte Nicolas alors qu'il a déjà perdu presque la moitié de la belle avance construite lors de la journée d'ouverture.
Soutenu par Remy Biechel et Jonathan Guez, Nicolas file se rassoir après avoir demandé des news de Steven Abitbol. "Il est très agressif, mais je m'attendais pas à la voir passer si tôt [vers la sortie]", commente Nicolas avant de filer se rasseoir pour tenter de sécuriser le min-cash à 3 049 dollars.
Nouvelle donne... Son voisin de gauche dévoile un Roi et prend le bring-in... son voisin de droite ouvre avec un 7 apparent. Nicolas a un As pour relancer ! C'est payé à droite pour un duel, son adversaire tape un 3 et Nicolas une Dame... mise de son adversaire et Nicolas paye encore, avant que le croupier ne déballe un 8 pour son opposant et un Roi pour lui. Mise chez Vilain et Nicolas ne peut que folder avant de revenir vers son rail en indiquant ses petites cartes cachées. Sick draw !
Sur la main suivante, Nicolas reçoit une Dame en carte ouverte... Bring-in papa ! Nicolas Barthe est sur la mauvaise pente, mais son colocataire Remy Biechel y croit dans le rail. "C'est un jeu de forme, il lui reste deux coups... Et en deux coups tu peux aussi être très bien", assure Remy.
Malheureusement pour le Team France, Nicolas ne va pas deep-run beaucoup plus loin que l'argent. Ce spécialiste des paris sportifs chez Wina ne va pas passer le premier palier et encaisse finalement 3 049 dollars après s'être incliné en 57e position sur un field de 472 entrants.
C'est le quatrième drapeau du séjour pour Ceballos, qui rêvait d'aller plus loin qu'un min-cash pour pouvoir s'offrir un Championship à 10 000 dollars l'entrée. Il va falloir remettre le couvert et se contenter d'avoir joué et posé avec Matt Savage. Le célèbre directeur de tournois se transforme en joueur sur quelques événements des Series, toujours en variantes, et il avait un des plus gros tapis à la reprise.
Savage est toujours dans le Top 5 avec 43 joueurs entre lui et sa première breloque. Attention, car Shaun Deeb a remonté un stack alors que dix niveaux d'une heure sont au programme de cette journée. Le field est d'ailleurs encore de grosse qualité puisque Philippe Hui, Allan Le, Tod Brunson, Johannes Becker, Scott Abrams, James Collopy ou Maxx Coleman sont encore là. Il y a du bracelet au mètre carré dans ce late game...