Top 5 : les perfs du Team W sur le Main Event

- 3 juillet 2025 - Par Tapis_Volant

Un historique de l'histoire d'amour parfois compliquée entre le Team Winamax et le Main Event des WSOP
36 places payées, et beaucoup de grands moments vécus au Rio et au Horseshoe : revenons sur cinq moments du Big One qui m'ont marqué à titre personnel

Team Wina

La fine équipe du Team Winamax en 2021

Depuis la création du Team Winamax, en 2007, 11 bracelets de champion du monde ont été décrochés par nos pros, dont deux rien que pour cette année 2025, avec les victoires de João Vieira et Adrián Mateos. Pourtant, le vrai championnat du monde, le Main Event à 10 000 l'entrée qui vient de démarrer, résiste encore à nos joueurs. Jusqu'à quand ?

Si l'on exclut l'édition 2020 (disputée en ligne pendant le COVID, et pas accessible à tout le monde), les joueurs du Team Winamax ont réussi à se hisser dans les places payées à chaque édition du tournoi depuis seize ans. Au total, ce sont 36 places payées sur le Main Event qui ont été obtenues par nos pros, pour un total de 5,5 millions de dollars de gains cumulés.

Pourtant, on attend toujours la véritable première table finale d'un membre du Team, l'aventure de Sylvain Loosli en 2013 n'ayant pas commencé avec le patch W sur le cœur dès le Day 1 - on avait proposé le logo à Sylvain en milieu de tournoi, avant qu'il n'intègre officiellement le Team fin août de cette année là, deux mois avant la TF (encore jouée en mode "November Nine" à l'époque).

Et si c'était pour 2025, avec une équipe plus motivée que jamais pour briller sur le Big One ? Après neuf éditions sans réussir ne serait-ce qu'une fois à rentrer dans l'argent, Pierre Calamusa a connu un départ tonitruant sur le Day 1A disputé hier, de quoi le mettre sur orbite pour enfin laisser son empreinte sur le tournoi. On vous racontera ça au fil des quinze prochains jours au Horseshoe. En attendant, un petit Retour dans le Passé vous attend. Accrochez-vous !

Les places payées du Team Winamax sur le Main Event

Année ITM Place Joueur Prix
2008 1 221 Manuel Bevand 38 600 $
2009 3 16 Ludovic Lacay 500 557 $
428 Patrick Bruel 27 469 $
604 Anthony Roux 21 365 $
2010 1 416 Antony Lellouche 31 647 $
2011 1 416 Antony Lellouche 27 103 $
2012 2 10 Gaëlle Baumann 590 442 $
46 Tristan Clémençon 156 293 $
2013 5 4 Sylvain Loosli * 2 792 533 $
201 Kool Shen 42 990 $
293 Ludovic Lacay 32 242 $
356 Nicolas Levi 32 242 $
570 Michel Abecassis 21 495 $
2014 1 359 Kool Shen 29 400 $
2015 2 237 Patrick Bruel 34 157 $
625 Davidi Kitai 17 282 $
2016 1 102 Gaëlle Baumann 49 108 $
2017 1 223 Davidi Kitai 46 096 $
2018 4 18 Sylvain Loosli 375 000 $
357 Mustapha Kanit 33 305 $
362 Davidi Kitai 33 305 $
863 Joao Vieira 18 340 $
2019 2 60 Romain Lewis 142 215 $
622 Davidi Kitai 22 190 $
2021 4 452 Leo Margets 26 700 $
671 Romain Lewis 17 500 $
971 Mustapha Kanit 15 000 $
987 Kool Shen 15 000 $
2022 3 302 Gaëlle Baumann 40 900 $
542 Romain Lewis 25 500 $
993 Adrian Mateos 17 000 $
2023 3 68 Estelle Cohuet 130 300 $
170 Davidi Kitai 58 500 $
1052 Kool Shen 17 500 $
2024 2 317 Adrián Mateos 45 000 $
686 Romain Lewis 27 500 $
TOTAL 36 5 551 776 $

À travers mon expérience personnelle, je vous invite à revivre cinq moments marquants de l'Histoire du Team Winamax sur le Main Event des WSOP. Ce ne sont pas forcément ceux qu'auraient retenus Benjo, Flegmatic ou Fausto... mais ce sont assurément ceux qui m'ont le plus marqué. N'hésitez pas à cliquer sur les noms en rouges sur le tableau ci-dessous, vous y trouverez des liens vers tous les articles des coverages, avec quelques belles pépites à l'intérieur.

2009 : la première grosse vibration

LacayAprès le premier bracelet WSOP du Team, remporté par Davidi Kitai en 2008, et 7 tables finales atteintes avant le shuffle up and deal du Main Event, cette année 2009 marque la premier vrai deep-run du Team Winamax sur le Big One, avec la 16ᵉ place de Ludovic Lacay pour un demi-million de dollars de gains. L'année où les États-Unis ont mis la France sur la carte avec la troisième place d'Antoine Saout quelques mois plus tard, soutenu par tout un peuple. De ce fabuleux deep run, que j'ai suivi comme un observateur passionné (je ne travaillais pas encore dans le milieu du poker), je me souviens surtout de cette anecdote racontée une bonne dizaine de fois par mon ami Julien "Yu" Brécard, alors Team Manager chez Winamax. Après avoir deep run un tournoi au Venitian, ses amis du Team avaient chauffé Julien pour participer au Main Event. Quelques jours plus tard, il est en plein deep run sur le plus gros tournoi de sa vie et se retrouve à 100 joueurs restants. À cinq minutes d'intervalle, il va vivre la même confrontation inévitable que Ludovic Lacay, les Rois contre les As. Julien Brécard voit son deep run s'achever en 97ᵉ position et Ludovic Lacay trouve un Roi sur la rivière pour survivre... et atteindre les demi-finales de l'épreuve le lendemain. À une carte près, l'Histoire aurait été toute autre, comme souvent...

2012 : Wonder Baumann

Baumann
Après avoir couvert mon premier Main Event pour ClubPoker en 2011, je me retrouve à Las Vegas l'année suivante... en pur touriste. Pour jouer quelques tournois, et profiter d'une ville dont je suis déjà tombé amoureux. Mais en cette année, celle qui fait tourner les têtes, c'est Gaëlle Baumann, toute fraîchement arrivée dans le Team six mois plus tôt. Et déjà, c'est elle qui fait sensation, en devenant la joueuse du Team à aller le plus loin dans le Big One, une performance qu'elle rééditera à deux reprises, en 2016 (102ᵉ) et en 2022 (302ᵉ). Malgré les sirènes du cash-game dans les casinos low-cost de Downtown, difficile de louper un moment aussi in-ra-ta-ble quand votre métier est celui de couvreur. J'étais tout près de la table quand elle a décidé d'envoyer ses 18 blindes au cut-off avec As-9 alors qu'elle était pourtant revenue dans la course à la table finale. Malheureusement payée par Andras Koroknai, le joueur qu'elle aurait dû bust quelques jours plus tôt si un arbitrage avait été différent, Gaëlle voit son rêve s'achever aux portes de la table finale, en 10e place pour un gain stratosphérique de 590 442 $. Je me souviens de l'incompréhension de tout un clan, des explications gênées de Gaëlle sur une erreur de comptage de stack, d'un sentiment de gâchis alors que la perf' était monumentale. Et de cette anecdote, incompréhensible par le commun des mortels, où Gaëlle pleurait dans l'avion et, se faisant consoler par une vieille dame, elle n'osait pas lui dire qu'elle "pleurait parce qu'elle n'avait gagné que 600 000 dollars" ! Le poker décidément un jeu à part. 

2013 : L'unique table finale du Team W (à ce jour)

LoosliAu début de cette édition 2025, j'ai calculé les stats du Team sur les WSOP et omis la 4ᵉ place de Sylvain Loosli. Volontairement, parce que dans ma tête, il ne faisait pas partie de l'équipe au shuffle up and deal du Main Event. J'ai bien failli me faire virer pour ça (OK, j'exagère un peu) (Note de Benjo : pas tant que ça)... mais cette première table finale officielle sur le Main Event pour un membre du Team Winamax est particulière... parce que Sylvain Loosli n'était pas Team Pro au coup d'envoi du tournoi. Repéré en plein deep run, alors qu'il survolait le tournoi, Sylvain est approché rapidement par les équipes Wina. On lui propose un patch. Faut dire qu'il est un joueur de cash-game assidu du site, déjà pro depuis quelques années et traînant avec tout le gratin du poker héxagonal expatrié à Londres à ce moment-là. Bref, tous les bons joueurs de poker le connaissent, mais pas le grand public. C'est donc tout naturellement que Winamax lui propose un contrat quand il atteint la table finale du plus beau tournoi de l'année. Pour le coup, cette table finale, je la vis de très loin. De Paris où je la regarde avec l'ami PonceP et des potes en faisant un home game. Je me souviens encore qu'il était plutôt difficile de se concentrer sur nos parties de 2-to-7 alcoolisées pendant que Sylvain était à tapis pour sa survie devant les caméras d'ESPN. Mais c'est sur le tournage de Nosebleed, un an plus tard, que j'ai re-vécu cette table finale une seconde fois, par procuration. Jamais avare en anecdotes, Seb Sabic me raconte alors le meilleur staking de sa vie : "On est à Vegas avec Sylvain (Loosli) et il veut jouer le Main. Mais il lui manque 1 000 $ en cash pour l'inscription. Il n'a pas spécialement envie de vendre de parts, mais je le dépanne, j'insiste un peu et il me lâche 10 %. Trois plus tard, je suis le rail des November Nine pour l'encourager, avec une grosse vibration qui m'a coûté 1K." La prochaine fois qu'il me manque 1K pour jouer le Main Event, je sais à qui je demande, si ça peut m'envoyer sur la plus belle table finale de l'année !

2019 : Romain Lewis ne perd jamais

Lewis
Après cette 4e place de 2013, seul Sylvain Loosli est passé à nouveau tout près d'une table finale Main Event : 18e pour 375 000 $ en 2018. Mais de nombreux deep runs ont eu lieu entre temps, ces deep runs "qui servent à rien" (dixit les intéressés), et qui pourtant qui vous marquent à jamais... car vous venez de vivre un moment qui marquera votre vie de joueur de poker. En 2019, l'année après avoir explosé sur la scène des WSOP avec deux places de runner-up et une troisième place, Romain Lewis vit de son propre aveu "une expérience de fou", une 60ème place sur le Big One, si loin, si proche du Graal, un moment incomparable où l'adrénaline te maintient éveillé pendant plusieurs jours. "Tu t'habitues à dormir 4,5 heures, tu mets une heure à rêlacher la pression après chaque nouvelle journée. Et une fois, au lit, tu as le cœur qui bat à toute vitesse." Ce deep run de Romain, je l'ai vécu par procuration, de loin, alors que j'avais déjà quitté Vegas, et légèrement spew mon troisième Main Event, décidant de m'inscrire au Day 2 en late reg après 30 jours de taf à Vegas. Pas la meilleure idée de l'année, mais une envie irrépressible pour revivre mon GRAND moment à moi, un deep run sur le Main Event en 2016, un an après avoir filmé ce même Romain pendant un an. Le fait d'avoir vécu ce moment (même s'il s'est arrêté sur l'ultime main du Day 4) me fait comprendre beaucoup mieux les émotions que ressentent les joueurs qui deep run ce tournoi et surtout le vide qui vous anime au moment où vous êtes éliminé, le fameux "pire jour de l'année". Et ce n'est pas Davidi Kitai qui démentirait, lui qui chaque année vit comme un déchirement le moment où il quitte "le tournoi de sa vie", celui qu'il avoue vouloir jouer jusqu'à sa mort.

2024 : La démonstration d'Adrián devant les caméras de DLTDP

Après plusieurs années sans retourner à Vegas, je me retrouve à suivre de nouveau le Main Event des WSOP, cette fois pour... Winamax ! Et même si ce n'était pas une grande année pour le Team sur le Big One, on a assisté à une vraie masterclass d'Adrián Mateos pour son premier gros deep run sur ce tournoi qui lui résiste encore. Dans le feu de l'action, avec des centaines dejoueurs à suivre, on ne pouvait pas suivre tous les coups joués par Adrian : on savait juste que la máquina montait des tonnes de jetons sous les caméras de Dans la Tête d'un Pro. Pour la première fois, la série-phare du poker héxagonal avait eu le droit de suivre un joueur sur le plus beau tournoi de l'année, un tournoi sur lequel le joueur espagnol jouait de son propre aveu "le meilleur poker de sa vie". Depuis, vous avez pu voir ces douze épisodes magiques (si vous ne l'avez pas encore fait, sortez les popcorns et réservez votre soirée !) et constater à quel point Adrián est sur une autre planète. Je me souviens que le voir à 4 millions de jetons à 400 left du Main Event me donnait l'impression qu'il avait déjà son siège en table finale du tournoi, réservé, tant il ne pouvait rien lui arriver. Mais le poker n'a rien à envier au cinéma en ce qui concerne les rebondissements et les retournements de situation. Et il a suffi d'une paire de Rois (foldée turn face aux As !) suivie d'une paire d'As (craquée par As-Roi) pour que le rêve de voir Adrián continuer à nous régaler ne parte en fumée. Ce n'est que partie remise : les équipes de Dans la Tête d'un Pro sont de retour cette année sur le Big One. Et si c'était au tour de Julien Sitbon ou Pierre Calamusa d'avoir leur gros one time sur ce tournoi sur lequel ils ont toujours buté ?

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