Historique : Michael Mizrachi remporte le tournoi high-stakes le plus prestigieux de l'année... pour la quatrième fois !
Comment pouvait-il en être autrement ? Mizrachi avait entamé la dernière journée du tournoi au poste de chip-leader, et avait promptement causé les trois premières éliminations de la journée, se débarrassant de Ben Lamb dès la première main, puis du Libanais Albert Daher, et enfin de notre héros portugais. Certes, il y avait encore trois joueurs à battre... mais on ne voyait pas bien ce qu'ils pourraient bien faire contre la tornade venue de Floride : à ce stade, le trio criait famine, se partageant des miettes du gâteau de jetons, tandis que Mizrachi se faisait un festin d'ogre, sans laisser de côté la moindre bouchée.
Comment pouvait-il en être autrement ? La question se pose une seconde fois... car, au cas où quelqu'un l'aurait oublié, on parle ici d'un mec qui avait déjà obtenu TROIS putains de victoires sur ce tournoi au cours des quinze dernières années. Un tournoi cher, unique dans le calendrier, réputé comme LE plus ardu de l'année avec ses 9 variantes à gérer, et qui n'a été ajouté au programme des WSOP qu'en 2006.
Après avoir éliminé Andrew Yeh en quatrième place, Mizrachi fera sa seule concession de la journée en laissant Bryn Kenney se charger de sortir Esther Taylor en troisième place. Quand bien même, il n'y avait aucun suspens : Taylor et Kenney étaient très short-stack, et malgré son statut enviable de numéro 1 de la All Time Money List, Kenney n'avait plus qu'une balle dans son pistolet à six coups, face à un Mizrachi équipé depuis le début d'une sulfateuse lourde. Le heads-up final n'aura été l'affaire que de quelques minutes...
19 éditions du Poker Players Championship, et donc 4 victoires de Michael Mizrachi... Si l'exploit avait été réalisé par un Jason Koon, un Stephen Chidwick ou un Dan Smith, il serait considéré à juste titre comme insensé, irréel, inimaginable. Avec Mizrachi, les mots manquent pour décrire l'accomplissement... car l'Américain n'est justement pas fait du même bois que tous ces réguliers des tournois ultra high-stakes !
Un OVNI au milieu des high-stakeurs
Même s'il s'est fait connaître au milieu des années 2000 en remportant deux titres World Poker Tour en un an, avant d'atteindre en 2010 la finale du Main Event (5e), Mizrachi n'a jamais souhaité prendre sa carte de membre du club des high rollers. L'inverse d'un globe-trotteur, il ne quitte que rarement son pays pour jouer au poker... et quand il le fait, ce n'est certainement pas pour aller s'inscrire sur un Triton. On ne le voit jamais recaver à tour de bras sur des tournois à 250 000 dollars l'entrée, et rares sont les pros qui le citent en exemple. Non : aujourd'hui, Mizrachi est devenu un mec qui ne joue qu'un seul vrai gros tournoi par an... mais lui, il parvient à le gagner presque à chaque fois !
C'est simple : ses dix résultats précédents sur les WSOP 2025 ont tous été signés sur des tournois à 3 000 $ dollars l'entrée ou moins ! "Je crois ne l'avoir croisé sur aucun Championship à 10 000 dollars cet été", nous a dit le collègue Tapis_Volant ce soir en apprenant la nouvelle.
Et pourtant : quand bien même il ne fréquente qu'une fois par an les meilleurs joueurs du monde à une table de poker, Michael Mizrachi est chez lui sur le Poker Players Championship à 50 000 dollars. Sur cette réunion annuelle des cent et quelques experts auto-proclamés des variantes, il est bel et bien le plus difficile à battre, chaque année depuis 2010.
Son secret ? Difficile à dire : si je comprenais vraiment comment il s'y prend, je serais peut-être à table avec lui. Mais c'est probablement un mélange de beaucoup de choses. Une agressivité bien dosée, mais aussi beaucoup de prudence : le mec n'est pas du genre à s'enflammer ou à tilter. Une compréhension instinctive des dynamiques et vitesses qui rythment un tournoi de poker : sans aucun doute. Et un sens du timing parfait, à n'en point douter. Et la GTO, alors ? Surtout pas, camarade ! Il fallait entendre le joueur pro qui commentait le stream sur PokerGO : le vainqueur s'est régulièrement fait pourrir pour des décisions semble-t-il bordeline, notamment sur les coups joués en PLO. Bref, passons : en tant qu'observateurs, le résultat final nous importe plus que la méthode !
Avec cette quatrième victoire, Michael Mizrachi remporte son septième bracelet au total (les deux autres ont été gagnés en Stud High-Low, en NLHE, et sur un NLHE en ligne), dépassant ainsi le seul joueur qui avait réussi à gagner autant de PPC que lui, Brian Rast. On se souvient qu'en 2018, Rast avait été intronisé au Hall of Fame du poker seulement quelques semaines après sa troisième victoire sur le PPC... Cette année, Mizrachi ne figure même pas sur la short-list publiée par les WSOP il y a quelques semaines. C'est incontestable : ne pas le considérer pour la promo 2026 serait la pire des insultes !
Résultats - Poker Players Championship 50 000 $
107 joueurs - Dotation 5 162 750 $
Rang | Joueur | Pays | Gain |
---|---|---|---|
1 | Michael Mizrachi | USA | 1 331 322 $ |
2 | Bryn Kenney | USA | 887 542 $ |
3 | Esther Taylor | USA | 595 136 $ |
4 | Andrew Yeh | USA | 413 740 $ |
5 | Joao Vieira (Team Winamax) |
Portugal | 298 614 $ |
6 | Albert Daher | Liban | 224 077 $ |
7 | Ben Lamb | USA | 175 096 $ |
8 | Ben Yu | USA | 142 720 $ |
Michael Mizrachi et le PPC : 15 ans d'amour
2010 (cliquez pour lire notre article de l'époque)
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