Level 4 : Blindes 250 / 500, BB ante 500
Main Event 10 000 $ (Day 1B)
L'atelier de Florian Ribouchon
Serein depuis le début de la journée (mis à part sur les douze premières minutes),
Florian Ribouchon culmine déjà à 250 000 à l'entame du quatrième Level. "
Ce matin, je m'étais dit que ce serait bien de finir à 100k, me confie-t-il
, mais maintenant, si je termine à ce niveau, je serais déçu !"
Pas vraiment de recette miracle pour le chef Ribouchon pour monter cette montagne de jetons : il a surtout eu beaucoup de grosses mains et bien cuisiné ses adversaires. Sans réellement chercher à se construire une image de degen, Florian parvient à se faire payer quand il a des gros jeux et son tapis grimpe sans discontinuer.
Parmi les plus gros pots qu'il a joués, l'élimination d'une joueuse avec un stack de 18 000, quand il touche une flush avec Roi-Dame de trèfle sur une turn J
T
2
6
et que son adversaire retourne Valet-Dix pour deux paires floppées.
Puis Florian continue d'enchaîner les victimes, en trouvant notamment un brelan de 8 dans un pot squeeze preflop. Tout part sur un flop Q
8
7
contre un joueur qui a J
9
et un tapis de 28 000. Ça "hold".
De retour de dinner-break, aucun signe d'essoufflement. Le Français parvient à bien valoriser une top paire et prend encore un gros pot pour monter à 220 000. "Ils croient quoi ? Que je bluffe ?", me souffle Florian en rigolant. Bien satisfait de sa journée pour le moment, il envisageait déjà son programme pour les trois prochains jours après avoir bag son stack du Day 1. "Une petite soirée PMU, un Robuchon avec Madame, et on sera de retour pour le Day 2."
Sur une table où on retrouve également l'excellent Ukrainien Denis Shafikov et le Français Mathieu di Meglio, Florian s'amuse comme un petit fou. Je lui demande s'il se souvient où il en était sur le Main Event 2023, en fin de Day 1. "Tu sais, l'an dernier, je me souviens surtout du Millionaire Maker, j'ai presque occulté tout le reste. Je me souviens que juste après ma 2ᵉ place, je suis allé jouer un tournoi au Venitian. J'étais à 30 left de 80 000 € et je m'en battais les c***. Et sur le Main, j'étais pas loin d'être dans le même état d'esprit". Après avoir pris un million de dollars, on peut facilement le comprendre. - Tapis_Volant
"Le poker ? Que du kiff' !"
Si chaque joueur de poker a un style de jeu différent, il est tout de même possible de classer les profils dans deux grandes catégories de base. D’un côté : les joueurs professionnels qui ont choisi d’en faire leur métier. Et de l’autre : ceux pour qui le poker reste une activité ludique et récréative. Ce, même sur le Main Event des WSOP à 10 000 $. S’il y en a bien un qui appartient à la deuxième catégorie de joueurs, c’est bien
Romain Bailleul. Joueur amateur et passionné de poker depuis plus de dix ans maintenant, ce trader de métier qui dispute son tout premier Main Event à Las Vegas n’a jamais voulu passer de l’autre côté de la barrière. Et ce, pour une raison bien précise.
“Pour moi, le poker, c’est prendre du plaisir, passer du bon temps et basta. Je ne suis pas là pour gagner de l’argent. Si je peux en gagner, tant mieux, je ne vais pas m’en plaindre, mais ce n’est clairement pas mon objectif principal lorsque je prends part à un tournoi. Si je continue de jouer aujourd’hui, c’est simplement parce que ce jeu ne cesse de me passionner”.
Résidant entre Dubaï et la Thaïlande, celui qui a décidé de ne pas en faire son métier, n’en reste pas moins un acteur du milieu. “J’ai œuvré à la création de NutsR [un centre de formation pour joueurs de poker basé en Thaïlande, NDLR]. C’est d’ailleurs moi qui ai trouvé ce nom”, dit-il en rigolant. J’ai ensuite fait de même avec la nouvelle Team de Cimitarra Poker dont je suis le stakeur officiel”. À côté de cela, lorsqu’il en a la possibilité, Romain, qui a délaissé le poker online, continue de se rendre à quelques-uns de ses festivals live préférés. Attention, pas n’importe lesquels. “J’ai longtemps joué online, mais je n’avais plus le temps, alors j’ai préféré arrêter. En même temps, je ne faisais que perdre de l’argent, alors c’est peut-être mieux comme ça. Enfin, ça dépend pour qui. Mes adversaires doivent regretter de ne plus me voir à leur table. Aujourd’hui, j’aime me rendre à Barcelone pour l’EPT, en Asie, car il y a de nombreux tournois, mais aussi certains des festivals Winamax comme le SISMIX Marrakech où j’étais notamment présent l’an passé". Et le mois dernier alors ? "Je n'ai pas pu venir, j'étais dégouté !".
Pour l’heure, Romain Bailleul se concentre sur le moment présent et sur ce Main Event qu’il espère au fond de lui deep run jusqu’à atteindre l'ITM. “Ce n’est pas mon objectif, car je n’en ai pas. Mais, si je peux brag un peu, je ne vais pas me priver, ce serait marrant. Mais pour cela, encore faut-il que j’arrête de me faire craquer les As lorsque mon adversaire a un As-9 dépareillé et touche son brelan de 9”, conclut-il avec le sourire, assis derrière un tapis de 53 000, un peu moins que le capital initial attribué à chaque joueur. - VictorP
À Labaune franquette
Grâce à notre photographe de terrain, nous avons découvert par hasard un nouveau joueur français. "
Vous ne prenez en photo que les gens célèbres ?", lui glisse-t-il alors qu'elle shoote un joueur russe qu'elle pensait connaître. Le mec qui posait la question, c'est
Damien Labaune, un prothésiste dentaire en phase de reconversion originaire de Nîmes. Non pas qu'il ait décidé de devenir professionnel de poker, mais à 50 ans, il a décidé de s'intéresser désormais au secteur du transport, et est en plein questionnement sur son avenir.
Mais pourquoi est-il présent sur ce Main Event ? "C'est un cadeau pour mes 50 ans, c'est comme si je venais terminer ma bankroll ici. Je bad run depuis deux ou trois ans et ce sont mes derniers 10K que je viens mettre sur le Main Event." Qu'on se rassure, son argent poker, il l'a surtout gagné online : le Main Event était vraiment le kiff d'une vie pour celui qui me confie avoir beaucoup appris en regardant les streams de Benny & Yu sur les EPT, et avoir toujours rêvé de jouer le Big One. Son palmarès live est proche du néant, seule une perf à Malte l'a fait vibrer, sur un deep run où il est passé tout proche des gros sous en finissant 31ᵉ d'une épreuve dont le vainqueur empochait 115 000 €, la faute au plus classique des coin flips alors qu'il était énorme dans le tournoi.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Damien a l'air de complètement apprécier son moment sur le Main Event. "J'en mets partout, je les rends fous, je les surrelance beaucoup, ils ne comprennent pas trop ce que je fais, j'ai l'impression", me dit-il juste avant de se lancer dans un bluff sous mes yeux. Après une relance de Konstantin Pushkov UTG+2, Damien paye au hijack, et la BB défend. Sur le flop 4
9
5
, le relanceur initial envoie une mise à 1 000 qui ne fait fuir personne. La turn Q
pousse Damien à miser 5 000 et seule la BB check/call. La river Q
pousse le prothésiste à tenter une praline à 12 500. Payé très rapidement, il mucke directement en disant qu'il avait un Roi. Son adversaire lui montre une Q
bien suffisante pour empocher le pot.
Totalement décomplexé, Damien Labaune n'a pas l'intention de faire le paillasson sur ce Main Event, assis devant un stack de 110 000 avec plein de petites coupures qui démontre qu'il a remporté de nombreuses mains. Quand je lui fais remarquer qu'il a une légende des WSOP à sa table (Konstantin Pushkov), il me répond, étonné. "Le papy, là, vraiment ? Il joue pas très bien depuis le début..." - Tapis_Volant
Pas de rebuy pour Rebei
Deuxième élimination d'affilée dès le Day 1 pour
Karim Rebei, deux ans après cette seizième place
qui avait fait trembler les murs du Horseshoe, à coups de bluffs retentissants et autres gestes héroïques. Rebei a-t-il abusé de son style ultra-agressif, ou s'est-il simplement pris un gros bad-beat ? Mais arrêtez avec vos questions, on n'en sait rien ! -
Benjo
Anecdotes, statistiques et citations à la con
« Alors moi, je vais te dire, je joue encore au ballon. Mais j'essaie de ne plus marquer de buts ! » Signé : un confrère qui opte pour une métaphore de qualité exceptionnelle durant la pause-dîner, après que l'on ait demandé à ce père de deux enfants s'il avait l'intention d'en avoir un troisième.
"T'es relou, tu ne joues que contre les Asiatiques !" - Signé : une dame qui s'est sentie visée par un joueur n'arrêtant pas de gagner des pots, semble-t-il contre un groupe ethnique homogénéisé.
Oh, un Jean-Robert Bellande qui sort du bois ! Avec seulement trois résultats en tournoi en cinq ans, on dirait bien que le fantasque américain a presque définitivement basculé du côté des cash-games privés des casinos de Vegas – la rumeur prétend qu'il en est l'un des "physio" les plus influents. Entendez par là que pour y être invité, il faut être en bons termes avec "JRB" !
Il est l'un des secrets les mieux gardés d'Espagne... Sans doute parce qu'il n'est pas espagnol ! L'expat' norvégien Tom Bedell est notamment connu pour ses frasques dans l'édition madrilène des Winamax Live Sessions, diffusées chaque mercredi sur notre chaîne YouTube.
WSOP 2024 : tous nos articles