Nicolas Vayssieres est éliminé en 85e
Son troisième deep-run en quatre ans lui rapporte 100 000 $
Level 28 : Blindes 40 000 / 80 000 BB ante 80 000
Main Event 10 000 $ (Day 6)
Dans le jeu des sept familles, il est tour à tour le frère, le fils, le meilleur ami : une chose est sûre, tout le monde veut avoir avec un Nicolas Vayssières dans sa vie. Vous me direz : ce n'est pas un peu curieux, dans un jeu où la mise à mort de l'autre l’objectif principal ?
En parlant de constance : Vayssieres est un modèle de régularité sur le Main Event des WSOP. En 2021, débarqué à Vegas avec un ticket freeroll gagné sur le KING5, le jeunot réalise sa première énorme perf en live, claquant une 17ᵉ place bonne pour 305 000 dollars. L'année suivante, il ne va pas plus loin que le Day 4, sautant sur la dernière main de la nuit, mais va se coucher sur un oreiller dodu de 36 000 dollars. En 2023, c'est à trois heures de l'argent qu'il est forcé de rendre les armes, les Dames contre les As, on connaît, trois jours de combat pour rien.
On arrive à 2024 : c'est en 85ᵉ place que Nico s'incline, ajoutant 100 000 dollars à son palmarès "Big One". S’il est déçu, il y voit quand même beaucoup de réussite : "Il faut que je sois content, tout de même ! Bon… là tout de suite pas trop, c’est dur en vrai… mais si je réfléchis, je me dis qu’en quatre essais, faire 17ᵉ et 85ᵉ, c’est vachement bien en termes de run."
S’il a connu une magnifique remontada hier, lors du Day 5 - il avait quand même démarré avec quatre blindes ! - son Day 6 fut bien plus compliqué. "Je suis arrivé à une table où je n’avais pas de place pour mes jambes. Ça peut paraitre idiot, mais moi quand je suis mal installé, j'ai beaucoup de mal à me concentrer."
"J’ai mis un petit moment pour me mettre dedans, puis j’ai passé un petit coup qui m’a fait repasser au-dessus de mon tapis de départ (3,6 millions). Malheureusement, ça ne s’est pas vraiment passé comme hier, parce que rapidement, j'ai manqué un bluff contre Aliaksandr Shylko, puis ça a été la descente aux enfers du néant. J’ai été card dead pendant des heures, mais je suis resté solide."
L'expérience de Nico lui a permis de faire le dos rond sans jamais flancher, et de traverser des déserts entiers en gardant la tête froide. "C’est très important de ne pas forcer sur un tournoi comme ça. Il faut se préparer à fold pendant des heures et ne pas se laisser embarquer par la panique. Mentalement, c'est très dur."
L’opiniâtreté finit par payer : Nico double sur Malo Latinois avec As-Roi contre deux Valets, ramenant son stack à vingt blindes. Malheureusement, dans cette zone, les cartes jouent encore un rôle prépondérant. Même en sachant parfaitement choisir ses spots, même en ayant eu tout le temps de profiler ses adversaires, on n'est pas totalement maître de son destin. Nico le vérifiera en trouvant les Dames pile au moment où un autre joueur avait les As.
On se revoit l'année prochaine pour un nouveau deep run sur le Main Event ? - Caroline Darcourt