Le quadruple détenteur de bracelets WSOP lance sa campagne 2024 en tant que régional de l'étape : désormais propriétaire végassien, Julien Martini prévoit un programme un peu plus chargé que l'an dernier, avec une première belle opportunité de deep-run dans sa variante fétiche.
Event #40 : 1 500 $ Razz (Day 2)
Il y a deux ans, Julien Martini nous racontait son installation à Las Vegas, où il posait ses valises en tant que locataire longue durée. La période d’essai est désormais terminée : le runner-up PSPC est désormais l’heureux propriétaire d’un « condo » dans la capitale mondiale du jeu.
« Je me suis installé il y a trois semaines. Dans "The Ridges", le meilleur quartier de la ville. Ca faisait deux ans que je cherchais le bon endroit, je suis super content » déclare Julien, qui a donc passé le début des WSOP à grinder, mais aussi à finaliser son déménagement. « Je n’ai pas pu jouer autant que je le voulais. C’est beaucoup de logistique et de temps de s’installer dans une nouvelle maison. Et puis, je n’ai pas eu le temps de faire de véritable préparation. Notamment sur le plan physique, je sens que j’ai un peu perdu en endurance, je n’ai pas voulu forcer sur les première semaines ».
A l’économie, Julien a tout de même eu le temps de jouer six tournois depuis le début du festival, pour un seul petit ITM sur le 1 500 $ “Dealer Choice”. « J’ai passé deux jours entiers aux tables pour me faire craquer deux As par Shaun Deeb peu après la bulle. Autant de temps pour un min-cash sur un 1 500 $, je me suis dit “plus jamais” » lâche Julien Martini, qui se retrouve quelques jours plus tard au Day 2 d’un Razz à… 1 500 $.
Maman, j'ai raté le late-reg
« Ce n’était pas vraiment prévu, explique le joueur. Pour la petite histoire, j’avais prévu de late-reg le Big O à 10 000 $. Les inscriptions étaient ouvertes jusqu’à 15H15, j’arrive à 15H et à la caisse, la dame demande des vérifications sur mon buy-in. Elle appelle un superviseur, puis un deuxième, ça prend littéralement 15 minutes et au moment où ils me disent “c’est bon”, la dame appelle le floor du tournoi pour être sur que je puisse rentrer et… Trop tard. Les inscriptions sont terminées ».
Julien ne tilt pas et observe les autres options qui s’offrent à lui. Le 1 500 $ Razz, ou le High Roller à 50 000 $. Deux buy-in, deux ambiances. « J’ai observé le field du 50 000$… Ca m’avait l’air très relevé et puis, c’est beaucoup d’argent. Ca me fait toujours plus mal de perdre 50 000 sur un tournoi, alors que c’est une heure de swing en cash-game » compare le spécialiste de variantes, toujours gros joueur de cash.
Comme d’habitude, Julien a prévu de partager son temps entre les WSOP et les belles tables de cash-game “mixed games”. Chez l’ami Jean-Robert Bellande, d’autres belles tables du Strip… Et peut être la fameuse 3 000 $ - 6 000 $ de la Bobby’s Room, avec Antonius, Ivey et compagnie ?
« Ah non, celle là, c’est trop ! Trop chère, trop dure, trop de "trop". Il faut rester humain, commente Julien. Si tu es le 10e meilleur joueur du monde, tu es perdant dans cette partie. Ça swing des 600 000 $ par jour, et encore, tu n’es pas à l’abri de passer en 10 000 - 20 000 si un Talal Shakershi se ballade dans le coin ».
Prêt à les Razzer
Le nouveau Shaun Deeb, qui s'est lancé dans un gros régime généreusement sponsorisé par Bill Perkins, est également aux avants-postes
Côté tournoi, Julien a prévu de faire davantage de volume que l'année dernière, avec certainement une grosse vingtaine de MTT, soit deux fois plus que l’édition 2023. Et le premier “vrai” deep run pourrait bien être pour aujourd’hui, puisque Julien Martini se situe à un peu plus de deux averages au moment d’aborder la bulle de ce 1 500 $ Razz.
« C’est l’un de mes meilleurs jeux. Je suis en harmonie complète avec le Razz, affirme celui qui remportait en 2022 le 10 000 $ Razz Championship. Et sur ce genre de buy-in, tu vois vraiment des erreurs absolument folles, que tu ne vois jamais en cash-game. Et en Razz, tu peux vraiment mettre des claques en exploitant, en punissant ce genre d’erreurs ».
Quand on observe la table de Julien, on voit cependant quelques joueurs qui n’ont rien d’amateur, avec un virage Martini - Ben Yu - Scott Seiver, qu’on pourrait aisément recroiser sur le PPC à 50 000 $. « Il y a encore les Shaun Deeb, Seiver et tous les "bracelets hunters". Et c'est vrai que notre table est très hétérogène. On a Scott, qui joue d’ailleurs la 3 000 - 6 000, reconnus comme l’un des meilleurs joueurs de Stud et de Razz, et puis à côté, un gars qui te dit qu’il joue son premier tournoi Live. C’est aussi ça la magie des WSOP ».
Le Team Winamax aussi en course
Le Team Pro PMU n’est pas le seul français à percer ce field de 547 joueurs. Un autre amoureux des variantes s’accroche en queue de peloton, et fier représentant du Team Winamax puisque Nicolas Barthe est tout simplement trader en paris sportifs pour notre room. « Je jouais beaucoup en Razz sur internet à l’époque où je grindais. Ca remonte à 2008, sur le .com, il y avait du H.O.R.S.E, du 8-game. Chaque année, je viens avec Rémy Biechel, et il y a toute l’équipe de traders de Winamax qui nous a rejoint » informe Barthe, coutumier de ces petits deep run sur les tournois variantes. 39e du 8-game en 2022, 43e du H.O.R.S.E l’an dernier, il est encore en vie et désormais ITM à 60 left de ce Razz 1 500 $.