Winamax

Première distribution de bons points

- 11 juillet 2023 - Par Flegmatic

440 joueurs, dont 15 Français, avancent au Day 5
Main Event 10 000 $ (Fin du Day 4)


Bulle
Après trois longues journées renfermant trente heures de jeu, il était temps pour les joueurs encore en course de franchir un premier vrai palier. Moment incontournable de tout bon Main Event des WSOP qui se respecte, la bulle n'a pas déçu. Un théâtre de Grand Guignol autant qu'un théâtre des opérations, elle nous a offert de belles bagarres, pas mal de fous-rires, et la petite dose de larmes sans laquelle le poker manquerait de sel. Au cours des heures qui ont suivi, le field s'est rétréci à une vitesse irréelle, les éliminés faisant la queue par centaines pour récupérer un lot de consolation dont le montant a progressivement monté, partant de 15 000 $ pour atteindre 37 500 $ en fin de journée. Avec 440 joueurs restants au terme du Day 4, il est encore trop tôt pour décerner les félicitations à qui que ce soit. Mais on commence à y voir suffisament clair pour distribuer quelques bons points.

Richez premier de la classe

Dans les commentaires du streaming, sur les réseaux pokeristiques ou dans les couloirs du Horseshoe, on a beaucoup parlé de Clément Richez. L’Amérique ne connaissait pas ce nom hier matin, mais en seul un Day 4 de Main Event, les WSOP ont découvert le grinder aux mille tatouages. Ses moves affutés, son fold full contre full et son rush de mutant ont régalé les spectateurs. Même Phil Hellmuth y est allé de son commentaire. C’est bien simple : Richez a cassé la télé.

Clément Richez
Dans un pot 3-bet en 3-way Richez envoyait la sauce avec KQ sur un flop avec deux cœurs et frappait la flush turn pour abattre les deux Valets de Felipe Ketzer. Dans la foulée, il s’offrait le scalp de Dominik Nitsche, sur un énorme flip avec As-Dame contre le deux Valets du quadruple champion du monde.

Clément s’envolait alors dans les hauteurs du chipcount, qu’il n’a ensuite plus quitté. Mais si le taulier de la Team AimTheMillions fait parler de lui, c’est surtout pour ce fold plus tôt dans la journée, face ce même Felipe Ketzer.

Sur un board KK4Q9, Richez est assis sur un full avec son 44 et envoie un bet bien gras à 200 000, en quête de value. Mais quand son opposant brésilien réplique avec un raise tapis pour 512 000, Clément comprend l’entourloupe. Quelques minutes de tank et Richez envoie son underfull dans le muck. Qu’est-ce qu’il y avait en face ? KQ, pour un full bien meilleur.

« Ce n’est pas un fold si compliqué en vérité, se défend l’intéressé. Si c’est un papy qui me fait ce move, je fold immédiatement. Le problème, c’est que là, c’est un Brésilien, un joueur compétent. Pour parler technique, ici, il a 11 combos de value, pour 4 combo de bluffs. Il suffit qu’il prenne un A-Q 25% du temps, ou même un Q-J et ça devient un call obligatoire. Je pense que c’est le joueur qui était capable de le faire. Donc théoriquement, c’est un mauvais fold ».

L’analyse suffit à comprendre le joueur qu’est Clément Richez. Un gars qui étudié le jeux dans ses plus profonds recoins, un bosseur acharné, qui a monté avec son acolyte de toujours Benjamin Chalot une équipe de grinders redoutables et redoutés. 

Les Samy Dubonnet, Adrien Delmas, Lucarini et bien d’autres fines lames des MTT ont été aiguisées dans l’école hongroise. Pourtant, Clément est loin d’être le spécialiste du poker de tournoi.

Clément Richez
« Ça fait trois ans que je n’ai pas fait un MTT, affirme Richez. Je ne me lance même jamais de session. Mon domaine, c’est le cash-game online » restitue celui qui sévit sous le nom de bibibiatchEZ. 

Si Clément est plus du côté online de la force, il est loin d’être perdu sur une table avec de vrais jetons. « J’ai fait un an de live à Macau, et ça doit mon 4e Vegas où je grind pendant deux mois à fond. J’ai quand même quelques restes de MTT live ».

Cette semaine, il s’offre l’une de ses plus belles vibrations sur un deep run Live, six ans après sa 20e place sur un autre Main Event WSOP, du côté de Rozvadov. « Seul les tournois peuvent t’offrir ce genre de sensations. Et puis, je ne suis plus du tout stressé. Je m’en fous de gagner ou de perdre. Ou plutôt, je m’en fous de perdre, je ne suis que content de gagner. Je vais sur un Day 5 du Main, j’en profite à fond ». - Fausto

Kitbul nous sort un nouveau coup spécial

Même après presque 20 ans de carrière, il continue de se renouveler. Jamais à court d'idées, il est encore capable de nous émerveiller. En fin de Day 4, j'ai été au premier rang pour assister, médusé, à une improvisation proprement géniale de Davidi Kitai.

Davidi Kitai
Nécessité fait loi : s'étant mis sans le vouloir dans le pétrin, Davidi n'a eu que quelques secondes pour trouver une porte de sortie. Cela s'est produit lorsque Davidi a défendu sa petite blinde après une relance au bouton de son voisin, l'excellent René Lazaro, un pro espagnol qualifié via nos Expresso. Le flop tombe 9102 et les deux joueurs checkent. Le turn est un J, et c'est là que survient l'impensable : tentant un bluff pour 60 000, Davidi réalise qu'il... tremble. Ses mains s'agitent visiblement au moment de prendre les jetons. Même moi, je peux le voir !

Il faut réagir, immédiatement. Le plus naturellement du monde, Davidi regarde sa main, puis Lazaro, et lâche « Tiens, c'est bizarre, je tremble, je me demande pourquoi. » Lazaro étudie Davidi un instant... mais préfère sagement abandonner, sans doute interloqué par le comportement du Belge.

« J'ai pas eu le choix », me dira ensuite Davidi, mort de rire. « Il fallait que je dise un truc ! En assumant le tremblement, je donne l'impression que j'ai une main super strong ! »

Quelques minutes plus tard, Davidi va jouer le coup le plus important d'une journée déjà riche en up and downs. Relance depuis le hi-jack, c'est payé par la BB. Flop 634, Davidi c-bet, check/call en face. Turn : 8. Check encore, Davidi dit « all-in ». Snap-call de la BB qui vient de trouver une deuxième paire avec 86. Davidi n'est pas au mieux avec ses 99... mais le 4 vient le sauver ! Un petit miracle qui lui permet de se qualifier pour le Day 5 avec 1,2 million au lieu de chuter à 10 BB. « Il était pas content... 'You played this hand so bad', qu'il me dit. Mais pour moi ce 8 est la meilleure brique. Je sais qu'il a souvent un 5-6, un 6-7 en main. Je veux pas voir tomber de 2, de 5, de 7... »

« 80 % de chatte, 20 % de skill » : voilà comment Arnaud Mattern résumait le Main Event après son élimination cet après-midi. Sur ces deux dernières mains de la journée, Davidi nous a offert une jolie démonstration de cet aphorisme. - Benjo

Estelle dans la cohue

Estelle Cohuet
Encore une marche de franchie pour Estelle Cohuet sur ce Main Event. "Short stack mais le rêve se poursuit !," a-t-elle annoncé à ses compères du Team Winamax. Avec 350 000, soit 14 blindes pour le Day 5, dourbie aura un stack de combat à la reprise. "Ne soyez pas trop en retard demain, parce que ça pourra partir à tout moment," nous a-t-elle lâché avant de regagner ses pénates. La Française a beau disputer son tout premier Big One, elle se sent comme à la maison dans la Ballroom du Horseshoe. "Le niveau est quand même beaucoup plus faible ici qu'à l'EPT Paris par exemple. Par moments, j'avais l'impression d'être à Palma !" Aucune pression, vraiment ? "Je sais que ce n'est pas un tournoi comme les autres, mais j'essaie de le jouer comme un tournoi normal." Comprenez par là, de jouer son jeu, qui lui a notamment permis d'écraser la concurrence lors de la finale de la Top Shark Academy espagnole. "J'ai passé deux beaux bluffs, poursuit-elle. C'est l'avantage quand on a l'air sage." Le live n'est pas son terrain de prédilection, mais elle sait jouer de son image. "En plus, je ne suis pas aussi à l'aise qu'eux avec les jetons, donc je dois vraiment avoir l'air d'une débutante."

Ce qu'elle n'est bien sûr pas, avec une quinzaine d'années d'expérience aux tables online, à envoyer un volume dément. En conséquence, Estelle sait gérer les temps forts et les temps faibles qui rythment immanquablement une journée. Après avoir tranquillement passé la bulle, la Top Shark se prenait dans les dents un vilain bad beat avec une paire de 10 contre deux 8. "J'ai essayé de ne pas être trop affectée, mais je tombe quand même à vingt blindes là-dessus." Qu'à cela ne tienne, notre Pro enfile de nouveau le bleu de chauffe, grimpant à la force du poignet jusqu'à 800 000. Tout en restant "assez calme. Puis j'ai changé une deuxième fois de table, où il y avait beaucoup plus de jetons. Je me suis bien plus fait 3-bet, donc j'ai fini par resserrer." Simple, efficace. Avec un soupçon de réussite supplémentaire demain, on a envie de croire qu'Estelle peut encore faire durer le plaisir pendant des heures. - Flegmatic

De bonnes têtes bien faites

Fin du Day 4
De gauche à droite, de haut en bas : Estelle Cohuet, Simon Wiciak, Grégory Fournier, Maxime Parys, Clément Richez, Jonathan Therme, ShiShi, et Davidi Kitai

Ça été difficile de tous les réunir sur la photo de classe. Forcément : à Main Event record, affluence record de joueurs français au Day 5. Ils sont 15 au total à monter de classe ce soir. Le meilleur élève ? Un Clément Richez particulièrement inspiré aujourd'hui, notamment en table TV. On vous en a déjà parlé. Derrière, deux joueurs nous montrent que les récréatifs ont toute leur place sur le plus gros tournoi du monde. Tout à fait dans le thème du jour, le prof de maths savoyard Lorenzo Santos Rodriguez continue de squatter les hauteurs du classement en toute discrétion. Aussi fourni en jetons mais dans un style beaucoup plus volubile, Grégory « Truiton31 » Caubet pouvait être croisé à la pause-dîner au Piano Bar, son rade favori de Las Vegas. Pour manger ? Quelle question : pour boire un coup avant la reprise, bien sûr.

Dans le cours d'EPS, le meilleur en escalade c'est Samuel Anclevic : 15 blindes à la bulle, et 1,4 million dix heures plus tard. Du côté des élèves turbulents, il y a ceux qui s'assoient tout de même au premier rang (Jules Dickerson, 1,295 m., Jérémy Palvini, 930K), tandis que d'autres sont plus près du radiateur (Omar Lakhdari, 650 000).

Le conseil de classe est formel : il n'y a que des élèves à fort potentiel dans cette promo FR 2024 du Main Event des WSOP. Ceux qu'on à l'habitude de voir collectionner les bons points : Jonathan Therme, Léo Soma, Maxime Parys. Ceux qui sont en cours d'année scolaire et dont on fait à peine la connaissance, comme Jérôme Finck. Et ceux qui ont changé d'orientation sur un coup de tête : ShiShi, désormais un joueur de MTT, ou Estelle notre Top Shark, en train de réussir sa conversion en joueuse de live. - Benjo

Clément Richez 1 970 000
Lorenzo Santos Rodriguez 1 950 000
Grégory « Truiton31 » Caubet 1 450 000
Samuel Anclevic 1 400 000
Jules Dickerson 1 295 000
Mikael Berrio Busto « Shishi » 1 175 000
Jonathan Therme 1 200 000

Grégory Fournier 1 050 000
Jérémy Palvini 930 000
Omar Lakhdari 650 000

Leo Soma 670 000
Jérôme Finck 355 000
Simon Wiciak 350 000
Estelle Cohuet (Team Winamax) 350 000
Maxime Parys 220 000

Blindes au départ du Day 5 : 10 000 / 25 000 BB ante 25 000

Les éliminés du jour

ElkY
44 éliminés sur un total de 59 partants : sur le papier, le Day 4 n'a pas été tendre pour nos joueurs. Mais au global, le field s'est réduit dans la même proportion, de 1 518 à 440 joueurs.

Parmi les sortants, pas mal de short-stacks, évidemment mais aussi quelques-uns dont on espérait mieux. On pense à Kalidou Sow, dont les piles ont chuté trop vite, ou Julien Martini, victime de quelques rencontres violentes. Tristan Forge est le seul joueur du clan ayant manqué les places payées. Notre plus gros regret ? Ne pas avoir pu inviter Bertrand Grospellier pour notre photo de classe finale : très short toute la journée, ElkY a fini par rendre les armes durant la dernière heure.

Le listing complet :

448e : Théo Devidal 37 500 $
470e : Bertrand Grospellier 37 500 $
515e : Hayg Badem 35 000 $

524e : Corentin Quertelet (Vainqueur KING5) 35 000 $
531e : Damien Le Goff 35 000 $
640e : Bruno Soutavong 30 000 $
647e : Adrien Guyon 30 000 $
663e : Mohamed Aissani 30 000 $
678e Anthony Cierco 27 500 $
707e : Florian Ribouchon 27 500 $
739e : Thomas Eychenne 27 500
771e : Corentin Ropert 25 000 $
779e : Mesbah Guerfi 25 000 $

791e : Giuseppe Zarbo 25 000 $
812e : Loïc Debregeas 25 000 $
816e : Arnaud Mattern 25 000 $
842e : Baptiste Carteau 25 000 $
848e : Hicham Mahmouki 25 000 $
871e : Tom Dupuy (Vainqueur KING5) 22 500 $
937e : Julien Martini 22 500 $
952e : Kenny Deffrasnes 22 500 $
963e : Antoine Delorme 20 000 $
969e : Paul Guichard 20 000 $

991e : Sonny Franco 20 000 $
1006e : Sylvain Loosli 17 500 $
1053e : Kool Shen (Team Winamax) 17 500 $
1086e : Quentin Guivarch 17 500 $
1095e : Dimitri Joubert 17 500 $
1154e : David Susigan 17 500 $
1176e : Lionel Lesur 17 500 $
1202e : Jean Lhuillier 17 500 $
1234e : Paul Amsellem 17 500 $
1213e : Selim Oulmekki 17 500 $

1290e : Kalidou Sow 15 000 $
1302e : Elie Nakache 15 000 $
1348e : Yannick Cardot 15 000 $
1359e : Abel Ben Messaoud 15 000 $
1378e : Rabat Ait Abdelmalek 15 000 $
1435e : Clément Cure 15 000 $
1453e : Martin Vialla de Soleyrol 15 000 $
1454e : Erwann Pecheux 15 000 $
1494e : Christopher Marcadet 15 000 $
1499e : Bastien Joly 15 000 $
Sorti avant la bulle : Tristan Forge

Brèves de fin de Day

Gregory Fournier
Ils auront transpiré jusqu'à bout. Pour plusieurs Français aujourd'hui, les dernières minutes, voire les dernières mains, auront été cruciales. "Je n'ai absolument rien touché pendant deux heures, nous raconte Grégory Fournier. Et quand j'ai fini par recevoir une paire de 10 en grosse blinde... j'ai pris un walk. J'étais au beau de ma vie, et alors que ma table va casser, à dix minutes de la fin du Day, je retourne deux Rois. J'open, je me fait 3-bet et je pars à tapis contre As-Roi." Voilà comment greygoose a placé 1 050 000 jetons dans son sac. "Je n'ai jamais été aussi haut depuis le début du tournoi !"

Maxime Parys
À l'inverse, Maxime Parys a perdu gros sur l'ultime main de ce Day 4. Nous avons vu Dabou envoyer une grosse sacoche sur la rivière d'un board T8485, pour mettre à tapis son voisin espagnol, à qui il reste 410 000 pions. Il faut moins d'une seconde à ce dernier pour payer et retourner une paire de 4, loin devant les deux Valets du Français. "Il a fait brelan contre moi toute la journée ! Je ne suis pas sûr de moi sur ce shove river..." confiaitv Maxime après avoir vu son tapis chuter à 220 000 sur la corde.

Leo Soma
Il ne fallait pas être cardiaque pour suivre le parcours de Léo Soma sur ce Day 4. Le Team Pro Nutsr s’est offert une journée de Roller Coaster, tombant de 1,5 million à 250 000, pour remonter jusqu’à 1,6, tout reperdre, revenir à 900 000 puis perdre un énorme pot sur l’avant-dernière main du jour. Au moment de la dernière donne, le stack de Soma est en ruines. Comme un signe du destin, il trouve alors deux Dames, qui doubleront contre les deux 10 de Maurice Hawkins. 600 000 jetons récupérés sur le gong, le champion WSOP est loin d’avoir dit son dernier mot.

Nicholas Rigby

Mais où s'arrêtera Nicholas 'Dirty Diaper' Rigby ? De nouveau sous les spotlights du plateau télévisé une majeure partie de la journée, l'Américain n'en finit plus de squatter le haut du classement et reviendra au Day 5 avec 3,7 millions... après être monté jusqu'à 5 millions !

Chance Kornuth
Question run cet été, Chance Kornuth aussi en connait un rayon. On vous renvoie vers sa fiche Hendon Mob plutôt que de vous lister une énième fois tous ses résultats. Son Main Event se poursuivra mardi avec un tapis de champion : 3,2 millions.

Rene Lazaro
Stack identique pour notre qualifié Expresso espagnol Rene Lazaro, qui risque fort de s'endormir avec la musique de la roue du jackpot dans la tête.

Nikita Luther
Il reste encore près d'une dizaine de joueuses dans ce Main Event, mais aucune n'a plus de jetons que Nikita Luther. La Championne WSOP (c'était en 2018 sur le Tag Team) a bag 3,55 millions.

Juan Maceiras
On voulait vous mettre une photo de Chris Moneymaker, toujours en lice pour le doublé aux côtés de Joe Hachem, mais notre photographe Caroline Darcourt a esquivé notre requête. À la place, voici un cliché de Juan Maceiras 'ancien Team Pro PS broke depuis dix ans qui est en train de monter des piles de conn***' dixit Benjo. À savoir quatre millions de pions. Quand même.

Dario Sammartino
Ah si, quand même, on a un runner-up : Dario Sammartino, presque vainqueur en 2019, n°1 de la All Time Money List transalpine et passé maître dans l'art de la coupe "coiffé-décoiffé".

Michael Mizrachi
1 078 éliminés aujourd'hui, ça fait forcément une bonne grosse charrette de têtes d'affiche internationales. On pourrait vous en citer une pelletée, mais contentons-nous de rayer ensemble les noms de Joe Cada (1358e), Barry Greenstein (1142e), Jamie Gold (1082e), Johnny Chan (1067e), Jason Mercier (940e), Scott Blumstein (782e), Barny Boatman (676e), Doug Polk (674e), Ben Lamb (653e), Brett Richey (631e), Stephen Chidwick (606e), Michael Mizrachi (596e, photo), Patrik Antonius (587e) et Alex Foxen (456e).

Le Day 5 débutera mardi à midi, heure locale (21h en France). Au cours d'une nouvelle journée de dix heures, le field de 440 joueurs devrait chuter à 150 joueurs. On va tout vous racontez, vous venez ?

Benjo, Flegmatic & Fausto

440 joueurs franchissent le Day 4

- 11 juillet 2023 - Par Rootsah

Chien
Day 4 : 1 517 joueurs / 440 restants (dont 15 Français)

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 4

Top 10

Maceiras
Ryan Tosoc (USA) 5 120 000
Mitchell Halverson (USA) 5 100 000
Aditya Systla (Inde) 5 075 000
Scott Berko (UK) 4 700 000
Bradley Moskowitz (USA) 4 145 000
Juan Maceiras (Espagne - photo) 3 985 000
Jon Cohen (USA) 3 815 000
Gabi Livshitz (Israel) 3 800 000
John Racener (USA) 3 710 000
Quan Zhou (Chine) 3 705 000

15 Français

Anclevic96. Clément Richez 1 970 000
103. Lorenzo Santos Rodriguez 1 955 000
168. Samuel Anclevic (photo) 1 450 000
169. Grégory "Truiton31" Caubet 1 450 000
196. Jules Dickerson 1 295 000
211. Mickael Berrio Busto "Shishi" (photo) 1 200 000
212. Jonathan Therme 1 200 000
233. Grégory Fournier 1 050 000
256. Jérémy Palvini 930 000
319. Leo Soma 670 000

Shishi
321. Omar Lakhdari 650 000
414. Jérôme Finck 355 000
416. Estelle Cohuet (Team Winamax) 350 000
420. Simon Wiciak 350 000
468. Maxime Parys 220 000

Reste du field (sélection)

Duthie
19. Chance Kornuth (USA) 3 200 000 
20. Rene Lazaro (Espagne, Qualifié Winamax) 3 200 000
36. Daniel Weinman (USA) 2 850 000
43. Michael Duek (USA) 2 670 000
64. Christian Harder (USA) 2 345 000
65. Nick Guagenti (USA) 2 335 000
66. Andrey Pateychuk (USA) 2 325 000 
88. Roman Hrabec (Rép. tchèque) 2 060 000
90. John Duthie (UK - photo) 2 030 000 
95. Ludovic Geilich (UK) 1 970 000 

Makhija
98. Kyle Cartwright (USA) 1 950 000
99. Amit Makhija (USA - photo) 1 940 000
102. Jonathan Abdellatif (Belgique) 1 920 000
111. Artem Metalidi (Ukraine) 1 800 000
113. Maurice Hawkins (USA) 1 755 000
119. Alec Torelli (USA) 1 720 000 
141. Rami Boukai (USA) 1 580 000
142. Christopher Vitch (USA) 1 575 000 
152. Niall Farrell (UK) 1 530 000
156. Tony Dunst (USA) 1 515 000

Sammartino
161. Joe Hachem (Australie) 1 485 000 
170. Mark Teltscher (UK) 1 445 000
171. Boris Kolev (Bulgarie) 1 445 000
182. Jan-Peter Jachtmann (Pays-Bas) 1 375 000
194. Dario Sammartino (Italie -photo) 1 305 000
203. Bill Klein (USA) 1 250 000
208. Toby Lewis (Royaume-Uni) 1 210 000
210. Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 1 200 000
220. Matt Salsberg (Canada) 1 150 000
229. Faraz Jaka (USA) 1 085 000

Davidi Kitai
251. James Obst (Australie) 950 000
262. Antonio Mallol (Espagne) 890 000
304. Jason Somerville (USA) 735 000
362. Jason Koon (USA) 530 000
374. Darryll Fish (USA) 499 000
392. Christopher Brewer (USA) 440 000
394. Chris Moneymaker (USA) 435 000
436. Marton Czuczor (Hongrie) 170 000

Day 1A : 1 038 joueurs (officiel) / 720 restants (dont 32 Français)
Chipleader : Yehuda Dayan (Israël) 389 900

Day 1B : 1 118 joueurs (officiel) / 819 restants (dont 32 Français)
Chipleader : Jean-Pierre van der Spuy (Afrique du Sud) 287 000

Day 1C : 3 077 joueurs (officiel) / 2 326 restants (dont 93 Français)
Chipleader : Christopher Brammer (Royaume-Uni) 386 100

Day 1D : Environ 4 100 joueurs / 3 202 restants (dont 65 Français)
Chipleader : Nicholas Rigby (USA) 408 800

Day 2ABC : Environ 4 100 joueurs / 1 877 restants (dont 85 Français)
Chipleader : Christopher Brammer (Royaume-Uni) 879 000

Day 2D : Environ 4 100 joueurs / 1 661 restants (dont 38 Français)
Chipleader : Maurice Hawkins (USA) 941 000

Day 3 : 3 542 joueurs / 1 517 restants (dont 59 Français)
Chipleader : ​Antonio Mallol Heredia (Espagne) 1 899 000

Disqualifiés

- 11 juillet 2023 - Par Flegmatic

Level 20 : 10 000 / 20 000, BB ante 20 000
Main Event 10 000 $ (Day 4)

Corentin écarté

Corentin Quertelet

Son premier coup à tapis préflop du tournoi aura été fatal à Corentin Quertelet. Dernier représentant de l'équipe Pas d'inspi, vainqueur du KING5 en février dernier, il a vu la pièce tomber du mauvais côté à l'issue d'un classique lancer de pièce perdu avec As-Dame contre deux 10 pour ses dix dernières blindes. Avant cela, le Picard était monté au plus haut à quarante blindes, avant de degrind progressivement. "J'ai fait quelques bluffs qui ne sont pas passés, détaille-t-il, mais je ne regrette pas trop. J'ai essayé, je n'ai pas eu peur. Et j'ai aussi fait un hero call sympa aujourd'hui." Comme pour chaque joueur que nous retrouvons devant le bureau des payouts, la frustration domine forcément de ne pas être allé plus loin. Mais Corentin prend cette première virée à Vegas comme un énorme boost. À la fois au niveau de sa bankroll, puisque sa 524e place lui rapporte 35 000 $ - à partir d'un freeroll qui plus est. Mais aussi en termes d'expérience, que l'on engrange encore plus vite qu'ailleurs sur le Big One.

"Ce n'était que mon sixième tournoi live, précise-t-il. Et ma toute première live. C'est quand même pas mal, non ?" Surtout quand la perf' en question vient valider une progression encore en cours. "J'ai comme ambition de devenir professionnel, ça me motive. C'est aussi une preuve que le travail paie. J'ai beaucoup bossé pour en arriver là et j'ai vraiment préparé ce tournoi." Sauf peut-être le versant physique, qui a tendance à en surprendre plus d'un. "Dix heures de poker par jour, c'est hyper fatiguant !" Après tant d'émotions et d'énergie dépensée, il va désormais être temps de rentrer à la maison. Le vol retour est prévu dès demain. "J'espère que je te redonnerai du travail un de ces jours." Ce sera avec plaisir ! - Flegmatic

Haygus pose sa dem

Hayg Badem

Nous n'avions pas tout à fait terminé de nous entretenir avec un premier qualifié, qu'un second s'approche du bureau des payouts. Cela faisait plusieurs heures que Hayg Badem documentait sa chute sur son compte Twitter, et il n'a pas réussi à remonter la pente. Le récit de sa sortie est 100% identique à celui de Corentin "AK contre deux Valets avec dix blindes, pour mon premier coup à tapis couvert du tournoi. 515e pour 35 000 $, c'est super, surtout à partir d'un Expresso à 25 balles, mais là maintenant tout de suite, c'est dur à encaisser je t'avoue. J'aurais sûrement des trucs plus intéressants à raconter plus tard." Ce qui n'empêche pas Haygus de s'éterniser en notre compagnie, par simple gentillesse. Malgré la déception, la frustration et les éventuels regrets. "Je n'ai rien touché aujourd'hui. À une table très active, c'était vraiment compliqué. J'ai dû me battre pour chaque blinde."

Une journée que l'on imagine épuisante, à l'arrivée de laquelle le Parisien trouve sa troisième meilleure perf' en carrière, derrière sa quatrième place sur le SISMIX Costa Brava pour 44 000 € et sa victoire sur le Colossus des Winamax Series de septembre 2022, pour 90 000 €. "Je repars dans deux semaines... Ah on est déjà le 10 ? Donc non, cette semaine alors. Ça fait déjà un mois que je suis là, ça commence à faire long. Je ne sais pas encore ce que je vais faire par la suite. Peut-être un satellite pour le "10K 6-max". Ensuite le premier objectif sera le Grand Prix de Belgique en juillet, et le 1er août je retourne au boulot" après six mois sabbatiques à partir le circuit live. "Si j'avais fait TF là oui, j'aurais arrêté de bosser !" On retente le coup l'an prochain ?

Rene Lazaro

À noter que ces deux éliminations coup sur permettent à Rene Lazaro de remporter le last longer de nos qualifiés online. Aux dernières nouvelles, l'Espagnol, qui a comme Hayg remporté son package pour le Big One sur un Expresso à 25 €, était compté à... quatre millions de jetons. Quatre fois la moyenne, parfaitement. - Flegmatic

Soma, assomant de talent

Léo Soma

« This young guy is amazing! Half-crazy, half amazing » s’exclame Maurice Hawkins. Ces compliments sont en direction de son voisin posté deux cran à gauche, un certain Léo Soma. Le recordman de bagues WSOP-Circuit ne sait probablement pas que le jeune Olux est déjà Champion du Monde. En revanche, il semble apprécier le spectacle proposé par la pépite du Team Nutsr. Avec 1,6 million, le minot domine une table très garnie en jetons et se place idéalement à l’approche de la dernière heure de jeu.

Pourtant, tout ne fut pas si rose pour Léo. Parti avec un superstack, Olux s’est pris deux énormes coups de massue en milieu d’après midi. Avec deux Rois, il a notamment trouvé un énorme fold sur un board J965, alors que son adversaire le check-raise à tapis turn pour la totalité de ses jetons. Olux préfère jeter ses cartes, tandis que son adversaire avouera tenir deux Valets.

Tombé à 250 000 jetons, Olux a réenclenché la marche avant après le dinner break. En même pas deux heures, il a retrouvé sa superbe. Et ce grâce à un call titanesque qui a ébahi les joueurs, les observateurs et les couvreurs du monde entier.

Open de Léo 40 000 depuis le HJ, payé par le bouton et par David Eldridge en grosse blinde. Le flop vient 245 et Léo c-bet pour 45 000. Fold du bouton et check-raise de la BB pour 135 000. Léo paie.

Léo Soma

10 sur la turn, Eldridge continue son histoire avec un bet à 200 000, payé encore. River 9, Eldridge envoie la sauce, pour les 280 000 restant à Olux. Le Français prend le temps nécessaire pour refaire le coup dans sa tête et décide de payer. Showdown : 87 pour David, hauteur 8, Léo gagne avec… 66 ! Sick call.

« J’avais de bonnes cotes pour payer river, et c’est facile de lui trouver des bluffs ici, explique Léo Soma après coup. Je bloque les mains avec des 6, mais 8-7, c’est typiquement la main à bluff dans ce spot. Et je ne voyais pas tant de combos de value que ça ». 

Olux a le talent, les lectures, les bons feelings et a mis tous ces atouts à profit pour se reconstruire un stack. Il vient d’ailleurs à l’instant de remettre un coup sur la tête de David Eldridge dans un duel bouton contre BB. Premier barrel pot 110 000 sur J68. Une deuxième sacoche bien pesée 175 000 turn 7 et une troisième salve sournoise 225 000 river. Le plus petit sizing fera folder son opposant. 1 600 000 pour Olux. - Fausto

Devidal maintient le coup de pédale

Théo Devidal

Ce n’est pas le joueur dont on a le plus parlé mais il n’a pas besoin des lumières du coverage pour faire son trou dans ce Main Event. Coincé dans le coin Orange de la Ballroom, section dans laquelle il ne reste que cinq tables en jeu, Théo Devidal tient devant lui un beau million de jetons, à une heure d’un Day 5, pour son premier Main Event.

« J’étais même monté à deux millions, mais j’ai fait deux bluffs qui ne sont pas passés. Par contre, j’ai fait un joli call pour monter juste après le dinner break » explique le grinder.

Open bouton A4 et les deux blindes paient pour voir le flop J34. Tout le monde check et voilà la turn 5. La SB prend l’initiative : 50 000 pour suivre, ce que feront la grosse blinde et Devidal. River 5, nouvelle parpinade, un peu plus chère cette fois : 350 000, dans un pot de 200 000.

Le sizing interpelle ses deux adversaires qui prendront chacun beaucoup de temps avant de prendre leur décision. La grosse blinde décidera finalement de folder (un Valet, ce qu’il avouera après coup), tandis que Théo paiera avec son 4. « Il était en t-shirt, je voyais son cou, ça pulsait fort, je me suis dit “allez” ». Son opposant montrera KQ, pour un tirage flush manqué et Théo Devidal prenait une longueur d’avance sur sa table, plutôt coriace.

« Il y a le troisième de l’an dernier, observe le Français, en me portant du doigt l’Argentin Michael Duek caché derrière sa capuche. Le siège 3 est très bon aussi. Le redraw ne fera pas de mal, ça clique fort ici ». Encore une grosse demi-heure à tenir, et Théo verra une nouvelle table, sur un Day 5 Main Event WSOP. - Fausto

Des Bleus polarisés

- 11 juillet 2023 - Par Flegmatic

Level 19 : 10 000 / 15 000, BB ante 15 000
Main Event 10 000 $ (Day 4)

Lorenzo amasse

Lorenzo Santos Rodriguez

On découvre des Français chaque jour sur le Main Event. Oui, oui, même au Day 4. Il faut dire que lorsque l'on découvre dans le PDF récapitulatif de fin de journée un certain Lorenzo Santos Rodriguez, même affublé d'une mention "FR", on pense plus être en face d'une erreur de nationalité - elles sont légion - de la part des petites mains de WSOP.com, que d'un compatriote. Nous avions tort. "Je suis professeur de mathématiques en Savoie, se présente l'intéressé. Je joue principalement dans la région et en Suisse," comme le prouvent une quinzaine de lignes acquises principalement entre Annecy et Divonne les Bains, au premier rang desquelles une victoire sur un APO 500 en 2022. "C'est vrai que ça s'est plutôt bien passé aux tables ces deux dernières années. J'étais déjà venu ici l'an dernier, mais pour cette fois, l'objectif était vraiment de jouer le Main."

Pour en arriver là, Lorenzo a dû se rebeller autour de tables loin d'être évidentes. "Au Day 1, j'étais coincé entre Mustapha Kanit et Andrey Pateychuk. Ensuite, j'ai changé pour arriver à la table de Scott Seiver. Et hier, je me suis retrouvé notamment avec le deuxième chipleader." Pas de quoi l'empêcher d'arriver ce midi avec un tapis nettement supérieur à la moyenne, de 490 000... qu'il a déjà quadruplé ! Au retour du dinner break, nous l'avons croisé avec un pécule avoisinant les deux millions. Plus de deux fois la moyenne alors que le field est tombé sous la barre des 600 joueurs. "J'ai eu pas mal de réussite, avoue-t-il modestement. Mon voisin de droite open au cut-off et je 3-bet au bouton avec 55 blindes au départ du coup. La small blind, qui couvre tout le monde avec ses 120 BB, reshove." Une offrande pour le Français qui paie avec ses deux As, et ne tremble à aucun moment contre As-Roi, pour passer à 1,5 million, avant donc de poursuivre son ascension. Pas le problème de maths le plus difficile qu'il a eu à résoudre. - Flegmatic

ShiShi dans les montagnes russes

ShiShi

Son début de journée a été catastrophique. Deux As craqués par deux Rois, une paire de Valets qui se heurte à deux Dames et une nouvelle table peuplée de regs agressifs. Chipleader français de ce Day 4, ShiShi voyait fondre en quelques heures les trois quarts de son tapis de 1,1 million. De nouveau déplacé, il peut alors réenclencher la machine. "J'ouvre 76 UTG à 25 000, attaque Mika et UTG+1 me 3-bet à 58 000. C'est un joueur récréatif américain qui a fait table finale du Monster Stack. Un mec assez agité, impatient, au comportement un peu bordeline. Bref, je call et le flop vient 10-6-3 avec un cœur. Je check/call 50 000. Turn 5, je check encore et il fait tapis en overbet pour 245 000. À ce moment-là, si je paie et que j'ai tort, je tombe à dix blindes. Je réfléchis et plus je tank plus je vois des signes de faiblesse chez lui. Surtout, j'ai 40% contre une overpaire, et il a soit deux Rois/deux As, soit rien du tout. Je finis par call et il a As-4 avec l'As de cœur. Il n'y a que contre lui que je tente ça !" Une belle brique river et le coach Kill Tilt remontait à 800 000.

Attendez, ce n'est pas terminé ! "J'ai aussi envoyé trois barrels sur la tête de Jason Koon." Après avoir payé au bouton avec 97 une ouverture de l'Américain depuis le hi-jack, ShiShi mise 45 000, 90 000 et 215 000 sur un flop 8-5-4 avec deux trèfles, un turn K et une river 6. "La dernière, ce n'est pas la plus belle parce que ça peut lui faire abandonner pas mal de mains. Il a tank pendant des plombes et fold deux As. Il était un peu en tilt parce que je suis le seul de la table à ne pas lui monter mes cartes. C'est marrant d'ailleurs parce qu'il est revenu me demander plusieurs fois après coup. Je lui ai répondu 'Je t'ai interviewé il y a cinq ans pour Club Poker Radio, et tu ne te souviens même pas de moi. Je ne vais pas te dire ce que j'avais !' En tout cas il est super sympa. Il adore discuter, mettre les gens à l'aise, et pas juste pour obtenir des infos, tu sens que c'est sincère." Sincère, comme ce beau tapis tout neuf de 1,2 million. - Flegmatic

"Ici, c’est pas Paris"

Omar Rezvan

« C’est bon, je me suis débarrassé du Roumain » se félicite Omar Lakhdari. Depuis le début d’après-midi, le runner-up WiPT avait pour voisin Rezvan Belea, vainqueur il y a quelques mois de l’EPT Paris, pour 1 250 000 €. Connu pour bien choisir ses cibles, Omar s’est donc tout naturellement attaqué au joueur le plus en forme et le plus agressif de la table.

« Il ouvrait un peu trop ses boutons. Du coup, sur un nouvel open, je le 3-bet 7-3o en SB. Il me paie et ça vient 3310. Check-check. Turn J, je mets cher et il me raise tapis. Payé, il a 89, et ça tient ». Une lakhdarine comme on les aime, juste avant le dinner break, histoire de se mettre en appétit. Mais il reste encore un bon 700 000 à son voisin, qui commence donc à découvrir Monsieur Lakhdari.

« Alors comme ça tu me 3-bet 7-3o, demande Belea au retour de pause ? ». Une main seulement après la reprise, les deux hommes partent pour un deuxième round. 

Open 35 000 UTG Rezvan et Omar envoie un 3-bet un peu chérot : 135 000. La parole revient sur le Roumain qui entre dans le tank. « J’ai pas 7 et 3 cette fois » prévient Omar. Il n’en faut pas plus pour déclencher la fureur Belea : Tapis pour 700 000 ! « J’ai deux As, il a deux Dames, ça tient ». Voilà comment faire sauter le vainqueur EPT en deux temps. Et comme dans tout bon duel de film, Omar lâche la petite punchline de fin après avoir mis à terre son adversaire : « Ici c’est pas Paris ». - Fausto

Wiciak repart à l’attaque

Simon Wiciak

Longtemps posté en tête de course, Simon Wiciak est passé par une période un peu plus creuse. Rien de plus normal en poker de tournois. En plus de maximiser la prise de jetons, il faut savoir faire le dos rond lorsque le vent change de sens. Ça tombe bien, LURAKEN sent parfaitement les timings et sait s’adapter aux différentes phases du MTT.

« J’étais tombé à 15 blindes, rappelle-t-il, qui a su remonter la pente sans jouer de gros coups à tapis. J’ai fait un 3-bet qui passe, un 2-barrel, puis j’ai eu ce spot en défense de blindes avec A9 », pose le joueur, toujours aussi efficace au moment de raconter des HH.

Open As-Valet, défense dans les blindes et le flop vient A84. C-bet 1/3, payé. Turn 3, c-bet 2/3, payé encore. River Q, check-check, Simon montre la top paire, ça gagne ! « J’étais bien content qu’il ne mette pas le troisième ». Retour à 650 000 pour le triple vainqueur Wina Series. - Fausto

La voiture-balai ne désemplit pas

Corentin Ropert - Adrien Guyon

La digestion a fait du mal à nos compatriotes. Alors que nous avions le dos tourné (bon OK, pour certains on n'était pas encore rentrés de notre pause dîner), le clan tricolore s'est délesté de Corentin Ropert (771e, ci-dessus), Anthony Cierco (678e, ci-dessous), Mohamed Aissani (663e), Adrien Guyon (647e) et Bruno Soutavong (640e).

Anthony Cierco

Les têtes de série internationales n'ont pas non plus été épargnées par cette hécatombe, à l'image de Dominik Nitsche (808e), Adam Friedman (789e), le Champion du Monde 2017 Scott Blumstein (782e), Doug Polk (674e), Ben Lamb (653e, ci-dessous), Stephen Chidwick (606e), Michael Mizrachi (596e) ou encore Patrik Antonius (587e). Ouch.

Ben Lamb

The Most Dangerous Game

- 11 juillet 2023 - Par Benjo DiMeo

Level 19 : 10 000 / 15 000, BB ante 15 000
Main Event 10 000 $ (Day 4)

Martini renversé

Julien Martini
Avec 110 blindes en sa possession avant la bulle et un palmarès qu'on ne présente plus, il était l'un des Français les mieux armés pour faire un beau Day 4. L'épopée de Julien Martini s'est pourtant brutalement achevée à la mi-journée. Une énorme confrontation entre les Dames et les As du Belge Jonathan Abdellatif (l'argent est parti sur le turn d'un board en apparence innocent), deux paires max qui se heurtent à un brelan floppé : il n'a pas fallu beaucoup plus pour stopper net l'ascension du quadruple détenteur de bracelets. Une sortie précipitée qui nous offre un rappel salutaire : dans tous les tournois, même les plus deep, on est toujours à deux déconvenues d'une sortie de piste. - Benjo

Ribouchon dans le carré

FLorian RIbouchon
Autre sortie de marque : celle de Florian Ribouchon. On n'a pas trop de détails sur le seul millionnaire français de ces WSOP à ce jour (après sa place de runner-up sur le Millionaire Maker)... Une bribe de main nous est parvenue sous la forme d'une paire d'As qui n'aurait pas tenu le coup contre Dame-6... la faute à un board Q-Q-x-x-Q. Bon, on imagine que les tapis n'ont pas volé préflop. - Benjo

Moa assainit son stack

Mohamed Assaini
Dissimulé derrière son masque, planqué derrière sa casquette gravé de ses initiales, Mohamed Aissani se faisait discret sur ce Day 4. Parti avec une dizaine de blindes, le reg parisien fait le dos rond le temps de passer la bulle, avec un maigre tapis de 53 000. Une fois dans l’argent, Moa sort de sa boite. « J’ai fait un premier double-up sur un flip avec As-Roi. Derrière, je double encore sur une belle rencontre avec K-J. Ca vient K-3-x sur le flop, mon adversaire a K-3. On part à tapis, et ça vient As turn, As river ». Un run-out savoureux, permettant au restaurateur de passer la barre des 400 000.

Juste avant le dinner break, Aissani se permet alors un move audacieux. Open 33 UTG, défense de la grosse blinde et le flop vient 9-6-5. Premier barrel, payé. Turn 2, deuxième barrel, payé encore et river 4. Moa vient de rentrer la quinte invisible. Un 3e barrel bien gras, c’est payé et voilà comment passer de 53 000 à 700 000. - Fausto

Eychenne est mat

Thomas Eychenne
Est-il possible de deep run les deux plus gros tournois du monde la même année ? Pendant un temps, Thomas Eychenne nous a fait penser que oui. Parti avec un stack moyen, le joueur a su se maintenir autour de la moyenne durant de longues heures, sans pour autant toucher de mains. « Je suis card-dead depuis quatre heures » m’expliquait le finaliste PSPC à une demi-heure du dinner break. La Watch ne s’affole pas et attend sagement son spot, à une table plutôt docile. Le voilà qui se présente enfin.

Open A-K au HJ, 3-bet du bouton et la parole revient sur Eychenne. Avec son image et la premium en main, Thomas ne se pose pas de questions : 4-bet tapis pour ses 35 blindes. Son adversaire mettra une petite minute à call… Q-Q. Le plus classique des flips. Un baby-board et Eychenne sort autour de la 800e place, après un Day 4 légèrement amer.

« C’est vraiment dommage, j’avais une table full récréa, peut être la plus facile du field. C'étaient des barres de fer, ils foldaient beaucoup trop. Tu me diras, moi aussi, mais je n’avais vraiment pas de main. Je sors sur ma seule vraie main du Day »

L’homme qui prenait 800 000 $ il y a quelques mois aux Bahamas se contentera de 27 500 $. On devrait sans doute le revoir tout de même sur les derniers gros rendez-vous du festival, et notamment le 10K 6-max. - Fausto

Anecdotes, statistiques et random photos

4 contre 3 : C'était le rapport de force, en début de Day 4, entre les anciens membres du Team Winamax et les actuels. Avantage, donc, à ceux qui ont quitté le Team : Sylvain Loosli, Arnaud Mattern, Adrien Guyon et Loïc Debregeas étaient en surnombre face à Davidi Kitai, Kool Shen et Estelle Cohuet.

37 : le nombre de Français éliminés durant les 4 premiers niveaux du Day 4.

22 : le nombre de Français encore en course avant le 5e et dernier niveau de la journée. On vient de passer sous la barre des 600 joueurs restants !

La main la plus incroyable qu'on n'avait pas eu le temps de raconter : nous sommes à la bulle, la vraie bulle. Le board est du genre Roi-x-x (avec deux piques), turn brique, rivière As. Quand l'As tombe, le gros stack fait tapis. SNAP CALL du joueur couvert pour 350 000 (plus de 40 blindes). Vous ne devinerez jamais la main du joueur couvert : Roi-Valet. Une vista hallucinante : le gros stack était en bluff avec un tirage couleur ! Quand Jack Effel est arrivé, il a tellement rien compris qu'il a fini par dire au micro "Bon, il n'a pas bust" avant de se barrer.

Valise
Il y en a qui n'avaient vraiment aucune confiance dans leurs chances de passer ce Day 4...

Double massage
En 17 ans de reportages WSOP, on croyait avoir tout vu... jusqu'à ce qu'on tombe sur la masseuse qui fait du multitabling

Clément Richez
Clément Richez était à deux doigts de faire appel à des déménageurs lorsqu'il lui a fallu changer de table

Camille Brown
Ça sera une 775e place pour Camille Brown. Un poil mieux que sa 876e place de l'an passé. Prédiction : elle fera 674e en 2024