Winamax

1 877 joueurs franchissent le Day 2ABC

- 8 juillet 2023 - Par Benjo DiMeo

Day 2ABC : au moins 3 865 joueurs / 1 877 restants (dont 85 Français)

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 2ABC

Top 10

Patrik Antonius
Christopher Brammer (UK) 879 000
Julio Belluscio (Argentine) 825 500
Beqir Salihu (USA) 801 000
John Sofillas (USA) 780 000
Nick Marchington (UK) 716 000
Heitor Saraiva (USA) 665 500
Sachin Joshi (UK) 635 500
Andrew Hulme (UK) 610 000
Patrik Antonius (Finlande - photo) 584 500
Nikita Luther (USA) 572 500

85 Français

205. Corentin Quertelet (Qualifié Winamax - photo) 309 000
63. Jules Dickerson 434 500
93. Jérémy Palvini 400 000
94. Omar Lakhdari 400 000
95. Christopher Chaudey 395 500
99. Theo Devidal 387 500
145. Anthony Cierco 355 500
205. Corentin Quertelet (Qualifié Winamax - photo) 309 000
219. Corentin Ropert 304 000
242. Samuel Bifarella 296 000
249. Léo Soma 294 500

Florian Ribouchon
250. Daniel Tordjman 294 000
265. Florian Ribouchon (photo) 288 500
338. Maxime Parys 261 000
472. Mathieu Choffardet 228 000
474. Emmanuel Houssais 226 500
486. Bruno Lopes (Team Winamax) 225 000
491. Bruno Soutavong 224 000
498. Grégoire Auzoux 223 500
505. Maxime Chilaud 222 000
515. Joseph Sabe 220 000

Thomas Eychenne
534. Sylvain Loosli 217 000
595. Tom Dupuy (Qualifié Winamax) 204 000
607. Mikael Angel Berrio ("ShiShi") 203 000
624. Giuseppe Zarbo 201 000
640. Jérôme Zerbib 197 000
644. Gaëtan Balleur 196 000
648. Simon Wiciak 194 500
700. Hayg Badem (Qualifié Winamax) 184 500
720. Dimitri Joubert 181 000
728. David Susigan 180 000
743. Thomas Eychenne (photo) 177 500

Estelle Cohuet
755. Lorenzo Santos Rodriguez 176 000
756. Martin Vialladesoleyrol 176 000
757. Joseph Teanatoga 176 000
804. Adel Ben Messaoud 170 000
830. Jean Souprayenmestry 164 000
955. Clément Bonnant 147 000
995. Estelle Cohuet (Team Winamax - photo) 141 500
1030. Mohamed Aissani 137 000
1052. Bruno Fitoussi 134 500

Julien Martini

1083. Bertrand « ElkY » Grospellier 130 500
1086. Clément Richez 130 000
1092. Nicolas Plantin 128 500
1099. Samy Boujmala 128 000
1103. Julien Martini  (photo) 127 500
1130. Mathieu His (Qualifié Winamax) 123 000
1332. Paul Amsellem (photo ci-dessous) 122 500
1140. Damien Le Goff 121 500
1153. Cyrille Rousset 120 000
1172. Flavien Guénan 118 500

Paul Amsellem

1210. Kenny Deffrasnes 112 000
1235. Quentin Guivarch 109 000
1247. Grégory Ravise 107 500
1252. Clément Van Driessche 107 000
1314. Baptiste Carteau 100 500
1321. Allan Tirel 100 000
1322. Lionel Barracano 100 000
1333. Arnaud Mattern 97 500
1386. Sonny Franco 90 500
1414. Meddi Ferrah 87 000

Adrian Amorella

1428. Thibault Letort 85 000
1475. Robin Guillaumot 79 000
1497. Adrian Amorella (photo) 76 500
1499. Marie-Laure Bock (Qualifiée Winamax) 76 500
1510. Samy Dubonnet 75 500
1531. Edouard Sacrispeyre 73 500
1553. Rabat Air Abdelmalek 70 000
1557. Grégory Fournier 70 000
1571. Mathieu Rabalison 67 500
1573. Thomas Cazayous 67 500

Jonathan Pastore

1576. Achille Samaran 67 000
1599. Valentin Messina 64 000
1644. Alexis Lucarini 57 500
1646. Jonathan Therme (photo) 57 000
1658. Selim Oulmekki 56 000
1663. Gaëlle Baumann (Team Winamax) 55 000
1674. Julien « Nori » Labussiere 53 500
1718. Vincent Robert 49 000
1773. Benjamin Ane 41 500
1795. Axel Hallay 38 000

1809. Theodore McQuilkin 35 500
1832. Sébastien Maestrati 31 000
1839. Hicham Mahmouki 29 000
1844. Peter Fossey (Qualifié Winamax) 28 000
1859. Bastien Joly 24 500

Reste du field (sélection)

Alex Foxen
33. Stephen Chidwick (UK) 472 500
64. Sergi Reixach (Espagne) 434 500
65. Billy Baxter (USA) 434 000
66. Doug Polk (USA) 433 000
68. John Duthie (UK) 431 000
103. Alex Foxen (USA - photo) 384 000
117. Johnny Chan (USA) 372 500
269. Mark Teltscher (UK) 287 500
329. Mike Matusow (USA) 263 500
361. Josh Arieh (USA) 254 000

Eli Elezra
388. Jamie Gold (USA) 248 000
413. Joe Cada (USA) 241 500
481. Jason Koon (USA) 225 500
490. Joao Vieira (Portugal, Team Winamax) 224 000
524. Eli Elezra (Israël - photo) 219 000
525. Todd Brunson (USA) 219 000
567. Barny Boatman (UK) 210 000
592. Shaun Deeb (USA) 204 500
597. Tony Miles (USA) 204 000
660. Scott Blumstein (USA) 192 500

Mustapha Kanit
672. Alexandre Vuilleumier (Suisse) 189 000
920. Ryan Riess (USA) 151 000
948. Damian Salas (Argentine) 147 500
1098. Martin Jacobson (Suède) 128 000
1356. Phil Laak (USA) 94 000
1831. Mustapha Kanit (Italie, Team Winamax - photo) 31 000
1865. Tom McEvoy (USA) 20 000

Day 1A : 1 038 joueurs (officiel) / 720 restants (dont 32 Français)
Chipleader : Yehuda Dayan (Israël) 389 900

Day 1B : 1 118 joueurs (officiel) / 819 restants (dont 32 Français)
Chipleader : Jean-Pierre van der Spuy (Afrique du Sud) 287 000

Day 1C : 3 077 joueurs (officiel) / 2 326 restants (dont 93 Français)
Chipleader : Christopher Brammer (Royaume-Uni) 386 100

Day 1D : Environ 4 100 joueurs / 3 202 restants (dont 65 Français)
Chipleader : Nicholas Rigby (USA) 408 800
 

Corentin Ropert
Corentin Ropert 304 000

Josh Arieh
Josh Arieh (USA) 254 000

Joe Cada
Joe Cada (USA) 241 500

Bruno Lopes
Bruno Lopes (Team Winamax) 225 000


Joao Vieira
Joao Vieira (Portugal, Team Winamax) 224 000

La récré est sifflée

- 8 juillet 2023 - Par Benjo DiMeo

5 pros du Team Winamax sont déjà qualifiés pour le Day 3
Le premier Day 2 se termine avec moins de 1 700 joueurs restants
Plus de la moitié des partants du jour ont été éliminés
Main Event 10 000 $ (Fin du Day 2ABC)


Team Winamax Day 5
En regardant cette photo, il n'est pas bien difficile de deviner qui a monté un gros tapis aujourd'hui

"Je te nique !"
"Toi aussi, je te nique !" L'espace d'un instant, dans le brouaha de la fin du Day 2ABC, on croit que Kool Shen est en train de nous rejouer des vieux sketchs des Inconnus. Non : le co-fondateur de NTM est simplement en train de comparer son stack de fin de journée avec celui des joueurs qu'il croise. Avec ses 225 000 jetons accumulés au cours d'une solide journée de grind tout en maîtrise, il nique beaucoup de monde. Lorsque Joao Vieira le rejoint, c'est avec une pointe d'appréhension qu'il lui demande son chip-count. La réponse du Portugais arrive dans une VF presque parfaite : "Dou-cents vinte-quatreu millou". Une seconde passe, le temps que Bruno soit bien sûr, puis : "Alors I fuck you too !" Les deux se marrent comme des gamins, avec la légèreté de deux potes venant de franchir une nouvelle journée sur le plus long tournoi du monde.

Pourtant, tout le monde n'était pas à la fête au sein du clan W. Mustapha Kanit était le plus dépité des cinq pros convoqués pour la photo souvenir. "Purée, c'est dingue ! Toute la journée, je n'ai pas de mains, je bluffe, je bluffe, je bluffe pour m'en sortir. Alors quand je reçois les Rois tout à la fin, je peux te dire que je suis prêt à miser une maison." L'Italien s'est mangé les As. Résultat : ça sera un Day 3 avec 31 000, même pas 15 blindes. Chez Gaëlle Baumann non plus, on n'avait pas envie de blaguer. En début de journée, le baromètre était au beau fixe avec un short-stack se transformant en plus de 100 blindes grâce à de jolis coups. La suite fut moins heureuse, avec une chute progressive jusqu'à ce coup charnière contre Josh Arieh, une minute avant le gong : munie d'un Q10 ayant trouvé tirage couleur sur 6-7-9 avec deux piques, Gaëlle hésite à transformer sa main en bluff sur le flop, puis le turn avec un check/raise. Elle opte finalement pour un call prudent, et, après un check/check sur la Dame rivière, perd à la pointure contre Dame-Valet. Rageant : un semi-bluff flop ou turn aurait probablement poussé Arieh à l'abandon.

Avec 141 000, Estelle Cohuet est seulement "break even" sur le Day 2. La Top Shark balaie très vite un élan de frustration par un grand sourire : 57 blindes c'est déjà très bien pour se remettre au travail dans deux jours, et envisager les places payées pour son premier Main Event. Terminons en redonnant la parole à Joao : « C’était une bonne journée, j’ai eu quelques gros setups, comme 66 contre 44 sur 6-4-2. C’était plutôt agréable. J’ai même eu un pic à 330 000, mais la dernière heure a été plus compliquée. J’ai perdu plusieurs petits coups en faisant des grosses mains qui ne gagnaient pas. Et encore, j’aurais pu saigner bien plus. » - Benjo

Dickerson, chipleader au mille drapeaux

En début de journée, un homme s'est tout de suite emparé de la flamme de la délégation bleue. Un grinder à part dans le paysage pokeristique français, et qui s’était déjà fait remarquer il y a quelques mois lors du dernier EPT Paris.

Simon
« Oh là, j’ai eu tellement de mains que je ne sais plus trop lesquelles te dire » s’excuse presque Jules Dickerson, encore émoussé par ces dix heures de bataille. Il ne peut cependant omettre le coup qui l’a propulsé dans les altitudes. « J’ai eu deux dames, contre deux Rois, contre As-Roi à tapis pré-flop et je fais carré de Dames ».

Voilà des signes qui ne trompent pas. Jules réalise le strike du jour sur cette main magique, bonne pour plus de 200 000 jetons. « À ce moment-là du tournoi, c’est beaucoup. Ça m’a permis d’avoir une longueur d’avance et derrière, j’ai bien grind ». Fort de sa position de chipleader, Jules n’a pas appuyé plus que de raison pour maintenir son avance. « J’ai joué mon jeu naturel. Même avec 300 blindes, le Main Event reste un jeu de survie. On est encore des milliers de joueurs » rappelle Dickerson, pas du genre à s’enflammer.

Le garçon ne semble pas du tout intimidé par la pression qui entoure le Main Event ou par sa position en jetons. Le joueur a déjà connu les très grosses tables de cash game, les tournois Super High Roller, a grindé dans toutes les grandes places du poker mondial… Mais ça, c’était avant. « Je ne joue plus depuis un et demi, affirme Jules. On s’était croisé à l’EPT Paris (où il terminait notamment 2e du High Roller à 50 000 € pour 623 briques), mais je ne joue que pour le plaisir. Ça serait arrogant de ma part de me présenter encore comme un joueur de cash-game. ».

Les tournois de poker ne sont que quelques stops entre ses voyages, pour lesquels il a dédié ses deux dernières années. « Je voyage beaucoup avec ma copine. Pas pour le business ou le poker, juste pour découvrir de nouvelles cultures. On a fait presque toute l’Asie ces derniers mois, et j’ai prévu de visiter 13 autres pays dans l’année prochaine, cette fois du côté de la Turkey, Georgia… ». Si Jules emploie des noms anglais, c’est qu’il a grandi entre différents pays. « Je suis né en Angleterre, j’ai grandi, entre l’Angleterre et la France, j’ai des origines scandinaves, mon père a longtemps vécu au Kenya… Je suis très international, je n’ai pas vraiment d’attache avec l’Europe ». On espère que Jules ne nous en voudra pas de le considérer comme chipleader du clan bleu… - Fausto

Brèves de fin de Day 2ABC

Hayg Badem
En toute fin de journée, on a vu Hayg Badem retenir son souffle de longues minutes face à un adversaire réfléchissant à payer ou non sa mise de 20 000 sur un board 63J82. C'est finalement payé. Hayg est-il en bluff ? Non : avec J10, il a trouvé un value bet monté fin. Son adversaire a call avec moins bien...

Marie Laure Bock
On reverra Marie-Laure Bock au Day 3. La joueuse amateur qualifiée Winamax franchit une deuxième journée avec 76 000 (30 BB)

Grégoire Auzoux
Incroyable tour de manège dans lequel s'est embarqué Grégoire Auzoux aujourd'hui. En nous montrant son tapis de 200 000 en fin de journée, il hausse les épaules : "C'est con, j'avais 600 000 à un moment." Mais le résident Maltais complète rapidement l'information par une autre qui vient changer radicalement notre perception de sa journée : "Enfin, je suis content quand même. Je suis arrivé ce matin avec 12 000 !"

Clément Bonnant
« J’ai eu deux fois deux As et deux fois, je me suis fait 4-bet à tapis » : Clément Bonnant, plutôt agile : quand il s’agit de décocher les flèches. - 150 000 jetons

Andre Akkari
Le capitaine de la Seleçao montre l’exemple. André Akkari qualifie un beau 240 000 pour le Day 3 et emmène dans son sillon les dizaines de Brésiliens encore présents dans ce Main Event

Todd Brunson
La légende Doyle observe ce Main record depuis le ciel, mais la famille Brunson est toujours représenté par le fiston Todd. Le taulier du Roma Deli poursuit sa route avec un stack solide de 219 000 jetons.

Jonathan Therme
Ils seront aussi au Day 3 : Jonathan Therme (photo), Christopher Chaudez avec 400 000, Léo Soma (234 000), Clément Van Driesche, Samy Dubonnet, Omar Lakhdari, Jamie Gold, Valentin Messina, Paul Amsellem, Greg Ravise, Corentin Ropert, ElkY, Mehdi Ferrah, Samy Boujmala, Julien Martini, Nori... À noter : la Team Kill Tilt est toujours au complet : Sylvain Loosli, Flavien Guenan et ShiShi arriveront groupés au Day 3.

Theo Vidal (380 000) nous confie être plutôt bon à tapis préflop : « J’ai gagné tous les coups all-in, j’ai rasé la table et surtout, j’ai mis le plus beau bad beat de ma vie ! A-K contre A-A et flop 10-J-Q ! Je regrettais mon spew puis quand j’ai vu le flop, je me suis dit que ça allait » Moins de réussite du côté de Valentin Oberhauser : « J’ai joué deux As contre deux Rois pour monter à 450 000. Je me prends le Roi. Au moins, c’est coché ».

Fabrice Bigot
Plus de 50 % des partants du Day 2 ne reviendront pas pour le Day 3. Ça fait plus de 2 000 bonhommes : on ne vous dressera pas la liste complète, on citera seulement Maxime Manzone, Romain Lewis, François Pirault , Moundir, Arnaud Enselme, Romain Lotti, Clément Kerrien, Matthieu Rodriguez, Antoine Saout, Alexandre Réard, Ivan Deyra, Alexandre Amiel, Benjamin Chalot, Fabrice Bigot (photo), et Benoit Grobocopatel.

David Bakes Baker
David “Bakes” Bakes utilise sa casquette en guise de cache-board, alors qu’il est à tapis et que deux joueurs se battent encore pour le side pot. Malheureusement, sa paire de 7 ne trouvera rien pour battre la paire de 9 d’Eli Elezra. Parmi les têtes d’affiche, on a également perdu Daniel Negreanu (busto par Joao s'il vous plaît), Adrian Mateos, Ramon Colillas, Greg Raymer, Scott Seiver, Dalibor Dula, Nick Schulmann, Marle Spragg, Brad Owen, Adam Hendrix, Justin Bonomo, Isaac Haxton, Espen Jorstad, David Peters, Artur Martirosian, Jeff Lisandro, Brian Rast, Johannes Becker….

WSOP
On se penchera sur le classement officiel des survivants du Day 2ABC à notre réveil samedi - ils seront moins de 1 700. Juste derrière, il sera temps de lancer le Day 2D... avec 3 202 joueurs sur la ligne de départ (dont 65 français), auxquels il faudra ajouter l'ultime vague de "late reg". Durant l'après-midi seront révélés les chiffres officiels de la participation. Avec toujours le même espoir du côté de l'organisation : franchir la barre des 10 000 inscrits !

Benjo & Fausto

Level 10 : on lâche rien

- 8 juillet 2023 - Par Fausto

Level 10 : blindes 1 000 / 2 000 BB ante 2 000
Main Event 10 000 $ (Day 2ABC)

Le retour du King

Bruno Fitoussi
Il a laissé un tour d’avance au peloton avant de démarrer la course. Parti avec 15 000 jetons après un Day 1 raté, Bruno Fitoussi a dû cravacher pour démarrer, enfin, son Main Event 2023. Ça valait le coup. Le deuxième tour de piste de Bruno est complètement dingue.

Une pointe de vitesse pour passer de 15 000 à 80 000 après le deuxième niveau du jour. Fitoussi croit revenir dans la course, puis se prend le mur au retour de pause et perd tous les coups. Le King doit encore tout reconstruire, en repartant même de plus bas : 7 000 jetons, tout juste 6 pauvres blindes. On connait cependant la résilience de Fitoussi. Un joueur d’expérience, qui sait faire preuve de patience et qui ne lâche rien.

« J’ai réussi à revenir sans monter trop de cartes… Enfin, j’ai quand même passé deux flips au départ » confesse Bruno, qui a tenu avec 5-5 contre K-J puis 7-7 contre A-J. Revenu à 35 000, Fitoussi retrouve la confiance, enchaine les coups gagnés et en quelques heures, le King a reconstruit son palais. « J’ai trouvé un peu de jeu. J’ai eu deux fois deux As, j’ai eu un K-Q qui a bien payé et ce coup que tu viens de voir à l’instant ». 

Open de Bruno UTG +1 et le siège 9 paie en position. Le flop vient 244, check du Français et son opposant demande 5 000. Payé. Turn J, check et check-back. River 6, Bruno reprend l’incitative : 21 500, très léger overbet qui mettra le doute chez le siège 9. Son adversaire prendra deux bonnes minutes pour observer Bruno. Sa décision est prise : Payé. Fitoussi retourne alors lentement son KJ, provoquant une déception manifeste chez vilain. Après comptage, ça fait 180 000 chez Fitoussi, complètement de retour dans ce Main Event. - Fausto

Faire du pion sur les degens

HIcham Mahmouki
Une table de "nits" permet de grinder tranquille. Difficile cependant de prendre des beaux pots à des joueurs sérrés sans toucher de gros jeux. « J’avais une table très calme, confirme Hicham Mahmouki. Mais pour faire du pion, il y a le mec deux crans à ma gauche. C’est un vrai dégen ». Le Sudiste a en effet trouvé un spécimen rare. Un récréatif qui n’a pas froid aux yeux et qui sait rapidement faire gonfler les pots.

« J’ai joué un énorme coup contre lui. On avait déjà une grosse “dyna”, il m’avait déjà cold-4-bet une fois et m’avait obligé à passer deux Rois sur la turn. Là, ça fait open UTG+1 2 500, call derrière et je fais 11 500 lowjack. Et là, il me re cold-4-bet 27 000. J’avais A-K, j’ai 5-bet shove 135 000… Et il m’a payé A-Qo ! »

Un call bien couillu pour 135 blindes. Heureusement, le croupier ne fera apparaitre aucune femme sur le board et Hicham s’envole dans les hauteurs du tournoi. « Derrière, ça s’est bien passé. J’ai pris des petits pots chez les autres, et il y a toujours ce jour qui sur-joue tout. Parfois ça te met dans des spots chiants, parfois dans des spots favorables ». 370 000 pour l’acolyte de Samy Boujmala. « Pour un premier Main Event, c’est pas mal, non ? ». On confirme. - Fausto

Level 9 : cabotinage en règle

- 8 juillet 2023 - Par Benjo DiMeo

Level 9 : blindes 1 000 / 1 500 BB ante 1 500
Main Event 10 000 $ (Day 2ABC)


Chien

Le show Omar s’exporte à l’international

Il n’est pas vraiment habitué à Las Vegas ni aux Américains. D’aventure, c’est plutôt dans les clubs de chez nous, ou du côté de Marrakech qu’Omar Lakhadri fait son spectacle. Et bien je peux vous dire que la version sous-titrée fait un tabac. Avec 470 000 jetons, Omar est tout simplement en train de rouler sur sa table. Et le comble, c’est que le public local raffole de ses "lakhdarines", même quand le franco-algérien lui sous-tire tous leurs jetons.

Lakhdari

Au moment où je le vois dans le coin de la Ballroom, Omar envoie une relance poignée à 35 000 (une grosse vingtaine de blindes) sur un bord K4A84. « Quoi ? Tu as encore les Rois ? » s’exclame son opposant américain, qui semble avoir un petit historique avec le joueur. « What ? Two Kings or one King ? » répond Lakhdari avec un accent des plus atypiques.

« What do you have ? » riposte Omar, provoquant un silence chez son opposant. « Ah you wanna talk but you don’t wanna talk » poursuit le joueur. Son opposant finira par réagir d’un coup d’un seul avec un call. Omar montre A10 et son opposant claque le AJ sur la table, en pensant avoir gagné le pot. Mince, il n’avait pas vu que le 4 avait doublé. Partage. Décidément, Omar les a déjà bien troublés.

" Il touche la river à chaque fois, m’informe son voisin. C’est une vraie luck-box.
- Il raise et c-bet tous le temps, enchaine l’autre voisin. What’s your name ? »
- Johnny, répond Omar.
- Ha, Johnny French ! "

J’ai rarement vu autant de ferveur autour d’un joueur français. Tout le monde à son mot à dire sur Omar, qui continue de relancer deux mains sur trois. Mais c’est quoi alors cette histoire de “Kings” ?

« J’ai eu plusieurs coups contre un joueur avec les Rois, explique Omar. Sur le premier, il me check-raise turn sur un board Q763 et je fold les Rois. Sur un deuxième, il me check-raise encore turn sur 10732. Cette fois, je paie et river K, il envoie tapis. Je snap et il avait 10-10. La meilleure main a gagné ».

Lakhdari mettait alors la main sur un pot à plus de 200 000 jetons. Le voilà à plus de 470 000, à envoyer des relances poignets en buvant son thé, tandis que tous ses adversaires le regardent en l’appelant Johny. En un festival, Lakhdari a déjà conquis l’Amérique. - Fausto 

Palvini reprend son grisbi

Jérémy Palvini

« Oh, il a fallu que tu arrives pour que je gagne un coup ! » se rassure Jeremy Palvini en me voyant arrivé sur le bord de sa table. Le Marseillais était sur une pente dangereuse. « J’ai perdu cinq coups d’affilé, presque 100 000 jetons ». Rien de grave, ça fait toujours 270 000 pour Palvini, qui vient de prendre un petit coup UTG contre BB et enchaine dès la main suivante.

Limp de la SB 1 500 et Jeremy iso à 5 200. Payé. Le flop vient A83, c-bet 4 500, payé. Turn K, 2-barrel envoyé, pour un peu plus de 12 000 jetons, payé encore. River J, Jeremy envoie une lignée de jetons verts, signifiant à son voisin, “tu mets tes 35 000 au milieu ou tu te barres”. Son adversaire prendra la deuxième option. Voilà comment repasser la barre des 300 000 en cinq minutes de temps. - Fausto

Deuxième course d'un triathlète

Greg Ravise
Il y a une semaine, je m’asseyais dans la Poker Room de l’Orleans pour le traditionnel 300$ du week-end. À ma gauche, un joueur français, châtain bouclé, barbe négligemment rasée mais surtout étrangement compétent, relativement au field de ces tournois. Un coup d’œil à sa Hendon Mob me fait comprendre qu’en effet, j’ai affaire à un joueur qui a déjà joué quelques beaux tournois. Il répond au nom de Greg Ravise.

Une semaine plus tard, me voilà sur le coverage du Main Event… Et qui vois-je au milieu de la foule ? Cette même barbe, ce même visage, sauf qu’on est passé d’un 300 $ de l’Orleans au plus beau 10 000 $ de l'univers. « Je l’ai qualifié sur le satellite à 500 balles, m'explique Greg. J’ai run comme de ouf. J’ai fait deux fois les Rois contre les Dames, on m’envoyait tapis quand j’avais des mains énormes. » Et voilà comment Ravise se retrouve à jouer un nouveau Main Event WSOP, huit ans après.

« J’avais sauté au Day 2 sur un flip », se souvient l’ancien membre d’Europoker. A l’époque, je jouais en semi-pro. Depuis, le travail m’a rattrapé. Je suis coach de triathlon au RMA Paris (Racing Multi-Athlon) et puis j’ai une femme et deux enfants » explique le joueur. L’eau a coulé sous les ponts, mais la passion est toujours intact. 

A deux heures de la fin de journée, Greg conserve toutes ses chances de qualification. « J’étais descendu à 24 000. J’avais perdu trois coups à 10 000 un peu bêtement, puis j’ai pu revenir à 55 000. Et là, j’ai été chanceux : je viens de faire deux dames contre As-Roi en bataille de blindes ». Ravisé passe la barre des 100 000 ! - Fausto

Du bon As

Samy Dubonnet
Samy Dubonnet nous accueille à sa table avec une moue dubitative. "Pas facile aujourd'hui... J'ai 90 000. Mon plus haut c'était 160 000, mon plus bas 66 000." En revanche, du côté de l'appli santé, Samy va probablement atteindre ses 10 000 pas quotidiens avant la fin du Day 2 : "J'ai changé trois fois de table aujourd'hui. Celle-là est la meilleure !"

Il ne le sait pas encore, mais Samy s'apprête à démontrer la véracité de cette information. Min-raise à 3 000 en début de parole, payé par le bouton et la BB. Pas de c-bet sur le flop A55, pas de mise du tout en fait : on passe directement au turn, un 7. Cette fois, ça mise, Samy mise : 7 000. Check/call de la BB. Rivière : 9. Plus le temps de niaiser chez Samy, il ne lui reste plus qu'une mise : ça sera 22 000. Presque tout ce qu'il reste en face. Long tank adverse... et ça finit par cliquer sur "call". Les cartes de Samy apparaissent en un éclair : AA.

La BB ne montrera qu'une carte, elle est cruelle, car il n'y en avait plus qu'une comme ça : l'A. Dubonnet, du bon As : le voilà qui repasse au-dessus de 120 000, alors que va commencer le dernier niveau. - Benjo

Enclave high roller

HR
Avec la réduction progressive du nombre de tables, et l'élimination de pas mal d'amateurs anonymes, on commence à voir coaguler de belles petites formations de grands noms du poker. Témoin la table 453, où j'ai repéré pas moins de trois top pros. Plutôt rare pour un Day 2 de Main Event. Ainsi, vous n'aurez aucun mal à reconnaître sur cette photo Alexandre Réard, Stephen Chiwdick et Manig Loeser. On a déjà vu des tournois à 50 000 € avec des tables plus faciles...

Stephen Chidwick
C'est le deuxième cité qui sera le héros du coup observé lors de notre passage en fin de Level 9. Le Britannique 3-bet à 11 000 depuis le cut-off, face à l'ouverture d'un joueur âgé en début de parole. Le vieux ne se démonte pas et revient par-dessus pour 27 000. Je n'ai pas besoin de vous préciser que Chidwick fixe intensément son adversaire avec son regard de cyborg de l'apocalypse robotisée, car on ne lui connait pas d'autre regard à une table. Et c'est en gardant le même air qu'il va cliquer un petit 5-bet : 57 000.

J'aurais bien aimé vous dire que le papi qui lui fait face à répondu avec un min 6-bet à 86 000, mais non : Chidwick remporte le coup préflop. "Intéressant", rigole un adversaire à table. Des trois high stakeurs assis à cette table, Réard est pour le moment le plus en difficulté avec quelque chose comme 60 000. - Benjo

Patrick Leonard
L'un des meilleurs joueurs vient de quitter le tournoi. "Un concurrent de moins" dirons les plus pragmatiques. "Du spectacle en moins" dirons les amateurs de poker champagne. Quoi qu'il en soit, Patrick "Pads" Leonard n'est plus de ce Main Event. Il en est de même pour Brian Rast, Lewis Spencer, Yuval Bronshtein, Jeremy Ausmus, Alex Keating, Dimitar Danchev, David Peter, Dan Zack ou encore le chipleader du Day 1C, Jean-Pierre Van Der Spuy.

Level 9 : Daddy ElkY

- 8 juillet 2023 - Par Benjo DiMeo

Level 9 : blindes 1 000 / 1 500 BB ante 1 500
Main Event 10 000 $ (Day 2ABC)

Des cheveux roses au carnet rose

ElkY
Les anciens qui me lisent (les gens comme moi, quoi) auront peut-être pris un coup de vieux en apprenant la nouvelle. Mais, un coup de vieux du genre réjouissant, que l'on accueille avec un grand sourire, et une pincée de douce nostalgie.

Le 19 juin, à l'âge de 42 ans, Bertrand Grospellier est devenu papa. Qu'il semble si proche, pourtant, le temps où l'on a assisté à l'arrivée d'ElkY dans le monde du poker live. C'était il y a, quoi ? Presque 20 ans. OK, pas si proche... Mais, dans notre tête : c'était hier. A l'époque, sur le circuit EPT, les rumeurs les plus folles courraient sur ce grand échalas post-ado aux cheveux qui changeaient de couleur à chaque tournoi (un coup du rose, un coup du bleu, pour revenir blond la fois d'après). Un professionnel des jeux vidéos, qu'ils disaient. Mais, à l'époque on ne savait  même pas que c'était possible, de gagner sa vie manette en main ! Ha, non mais attends, en Corée du Sud il y a toute une industrie dédiée à ça, qui pèse des millions ! Et lui, ce gamin, il est parti là-bas, sans parler un mot de la langue. Il sortait à peine de l'école, il est arrivé avec son sac à dos. Il a appris la langue, déjà, et ensuite il a appris à battre les Coréens à Starcraft, le jeu vidéo le plus compétitif de l'époque. Là-bas, il a bossé dur, plus dur que n'importe qui, il s'est battu pour se faire une place, et il est devenu l'un des leurs, il est devenu une légende. Il cliquait plus vite que tout le monde. Et un jour, il s'est mis à cliquer au poker. Là aussi il cliquait plus vite que tout le monde, sur plus de tables que tout le monde.

18 ans et une avalanche de titres plus tard (deux bracelets, un gros WPT, un très gros EPT), c'est un ElkY qui n'a plus rien à prouver qui débarque en dernière minute à Vegas. Après une petite sauterie organisée par son sponsor, le voilà en late reg au Day 2ABC. "Mon premier tournoi de l'été !" Il ne s'est même pas écoulé trois semaines depuis que Jenny, aka Madame ElkY - rencontrée après son élimination du Main Event 2012 - a accouché d'une adorable Zyra. Comment se portent-elles ?
 


Comme un charme, on dirait. "Elles sont restées à Séoul, évidemment.". À Séoul ? "Oui ! J'habite désormais en Corée du Sud à plein temps." Revenir là où tout a commencé pour bâtir son avenir : ne serait-ce pas une sorte de... retour vers le futur ?

On devine qu'ElkY n'a pas passé beaucoup de temps à jouer au poker ces derniers temps. Tu te souviens des règles, au moins ? Bertrand nous jette une hand history avec les mêmes éclats de rire et le débit mitraillette qu'à la grande époque : "Première main je relance As-4 de pique, flop As-As-2, ha ha !" - Benjo

Chauves du nord

Patrik Antonius / Ivan Deyra
Je ne sais pas pour vous, mais moi, chaque fois que je vois Patrik Antonius, je pense à Gus Hansen. Et inversement. C'est comme ça : de par leur âge, leur palmarès, leur aura et leur provenance, les deux plus célèbres chauves du poker scandinave sont irrémédiablement liés. Du coup, devant cette photo d'un Antonius assis derrière un énorme stack, et à côté d'Ivan Deyra, vous vous demandez sûrement : mais au fait, il est où, le Gus ? Les inscriptions vont bientôt fermer !

On a la réponse. Elle ne va pas vous plaire. Gus Hansen ne jouera pas le Main Event. Ce n'est pas que le Danois est à l'autre bout du monde en train de plumer un milliardaire turc au backgammon, de jouer au tennis à Monte Carlo, ou de surfer sur les côtes australiennes. Non : Gus Hansen est de l'autre côté du Strip, à 200 mètres des WSOP, au Bellagio. C'est là qu'on l'a croisé hier durant le dinner break. Derrière les baies vitrées de la Bobby's Room, évidemment, assis face à Scott Seiver et une poignée d'autres gros joueurs non identifiés.

On n'a pas osé entrer nous-mêmes dans le Saint des Saints des high stakes pour poser la question à Gus... On savait qu'on allait se faire jeter. Alors on a envoyé une copine. Dix minutes plus tard, la copine est revenue avec la mauvaise nouvelle : "Il dit qu'il est dans un "cash-game spirit" actuellement, je sais pas trop ce que ça veut dire. En tout cas, il est pas dans le "tournament spirit". Il a une grosse partie demain. Et il a essayé de me draguer, aussi." Bon, nous voilà tout de même rassurés : The Great Dane n'est plus en quête de gloire de bracelets, mais pour le reste il n'a pas trop changé. - Benjo

Elie calme le mâle alpha

Nakache

Il n’y a pas d’ego dans le poker. C’est bien connu. Heureusement, certains grinders se dévouent pour faire redescendre sur terre ceux qui se sentent un peu vite pousser des ailes. Elie Nakache fait partie de ceux-là. 

« Il y avait un joueur à ma table qu’on pourrait qualifier “d’action player”, de type mâle alpha. Le genre de joueur qui veut gagner tous les coups, pose le vainqueur du FPO Aix-En-Provence. J’ai fait exprès de venir dans beaucoup de mains contre lui, il voulait souvent bluffer. Puis vient cette main où il open UTG 2 000. J’ouvre A10, je veux l’isoler donc je fais 6 000 et il paie. Le flop vient 10108, je fais 5 000, il call. Turn 2, je 2-barrel 18 000, il call. River K, j’envoie 40 000, il shove et je snap-call et il me montre 87 ». 

Pas bon contre le brelan floppé d’Elie, qui rejoint le gang des chipleaders du clan français, avec un peu plus de 220 000 jetons. - Fausto