Level 4 : Blindes 300 / 500 BB ante 500
Main Event 10 000 $ (Day 1B)
Y aller fort sur le Martini
Avec des niveaux de deux heures et une profondeur abyssale, difficile de créer des écarts. Malgré tout, un stack français se distingue de la masse. Par sa taille naturelle comme par celle de son stack, qui dépasse déjà les trois startings à l’entame du quatrième level. Julien Martini mène le clan français, après un début de tournoi de rêve. Et pourtant, le Corse n’est pas en forme.
« On m’a forcé à me lever à 8h pour aller faire du karting » souffle Martini, qui a en effet dû participer à la course organisée par Greg Ceran-Maillard, le team Pro Manager de l’écurie PMU. « Je crois qu’il a fait exprès pour que je sois totalement crevé et que je ne bluff pas aujourd’hui ». poursuit Julien. La stratégie de Greg n’a pas marché. Dès le premier niveau, Julien mettait tous ses jetons au milieu avec de la caille.
Open UTG 800, call de SB et Julien se joint à la partie avec 44 en BB. 356 sur le flop. Check SB, Julien lead 700, UTG quitte le coup, mais pas la BB qui check-raise à 2 000. Pas assez au goût de Julien : relance 7 000 ! Payé.
Turn 8, check SB et nouveau parpaing de Julien pour 13 000, payé encore. River Q, check SB et Julien envoie la sauce : All-in ! Cette fois, c’en est trop pour la SB qui abandonne ce gros pot au Français.
Cette main a un double effet positif : remporter beaucoup de jetons, et sérieusement tilter l’adversaire en question, qui donnera le reste à Julien quelques coups plus tard. Sur ce coup, nul besoin de bluffer.
Open de Monsieur au CO et Julien paie les 1 100 avec 88. Le flop est plutôt bon : 558, pour un full. CO envoie 800 et Julien monte les enchères à 3 200. Le pot commence à grossir. Un peu plus encore sur le second barrel du Corse, pour 7 000 jetons sur la turn 3. Et de manière déraisonnable sur le tapis 55 000 river 3. Un tapis deux fois le pot qui provoque un long tank de son opposant, le temps de bien murir l’action avant de payer… A10. Hauteur As, oui monsieur. Malheureusement insuffisant pour battre le full floppé de Julien, qui prend un pot monstre. « C’était un récréa, je voyais qu’il jouait le tournoi de sa vie, et il a complètement craqué » conclut Martini, désormais assis devant 190 000. - Fausto
Jilano en cavalier solitaire
Lui aussi avait l'habitude de porter le blason de PMU. Cette année, c’est en solo que “Jilano”, l'ex vainqueur de la Pro Dream, débarque dans la capitale du jeu, pour un séjour plus court, mais tout aussi dense. « L’année dernière, j’avais fait deux mois. Cette fois, j’ai décidé de prendre que deux semaines, les deux dernières. C’est le moment où les gens sont le plus fatigués, tiltés, et un certain nombre de regs sont déjà partis », explique Quentin Guivarch.
Un Mini Main Event en guise d’échauffement, auréolé d’un petit ITM, et deux jours plus tard, le “Big One”, déjà. Un tournoi sur lequel Jilano a quelques sensations. Pour son dépucelage, Quentin était parvenu jusqu’au Day 5 du tournoi, après quelques grosses batailles face aux regs internationaux. Des gros joueurs, il en retrouve d’ailleurs dès sa première table, avec un Patrik Antonius en tête d’affiche. « Il y a Patrik, mais tout le reste ce n'est que des regs. C’est pas grave, on sait faire » lâche Quentin, qui a perdu son logo, mais pas ses ambitions. « Je suis dégouté pour PMU. Je vais gagner le bracelet, mais il n'y aura pas le patch, dommage ». - Fausto
Un qualifié qui n'a pas froid aux yeux
"Je me suis retrouvé à tapis en bluff au niveau 1 !" Voilà qui n'est pas banal sur un tournoi à la structure aussi profonde que le Main Event. C'est pourtant ce qui est arrivé à Yoan Seban, qualifié Winamax de son état via un simple Expresso. "J'en ai joué deux, je sais que je suis un énorme chattard," avoue l'intéressé, qui en profite pour faire son premier séjout à Las Vegas, treize ans après avoir commencé à jouer. "Je fais très peu de live, poursuit-il. Ça faisait 3-4 ans que je n'avais pas touché de cartes." Pour se préparer au grand événement, Yoan s'est donc échappé sur quelques tournois, dont le 300 $ du Orleans, devenu un immanquable pour chaque jour off au sein de la #TeamCouvreurs.
Et ce gros bluff alors ? "Mon voisin de droite ouvre et je 3-bet A6 depuis le cut-off. Flop Valet-5-4 avec le Valet de pique et un flush draw. Il check/raise et je call. Je joue les backdoors quinte et flush. Turn T. Il pot et je call. Soit je touche et je peux lui prendre une tonne, soit je ne touche pas et je peux toujours bluffer. River Dame offsuit. Il check et je shove environ deux fois le pot." Son adversaire le met visiblement sur As-Roi puisqu'il abandonne en montrant une paire de 5. Monté un temps à 95 000 avant de redescendre à 40 000, Yoan s'est stabilisé autour des 50 000. "La table était facile au départ, mais elle s'est bien durcie." À cause peut-être de l'arrivée d'Alan Goasdoue, assis deux crans à la droite de notre qualifié.
John nada
Huit places payées depuis cinq semaines sur des tournois entre 300 et 2 000 $, mais rien de mieux qu'une 22e place sur un 800 $ du Venetian. Présent depuis le coup d'envoi de ces WSOP, où il a d'ailleurs joué le Tournament of Champions en sa qualité de vainqueur de bracelet online sur un 315 $ Turbo Bounty en septembre dernier, Jonathan Therme continue d'enchaîner les deep runs avortés à Vegas. Et ce début de Main Event est à l'image de son été : compliqué. "Dès le début de la journée, j'ai perdu un pot 4-bet avec une paire de Rois. Le mec fait flush river. Ensuite j'ai pas mal navigué entre 20 000 et 30 000. Et là j'ai 18 000." La route vers le premier ITM sur le Big One s'annonce donc semée d'embûches pour John. - Flegmatic
Statistiques, anecdotes et citations à la con
"Hey, listen to this crazy hand." Signé, un joueur en train de parler à un de ses potes par téléphone au milieu de la zone de tournoi. Après avoir vu sa paire de 2 se transformer en carré sur Roi-Valet-2-2-Roi, il envoie le reste de son tapis river. En face, son adversaire met de longues minutes avant d'abandonner face up... As-Roi. "J'ai gagné la main, mais j'étais en tilt !" On le serait à moins.
"J'ai fold une paire de Rois sur une relance sur un flop hauteur 10. Toute la table était impressionnée et j'ai eu raison : il y avait deux 10 en face." Signé un Alexandre Amiel qui continue d'appliquer sa stratégie sérieuse et patiente.
2 : le nombre de Champions du Monde croisés pour l'instant aujourd'hui. Outre Greg Raymer, confortablement assis non loin du banc de presse avec un tapis flirtant avec les six chiffres, a également rejoint ce Day 1B le décuple vainqueur de bracelet et double lauréat du Main Event (1987/1988) Johnny Chan.