158 joueurs restants
Level 25 : 30 000 / 60 000, BB ante 60 000
Main Event 10 000 $ (Day 5)
Écrit dans sa destinée
On a beau être trois champion du monde, détenteur de la Triple Crown WPT/EPT/WSOP, être une légende du jeu avec vingt ans de poker live et online au compteur, la douleur du bust nous affecte toujours. Elle est particulièrement vive sur le Main Event des WSOP. Ce tournoi unique fait rêver tous les amateurs de poker, mais même les plus grands peuvent se faire surprendre par les émotions qu'il procure.
Sur le Day 4, on avait vu Davidi Kitai trembloter au moment d’envoyer un gros bluff, réaction physique dont il s'était servi pour retourner le métagame à son avantage. Short stack pendant de longues heures, Davidi a fait preuve d’une concentration et d’une détermination hors normes, trouvant à chaque fois les ressources pour sortir la tête de l’eau.
Porté par de bons courants, le Génie a mêlé son talent à la réussite pour se remettre à flot. On pense à cette flush backdoor pour éviter la noyade dès le Day 1, à ce set-up au Day 3 avec 7-4 pour éclabousser deux Barbus, ou encore à cette doublette rivière qui a permis à Kitai de doubler sur l’une des dernières mains du Day 4.
Ces sauvetages, ces swings ont provoqué des émotions fortes chez le Génie. Elles l’étaient tout autant au moment de voir son stack s’évaporer tout le long du Day 5. « Je ne veux pas bust. Je ne veux pas bust. Je n’ai pas envie de bust de ce tournoi » répétait tout bas Davidi, juste après avoir passé un premier flip pour sa survie avec 9-9 contre K-10. Évidemment, personne n’a envie de bust d’un MTT. Mais, quand un grand champion comme Davidi Kitai vous partage ce sentiment en direct de la table, c’est qu’il se passe quelque chose de particulier.
Le Génie oscille pendant une petite heure entre les dix et les vingt blindes, puis voilà une nouvelle occasion de mettre les pions au milieu. Avec 10 blindes, il open 225 000 (4,5 BB) en début de parole, pour ne pas donner une cote à la grosse blinde et se commit. Inattentive, la BB ne voit pas bien le changement de sizing et call en pensant payer 125 000.
Le flop vient A9
5
, un flop a priori favorable à la range de l’OR. Malheureusement, c’est la BB qui a frappé avec son A
7
, tandis que Kitai a annoncé le c-bet tapis, avec J
10
. Un mince espoir sur la river K
. 9
river, c’est fini. Davidi Kitai est éliminé du Main Event.
Le Génie se lève de sa chaise et s’en va vers le bureau des payouts sans dire mot, escorté par l’hôtesse qui lui apporte son ticket. Il est marqué du chiffre 170, une place honorable, bonne pour 58 500 $, son record sur ce même tournoi. Mais ce gain ne consolera pas Davidi, du moins pas tout de suite. Le joueur s’en va retrouver sa femme Caroline, avant de disparaître dans les couloirs du Horseshoe. Il va lui falloir digérer cette élimination, plus dure que n'importe quelle autre dans sa saison.
C’est que le Génie a toujours noué une relation particulière avec le Main Event WSOP, le but ultime de sa carrière de joueur. Son jeu exploitant, la qualité de ses lectures, sa capacité à changer de vitesse et son expérience font du Main Event un tournoi sur mesure pour le style Kitai.
Les cartes ne lui ont cependant jamais donné la chance d’aller plus loin que le Day 5. Aujourd’hui, il détenait cette opportunité rare. Elle s’envole finalement à un niveau et un flip près. Collègue de longue dav de Dav', Mustapha Kanit connait mieux que personne ce lien si unique que Davidi entretient avec le Main Event. Quelques minutes après sa sortie, il concluait cet épisode dans le chat du Team avec ces mots : « Ce n’est pas pour cette fois, mais ce tournoi est écrit dans ta destinée. On essaiera encore l’année prochaine ». Comme il a dit. - Fausto
Caubet s'est marré comme un boeuf
Le Grégory Caubet éliminé en 167e position du Main Event est en tous points identique au Grégory Caubet assis à table au cours des cinq derniers jours : sourire XXL, francs éclats de rire, et la glotte qui réclame sa prochaine bière. Nous n'en sommes aucunement surpris : dès le début, il était écrit que rien ne pourrait gâcher les vacances de Truiton31. Pas même une élimination sur le plus beau tournoi du monde après plus de 45 heures de poker. À partir du moment où les mots "shuffle up and deal" ont été prononcés la semaine dernière, tout ce qui allait suivre était déjà du bonus pour cet archétype du bon vivant à la française.Ayant un temps franchi la barre des 2,5 millions de jetons durant le Day 5, Greg a ensuite perdu un gros showdown avec un As-Dame ayant trouvé un tirage couleur et quinte sur le turn. La brique rivière a permis à la pocket paire de 6 de rafler la mise... Sa dernière main, il l'a jouée avec AJ
et 12 blindes envoyées UTG. C'est payé par un énorme stack de 7 millions, qui retourne deux Dames. Aucun suspense : une troisième Dame apparaît sur le turn.
"On va enfin pouvoir se faire une vraie session au piano bar", rigole Greg. "Parce que leurs pauses-dîner d'une heure, là..." Au micro de Winamax TV, Greg n'oublie pas de souhaiter bonne chance à tous les compatriotes en course - ils ne sont désormais plus que cinq. "On reviendra plus fort l'année prochaine !" Après avoir étudié les solvers pendant un an ? Il se prend la tête entre les mains : "Oh mon Dieu, surtout pas !"
Côté finances, Greg doit se contenter de 58 500 $. Une belle somme... mais très éloignée des 12 millions promis au vainqueur. Pour le reste, il sera assurément l'un de ceux ayant le plus rentabilisé leur kiff equity sur le plus beau tournoi du monde. Cinq jours d'arrivées à la bourre, de pauses-dîner à la bière dans le rade d'à côté, de fins de Day fêtées trop tard. Tout au long de son tournoi, Greg n'a jamais oublié qu'il était en vacances. Mais, il n'a pas oublié non plus de se faire plaisir cartes et jetons en main, construisant de grosses piles de jetons et s'en servant pour passer de délicieux bluffs, y compris dans le vortex de la bulle.Bref, une prestation de nature à inspirer tous les amateurs rêvant de disputer un jour le Main Event. Le tournoi le plus important de l'année peut très bien se vivre comme une grosse teuf ! - Benjo