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Flavien Guénan : ''Cette ville est maudite''

- 3 juillet 2023 - Par Flegmatic

De retour à Las Vegas pour la première fois depuis sept ans, le coach Kill Tilt passe pour l'instant un été en enfer... tout en gardant le sourire !

Flavien Guénan

La nouvelle nous est parvenue par notre fil Twitter : parmi les quelque mille joueurs encore en course sur le bien nommé Colossus, se trouve un certain Flavien Guénan, avec un tapis de quarante blindes légèrement assez nettement au-dessus de la moyenne. Le temps de lui demander son siège via un rapide DM et de nous acquitter de nos premières tâches du jour, c'est la désillusion : élimination autour de la 370e place, pour ce qui devrait représenter environ cinq buy-ins à 400 $. "Je max late reg le Mini Main Event du coup !" Une deuxième occasion s'offre finalement à nous pour une photo à table doublée d'une interview. Malheureusement, la rencontre se fait avant même que nous mettions un pied dans la Ballroom du Paris. "J'ai joué une main !, avoue-t-il, pas plus déçu que ça. Je suis rentré avec quinze blindes, il fallait bouger vite." Avant cela, il avait vu son tapis sur le Colossus fondre comme neige au soleil, à cause notamment de deux lancers de pièce perdus et d'une mauvaise rencontre en bataille de blindes. Une journée comme une autre pour un joueur de poker à Las Vegas, mais tout de même diablement représentative de l'été de Flavien jusqu'à présent.

Arrivé le 11 juin dans la ville du vice, notre éloquent consultant live streaming sur nos festivals live n'a pour l'heure signé qu'une seule place payée : une timide 180e place sur un tournoi à 2 000 $, récompensée de deux buy-ins. Pour un total de 40 000 $ engagés. Et lorsque l'on remonte son fil Twitter pour en apprendre plus sur les circonstances de certaines éliminations, il y aurait de quoi se taper la tête contre un mur. Mais pas pour Flavien. "En fait, je crois que c'est parce que je ne m'attendais à rien. Ou plutôt, je m'attendais à ça : bien jouer et perdre en boucle. Cette ville est maudite pour moi de toute façon, je me suis toujours fait ouvrir." Plus sérieusement, comme tout bon professionnel qui se respecte, le Grenoblois est davantage intéressé par son attitude et ses décisions que ses résultats. "Je suis content de moi dans l'ensemble. Il n'y a vraiment qu'une journée où j'ai mal joué, et c'est parce que j'étais un peu tilté de la situation."
 

Le Vegas qu'on aime.


Comment fait-on alors pour tenir le coup quand les éliminations s'enchaînent ? "Je suis logé ici au Horseshoe (dans une suite gigantesque d'ailleurs), donc c'est plus facile pour moi de trouver mon rythme dans ces conditions. J'ai aussi eu la chance (ou la malchance) de souvent me faire sortir en fin de journée. Et je n'ai vraiment fait que jouer, donc j'étais toujours occupé. En plus de ça, je m'astreins bien à faire mes séances de sport quotidiennes, et j'avais une routine le soir en rentrant. Dans le package des masterclasses que l'on a vendues avec Sylvain Loosli pour Kill Tilt, nous nous étions engagés à des comptes-rendus quotidiens de nos tournois. C'est ce qui m'a fait tenir honnêtement, pour me rendre vraiment compte de la façon dont j'ai joué." Ensuite et surtout, parce que ces pertes se comptent bel et bien en billets verts, il faut avoir les reins solides financièrement. "J'ai vendu beaucoup de parts. Et je bénéficie d'un deal de financement qui m'a permis de tripler mon enveloppe. C'est grâce à ça que j'ai pu jouer le Super Turbo Bounty à 10 000 $ et re-entry le 5K 6-max."

Le reste du programme est lui tout tracé. "Madame est arrivée donc je vais prendre deux jours de repos avant de jouer le Day 1C du Main Event. On va aller faire un peu de rando, Sylvain nous a conseillé un spot sympa. Si ça se passe mal, il y aura encore deux autres petits tournois, comme le 777 et le 2 500. Après ça, il sera temps de rentrer." Non sans avoir transformé ce retour tronqué dans le Nevada en réussite ? "Les WSOP, on sait comment c'est : il suffit d'une grosse perf' pour tout changer." Dans ce cas, autant que ce soit sur le Big One, tournoi sur lequel Flavien avait terminé 18e... à Enghien-les-Bains en 2013. Autant dire il y a une éternité. Tout comme la dernière visite de Flavien ici, il y a sept ans. "La ville a pris une bonne inflation, non ? J'ai l'impression que tout est deux fois plus cher qu'avant !" Quant au changement du Rio au Horseshoe, il ne fait pas partie de ceux qui ont sauté au plafond. "J'imagine que c'est agréable pour tout le monde de ne pas devoir prendre cinquante fois le taxi quand tu ne loges pas sur place. Et c'est vrai que les chambres du Horseshoe sont largement meilleures. Mais en dehors de ça, je ne vois pas réellement de différence." Peut-être en sera-t-il autrement dans deux semaines avec un beau bracelet au poignet ?