Streamer, animateur, et joueur de poker, PyroSC multiplie les casquettes avec beaucoup de polyvalence et de talent. Qualifié sur Winamax, Sacha Cohen s'offre une deuxième expérience à Vegas, et un premier gros deep run sur un tournoi WSOP. Au point de s'ouvrir une première opportunité d'imiter son père, Claude Cohen, vainqueur d'un des premiers bracelets français.
Event #64 : 600 $ No-Limit Hold'em Deepstack Championship
Ces stories Instagram sont arrivées comme un signal d’alerte. Documentant son parcours à Vegas à travers ses réseaux, PyroSC filmait chacun de ses coups clefs et sa progression dans cet énorme tournoi de plus de 4 000 joueurs. Les “slides” s’enchainent en même temps que les coups gagnés et alors que le field tombe sous la barre des 50 joueurs, Sacha est toujours de la partie, avec près de 2 millions de jetons devant lui. Il est temps d’aller voir ça de plus près.
« Hey Fausto ! » me lance Sacha tandis que je cherchais parmi tous ces randoms. L’animateur et spécialiste de jeux vidéo est posté sur la dernière des six tables restantes. J’ai seulement le temps d’observer quelques mains avant que les floors ne rapportent les bags. Un dernier petit coup remporté et ça y’est, Sacha est au Day 3 d’un tournoi WSOP.
« C’est incroyable d’être à 44 left d’un bracelet, démarre Pyro, avant de me détailler son run du jour, plutôt agréable. J’ai eu un début exceptionnel. On était 570 let, j’arrive avec 300 000, et en deux niveaux, je passe à 1 500 000 ! Tous mes flips sont passés, j’ai pas eu de décision compliqué, tout allait bien. Puis pendant deux heures, je suis card-dead. Je redescends près du million, je passe un nouveau flip, puis sur la dernière heure, je fais un hero-call important ».
Open J10 EP de Sacha 27BB deep et MP 3-bet pour 2,5x. Le Français paie et trouve un flop 973. C-bet 1/4 pot, Sacha paie et le 10 vient sur la turn. Check-check, river 6, Sacha check encore et se prend un bet bien gras de son adversaire, pour un peu plus de deux tiers pot. Pyro décide de payer avec sa top paire et son adversaire montre AQ. Chichi, Pyro passe au-dessus des 3 millions ! « Je run deux bluffs dans top-range derrière, ça fera 2 030 000 pour demain » informe le joueur au moment de mettre les jetons dans le sac.
Tous ces coups montrent que sur ce 600$, il y a moyen de jouer au poker. « C’est incroyable de jouer un 600 avec cette structure-là. Depuis aujourd’hui, ce sont des niveaux d' une heure, c’est l’une des plus belles structures que j’ai jouées. Rien à voir avec les autres tournois low buy-in du programme ».
Pyro reviendra avec 20 blindes précieuses pour son premier Day 3 WSOP, et tout simplement son premier ITM sur les championnats du monde. « J’étais déjà venu à Vegas en 2019, mais ça a été catastrophique. Là, j’ai pu revenir en chopant un package sur Winamax. Le 125 €, il n’y avait qu’un ticket et j’ai gagné alors que j’avais démarré le HU avec 10 BB contre 90. J’ai sali un gars sur un coup 40BB deep et d’ailleurs, je l’ai recroisé dans les couloirs du Bally’s ».
Qu’importe la manière, Sacha est bien présent à Vegas cette année et cette deuxième campagne débute beaucoup mieux que la première. « J’ai déjà fait 3e d’un 200 $ au Golden Nugget pour 5,5k. Ca me permet de freeroller tout mon programme à côté du package, explique Sacha. Il comprenait le Millionaire-Maker, ce 600 $ et le Mini Main Event, en plus des frais de voyage » informe Sacha.
Une petite perf pour commencer, histoire de faire le plein de confiance et de bankroll, puis trois après son arrivée, voilà Sacha à 44 left d’un bracelet WSOP et de 270 briques. Pour un néophyte, difficile de ne pas vibrer sur ce genre de run. « Je sais qu’il ne faut pas que je me projette. Mais en voyant mon stack monter comme ça et le field se réduire, il y a deux ou trois moments où je me projetais. J’essaie de vite revenir à la réalité, mais ces tournois, c’est beaucoup d’émotions. Je prends énormément de plaisir ».
Le plaisir se double d’une mission. Sacha Cohen aspire à une carrière de joueur pro. Il se prépare d’ailleurs mentalement et techniquement depuis quelque temps déjà et profite de toute l’expérience que ce genre de tournois peut lui procurer. Avec l’idée un jour de marcher sur les traces de son père Claude Cohen… Vainqueur d’un bracelet WSOP en 1997.
« C’était un Limit Omaha 1 500 $, précise Sacha. Au moment de s’inscrire, il pensait que c’était un PLO. Mon rêve, c’est de décrocher un bracelet moi aussi ». Un père et un fils champion du monde de poker. L’histoire serait cocasse. Pour l’instant, on en est encore loin et Sacha le sait bien. A 44 left, Sacha détiendra demain une première opportunité. Reprise des hostilités demain à 10H pour se rapprocher un peu plus de son rêve.