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Claude Marbleu, le doyen fou des Mixed Games

- 25 juin 2023 - Par Fausto

Un seul Français ose affronter les Américains sur leur terrain. Claude Marbleu, l'un des doyens du clan bleu, bataille sur ce tournoi si classique et si exotique qu'est le 1 500 $ Seven Stud, toujours aussi fou de mixed-games, même après vingt ans de Vegas.

Event #55 : 1 500 $ Seven Stud Hi-Lo 8 or Better

Claude Marbleu

Il connait le poker d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaitre. Véritable bible vivante du jeu, Claude Marbleu a joué sur tous les continents, à toutes les variantes possibles et traversé bien des époques. Il faudrait certainement plusieurs tomes pour écrire les différentes vies de Claude. Nous nous contenterons ce soir d’un petit article de coverage pour honorer cet amoureux des cartes, seul Français à combattre les centaines d’Américains sur l’une de ses variantes favorites : Le Seven Stud Hi-Lo.

« C’est en partie pour ça que je viens à Vegas et aux WSOP. C’est le seul endroit où je peux jouer au Stud 8 » explique ce piqué de variantes. Comme chaque début d’été, il est venu pour son pèlerinage annuel dans La Mecque du jeu. Son programme à lui diffère cependant de la majorité des grinders français. Au diable le Hold’em, Claude vient en Amérique pour jouer aux jeux des Américains. Le Stud, les jeux Hi-Low, les Badugi et autres variantes exotiques, voilà ce qui fait vibrer le vétéran.

Pendant ces WSOP, Marbleu a cliqué sur les tournois de 8-game mix, de H.O.R.S.E et ce soir de Stud8. Et s’il n’y a pas de variantes à se mettre sous la dent au Horseshoe, Claude n’hésite pas à visiter les casinos environnants. Il y a dix jours, il vivait d’ailleurs un sacré kiff sur le PLO8 300 $ du MGM.

Claude Marbleu

Claude démarre la partie sous les coups de 18H, prend le chiplead près de la bulle en scoopant un tapis 4-way mémorable puis déroule jusqu’à atteindre la table finale. Sous les coups de 8h de mat’, le doyen se met d’accord avec ses deux derniers adversaires pour un deal. Parmi eux, un certain Scott "Fireman", ancien pompier et youtubeur de poker (qui sera sacré deux jours plus tard champion WSOP sur le 600$ PLO/No-Limit Holdem). Après avoir partagé une nuit de cartes avec Claude, Scott ne pourra pas s’empêcher de lui rendre un petit hommage sur ses réseaux.

Marbleu Scott

"Ce Français et moi avons bataillé toute la nuit. C'était un adversaire digne de ce nom et maintenant, nous sommes amis pour la vie" Scott Fireman, la veille de son titre WSOP, après une partie de poker avec Claude.

Il faut dire que Claude est un collègue de table coriace, agréable et attachant. Ce joueur chétif et discret au premier abord n’hésite pas à alimenter la conversation, placer un petit trait d’esprit ou même un léger trash talk si on lui tend la perche. Pas du genre à la ramener, il aura cependant plus d’une anecdote à vous raconter si vous êtes friands d’histoire de poker. En même temps, ça fait un petit moment que Claude est dans le milieu des cartes.

« J’étais prof de math au départ, rappelle Claude. J’avais vingt ans, j’ai enseigné pendant cinq ans, puis je suis parti à New-York. J’avais pris un congé sans solde, et là, j’ai découvert le jeu. Et je n’ai plus jamais fait prof de mathématiques ».

Claude ouvre les portes du Mayfair Club, ce lieu mythique où ont démarré les Erik Seidel, Howard Lederer… Il tape le carton avec ces légendes, se prend d’amour pour le bridge, le backgammon et bien sûr le poker. Sa vie prend un tournant et le jeu imprégnera chacun de ses méandres.

Joueur professionnel, taulier d’un club de Bridge à Toulouse, bookmaker au Japon… Voilà quelques-uns des chapitres qui composeraient la biographie de Claude Marbleu. 

Pour autant, le livre ne comporterait pas de perfs à six chiffres ou de succès abracadabrants. Claude n’a jamais eu la folie des grandeurs. Le Toulousain a connu quelques deep runs sur les tournois mixed-games WSOP, mais au moment d’évoquer un souvenir, Marbleu opte pour un exploit aussi louable qu’attristant.

Claude Marbleu

« C’était sur le satellite du Poker Players Championship. Pour moi, c’est le plus beau des tournois. C’était d’ailleurs l’année où Chip Reese le gagne (en 2006). Il y avait cinq tickets et on était plus que six. On a finalement décidé de se partager l’argent, ça faisait 35 000$ chacun. C’était une belle somme mais avec le recul, je regrette de ne pas avoir joué ce tournoi ».

Et le Main Event alors ? « Oh, je l’ai joué deux fois, mais c’était il y a vingt ans. D’ailleurs, j’avais sauté première main dans une bataille de blinde » se souvient Marbleu.

Pas de Main Event prévu non plus pour cette année. Claude préfère les petites sauteries de mixed-games comme celle de ce soir. Le Toulousain s’est déjà construit un petit double stack, pour pourquoi pas ajouter un nouveau beau chapitre à son histoire.