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Quand on est deux

- 23 juin 2023 - Par Fausto

Event #51 : 1 000 $ Tag Team (Day 1)

Le poker n’est pas vraiment un sport d’équipe. Les grinders ont beau travailler en groupe et se rassembler pour se tirer vers le haut, le jeu demeure très individualiste. Un tournoi par an permet cependant d’unir ses forces, sa chance et ses résultats avec un partenaire. 

Trouvez-vous un binôme, établissez votre stratégie de double et allez chercher à deux un bracelet sur le fameux Tag Team des WSOP.

Haimadina

"On avait dit deux les gars". "Non, mais nous sommes un trouple" se défendent Aimadina, Florian Ribouchon et Paul Guichard.

Bien avant de s’intéresser aux stacks et aux HHs, on cherche avant tous les duos improbables, les associations de Tops Regs, les couples, les histoires qui se cachent derrière les binômes. Le Tag Team est l’occasion pour beaucoup de grinders de partager un moment de poker avec quelqu’un. Le choix du partenaire est davantage dicté par la complicité que le niveau technique.

« Je suis associé avec un pote d’enfance, explique Thomas Perrin. Ce n’est pas un joueur de poker, mais bon, il connait quand même les règles ». Ce tournoi est l’occasion pour de nombreux grinders de partager un tournoi avec leur compagne. Les couples poker sont ainsi légions dans la grande salle du Paris. Rosalie Petit et Dinesh Alt, Sarah Herzali et Tom Jarry ou encore Marle Cordeiro et Ben Spragg unissent leurs jetons le temps d’un tournoi en amoureux.

Alt petit

La Team "Petit - Alt" a même fait les outlets hier pour se trouver une tenue de combat

Spragg

"Comment savez-vous que nous sommes dans la même équipe" se demande Marle et Benjamin Spragg ?

D’autres équipes célèbrent l’amitié plus que l’amour. Arrivé hier à Vegas, Nicolas Dumont partage ce Tag Team avec son pote d’enfance Vincent. Aujourd’hui, Nico a pris le poker bien plus au sérieux que son ami, mais Nico se souvient d’une époque où c’est Vincent qui lui mettait le pied à l’étrier.

Dumont Vincent

« Mes premier home-games, je les ai fait chez lui, se rappelle le champion EPT. On avait 20 ans et là, il va fêter ses 40 ans. Dans notre petit groupe poker, c’était le premier à s’être qualifié sur un tournoi EPT. L’EPT Dortmund, d’ailleurs, c’est pour te dire ». L’aventure sera malheureusement de courte durée puisque Nicolas vient de se faire attraper par la Team Shylko. Aliakasandr a laissé son coach Vladas manger le shortstack de Nico sur un hero-call bien couillu avec AQ sur un board KcT74c3, tandis que Dumont bluffait avec son J9o

shylko

D’autres grinders prennent les choses très au sérieux. A l’image de Patrick Leonard et Espen Jorstad, titré l’année dernière, on cherche surtout à composer un binôme compétitif, quitte à pouvoir se reposer sur l’un tandis que l’autre grind un autre tournoi. Illustration avec Clément Bonnant, qui fait le travail pour deux tandis que Nicolas Vayssières deep run un tournoi quelques kilomètres plus loin, au Wynn.

Pour valider le run de l’équipe, il faut seulement que les deux partenaires aient joué au moins une main chacun. Beaucoup ont joué la première main du jour avant d’aller faire leur vie, laissant leur binôme prendre les rennes pour le reste de la journée. Une stratégie peu optimale puisque les floors ne siffleront aucun break durant toute la durée du tournoi. Pour aller aux toilettes, manger un bout ou fumer une clope, il faut pouvoir être relevé par son partenaire ou laisser tourner ses blindes.

Haygus

Team grinder ici aussi avec le patriarche Haygus, associé à Vincent Dupuy, qui s'était fait déjà remarquer l'année dernière sur ce même tournoi, pour son deep-run comme pour ses cure-dents. "Haygus a mis un message sur Twitter et j'ai répondu" explique tout simplement Vincent, qui est plutôt bien tombé.

Dans d’autres équipes, l’alternance est mieux rodée. On joue un ou deux niveaux chacun, on change dès que l’autre se sent un peu fatigué, ou bien même, on se remplace selon la profondeur de stack.

Samuel Anclevic par exemple, est prêt à se faire relever par Julien, plus connu sous le nom légendaire « Nori ». « On s’est rencontré à Lisbonne, explique le runner-up du 1 500 $ Freezeout WSOP. C’est très détente ces tournois, mais il y a quand même un peu de pression. Quand ton collègue te file 40 000 et que tu down à 20 000, t’es pas bien ».

Les doublettes françaises sont nombreuses dans ce field. Mentionnons par exemple la Team PMU avec Julien Martini - Dylan Cechowski, la Team Sudiste avec Samy Boujmala et Hicham, la Team Greg Fournier - Pierre Merlin, la Team Cpiste Victor Canaple - Timothée Scotti ou encore Haimadina et Florian Ribouchon.