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Badugi, le nouveau-né des WSOP

- 11 juin 2023 - Par Fausto

Un nouveau chapitre dans le livre des WSOP. Le premier tournoi de Badugi de l’histoire des WSOP s’est achevé aujourd’hui, après quatre jours de combat. L’évènement a rassemblé 516 amoureux de mixed-games, le temps d’un tournoi à part, dans l’atmosphère si amicale, si particulière des Mixed-Games. Auteur d’un joli deep run, l’ami Antoine aka “Jack Eight”, bien connu de la communauté ClubPoker, nous raconte cette grande première.

Chaque année, Antoine Chuzeville prépare avec le plus grand soin son pèlerinage annuel. Depuis 2009, il n’a pas loupé une édition et débarque à chaque fois au mois de juin pour s’offrir quelques semaines de poker avec les copains dans le temple du jeu. Pourtant, "Jack Eight" n’est pas du genre à multiplier les tournois WSOP. Son truc, c’est plutôt les Daily du Caesars, les petits buy-in de Downtown et bien sûr, les tournois de Mixed-Games.

Jack Eight

Cette année, il a réservé six mois à l’avance sa chambre à l’Orleans, le paradis des variantes, pour y jouer tous les formats les plus savoureux et les cash games de Omaha 8 et autres jeux de Limit. Mais cette semaine, on l’a quand même beaucoup vu du côté du Horseshoe. Et pour cause, Jack Eight n’aurait loupé pour rien au monde le premier tournoi de Badugi de l’histoire des WSOP.

« C’est vraiment le tournoi que j’avais coché quand le programme est sorti. C’était le tout premier et j’adore toutes ces variantes un peu exotiques, explique Antoine, qui derrière son profil d’amateur, était un des joueurs très affutés du field sur cette variante. Le Badugi, on ne peut pas y jouer en France. Je suis tombé dessus il y a des années quand j’étais au Canada. Sur le.com, ça joue toujours. Il y a peu de tables mais ça tourne. J’ai joué des milliers de mains à des petites limites, pour le plaisir. D’ailleurs, avec une bande de copains dingues de variantes, dont Hayg Badem, on se réunit une fois par mois et c’est le jeu qui tourne le plus. J’ai pas trop la bankroll pour jouer beaucoup de tournois de WSOP, celui-là c’était vraiment le gros tournoi ».

Pour son grand rendez-vous du début de l’été, Antoine a répondu présent. Un deep run superbe, ponctué en 21e position, pour un peu moins de quatre buy-in, mais surtout, une expérience de dingue, sur un tournoi qui était seulement en phase de rodage. Pour lui, comme pour les WSOP, c’est une totale réussite.

« C’est ce que tous les joueurs ont dit, rapporte Jack Eight. Todd Brunson a d’ailleurs tweeté que c’était dans le Top 10 des tournois qu’il ait joués au WSOP ». D’un point de vue de l’organisation, mais aussi de l’ambiance crée autour des tables.

« Ça rassemblait des spécialistes de mixed games, des pros un peu égarés, des amateurs et tous le monde était content, poursuit Antoine. Il n’y a pas de joueurs qui tank pendant cinq minutes, ça va vite, ça plaisante, avec un côté presqu’un peu Home Game. Pendant ces deux jours, on a vraiment joué un tournoi fun. Jack Effet est passé autour des tables pour nous demander ce qu’on en pensait et on était de nombreux amateurs à lui dire que c’était super ».

L’ambiance détente n’empêche pas la compétition. Antoine a d’ailleurs été marqué par la différence de niveau, entre le premier et le deuxième jour.

Jack Eight

« Au début, j’étais surpris de voir ce que je considère comme des erreurs techniques de base, même venant des pros. Ils viennent pour se marrer, pour rejoindre leur potes. J’ai eu Chino Rheem, c’était top de jouer avec lui, mais il faisait un peu n’importe quoi, raconte Antoine. Il y avait une nette différence en fin de tournoi. J’ai eu David Bakes à ma table par exemple. Tu vois très vite qu’il calcule très vite les outs, qu’il a toute l’expérience de ces jeux là ». 

Pour Jack Eight, l’aventure s’arrête finalement à quatre tables left du bracelet, juste après un certain Jonathan Pastore, également en amour avec le Badugi. Un troisième Français, Didier Eugene, a également atteint l’argent… Et un quatrième a même gagné le tournoi !

Pardon ? Le premier vainqueur de Badugi de l’histoire des WSOP est en effet né en France, parle français comme un français, mais sur les chipcounts, il a opté pour sa deuxième nationalité, celle de sa famille, le Portugal. Et Michael Rodrigues méritera d’ailleurs un article dédié pour raconter cette fabuleuse victoire. A suivre !