Au contraire de vos couvreurs préférés, les joueurs n'ont pas pris de pause hier... Et en ce jeudi 14 juillet, le compteur de bracelets français de l'été a subitement fait un bon de trois à cinq victoires.
Grégory Teboul, d'abord, a dominé un field de presque 7 000 joueurs sur l'épreuve Lucky 7. Un tournoi à 777 $ l'entrée joué en 7-max et qui offrait 777 777 $ à son vainqueur (c'est bon, vous avez compris le gimmick ?). Pas étranger aux performances sur les tournois low cost organisés en marge des WSOP (on l'avait déjà vu gagner les fameux "Daily Deep Stack" à 400 $ à deux reprises, lors de l'édition de novembre 2021 puis cet été, au début du mois de juillet), Teboul est entré dans le cercle de moins en moins fermé des Français Champions du Monde de poker en triomphant d'une finale au rythme de jeu vitaminé, où était assis un fier représentant de l'ancienne école : Allen Cunningham, finaliste du Main Event en 2006 et toujours capable de jolis coups d'éclats. En heads-up, Teboul a rattrapé un déficit numérique de 2 contre 1 en un temps record face à l'Américain Rodney Turvin. "Je me sens super bien car ce n'est pas rien de gagner un tournoi à Vegas", a commenté à chaud Teboul auprès des journalistes de PokerNews. "C'est ma cin,quième année ici et c'était la bonne." Joueur depuis 15 ans, Teboul a crédité sa coach Audrey Verlhomme pour l'avoir aidé à se mettre dans le bon état d'esprit pour gagner. "Il y a quelques jours, j'ai dit à ma femme que j'allais rester un peu plus longtemps à Vegas car je savais que j'allais gagner. J'étais sûr à 100 % que c'était mon tournoi, je l'ai senti le premier jour, puis le deuxième jour et le troisième. Avant de gagner, j'étais certain que c'était mon tournoi." Sa prophétie réalisée, Teboul peut maintenant quitter Vegas et retrouver son épouse et ses trois enfants en France. Bravo !
Quelques heures après le sacre de Teboul, un pro dont le talent n'est plus à démontrer depuis longtemps a cimenté un peu plus sa légende. Déjà détenteur du record de victoires WSOP au sein du clan Français, Julien Martini a agrandi sa collection à quatre bracelets au terme d'une finale gérée plus ou moins à la perfection sur le tournoi de Razz à 10 000 $ l'entrée. Brian Hastings, Max Pescatori, Koray Aldemir, Felipe Ramos : aucun de ces grands noms n'a pu remettre en question la domination de Martini. Après des victoires en Omaha High-Low (2018), en Short-Deck et 8-game (2021, sur l'édition Europe des WSOP à Rozvadov), il raye une autre variante de spécialistes de sa liste et s'affirme plus que jamais, à seulement 30 ans, comme le meilleur joueur de poker "tout-terrain" du clan Français... Il signe au passage son résultat le plus lucratif sur les WSOP : ce quatrième titre lui rapporte 328 906 $. "Je sais qu'il est très tard (la dernière main s'est jouée peu avant trois heures du matin, NDLR), mais je ne me sens pas du tout fatigué. Je suis juste surexcité. Quelle finale, quel feeling !" (Photo : WSOP.com)