Désormais dans la salle, c'est le Raz de marée disait Saian Supa Crew. Le groupe évoquait bien sûr l'affluence de ce Mini Main Event, qui occupe littéralement toutes les tables disponibles de la Bally's Ballroom. Les plus de 5 000 prétendants provoquent quelques embouteillages, que les plus prévoyants comme Adrien Guyon ont brillament esquivé.
Event #66 : Mini Main Event No-Limit Hold'em 1 000 $ (Day 1)
Une longue chenille s’étend dans le hall de la Paris Ball Room. Tellement grande que son corps se tord pour multiplier les zigzags, afin d’accueillir tous les participants qui n’en finissent pas d’arrivée. Mais pour qui se pressent tous ces prétendants ?
Quelle lubie peut les pousser à attendre des heures debout dans une file d’attente ? Le Mini Main Event bien sûr.
Le tournoi connaît tellement de succès que les 188 tables du Bally’s sont déjà mobilisées. Les nouveaux arrivants doivent donc attendre qu’un joueur bust avant d’avoir une place. Et puisque les blindes sont encore légères en début d’après-midi, la file n’avance pas. La progression est si lente que les joueurs posent leurs fesses sur la moquette qui recouvre le sol, s’asseyent en groupe comme s’ils organisaient un petit pic-nique, pour faire de la Bally’s Ball Room un immense camp de manouche.
Certains joueurs n'hésitent pas à poser une petite sieste pour faire passer l'attente
Avant leur tournoi, Max Chillaud, François Pirault et Adrien Delmas s'organisent un petit pique-nique.
« L’inscription est rapide, mais pour avoir un siège, j’ai attendu entre une heure trente et deux heures, estime Julien Sitbon qui a pu démarrer la partie y a un petit quart d’heure. Je suis arrivé avec 25 BB alors qu'au moment de m’inscrire, j’aurais dû en avoir deux à trois fois plus » affirme l’homme qui a enchaîné directement après son ITM sur le 3 000 $.
D’autres avaient pris leur disposition. « J’avais pris mon siège hier soir, j’ai pu entrer quand je voulais, affirme Adrien Guyon. L’ancien Top-Shark a débarqué à Vegas il y a deux jours pour deux petites semaines de World Series. Je suis venu avec des amis de Poitiers pour joueur une dizaine de tournois entre 1k et 2k. Je n'étais pas venu depuis 2019, c’est vrai que ça fait quelque chose de retrouver les WSOP, qui plus est dans un nouvel endroit. Je me suis baladé un peu partout, c’est plutôt beau et ça y est je maîtrise les aller-retours entre les salles ».
En même temps que Vegas, Adrien retrouve ce bon vieux field américain, avec sa range de 3-bet serrée, ses moves imprévisibles et ses calls venus d’ailleurs. « J’ai déjà eu quelques coups sympas, notamment avec ce joueur deux sièges à ma gauche. Je l’ai payé un bluff hauteur as, il avait un meilleur as. Puis sur un board K4
6
3
, je mets deux barrels avec 6
5
, il me raise, puis check-check sur river A
, il me montre 8
8
».
Au moment de quitter la table, Guyon se retrouve encore aux prises avec son rival américain. UTG a limpé 2 500, Adrien augmente les enchères à 9 000 et old call de l’Américain en SB, UTG complète pour voir le flop 25
10
. C-bet 6 000 de Guyon, payé par la SB, ils ne sont plus que deux sur la turn 10
. Cette fois, l’américain prend les devants : lead 16 000 jetons, call de Guyon et river 2
, nouveau parpaing, pour 29 000 jetons. Adrien pose rapidement le jeton du Call et son adversaire montre… A
3
. Cette fois la hauteur est loin derrière les deux flèches du Français qui trouve le décollage dans ce tournoi avec plus de 100 000 jetons. Après Saian Supa, c'est un Patrick Juvet "I Love America" qu'on a envie de chanter.