Le favori a tenu son rang et empoche 248 254 $
Il remporte son quatrième bracelet en quatre éditions consécutives, le cinquième au total
Event #22 : Seven Card Stud Championship 10 000 $
2018, 2019, 2021 et désormais 2022. Les éditions des World Series of Poker se suivent et se ressemblent pour Adam Friedman. À un détail près cette année : après avoir signé un inédit et époustouflant back to back to back sur le Dealers Championship, l'Américain a cette fois triomphé sur un autre tournoi à 10 000 $, le Seven Card Stud Championship. Avec ce quatrième succès en cinq ans, il porte son total de bracelet à cinq et rejoint Stu Ungar, Scotty Nguyen, Michael Mizrachi, John Juanda, Jason Mercier ou encore Allen Cunningham. Et on a le sentiment qu'il peut encore aller beaucoup, beaucoup plus loin.
"C'est complètement fou, a-t-il soufflé au moment d'évoquer cette impressionnante série de victoires. J'ai bien conscience de la façon dont je run ces derniers temps aux WSOP. D'ailleurs honnêtement, hier, même un aveugle aurait terminé chipleader avec les cartes que j'ai reçues." Ce qui ne l'empêche pas de se montrer très ému peu après avoir scellé ce succès. "Cela représente beaucoup pour moi de gagner en Stud, encore plus que de gagner pour la cinquième fois. Ce tournoi est dans le Top 3 ou 4 de ceux que je préfère jouer, j'y affronte tous les plus grands joueurs que je respecte."
Et si cette variante si populaire il y a de cela vingt ou trente ans est aujourd'hui en perte de vitesse, elle s'est trouvée un nouvel ambassadeur. "Le Stud est le plus beau et le plus compliqué des jeux de poker qui soient. C'est tellement dommage qu'il se meure comme ça, tout le monde devrait s'y essayer." Et ne venez pas lui parler de Hold'em. "Le poker a deux cartes, c'est chiant ! Je l'ai déjà dit et je continuerai de le dire : je m'ennuie quand je joue en No-Limit Hold'em. Alors qu'en Stud il y a énormément de paramètres à prendre en compte."
Dans la peau de l'immense favori aujourd'hui, avec un tapis deux fois supérieur à son poursuivant direct Jean Gaspard (photo), Adam Friedman est certes resté en tête durant la quasi-intégralité de ce Day 3, mais n'a pas eu la partie facile pour autant. Vainqueur du Dealers Choice Championship en 2016 et donc habitué à ce genre de grands rendez-vous, Gaspard justement a plus que tenu son rang, s'emparant brièvement du chiplead à cinq joueurs restants et donnant du fil à retordre à Friedman en heads-up, revenant sur ses talons alors qu'il attaquait ce duel avec un déficit de quatre jetons contre un.
Gaspard a ainsi empêcher la tenue du face-à-face que tous les observateurs appelaient de leurs vœux : Adam Friedman contre Phil Ivey. Lanterne rouge de cette finale à huit, le décuple vainqueur de bracelet a longtemps fait croire en son improbable retour, alors qu'il était revenu au Bally's aujourd'hui avec seulement quatre big bets. Sans jamais prendre les devants au classement, il a fait peser une réelle menace sur Friedman, surtout lorsqu'il s'est occupé de sortir le dangereux Yuval Bronshtein en quatrième place. Si besoin était, il a en tout cas prouvé à la planète poker qu'il a retrouvé son mordant et son envie de vaincre, et pas que sur des High Rollers en Short Deck.
Mais ne nous y trompons pas : alors que dans le même temps Josh Arieh échouait à deux marches de sa cinquième breloque sur le High Roller PLO, le véritable héros du jour, c'est Adam Friedman. Une fois de plus. On pourrait presque s'y habituer, mais ce serait être insensible à de pareils exploits répétés.