Event #21 : 1 500 $ Monster Stack No-Limit Hold'em (Day 1A)
Départ d'un tournoi titanesque qui attire amateurs, grinders et légendes. Dans les trois catégories, les joueurs français sont en piste, et plutôt nombreux sur ce premier flight.
Avant de débarquer à Vegas, des milliers de joueurs l’avaient coché dans leur programme. Qu’ils soient grinders ou amateurs, difficile de résister à ce stack immense, ces larges niveaux de 60 minutes, étalées sur quatre jours de bataille, ce field gargantuesque et ses prix effarants. Bienvenue dans le Monster Stack des WSOP.
À 1 500 € du buy-in, ce tournoi peut vous faire passer de l’anonymat à la richesse et la gloire. Une vague de joueurs bleus s'est lancée dans cette quête sur ce Day 1A. Prise de température entre le Paris et le Bally’s.
Un monstre à deux têtes
L’affluence est titanesque. 2 700 inscriptions déjà sur ce premier flight, alors que les inscriptions seront possibles jusqu’aux blindes 1 000 / 2 000 (jusqu’à 22H35 heure locale).
Le très joli score de 2019 (6 035), qui avait vu Vincent Chauve prendre la deuxième place pour 623 briques, devrait donc sérieusement trembler, bien qu’une seule entrée soit possible sur chaque Day 1.
La marée de joueurs s’étend entre la zone « Black » du Paris et la Grand Ball Room du Bally’s. Dans les deux salles, des rangées de tables remplies de randoms américains, mais en regardant bien, on distingue quelques têtes françaises, plus ou moins connues de nos services.
Commençons par les tauliers. Pendant qu’Arnaud Enselme tente de se faire une place en finale du 3 000 $, le collègue de la Team Unibet Alex Réard commence le travail sur ce 1 500 $. Le champion WSOP, recalé son jet-lag, a trouvé son premier ITM hier sur ce même 3 000 $, un deep run sur ce tournoi massif serait le bienvenu pour définitivement lancer ce Vegas.
Quelques rangées derrière, Antoine Saout monte déjà deux tapis de départ sur les premiers niveaux du jour. Il ne le sait pas, mais à sa table se cache un autre Français. En même temps, difficile de le repérer puisque Tzur Levy a la particularité de ne pas parler la langue de Molière. Il a hérité de la nationalité grâce à ses parents, mais a toujours vécu en Israël, avant son déménagement à Playa Del Carmen.
Découvert à Rozvadov au début de sa carrière pro, ce runner-up WSOP Online apparaît sur les chipcounts, et sur Hendon Mob avec le drapeau tricolore. Si jamais il perfe sur cette édition, on le considérera volontiers comme appartenant au clan bleu.
Les grinders mid-stakes sont bien évidemment de la partie. Lui qui donnait de la voix toute la soirée d’hier pour rail le collègue Olux, vainqueur du premier bracelet tricolore, Boris « le bordelaii » Berthomet est prêt à prendre le relai. « On est une équipe, mais ça reste un sport individuel, rappelle le joueur du Team Nutsr. Ça nous motive encore plus pour aller chercher notre perf' ».
Après une dégringolade sur le Day 2 du 1 500 $, l'escaladeur Fabrice Bigot est prêt à grimper de nouvelles montagnes de jetons sur ce Monster Stack.
On ne connaît pas son pseudo à lui, mais on connaît son sourire. Julien Sitbon en quête d'un premier vrai deep run après les premiers min-cashs du séjour.
D’autres pseudos habitués à raser les Series Online sont présents dans ce field. Matthieu « Sheev P » Rodriguez, Fabrice « Yepaki » Jonathan « Corback » Therme, Virgil « KKJBet » Turchi commencent à monter leurs premières pilasses.
Enfin, on signalera la présence de trois Team Pro Winamax sur ce début de journée. Mustapha Kanit, François Pirault et Adrián Mateos ont placé leurs premières attaques dans ce Monster Stack. Ça n’a pas trop fonctionné pour l’Espagnol, sorti en milieu d’après-midi. Il devrait être remplacé rapidement par Pierre Calamusa, qui a prévu de se joindre à la partie en inscriptions tardives.
Longue bataille, exécution rapide
La profondeur des niveaux et le stack confortable permettent aux joueurs de prendre du plaisir sur ce tournoi. Au moins pendant quelques orbites. Demandez-donc à Sonny Franco qui aura profité de ce tournoi... pendant une main.
« Deux Rois contre deux As, ? demande-je à « Tonin » Teisseire, qui a posé ses valises avec Sonny au Bellagio.
- Oui, mais attend ! La main, elle est énorme, » répond le bracelet WSOP.
En effet, la rencontre est plus coquine qu’on ne pourrait croire. Open UTG 1 000, 3-bet UTG+1 à 2 500. Avec deux barbus, Sonny opte pour le call en espérant de l’action. Le bouton se joint à la fête et UTG complète, quatre joueurs se retrouvent sur un flop étonnant : 44
4
. C-bet 4 000 UTG +1, et 3-bet 12 000 chez Sonny avec son full.
Visiblement, ce flop semble contenter beaucoup de monde : call du bouton… Et tapis UTG pour environ 45 000 jetons. UTG +1 commence à comprendre qu’il n’a rien à faire ici, mais pas Franco. Call du Français… et call du bouton pour construire un magnifique pot. Y’aurait-il un 4 quelque part ? Du tout, mais deux As joués en sous-marin pour le dernier payeur.
Qu'est-ce donc que cette séquence de fou ? Attendez-voir. Bing ! Le K sur la turn ! Et re-bing ! A
river ! Full supérieur pour la meilleure main après cet ascenseur émotionnel. Sonny Franco se lève trois minutes après s’être assis. Le prix à la minute est un peu cher, mais le ratio émotion / mains jouées n’est pas mal non plus.
Tiens, tiens, un champion du monde égaré dans ce field. Qui Nguyen a remis sa casquette sur ce 1 500 $ Monster Stack.