Visite guidée des deux nouvelles maisons des WSOP. Le grand déménagement suscitait de nombreuses attentes. Il semblerait que les joueurs soient conquis.
« From Paris to Bally’s, and Every disco I get in, my heart is pumping for Love » disait (ou presque) le groupe Infernal dans l’un de ses titres phares. Si vous ne regardiez pas le Top 50 MCM au milieu des années 2005, vous n’aurez peut être pas la référence, mais ce qui est sûr, c’est que l’enchantement dont parle le duo danois décrit parfaitement l’arrivée des WSOP dans leurs nouveaux quartiers.
Après seize éditions au Rio, les WSOP s'invitent en effet sur le Strip. Cette fois, ce n’est pas un, mais donc deux casinos qui hébergeront le plus grand festival de poker du monde. Deux voisins connectés depuis leur naissance par un tunnel les liant à jamais : Le Bally’s, bientôt renommé Horseshoe, et son petit frère né en 1999, le Paris.
Tout le monde connaît cette réplique de La Tour Eiffel illuminant le ciel du Strip, en face des fontaines du Bellagio. Du haut de ses 164 mètres (et encore, elle aurait pu faire la même taille que sa cousine parisienne si l’aéroport international n’avait pas mis son véto), elle domine d’autres miniatures suggérant la capitale parisienne. Un petit arc de triomphe, et une façade rappelant le Louvre, le Musée d’Orsay et l’Opéra bordent l’allée menant vers l’entrée principale.
Le tour du propriétaire
Une fois dans le Casino, de nombreuses références plus ou moins subtiles rappelant l’univers, le chic de la capitale française. Des devantures de boutiques écrites dans la langue de Molière, un espace Napoléon dans un décor de vieux bistrots parisien, avec piano-bar, cocktails et dégustations de cigare, une « Rue de la paix » achalandée de petites échoppes, qui mène vers l’endroit où nous allons déambuler pendant un mois et demi : l’immense « Paris Ball Room ».
Arrêtons-nous un instant sur cette salle majuscule. « Vous êtes ici dans la plus grande poker room de l’histoire des WSOP » précise Jack Effel lors de son discours introductif. 317 tables réparties dans les six zones de jeu : cinq pour les tournois et un pour la King’s Lounge, dédiée aux parties de Cash Games High Stakes, de Holdem’ comme de variantes (25/50 $ et bien plus).
Une belle addition de tables qui font 317, plus grand total pour une salle de poker de WSOP
La quantité ne rogne pas sur la qualité. Une grande hauteur de plafond, des espacements de table plus que raisonnables, des tapisseries rouges ma foi plutôt jolies, des chaises aux coussins confortables, les joueurs sont bien installés. Ce champ de bataille massif verra les premiers affrontements de tous les tournois du festival. Les Day 1 se dérouleront en effet tous ici et si les presque 3 000 sièges ne suffisent pas, les floors ouvriront les tables de la « Grand Ballroom », située côté Bally’s.
Un bataillon de croupiers prêts à recevoir l'armée de joueurs du Housewarming à 500 $ dans la Bally's Grand Room
188 tables y sont déployées, dans une salle où on a cette fois privilégié l’aspect pratique. Cette "Grand Ball Room" est voisine de l’ « Event Center », plus intimiste, plus raffiné, où se tiendront les "Final Day" de ces WSOP. 85 tables tout de même dans cette salle dont l’ambiance feutrée et le décor rappellent subitement l’Amazon Room.
Comme toujours, les posters géants des vainqueurs de Main Event sont placardés sur les bords de la salle. Ces héros du poker observeront les Day 2, 3 et plus de tous les tournois, à l’exception des High Rollers, pour lesquels un espace est dedié du côté du Paris. L’Event Center est séparé en deux parties. 80 tables « communes » d’un côté, 4 tables extérieures et le spot télévisé des tables finales de l’autre, scrutés bien évidemment par une armée de caméras PokerGo.
Dans les couleurs et la disposition, le plateau ressemble beaucoup à celui du Rio. L’agencement des tables a cependant été revu de manière à ce que les journalistes et le public observent plus facilement les tables extérieures. Cette mise en place réussie est d'autant plus méritante que les organisateurs n'ont eu que douze jours à peine pour monter tout ce décor. Très demandé pour toutes sortes d'évènements, le "Convention Center" était en effet occupé par d'autres, si bien que les WSOP ont dû redoubler d'efforts pour dresser les différents espaces dans les temps.
Les finitions sur le gong : Des tables de l'Event Center pour le Day 2 du 2 500 $ fabriquées pendant le Day 1.
Évidemment, dispatcher les tournois dans deux casinos différents avaient de quoi inquiéter certains participants, qui redoutaient de longues marches pour se rendre d’une salle à l’autre. Ils peuvent être rassurés : Trois minutes à peine suffisent pour aller de la Paris Ball Room à l’Event Center. Petit tour GPS :
Depuis le Paris, emprunter le couloir faisant la jonction vers le Bally’s. La boutique WSOP est situé à l’intersection des deux casinos. En une minute, vous voilà dans la salle principale du Bally’s où s’étalent de nombeuses rangées de machines à sous et tables de Blackjack, Craps et roulettes. Après avoir dépassé les tables de contrepartie, tourner à droite dans une allée bordée de machines, jusqu’à rejoindre le couloir menant vers le « Convention Center ». Un cadre « Welcome To The WSOP » éclairera alors votre chemin jusqu’aux deux grandes salles. Un jeu d’enfant.
« Pour l’instant, c’est un dix sur dix »
Et les joueurs, que pensent-ils de ce déménagement ? Après un premier sondage, les premiers arrivants sont unanimes. La nostalgie du Rio laisse vite place au contentement, face à un espace de jeu si massif, si confortable, si neuf.
Premier point de satisfaction, les conditions de jeu. « La salle est belle, vaste, plus lumineuse qu’au Rio, me confiait Guillaume Diaz, qui bataillait hier sur le 2 500 $ dans la Paris Ball Room. On sent la nouvelle jetonnerie, c’est très agréable à manier. Il n’y a pas toutes les petites poussières qui peuvent s’accumuler au fil des années ».
D’un point de vue logistique, les WSOP semblent avoir corrigé quelques bugs du passé. « Sur les premiers jours d’un WSOP, tu dois faire les queues pour organiser tes inscriptions, faire des virements, toutes sortes de chose comme ça. Et cette année, c’était franchement rapide. Pour l’instant c’est un dix sur dix » commente Julien Martini.
L’argument qui revient presque systématiquement reste le nouvel emplacement. Terminé l’isolement derrière le pont séparant le Rio du Strip. Cette fois, les joueurs sont au cœur de l’énergie de Vegas et à proximité de toutes les adresses que le boulevard peut proposer. « C’est sûr que d’un point de vue des restaurants, c’est le jour et la nuit avec le Rio » commente Arnaud Mattern. « Ils auraient juste pu faire un effort sur le parking, qui était gratuit au Rio, mais c’est vraiment pratique d’être à côté de tout ».
« Tu peux aller au Bellagio juste en face, que ce soit pour le cash game ou bien pour le choix de restaurants, encore plus vaste qu’au Paris, confirme Volatile. Mais il y a déjà bien de quoi faire ici, avec de très belles adresses, notamment Mon Ami Gabi (restaurant français situé au pied de la Tour Eiffel du Paris) ».
As a venue to play poker for the @WSOP Paris/Ballys is The Nuts. Carpark, straight down elevator to the event Large spacious room Large restrooms, no lines Air Con that doesn't make it feel like you are at the North Pole Good Food choices 24/7 Coffee Shops #LovingIt
— Jon Shoreman (@JonShoreman) June 2, 2022
Les Anglais partagent le point de vue de leurs homogues français : les WSOP au Paris, c'est les nuts.
Les joueurs vont pouvoir se régaler... et les couvreurs aussi. Après les longues journées de coverage, la présence d'un snack de qualité dans l'enceinte du casino est très appréciable, pour ne pas dire nécessaire. Et je peux vous assurer que ni moi, ni aucun de mes confrères ne regretteront le stand de pizza du Rio, même si les parts de peperonni un peu trop grasses et trop acides nous ont parfois sauvé de la fringale avant d'aller dormir. Juste après ce post, je me dirigerai d'ailleurs vers le stand du Bobby's Burger qui propose des sandwichs américains bien goûtus à des heures très tardives. Malgré ses penchants pour la cuisine et le raffinement de la culture française, le Paris n'a pas oublié tout de même ses racines américaines. Bon appétit et à demain pour une troisième journée de WSOP !