Les World Series Of Poker débarquent sur le Strip. Dans ses nouvelles maisons du Paris et du Bally’s, le festival s’apprête à connaître un tournant historique, qui se traduit déjà par une atmosphère et des chiffres sans pareil.
Année record en perspective, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens, et Winamax non plus puisqu’on est paré pour cinquante jours de coverage, aussi costauds qu’un haltérophile géorgien et endurant qu’un fondeur éthiopien.
35 degrés qui chauffent le bitume, des enchevêtrements de passerelles qui surplombent les allées cinq voies du boulevard : en deux minutes, on passe de la majesté du Bellagio à la démesure du Strip. Les publicités géantes, les lumières affolantes, le tapage incessant. On entend la symphonie ininterrompue des klaxons, les percussionnistes de rue, les micros des missionnaires invoquant la clémence divine sur les trottoirs bondés de passants… Pas de doute, nous sommes à bon port.
C’est dans cette atmosphère étouffante de chaleur et d’excitation que je débarque à l’aéroport de Las Vegas, la veille du coup d’envoi officiel. Un rédacteur en chef de Winamax dont je tairais le nom m’a réservé une chambre au Tropicana, en affirmant avoir confondu le casino avec celui du Flamingo, situé juste à côté de ceux qui hébergeront les WSOP. Après tout, il n’y a que sept lettres de différences, mais à défaut d’une situation pratique, je profite d’un des plus anciens établissements de la ville, avec une piscine agréable, au départ du Strip, que je remonte chaque matin pour me rendre au Paris.
J’y retrouve Harper et Yohan, le maître à jouer des vidéos Winamax et son talentueux JRI. Les deux hommes sont arrivés une semaine à l’avance pour tourner un reportage exclusif sur le grand déménagement du Rio jusqu’au Paris. Les préparatifs, les coulisses, les nouveautés… Le duo a recueilli tous les secrets de ce grand chamboulement, dévoilés par Gregory Chochon lui-même. Restez connectés, vous aurez ça sur vos écrans dans quelques jours à peine.
Je vais tout de même vous spoiler une bonne partie de cette nouvelle organisation. Autour de quelques Budweiser dans la Sports Betting Area d’un casino du Strip, pour admirer un nouvel exploit de Rafael Nadal face à Novak Djokovic, Harper m’a rapporté de précieux chiffres et informations dont on parlera en détail dès demain. Et puis, entre mes déambulations sur Las Vegas Boulevard et mes sorties cash game Omaha 8 à l’Orleans, j’ai quand même bien traîné au Paris et au Bally’s pour découvrir le nouveau décor des WSOP et prendre la température de cette édition 2022. Et on ne va pas se le cacher, le thermomètre risque d'exploser.
Prêt à tout casser
Les avions vont et viennent dans le ciel sans nuage, les artères de la ville coagulent face à l’afflux de visiteurs, comme les allées qui bouchonnent sur de nombreux embranchements. Juin est arrivé, la folie des World Series s’empare de Vegas. L’excitation habituelle d’avant-festival est renforcée par l’investissement de ces deux nouveaux casinos. Pour la première fois en 52 ans d’existence, les WSOP s'invitent sur le Strip !
Dans le centre névralgique de Vegas, l’énergie n’est pas la même… Et l’affluence non plus. Heureusement que l’organisation a dressé au Paris la plus grande salle de poker jamais vu dans l’histoire du festival, car c’est une tornade de joueurs qui s’abat déjà sur les deux casinos.
Le premier tournoi de ces Series, le traditionnel « Casino Employees » à 500 $, a affolé les compteurs (832 entrées contre 686 en 2019), le premier 2 500 $ affiche un score plus qu’honorable, la légende Phil Ivey, qui avait boudé l’édition précédente, est de retour, les tauliers du circuit sont présents, au même titre que ces dizaines de milliers d’anonymes, poursuivant tous leur rêve de bracelet.
Dans les dates de l’événement, l’affluence explosive et l'atmosphère générale, on sent comme un retour à la normale. La tenue de l’édition 2021 marquait un premier pas important pour le retour du poker après deux ans de pandémie, ce cru 2022 met le virus loin dans le rétroviseur, en attirant bien d’autres joueurs qui n’avaient pas touché au live depuis la période Covid.
Ces facteurs, ces chiffres, cette ambiance nous laissent penser qu’on va assister à une édition mythique. Le directeur exécutif des WSOP, Ty Stewart, s’aventure même dans une prédiction agréable. « Il n’y a pas de raisons qu’on ne batte pas le record d’affluence du Main Event. Je pense qu’on va passer les 8 774 cette année », avance Stewart. On ne s'enflammerait pas avec un petit Main Event à 10 000 joueurs ?
Chasse aux bracelets ouverte
Le premier « shuffle-up and deal » a été donné lundi par une invitée de marque : Lisa Vanderpump. Je vous avoue que je ne connaissais pas cette personne avant de mettre les pieds au Paris. Et pour cause, je ne fais pas partie de ses 2,9 millions d’abonnés Instagram. Cette entrepreneuse de talent, venue de l'émission de télé-réalité Real Housewives, a connu de nombreux succès dans sa deuxième carrière, dans le domaine du textile, des liqueurs ou de l’animalier. Cette amoureuse des chiens s’est d’ailleurs faite remarquer pour son cache carte plutôt créatif, en n’hésitant pas à mettre directement son toutou sur le tapis.
Désormais à la tête d’un des plus grands restaurants du Casino Paris, c’est elle qui a eu l’honneur de lancer le festival aux côtés de Jack Effel, avant le départ du premier tournoi, réservé aux employés de casino.
Une équipe entend bien marquer de son sceau ces WSOP millésimés. Le W rouge débarquera au complet et plusieurs de ses membres éminents ont déjà tâté leurs premiers jetons. Adrián Mateos, Romain Lewis, Guillaume Diaz, Pierre Calamusa, João Vieira et François Pirault étaient au rendez-vous dès l'ouverture, un choix de calendrier qui témoigne de leurs intentions sur ce festival. Et la "Máquina" espagnole a déjà chauffé le moteur sur le 2 500 $, bien installée en tête de course. Adrián s’offrira une première vibration alors qu’il reste 113 joueurs en course sur les 752 partants.
Dès jeudi, nous entrerons dans le vif du sujet et de ces tournois. Le dénouement du 100 000 $ Bounty, avec un Final Five de mutants, mené par Chance Kornuth, pour inaugurer la première grande table finale de cette édition. Le Day 2 du 2 500 $ avec Adrián Mateos donc, David Benyamine, Shannon Shorr, Chris Hunichen ou Kenny Hallaert en première ligne. Et un très attendu « Housewarming » No-Limit Hold’em, « le 500 de shemales » selon un membre du Team Winamax, le premier grand test pour les organisateurs qui devraient faire face à un raz-de marée de plus de 13 000 joueurs. Voilà un programme alléchant, et on sera sur place pour vous raconter toutes ces aventures. Et le kiff, c’est que ça va être comme ça pendant cinquante jours.
Installez-vous confortablement, prenez votre petite routine sur le chemin du travail, lors de vos temps calmes ou de vos cinq minutes de pause de la session et embarquez avec nous pour ce coverage au long cours. Mesdames et Messieurs, bienvenue aux WSOP !