Grâce à un voyage à Vegas tombé du ciel, Thomas Elliot a réalisé le rêve de bien des petits joueurs du monde entier : jouer les WSOP... et en repartir avec une perf !
Event #51 - Colossus NLHE 400 $ (Day 2)
Un résultat indélébile, à jamais gravé à son palmarès et ses souvenirs de petit joueur. Comment Thomas a-t-il pu réaliser ce vieux rêve, qui semblait impossible tout juste quelques mois plus tôt ? Qui dit "joueur récréatif" dit "un vrai boulot à côté". Thomas, lui, est ingénieur informatique, spécialisé dans "l'avant-vente". Ne rentrons pas dans les détails, mais ce titre signifie que le Haut-Savoyard est en contact permanent avec les commerciaux chargés de vendre les logiciels développés par sa boîte. Cette boîte, c'est Splunk, une grosse entreprise californienne très réputée dans le domaine de la cybersécurité et du big data, qu'il a rejointe en novembre dernier. Un beau jour, la nouvelle est tombée comme une fleur sur son bureau au sein de l'antenne parisienne de Splunk : tous les techniciens de la société étaient invités à la semaine de conférence annuelle organisée pour eux. Un séminaire qui allait se tenir... au Venetian. Et en plein mois de juin.
La suite, vous la devinerez probablement... mais laissons Thomas nous la raconter, sa voix et ses mots témoignant d'une stupéfaction intacte devant un tel alignement des planètes. "Le séminaire se terminait jeudi. Je me suis dit, c'est quand même incroyable, je suis à Vegas pendant les WSOP. Il faut que je regarde le programme des tournois. Et là, encore plus dingue : je suis libre pile quand commence le tournoi le plus abordable. Le Colossus. Il fallait que je le joue ! Je suis un joueur de micro-limites... je me le suis offert en guise de cadeau d'anniversaire, c'était la semaine dernière."
Perdu au milieu des 15 000 joueurs du tournoi le moins cher des WSOP : un joueur de micro-limites en plein kif
Et voilà le grinder online entrant dans LE temple du poker, le Saint-des-Saints des joueurs du monde entier, les passionnés comme les pros. Son Day 1 est parsemé de quelques erreurs de "débutant du live", mais Thomas se sent relativement à l'aise dans ce Colossus réputé pour son niveau de jeu très hétéroclite. "C'est long et lent, le live, pour un joueur online comme moi. J'ai essayé de faire attention sur chaque décision, car chaque erreur pouvait me renvoyer fissa à l'hôtel ! Je n'avais jamais vraiment joué en live. Avant de partir, je suis allé au club Circus pour m'entraîner. J'ai été assez catastrophique, d'ailleurs !" À Vegas, les choses furent différentes. Survivant à un Day 1 où presque 90 % des participants ont trépassés, Thomas savoure à sa juste valeur le rituel de fin de journée : "C'est la première fois que j'emballais des jetons dans un sac !" Presque un rite initiatique. "J'ai compté et recompté, j'ai essayé de voir où je me situais au classement..."
Avec ses 15 blindes, Thomas se trouvait dans la seconde moitié du classement. Son Day 2 se retrouvera artificiellement allongé par des pauses décrétées en catastrophe par les organisateurs, dépassés qu'ils étaient par le rythme infernal des éliminations. "On a eu une très longue pause presque dès le début, genre une demi-heure. Les joueurs étaient éliminés de partout, ils n'arrivaient à équilibrer les tables assez vite." Thomas, lui, a patienté. Un peu trop, peut-être. "Je n'ai rien vu comme cartes durant les premières orbites. C'est là que j'aurais dû me bouger, pour remonter. J'ai changé de table, j'ai payé la blinde pour me retrouver encore déplacé aussitôt. Derrière, j'ai poussé mes 8 dernières blindes avec As-9 assortis. Le bouton a As-Dame offsuit..."
Pour sa 1 168e place parmi les 13 565 joueurs du Colossus Thomas remporte 840 $. "J'ai réussi à prendre un palier, c'est plus que le min-cash. Derrière, j'ai dû faire la queue très longtemps pour me faire payer..." C'est ça aussi, l'expérience des WSOP ! Et cela n'a absolument pas gâché son plaisir : "J'ai gagné 2 fois ma bankroll !"
Premier Vegas. Premiers WSOP. Première ligne Hendon Mob. Thomas va quitter Vegas largement rassasié, lui qui pensait ne jamais connaître ces sensations qu'il vivait par procuration depuis près de quinze ans. "Je suis les coverages Winamax depuis des lustres. Les WSOP, je ne pensais pas que ce serait aussi énorme. Tout ce monde, tout cet engouement... C'était un rêve de toujours de participer. C'est dingue de le vivre. D'y être, de m'assoir à la table, et en plus de réaliser que je ne suis pas trop ridicule..."
Cette performance a peut-être à voir avec quelques rencontres récentes (provoquées par Thomas), et un virage professionnel (pas du tout provoqué par Thomas). "J'ai eu mon compte sur Wina dès mes 18 ans. Aujourd'hui j'ai 32 ans. J'ai toujours été super récréatif. Je faisais le KING5, les sats WiPT... Et puis l'année dernière, je me fais virer de ma boîte. Une autre grosse boîte US, qui faisait un plan de restructuration. Dans mon secteur, je savais que je pourrais retrouver un job, donc je n'étais pas super pressé. C'était l'été : je me suis dit, pourquoi ne pas prendre le poker un peu plus sérieusement pendant quelque temps ?" En 2022, prendre le poker au sérieux, cela veut dire : allumer son ordinateur. "J'ai regardé quelques vidéos en me disant, bon, ça fait 15 ans que tu cliques au pif, il serait temps de progresser un peu. J'ai gagné un tournoi, rien de fou, un tout petit truc, mais j'ai posté la nouvelle sur le Discord de Chance44. Derrière, quelqu'un me contacte et me propose de rejoindre un groupe de joueurs de micro-limites. J'y suis entré : depuis, ça s'est vraiment accéléré. Le groupe grossit, il y a une bonne dynamique, j'adore ces mecs. On fait des reviews de mains qu'on poste sur une chaîne YouTube privée. D'ailleurs, quand je leur ai dit que j'allais jouer le Colossus, ils étaient comme des dingues !"
À ce stade, j'espère que vous l'aurez compris : pour nous, les WSOP ce ne sont pas seulement des histoires de millions, de tournois high-rollers, de professionnels venant au casino tous les jours comme on pointe à l'usine. Ce sont aussi des expériences plus modestes mais résolument uniques. "Je n'ai jamais mis d'argent sur Winamax. Zéro virgule zéro. Je suis parti des freerolls, puis j'ai fait les tournois à 25 puis 50 centimes. J'ai stagné pendant longtemps. Aujourd'hui, j'ai gagné quelques tournois un peu sympa, la bankroll se porte mieux. Du coup, parfois je tente des tournois à 5 euros." Et donc, cette semaine, le Colossus des WSOP. Un sacré "shot", un cadeau d'anniversaire dont Thomas sort plus riche (un tout petit peu plus riche), et surtout heureux, son rêve réalisé.
Plus souvent derrière l'objectif que devant, Régis Leon a tenté sa chance hier sur le Day 1B du Colossus... et on aurait pu tourner un épisode de Dans la Tête d'un Pro assez long à propos de son créateur, qui a monté un gros tapis et grindé de longues heures avant de perdre une terrible confrontation AA/QQ digne des pires moments de Pierre Calamsua. Dommage ! Il va falloir repasser derrière la caméra...
Lorsque nous avons décidé de traduire Dans la Tête d'un Pro pour le public anglophone (titre adapté : Inside the Mind of a Pro), Dennis Backhaus fut l'un des premiers spectateurs américains à apprécier la série. Fan de la première heure, qui ne manque jamais de laisser un commentaire sous chaque nouvel épisode publié en VO sous-titrée sur notre chaîne Winamax Europe, l'amateur est venu de Virginie pour se faire kiffer sur les WSOP et a tenu a venir faire un coucou aux gens de Winamax. Sympa, Dennis ! Aux dernières nouvelles, il est toujours en course au Day 2 du Colossus, qui est (déjà) tombé sous la barre des 350 restants.