Winamax

And then there were two

- 14 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Seulement deux Français dans le Top 100 du Main Event
On a perdu sept représentants aujourd'hui
Main Event (Fin du Day 5)


Nicolas Dumont & Nicolas Vayssieres
L'un est un amateur de type très éclairé, un joueur de live ayant accédé à la postérité de façon classieuse en 2018 en remportant la plus belle étape EPT du circuit, celle de Monte Carlo. L'autre est un grinder en ligne aux appétits de jeune loup, qui a manqué de très peu d'intégrer le Team Winamax en début d'année, avant de se consoler de la plus belle des manières en remportant le KING5, le freeroll par équipes de Wina, en compagnie de ses potes Rosalie, Nicolas, Cédric, et Antoine. Pour représenter le clan Français sur le plus beau tournoi du monde, il ne nous reste plus que deux Nicolas... aux profils asymétriques mais aux motivations identiques : confirmer les excellentes dispositions affichées durant les premiers jours et confirmer, tandis que nous entrons dans le money time du Main Event, avec moins de cent joueurs encore en course sur les 6 650 au départ.

Avant de les observer dimanche à partir de midi (21 heures en France) au départ du Day 6 - à la même table s'il vous plaît, faisons le bilan des neufs joueurs que nous n'avons pas quittés des yeux aujourd'hui.

Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) : 6 610 000 (110 BB)

Nicolas Vayssieres
De 0€ l'entrée à un rêve de 8 millions de dollars à gagner, il n'y a qu'un pas complètement fou que l'un des membres de la version 2020 du KING5 espère franchir. Nicolas Vayssieres décroche ce soir le titre honorifique de meilleure performance ever pour un vainqueur de cette compétition. [EDIT le lendemain : oops, désolé pour le trou de mémoire Nicolas Cardyn, ta 74e place en 2017 reste le high score KING5 pour le moment.] Attention, ne croyez pas qu'il se contentera simplement de cela : "J'ai déjà discuté avec Antoine Saout, je crois qu'il connait bien ce tournoi. J'ai également discuté avec Davidi Kitai et Romain Lewis. Ces gens-là ont de l'expérience, c'est important de les écouter. Je veux aller le plus possible... mais mon prochain objectif, c'est déjà de mettre des jetons dans un sac pour le prochain Day. Les millions, on verra ça plus tard." 

Si peu d'expérience (c'est son premier Main Event) et pourtant si détendu, au moins en apparence. "J'ai bien chauffé les mecs aujourd'hui, je me suis régalé. Il y a eu ce bluff avec la paire de 3 au début de journée, puis ce QQ contre AA qui m'offre une Dame en door-card... beaucoup d'émotions aujourd'hui." Pour surmonter cette épreuve, Nico peut compter sur le soutien de ses amis dans le rail : "Tu parles de ceux qui sont venus me voir tout à l'heure ? Ah non mais eux c'est parce qu'ils ont quelques % chez moi !" Taquin, il sait que la force que lui apporteront ses proches dans les prochains jours pourra être très importante. "Je réalise doucement ce qui se passe, parce que quand je me lève, et que je regarde autour de moi, je vois tout de même de moins en moins de tables." Particulièrement bien fourni en jetons, Nico ne s'énerve pas pour autant : "Avoir 100BB tout le temps, quel plaisir. Après, ça demande beaucoup d'effort aussi." Il faudra encore fournir trois journées à ce même rythme pour pouvoir commencer à envisager des choses encore plus incroyables. "Ne parle pas de tout ça ! Je vis au jour le jour, on verra bien ce qui se passera..." - Veunstyle

Nicolas Dumont : 1 175 000 (15 BB)

Nicolas Dumont
"La dernière fois que ma femme était enceinte, j'ai gagné l'EPT... si je te dis, c'est parce qu'elle est de nouveau enceinte ! Oui j'y crois !"

Nicolas Dumont cherche tous les signes possibles indicateurs d'un nouveau destin de légende sur un tournoi majeur... LE tournoi majeur en fait. La seule différence avec son EPT Monaco, c'est qu'il est cette fois beaucoup plus shortstack. Sa quinzaine de blindes pour le Day 6 sera-t-elle suffisante ? "Tu rigoles ! C'est ma zone de confort, ça. Je peux aller au bout du tournoi avec 15 blindes tout le temps s'il le faut." Optimiste malgré les hauts mais surtout les bas de sa journée, Nicolas Dumont veut continuer de rêver encore un peu. "C'est vrai qu'au début, c'était sport. J'ai bien fait gonfler mon tapis en début de journée, de 2 à 3 millions très vite, sans showdown, à coups de 4-bet etc, puis j'ai rechuté à 1 million." Jusqu'à se battre dans les derniers instants afin d'avoir au moins la chance de mettre dans jetons dans un sac. "Tu sais, tant que je suis en vie dans ce tournoi, c'est vraiment bien le principal "

Pour la suite, Nico ne veut pas de mettre pression inutile. Il fait partie des joueurs qui ont pris le choix d'attendre le dernier moment pour venir disputer ce tournoi, puisqu'il est arrivé le 8 novembre, dès que les frontières ont rouvertes. Avec donc comme seul point de chute, ce tournoi et pas un autre. Maintenant, il va falloir faire preuve d'encore plus de patience peut-être "Ce sera encore très long. Je suis du genre à divaguer un peu, avoir la tête en l'air, parfois même rêver des millions de dollars. Mais dès je reviens en table, c'est le focus avant tout."  Pour prouver un peu plus la beauté de ce tournoi, (par rapport à sa structure), il faut savoir que Nicolas Dumont n'aura été à tapis couvert qu'une seule fois de tout le tournoi, c'était en début de journée, et il a survécu. Depuis, plus rien, on protège la baraque bien fermée à double tour. - Veunstyle

Julian Milliard : 102e pour 50 900 $

Julian Milliard
Quelle fin de soirée cauchemardesque pour Julian Milliard. Le Français est pourtant si focus... et puis patatras. En deux coups seulement, son tapis a volé en éclats, pour qu'il ne reste finalement plus rien à 23 minutes de la fin. Ce sera une belle 102e place pour 50 900 $. Sur le premier coup, Julian a squeeze derrière un open puis un call, et quand la parole est revenue sur le relanceur initial, celui-ci a annoncé tapis. Au showdown, Julian Milliard n'a pu montrer mieux qu'un faible A5, un peu trop juste à ce moment du tournoi. Il faisait face à AQ et n'a jamais réussi à trouver de miracle. Tombé à 700 000, soit un peu moins de 12 blindes, il aura tenté sa chance une dernière fois avec A4... pour apercevoir le joueur en BB, le Canadien Jonathan Dwek (3e au général ce soir) se réveiller avec une paire de Dix. Déçu, Julian Milliard n'a pas tardé à s'éclipser de la salle rapidement. S'il améliore son meilleur score (il avait terminé 334e en 2019) on imagine que la déception était grande. Ce Day 6, il le voulait, des rêves, il en avait plein la tête... alors peut-être à l'année prochaine. - Veunstyle

Jean-Luc Adam : 147e pour 50 900 $

Jean-Luc Adam
Enjoué, volontaire et vaillant cinq jours durant malgré les courtes nuits et le poids des années, le vainqueur du Super Seniors pourra se vanter d'avoir quitté le Main Event en ayant joué le plus gros pot de la journée : le slowplay d'un As-Roi trouvant l'As au flop et permettant à son adversaire, Koray Aldemir, de trouver le brelan au turn avec sa pocket paire de 9.

Arnaud Mattern : 167e pour 44 200 $

Arnaud Mattern
Arrivé au Day 5 avec 38 BB, Arnaud Mattern aura dans un premier temps bénéficié d'un joli coup de pouce du destin, améliorant son As-Valet de cœur pour battre As-Dame et franchir la barre du million en jetons. Mais après le coup de pouce viendra le coup de batte, lorsqu'il arrivera à la table de Nicolas Dumont et recevra, en guise de cadeau de bienvenue de la part du Français, une confrontation deux Dames / deux As qui le laissera avec trois blindes. Malgré un double up obtenu trois minutes plus tard (avec exactement les mêmes mains, mais à l'envers !), le champion EPT ne parviendra pas à construire une remontada : son deuxième ITM sur le Main Event se concluera par un hero call manqué.

Clément Van Driessche : 210e pour 44 200 $

Clément Van Driessche
Une journée en enfer. C'est ainsi que nous avons résumé le Day 5 du membre de la Team Nutsr, pourtant engagé à midi avec un stack massif de plus de cent blindes, bon pour la 27e place au classement parmi les 292 derniers joueurs. Ayant perdu "absolument tous les coups" aujourd'hui, Clément Van Driessche va voir ses piles fondre comme un cône Ben & Jerrys posé sur un radiateur, avant de jouer son va-tout avec un A3 tombant contre deux As et deux Rois.

Johan Martinet : 228e pour 38 600 $

Johan Martinet
Il a fait "une énorme connerie", dira-t-il pour décrire le coup qui a précipité son élimination après trois heures de jeu, lorsqu'il décida de payer son tapis avec As-Dame de pique après un 4-bet à tapis adverse. Mais on ne jugera pas la prestation de l'ancien pâtissier devenu grinder, excellente cinq jours durant, à l'aune de cette dernière décision regrettable. Johan Martinet gardera des souvenirs forts de son premier Main Event, comme d'avoir éliminé l'un des meilleurs joueurs du monde, Justin Bonomo, avec un hero call digne des plus grands. Des sensations uniques qu'il a hâte de revivre sur le circuit live, qu'il prévoit de fréquenter assidument au cours des prochains ois.

Pierre De Almeida : 232e pour 38 600 $

Pierre De Almeida
Une minute, il aura duré une minute... le passage de Pierre De Almeida en table télévisée, où il s'est promptement faire servir une paire de Dames... qui entrera en collision frontale avec les As. Avant de se faire sortir devant les caméras du stream, le cadre de la room PMU aura lâché beaucoup de jetons lorsque son brelan de 10 se fit craquer par la quinte trouvée rivière par Nick Petrangelo. Financée par une bonne année en ligne, sa première participation au Main Event se solde tout de même par un high score de carrière.

Ivan Deyra : 245e pour 38 600 $

Ivan Deyra
Le tout premier deep run d'Ivan Deyra sur le Big One s'est brutalement terminé durant le premier niveau du Day 5, lorsque la rivière lui a apporté la quinte max... et la couleur pour son adversaire.

Il reste 96 joueurs : faisons les présentations

- 14 novembre 2021 - Par Fausto

Notre duo français fera face à un centurion de joueurs étrangers. Quelques tauliers des Highrollers, des visages bien connus du circuit, des joueurs qui ont déjà connu l’or et la gloire et bien sur, un beau paquet de randoms, principalement Américains, car le Main Event, c'est avant tout ça : la possibilité pour des milliers d'anonymes de vivre le one time d'une existence. Petit tour d’horizon en images de ceux qui peuvent encore prétendre au Graal.

Day 5 : 292 joueurs au départ / 96 restants (dont 2 Français) sur un total de 6 550 joueurs
Chipleader : Koray Aldemir (Autriche) 14 235 000
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Top 10

Koray Aldemir
1. Koray Aldemir (Autriche) 14 235 000 (178 BB)
L’un des plus beaux palmarès encore en course dans ce Main Event. 12 millions de gains en carrière, des titres WPT, Triton, des finales WSOP, PCA… Tout ce qu’il manque à Koray Aldemir, c’est un bracelet WSOP. Pourquoi pas le choper sur le plus prestigieux des tournois ?  Ça tombe bien, le gars est chipleader du Day 6. En plus du tas de jetons, il a l'expérience, la technique, la sérénité... Sans se mouiller, le favori naturel des bookmakers.

2. Ramon Colillas (Espagne) 12 000 000

Jonathan Dwek
3. Jonathan Dwek (Canada) 10 125 000 (127 BB)
Le Canadien a tenu sa réputation de patron. Il a démarré la journée dans le ciel du chipcount, il termine dans la stratosphère. Jamais rassasié de jetons, le top reg, qui avait déjà sérieusement touché le stack d’Ivan Deyra en début de journée, termine son Day 5 en détruisant celui de Julian Milliard. Il reviendra demain avec un tapis monstre de 10 millions de jetons. 

4. Zachary Mcdiarmid (USA) 9 700 000
5. Jesse Lonis (USA) 8 995 000
6. Roongsak Griffeth (USA) 8 925 000

Andreas Rayo Kniep
7. Andreas Kniep (Allemagne) 8 515 000 (106 BB)
Difficile de ne pas remarquer l’Allemand dans ce Main Event. Avec sa coupe fantasque, son jeton fétiche du Bayern Munich et sa parlotte incessante, Andreas attire les regards, et les caméras de Poker Go. Il a d’ailleurs passé toute la fin de journée en « Featured Table ». Mais Andreas est aussi un aimant à jetons. Le fan bavarois a chauffé la Mercedes en milieu de Day pour rejoindre la tête de course et a continué de creuser l’écart une fois arrivé sur le streaming. Dores et déjà assuré de battre son record de gains, le finaliste du WPT Rolling Thunder 2018 reprendra la bataille avec plus de 100 blindes.

8. Tonio Roder (Allemagne) 8 000 000
9. Alejandro Lococo (Argentine) 7 805 000
10. Stephen Gerber (USA) 7 700 000

2 Français

15. Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) 6 610 000
88. Nicolas Dumont 1 175 000

Le reste du field (sélection)

Nick Rigby
29. Nicholas Rigby (USA) 5 210 000 (65 BB)
« On t’aime Rigby ! Les reporters t’aiment, tout le monde t’aime ! » scandent les copains de Nick, prêts à enjamber la barrière qui les sépare de la table télévisée. Leur pote de Pittsburgh a en effet passer la fin de soirée sous les projecteurs, porté par un rail enivré et enivrant. « C’est vraiment un bon gars ! Un mec positif, un good dude, il mérite vraiment de gagner » argumente le bon copain entre deux chants avinés. Et face à la caméra, le croupier de Pennsylvanie ne s’est pas démonté. En grimpant jusque’à 5,2 millions de jetons, Nick Rigby s'est installé dans le bon wagon.

Tyler Cornell
59. Tyler Cornell (USA) 3 065 000 (38 BB)
Il n’est pas du genre à faire l’intéressant à table. Peu bavard, discret, Tyler Cornell laisse sa technique parler pour lui. Sur ces WSOP, elle a déjà fait de sacrés dégâts. Vainqueur du 25 000 $ High roller, Cornell a montré qu’il n’avait peur de rien, et qu’il était capable de se frotter aux meilleurs. Illustration sur les derniers niveaux, où il a chèrement défendu sa peau, avant d’envoyer un 4-bet tapis dans les dents de Philippe Pinto sur l’avant-dernière main de la journée pour remonter à 3 millions de jetons.

John Morgan
70. John Morgan (USA) 2 500 000 (31 BB)
Abandonné par Jean-Luc Adam en fin de journée, John Morgan représentera désormais seul le clan des vétérans. Pas de quoi alarmer ce vieux pirate, qui ne sera impressionné ni par l’enjeu ni par l'adversité. Habitué à jouer des Highrollers avec les meilleurs joueurs du monde dans les plus belles rooms de Vegas, le doyen a tenu en respect les jeunes loups désireux de croquer dans son stack. Avec une grosse trentaine de blindes pour reprendre le Day 6, le doyen n’a pas dit son dernier mot.

Timothy Cramer
Timothy Cramer (USA) 1 930 000 (24 BB)
Dix ans qu’il roule sa bosse sur le circuit américain. Dix ans qu’il fait des résultats. Un homme capable de transformer 300 € en 351 000 $ sur un tournoi de 10 000 joueurs. Un Américain d’expérience qui a joué des 10k dans toutes les places fortes du pays. Un joueur qui connait l’ambiance des finales WSOP. Et en plus, un gars sympa. Timothy Cramer aura seulement 15 blindes pour revenir demain mais une chose est sur, n’enterrez pas trop vite l’Américain.

Nick Petrangelo
92. Nick Petrangelo (USA) 1 000 000 (13 BB)
L’un des deux mastodontes encore en course, avec Stephen Chidwick. Nick Petrangelo, l’homme aux 20 millions de dollars de gains en carrière, a creusé son trou dans ce Main Event. Souvent short stack, le top reg de High Roller refuse de mourir. À chaque fois, Nick a trouvé les ressources pour ressurgir des enfers. Retombé à un million, Petrangelo devra encore batailler, mais pour l’instant, personne n’arrive à achever le champion.

Et aussi...
20. Chance Kornuth (USA) 5 920 000
26. Dragana Kim (USA) 5 555 000
48. Stephen Chidwick (UK) 3 710 000
72. Jon Shoreman (UK) 2 200 000

Dragana Lim
L'un des profils les plus atypiques de cette fin de Main Event : la Croate Dragana Lim. Récemment installée à Las Vegas, la détentrice d'un diplôme en pharmacie et ancienne tradeuse tentait pour la première fois l'expérience du Main Event. Elle termine une troisième journée consécutive avec un gros stack !

 Ils ont quitté le navire sur ce Day 5 : Les champions du monde Chris Moneymaker et Qui Nguyen, les tauliers Jason Koon, Onyan Dimov, Matthew Waxman, Toby Lewis, Cole Ferraro, James Anderson ou Justin Liberto, les jeunes talents Eyal Eshkar, Kyle Arora, Robert Lee, la bien aimée Marle Cordeiro, l’ami autrichien Christopher Strehl… et 191 autres.

Un bon flop brut pour les truands

- 14 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 5) - Level 25 (30 000 / 60 000 BB ante 60 000)

Dernière salve de news avant que retentisse le gong annonçant la fin du Day 5 ! Il reste 108 joueurs dans l'Amazon Room, et on vient de vous dégotter une personnalité des plus atypiques en provenance d'Amérique du Sud.

Un rappeur dans le gang des chipleaders

Kool Shen l’a prouvé depuis longtemps, le rap et le poker peuvent s’accorder harmonieusement. Si le Team Pro Winamax a été éliminé peu après l’argent dans ce Main Event, il nous reste son alter ego argentin. Dans le chipcount, il est identifié comme Alejandro Lococo, mais du côté des Andes, on le connaît sous le nom de Papo MC aka, « la Bestia Del hardcore » (la bête du Hardcore). C’est un lyriciste accompli, mais contrairement à NTM, lui ne s’est pas fait remarquer pour ses albums ou ses titres légendaires. Son truc, c’est le freestyle.

Alejandro Lococo
Dans des "Open Mike" de quartier ou des arènes débordant de fans, Papo MC excelle dans l’art du clash et de l’improvisation. Il a notamment participé à plusieurs éditions de « La Batalla de Los Gallos », équivalent sud-américain des Rap Contenders, avec beaucoup plus de médiatisation et d’argent. Ses performances ont conquis le public rap hispanophone, au point de devenir une légende de la discipline freestyle.

Sur scène il est capable de découper du rappeur par ses rimes incisives. Et sur les tables, il est également capable de tabasser des grinders à coups de raises et de tapis. Vous aurez compris quelle est la deuxième passion d’Alejandro. Habitué du casino de Buenos Aires, Papo MC compte quelques petites perfs à son compteur, surtout sur les étapes sud-américaines du Partypoker Live, avec un record à 36 briques à Rio en 2019. Mais sur ce Main Event, le joueur rappeur est déjà sur de battre son record de gains.
 


À l’instant, il vient d’ailleurs d’ajouter un nouveau million et demi à son tapis déjà bien garni pour culminer désormais à 5,7 millions.

Open de Nick Petrangelo UTG pour 100 000 jetons, payé par Papo avec deux huit au cut-off et complété par la grosse blinde. Un joli flop K98 tombe et Nick envoie le c-bet, qui ne fait fuir personne. Sur la turn 7, Petrangelo fait donc un peu plus cher : 425 000. Ca ne marche pas non plus. Deux nouveaux calls pour voir la river 3. Cette fois, les trois joueurs check. La grosse blinde montre K10, Nick muck et le rappeur encaisse un joli pot.

Ah ! Et pour ajouter un peu de couleur à ce joueur atypique, ce Papo MC est venu dans ce Day 5... Avec un costume-pyjama de vache. « Je ne sais pas pourquoi mais je me sens bien dans ce costume, le confie l’Argentin. Et pour l’instant ça me réussit bien ». Un rappeur qui joue le Main Event déguisé en vache. Kamoulox ! - Fausto

Chevre.Miel chauffe le rail tricolore

Rail tricolore
Les supporters bleus commencent à se faire entendre autour des barrières de l'Amazon Room. Ulysse Harry, Florian "La Twice" Guimond et d'autres membres de la colloc Wimbledon s'enflamment à chaque nouveau pot remporté par Nico Vayssières aka Chèvre Miel. Le jeune grinder multiplie les aller-retour vers son camp pour profiter de leurs conseils, encouragements et blagues à la con. Pour qu'ils augmentent encore un peu les décibels, Nico les abreuve en Red Bull, disponibles gratuitement pour les joueurs de l'Amazon Room. Et au moment où je termine ces lignes, nouvelle jubilation dans le rail : Chèvre miel vient encore d'ajouter une victime à son tableau de chasse. 

Open UTG de Joshua Paige, payé par Nico Vays derrière lui. Le cut-off prend le spot de squeeze pour ses quinze dernières blindes. Joshua se couche, mais pas Vayssières, qui décide de payer avec AJ. Il est en flip face au 77 de son opposant. Un J dès le flop, pas de brelan et Nico ramasse les jetons. Avec 6,3 millions devant lui, Chèvre Miel est de retour dans le gang des gros stacks ! - Fausto

Keep cool bro

Nicolas Dumont ne bouge pas ou presque, tout en contrôle au milieu de ce dernier niveau : "On m'appelle la force tranquille", lâchait-il à Gilles Huet, venu le saluer dans le rail et qui lui conseillait de rester calme. Un peu plus de deux millions de jetons, c'est ce que propose Nico à une bonne heure de la fin de cette journée. "Chaque coup prend quatre minutes minimum, c'est fou". Debout derrière sa table une grande partie du temps, parce que "assis toute la journée, ce n'est pas possible pour moi", l'animal est plus proche du double mètre qu'autre chose, il observe tous les coups déroulés par ses adversaires, et ne rate pas moindre info. "La table n'est pas facile, mais je vais m'accrocher". - Veunstyle

Tout près d'exploser

Juste derrière lui, Julian Milliard est dans un état différent. Très concerné et très concentré, il n'en reste pas moins à deux doigts de complètement éclater : "Je peux te dire que si je gagne un coup, si je double là, toute la salle va m'entendre." La trentaine de blindes est de nouveau atteinte, grâce à l'élimination d'un shortstack sur un flip un peu moustache (son adversaire n'avait que 10bb) et bien que son objectif initial était de monter à 5 millions, il a su changer son fusil d'épaule en fonction de la situation : "Finalement, si j'arrive à 3 millions au moment de ranger les jetons, ce sera très bien." La table est "magnifique" de ses propres dires, ne reste plus qu'à réaliser les plus belles combinaisons de poker très vite, car la journée est bientôt finie ! - Veunstyle

108 joueurs restants - Tapis moyen 3,63 millions
Prochain payout 50 900 $

Dégueulasse Vegas

- 14 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 5) - Level 24 (25 000 / 50 000 BB ante 50 000)

Retour de dinner break difficile pour les reporters Winamax qui ont commis un péché typique de Vegas : on a mangé gras, et trop. Résultat, après cette visite au TGI Friday du Gold Coast - ribs, burgers, chicken wings et autres Philly cheese steaks, j'ai la nausée rien que d'y repenser : on écrit au ralenti, et nos photos sont floues. Ce qui est problématique si l'on considère que dans l'Amazon Room, ça bastonne sec. 35 joueurs ont été éliminés durant le niveau qui a suivi le dîner, dont un des nôtres...

Adam chassé de l'Eden

Adam
C'est l'une des belles histoires des WSOP 2021, de celles dont on aurait aimé qu'elles s'étirent sur quelques chapitres de plus. Malheureusement, le héros Jean-Luc Adam a tourné la page Main Event en 140e place, comme un coda prestigieux à une saga Vegassienne qui l'a vu devenir à 69 ans le 25e champion WSOP Français de l'histoire. "Je suis surtout déçu pour tous ceux qui me soutenaient", nous confiera Adam après avoir collecté un ticket de gain valant 50 900 dollars. "Ils avaient prévu de venir si je tenais plus longtemps." Et de fait, nous pensions qu'Adam était effectivement parti pour durer sur le Main Event, semblant rajeunir à vue d'œil à mesure qu'il faisait croître son tapis et enchaînait les journées sur ce marathon réputé peu tendre envers les joueurs les plus âgés. Au milieu des profils de type "jeune grinder qui en veut" de ses compatriotes, Jean-Luc offrait une alternative rafraîchissante : celle de l'amateur venu surtout là pour se faire plaisir, mais se retrouvant soudain braqué sous les feux des projecteurs, plus riche de 250 000 dollars et membre du club des champions du monde de poker.

La dernière main du vainqueur du Super Seniors ? Un slowplay qui a mal tourné... et s'est transformé en l'un des plus gros pots du tournoi jusqu'à présent. Adam reçoit As-Roi en position de petite blinde et voir le joueur UTG - Koray Aldemir min-raise à 100 000. Le Français opte pour un 3-bet à 235 000. Il se fait payer et, malgré un flop favorable (As-2-3 sans tirage couleur), il décide de ne pas miser. Aldemir check aussi et le turn est un 9. Là, l'action s'emballe rapidement : 175 000 chez Adam, 590 000 chez Aldemir, tapis pour 2 millions chez Adam. "J'étais sûr qu'il avait un As aussi et que j'étais au-dessus. Quand il a payé tout de suite, j'ai su que j'étais mal", nous dira-t-il ensuite. Car avec sa pocket paire de 9 ayant trouvé le turn parfait, Aldemir ne pouvait pas payer plus vite : dans ce pot de 5,6 millions, Adam était déjà drawing dead.

Voyons le côté positif : après dix ans passés à fréquenter les épreuves à petit buy-in en marge des WSOP, Jean-Luc Adam a écrit son nom dans le Livre d'Or des Championnats du Monde, et sera maintenant et pour toujours un visage familier au sein du clan tricolore. "J'ai reçu des messages sans arrêt, j'ai reçu beaucoup de soutien ici, les organisateurs ont été très sympas avec moi. C'est ça aussi qui est bien dans le poker, cette camaraderie..." Rendez-vous est pris l'année prochaine pour une nouvelle paire de deep run en mode Seniors ou Main Event ? - Benjo

Milliard ? Essayez plutôt un million

Comme il est loin cet objectif des cinq millions à la fin de la journée : Julian Milliard vient de subir la foudre espagnole au retour de ce dinner break, sa survie dans le tournoi est désormais assez remise en cause. Le vainqueur du PSPC Bahamas Ramon Colillas a disputé un pot plutôt conséquent contre le Français, on vous laisse juger par vous-même. 

Ouverture du joueur ibérique à 110 000, défendu par Julian Milliard. Un croupier déroule difficilement un flop T34, et c'est une action des plus classiques qui arrive, avec une mise de continuation à 125 000, payé par Julian. C'est plutôt par la suite que ça devient intéressant : Ramon Colillas envoie 225 000 et va se faire très vite relancer à 575 000. Après un court temps de réflexion, Colillas paie. La river 2 n'est pas du tout une brique puisqu'elle complète le tirage couleur et l'Espagnol choisit de nouveau un sizing tout petit, 175 000. Une fois encore, le Français ne va pas hésiter longtemps avant de relancer à 800 000, en se gardant un bon million derrière. 

Ramon Colillas scrute son adversaire, semble embêté, mais finit tout de même par payer. "Sixes", dit Julian à voix haute. "Montre ton jeu alors", semble vouloir dire l'Espagnol avec ses mains. Et après avoir en effet découvert 66 chez le Français, Colillas peut retourner son jeu... AA

Julian chute à 1,2 million, alors que l'espagnol s'envole à 8,5 millions de jetons. Autrement dit, c'était un peu le pot à ne pas perdre pour se faire distancer... c'est raté. - Veunstyle

"Je vais les massacrer !"

Nicolas Vayssières
Nicolas Vayssieres est énervé, attention ! Durant le dinner break, certains en profitent pour s'envoyer un bon petit restau en 75 minutes. Lui a préféré foncer dans une chambre du Rio pour aller faire une sieste de 20 minutes : "je pense que cette pause m'a fait un bien fou, je me sens parfaitement en forme maintenant." Dommage que les cartes ne prennent jamais de pause, elles. Après une relance du bouton, Chevre.Miel découvre KQ depuis sa SB et décide de call. La parole arrive sur son voisin qui pousse alors ses 21 blindes. Le relanceur initial s'efface, mais pas Nico qui paie très vite... pour découvrir T7. La croupière va poser un roi sur la table... mais également quatre piques, offrant donc flush à son adversaire. "Mais qu'est-ce qu'il a fait ? Je n'ai pas compris, ça y est, ils m'ont énervé, je vais les massacrer" finit-il par lancer, avant de retourner s'assoir au combat. Néanmoins, avec 6,1 millions, il lui reste encore pas mal de marche de manœuvre. - Veunstyle

Dumont c'est tout bon

Le troisième et dernier tricolore en course tourne toujours à peu près bien : avec 2,5 millions de jetons, Nicolas Dumont n'est pas parmi les chipleaders, mais il n'est pas totalement à l'agonie non plus. Il nous a glissé une nouvelle hand history intéressante, la seule main un peu sexy disputée depuis la reprise, sur laquelle il défend A Q derrière une relance de l'Américain David Coleman, un peu short. Et sur un tableau 9 7553, Nicolas et son adversaire ont check le flop, avant que le Français ne paie un barrel de 250 000 turn et 205 000 river. "Il avait 600 000 derrière cette mise, bizarre non ? Il m'a montré Valet-Dix au showdown..." Nicolas est "débarrassé" de la présence d'un Français directement sur sa gauche (Arnaud Mattern, voir post précédent), et va donc pouvoir se concentrer sur le reste du monde. - Veunstyle

Boxe entre poids lourds

Jacob Millstein
On enfile les gants sur la table 484 ! Dans le ring de l’Amazon, on vient d’assister à un duel de colosses entre entre Ehsan Amiri - bourreau de Davidi Kitai lors du Day 2 - et Jacob Millstein (photo), qui a terminé par un KO debout.

Ca commence par un Open 100 000 d’Ehsan Amiri UTG, flat de Jacob Millstein au cut-off, payé par la grosse blinde. Les trois joueurs découvrent un flop 65K et Amiri place un premier crochet à 125 000. Jacob accepte le duel et se retrouve en seul à seul avec Ehsan après le fold de la grosse blinde.

Les deux joueurs retournent dans leur coin sur la turn 6 puis l’assaut repart sur le troisième round Q. Un direct de l’UTG à 375 000, Jacob esquive puis renvoie une droite puissante dans l’arcade de l’Australien : 1 100 000.

Ehsan reste immobile un temps, se redresse puis met tout ce qu’il a dans un ultime uppercut : Tapis, pour les 800 000 restants de son adversaire. Mais Jacob avait tout vu : call avec QQ, K10 en face, Ehsan est sonné. Etait-ce un bluff, une value ? En tout cas, l’Australien perd un bras, tandis que l’Américain gagne un combat à 5 millions et se replace dans la quête à la ceinture WBO au bracelet WSOP. - Fausto

127 joueurs restants - Tapis moyen 3,1 millions
Prochain payout 50 900 $

Au Malheur des Dames

- 14 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 5) - Level 23 (20 000 / 40 000 BB ante 40 000)

Croupiste
On a assisté à une grosse échauffourée France contre France juste avant la pause-dîner, qui offrira aux 162 derniers joueurs 75 minutes pour se restaurer.

À l'envers, à l'endroit, à l'envers

Arnaud Mattern et Nicolas Dumont
Arnaud Mattern risque d'avoir bien du mal à digérer le comité d'accueil qui lui a été réservé par Nicolas Dumont à son arrivée en table 471. Plutôt que d'échanger de plaisantes banalités à propos de leurs palmarès EPT respectifs (victoire à Prague en 2007 pour le premier, Monte Carlo 2018 pour le second), les deux se sont immédiatement lancés dans une guerre de relances aussitôt Mattern assis. 80 000 chez Dumont en début de parole, 3-bet à 240 000 chez Arnaud, tout le monde passe sauf Dumont qui opte pour le move absolu : tapis pour 1,8 million, soit 45 BB. Avec sa paire de Dames, Mattern ne trouve pas le bouton "fold". Sauf que Dumont, qui dira ensuite avoir senti que Mattern avait une grosse main, avait appuyé sur la détente avec la meilleure main de départ possible. Ses As resteront en tête, laissant Mattern exsangue avec tout juste 115 000, à peine de quoi payer le prochain tour de blindes et ante. "Ouais, c'est fini...", soupire Arnaud. "J'aurais peut-être pu juste payer. Je viens d'arriver, je ne connais pas la table..."

De fait, ce n'était pas "fini". Enfin, pas tout à fait. Car - et c'est assez cruel quand on y songe - Mattern recevra deux mains plus tard cette même paire d'As contre laquelle il venait de se fracasser... et doubler contre, c'est à peine croyable, une paire de Dames ! Il retrouvait un peu d'oxygène, mais pas assez : c'était reculer pour mieux couler. Quelques minutes plus tard, on le retrouvera sur la rivière d'un board 8K866. Mis à tapis par son unique adversaire en petite blinde (400 000 environ), Arnaud prendra tout le temps de la réflexion. De longues minutes aux termes de lesquelles il décidera d'engager son stack. Immédiatement, son adversaire retournera 89 pour le brelan : le KJ du Français était battu. Coïncidence : avec cette 167e place bonne pour 44 200 dollars, Mattern manque d'un cheveu de battre son high score sur le Main Event, une 164e place acquise en 2014. - Benjo

Objectif 5 millions

Julian Milliard
Discret à nos yeux, puisque planqué sur une table télévisée, dans une zone où nous ne sommes pas autorisés à aller, Julian Milliard continue son petit bonhomme de chemin en toute discrétion et avec pas mal d'idées derrière la tête : "Mon ambition, c'est de monter à 5 millions avant la fin de la journée." Le projet est costaud, mais Julian se donne les moyens de ses ambitions. Avec 3,5 millions de jetons, au beau milieu de ce niveau, il se veut rassurant : "J'ai perdu un peu, mais là je suis de retour. J'ai passé un gros bluff, et derrière j'ai même fait carré. Je pense que tu devrais là voir à la télé. J'ai ouvert avec une paire de 8, payé par le joueur en BB avec Roi-Neuf. Il avait environ un demi million de jetons. Et tout est parti sur un flop 983. Il a check, j'ai misé une blinde soit 40 000, et il m'a directement fait tapis, 400 000. Sur la turn, j'ai même trouvé carré !".

Milliard Dragana Lim
Julian Milliard a établi un profil parfait de chacun de ses adversaires, et n'attend plus que les bonnes confrontations pour bouger. "Je veux être en place pour le Day 6, mais vraiment bien en place. C'est possible de faire quelque chose avec 5 millions de jetons... même si je dois me méfier de l'Américaine Dragana Lim [joueuse inconnue il y a une semaine mais figurant dans le Top 10 au chip-count depuis trois jours, NLDR]. Elle joue beaucoup de coups, et ça peut vite devenir dangereux." - Veunstyle

Cadeau d'anniv', plaisir et Chamois Niortais

Jean-Luc Adam
C’est peut-être LA révélation de ces WSOP. Jean-Luc Adam, 69 ans, amateur de longue date, s’est présenté au poker français (et même mondial) en remportant le bracelet du Senior à 1000 $. « C’est mon fils, qui joue beaucoup au poker, qui m’a offert le voyage et le ticket pour mon anniversaire début Octobre » raconte le vétéran de la délégation française. Un cadeau bien rentabilisé. Avec une win à 255 000 $, Jean-Luc a vécu le kiff d’une vie, tout en gonflant considérablement sa bankroll. De quoi s’offrir le plus beau de tournoi de sa carrière.

« C’est tellement fabuleux. J’étais déjà venu à Vegas cinq ou six fois mais je ne jouais que les petits tournois. Je n’avais pas de bankroll, déclare l'amateur. Mais maintenant que j’ai gagné le Senior je n’ai aucune pression. Je ne fais que prendre du plaisir ! ». 

Comme un déclic, cette victoire applaudie par la communauté française a donné des ailes à Jean-Luc, qui joue désormais totalement libéré. « Il faut juste résister à la fatigue, parce que j’ai quand même 69 ans, rappelle Adam. Mais j’ai des signaux très positifs. Je trouve des mains au bon moment, j’arrive à remonter mon tapis. Ça file la pêche ! ». Et ce n’est ni l’enjeu, ni l’enchainement des jours qui vont altérer la forme de notre vétéran.

« La compétition, je connais bien : j’étais gardien de but des Chamois Niortais quand j’étais jeune. Bon, ça remonte à 50 ans, je jouais avec Alain Giresse, Bernard Lacombe, tous ces joueurs-là, se remémore Jean-Luc. Mais cette expérience me permet de mieux gérer des évènements comme celui-là »

Et en effet, le vétéran se débrouille comme un chef sur ce Main Event, avec un tapis plus que confortable en ce milieu de Day 5. « J’étais même monté à 4 millions et demi, précise Jean-Luc. Un gars m’a sur-relancé en batailles de blindes. Puis a misé deux fois sur K895. Moi j’étais bien, j’avais deux rois ! ». Le vétéran a ensuite connu un passage un peu plus compliqué, pour redescendre à 2 millions et demi. Les planètes se réalignent depuis quelques orbites. Entre deux petites discussions, le Français se permet même un overbet sur un board 789J2, qui met en maladie le raiseur initial. « Pourquoi si cher ? » demande son adversaire, qui prend les 280 000 demandés en main, avant de les poser devant lui. Jean-Luc retourne A2, les nuts et son adversaire voit ses jetons filer vers le tapis du Français. 3,3 millions pour lui ! - Fausto

Le dernier carré tricolore

Nicolas Vayssieres 6,4 millions
Julian Milliard 3,9 millions
Jean-Luc Adam 2,72 millions
Nicolas Dumont 1,7 million

162 joueurs restants - Tapis moyen 2,42 millions
Prochain payout 50 900 $

Des rouages indispensables

Ils sont préparateurs de commandes, agents de sécurité, techniciens télé, croupiers ou superviseurs : ce sont eux qui font les World Series of Poker jour après jour, nuit après nuit. Ils ne comptent pas leurs heures, sont souvent mal compensés, mais sans eux il n'y aurait aucun tournoi possible. Les voici devant l'objectif de Caroline Darcourt.

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