Winamax

Les 292 joueurs du Day 5

- 13 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Pavilion

Top 10

Ramon Colillas (Espagne) 5 000 000
Demosthenes Kiriopoulos (Canada) 4 500 000
Stephen Zong (USA) 4 417 000
Stephen Chidwick (UK) 4 376 000
Zachary Mcdiarmid (USA) 4 093 000
Jonathan Dwek (Canada) 3 955 000
Jason Osser (USA) 3 900 700
Dragana Lim (USA) 3 801 000
Fernando Rodriguez (USA) 3 442 000
Matthew Jewett (USA) 3 398 000

Amazon

9 Français

19. Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) 2 797 000
27. Clément Van Driessche 2 615 000
28. Julian Milliard 2 610 000
52. Nicolas Dumont 2 195 000
98. Jean-Luc Adam 1 580 000
101. Johan Martinet 1 558 000
112. Pierre De Almeida 1 482 000
176. Arnaud Mattern 900 000
179. Ivan Deyra 889 000

Amazon

Le reste du field (sélection)

25. Toby Lewis (UK) 2 637 000
44. Chance Kornuth (USA) 2 327 000
60. Ognyan Dimov (Bulgarie) 2 071 000
144. Qui Nguyen (USA) 1 146 000
159. Dan Heimiller (USA) 988 000
163. Nick Petrangelo (USA) 966 000
205. Jason Koon (USA) 765 000
226. Chris Moneymaker (USA) 621 000
279. Steve Zolotow (USA) 310 000
282. Marle Cordeiro (USA) 302 000
284. Matt Waxman (USA) 289 000

Blindes au départ du Day 5 : 12 000 / 24 000 BB ante 24 000
Prochain payout 33 900 $

 

Préparez vous à frémir

- 13 novembre 2021 - Par Veunstyle72

292 joueurs, dont 9 Français, avancent au Day 5
Main Event (Fin du Day 4)


Jetons
Si l'on se représentait le Main Event comme une casserole remplie d'eau posée sur une cuisinière (si si, imaginez), alors cela ferait à peine deux minutes que l'on a ouvert le gaz. Les premières bulles commencent seulement à apparaître sur les parois. Jeudi soir, les 1 000 joueurs ayant franchi la bulle sont entrés dans un nouveau tournoi : celui où disparaît une partie de la pression financière, celui où l'on est assuré d'être récompensé - plus ou moins bien - de ses efforts. Samedi, les 292 survivants en débuteront encore un autre. Ils entameront un tournoi à taille humaine, comme on peut en jouer tous les jours dans des tas de casinos du Strip. Un tournoi où l'on peut se lever et voir autour de soi non pas les océans de joueurs d'une salle pleine à craquer, mais juste une poignée de tables, où chaque visage est bien visible. 33 tables, très exactement. Parmi ces 292 joueurs, il y en a beaucoup qui vont commencer à croire que l'impossible est possible, que la dernière de ces tables est à portée de main, que leurs quinze minutes de gloire en streaming sont à portée de main. Et comment leur en vouloir ? Ils ont déjà fait mieux que 95 % de leurs 6 650 adversaires. Mais on suppose qu'aucun n'oubliera que les 5 % restants vont leur demander autant de temps, d'énergie, et de talent qu'ils n'ont déjà dû en fournir jusqu'ici.

Comme toujours avec les journées post-bulle, le Day 4 fut celui ayant enregistré le plus fort taux d'éliminations. 70 %, rien que ça. Des centaines de short-stacks ont logiquement et rapidement quitté le tournoi en début d'après-midi, plus ou moins déçus mais conscients qu'ils n'avaient que peu de chances de s'en sortir. Quelques-uns ont réussi à passer entre les fourches caudines des assauts des chip-leaders, tandis qu'au sommet, quelques-uns de ces gros stacks chutait brutalement. Un seul exemple suffira, celui de Jessica Cai : partie ce matin en première position parmi mille joueurs, elle disparaîtra en rase campagne en 430e place. Pourquoi ? Selon elle : des flips, des flips, des flips. Ah oui, c'est vrai : il ne faut pas que du talent pour gagner à ce jeu.

Demain, la casserole va commencer à frémir. Qui sont ceux qui, d'ici au mercredi 17 novembre, la feront bouillir ? On vous présente quelques-uns des candidats. - Benjo

Clan Français : la preuve par 9

Cocorico, messieurs-dames ! Nos neuf derniers survivants français ont mis sur le dernier niveau de la journée. À l’instar de Kortex et de Chèvre Miel, les grinders ont sonné la charge, avec un rush dans le money time pour surgir parmi les top stacks de ce Main Event. Le reste de la délégation n’est pas mal non plus : Sur les 9 survivants tricolores (ils étaient 32 à midi), tous débuteront le Day 5 avec 40 blindes ou quasi.

Chevre.Miel
Porte-drapeau de la délégation, Nicolas Vayssieres a eu la main particulièrement chaude sur cette fin de Day. Deux brelans dans les deux dernières orbites, dont un superbe 77 qui a trouvé brelan sur un flop Q74 pour déstacker son adversaire qui tenait deux as. Dans la foulée, il éliminait un short stack avec AQ contre AJ pour boucler la journée avec 2 790 000 jetons. Le dernier larron du King 5 reviendra demain pour un Day 5 de Main Event avec plus de 110 blindes.

Grosse fin de journée aussi pour Clément Van Driessche. « J’ai eu un petit rush sur la fin » confesse l’homme fort de la Team Nutsr. Kortex a attiré les jetons dans les dernières minutes, en s’offrant même une balle de chipleader, qu’il aurait converti si son adversaire n’avait pas trouvé un fold de l’espace. Clément défend 96 en grosse blinde sur un open en EP et paye deux barrels sur un board 10728, avant de check/raise tapis sur la river 4. Visiblement touché par la grâce des dieux du poker, il trouvera le fold en montrant 88, pour un brelan que peu auraient lâché. Van Driessch prend tout de même un large pot pour culminer désormais à 2 600 000 jetons.

Sur la table voisine, Julian Milliard a boxé toute la fin de journée avec son nouveau copain Stephen Chidwick. Les deux joueurs High Stakes se sont envoyés de belles torgnoles, qui ont d’abord fait très mal à notre Français, mais Milliard est un dur à cuire. Le Tricolore a repris sa marche en avant pour pointer lui aussi à 2 600 000.

Nicolas Dumont est posté juste derrière avec 2,2 millions de jetons. Le vainqueur EPT a tranquillement géré sa belle masse de jetons suite à son full floppé avec 6-4.

<À quelques encablures de ce quatuor, Pierre De Almeida a passé le flip qu’il fallait avec AQ contre 99 pour retrouver le million et demi qu’il avait atteint en milieu de journée. Jean-Luc Adam est surement l’un des derniers joueurs encore en course sur ce Main Event à pouvoir prétendre à un deuxième bracelet WSOP sur cette édition 2021. Avec 1,5 million de jetons, il aura même une grosse soixantaine de blindes pour manœuvrer sur le Day 5. Idem pour Johan Martinet, dont la machine a été légèrement enrayée sur le dernier niveau, sans trop de gravité.

Arnaud Mattern
Légèrement en dessous de la moyenne, Arnaud Mattern et Ivan Deyra n’ont pas non plus à s’alarmer, ni à rougir de leur prestation. Le premier n’a pas vu grand-chose de la journée et a trouvé les spots pour se maintenir à un stack plus que raisonnable, tandis qu’Ivan Deyra a esquivé les balles avec une intuition qui en dit long sur sa forme du moment. Après son fold inspiré avec KJ sur un board AKJ4, il a trouvé un nouveau fold de l’espace avec 55 sur un board 5JK10, face au chipleader, qui avouera en fin de journée tenir Q9.

23 Français ont quitté le Day 4 sans jetons mais avec des lots de consolations compris entre 15 000 et 34 000 $. Vous n'aurez qu'à scroller cette page pour découvrir ce qu'il est advenu de Kool Shen, Slimane Mamèche, Franck Kalfon, Sonny Franco, Romain Lewis, Yehoram Houri et les autres. GG all ! - Fausto

Vous connaissez le chip-leader

Ramon Collilas
Le contingent international est représenté par quelques pointures du milieu, avec en tête de lice, un joueur venant d'Espagne : Ramon Colillas termine avec 5 millions de jetons tout rond, ce qui fait de lui le chipleader de ce Main Event. Un chip-leader à 300 restants immédiatement reconnaissable : la chose n'est pas fréquente sur le plus gros tournoi du monde. "Et encore, j'ai eu plus... j'ai perdu 800 000 à la fin, j'ai payé un tapis avec A-J, il avait deux Dames... mais bon, je ne vais pas me plaindre." Le vainqueur du PSPC aux Bahamas en 2019 - 5,1 millions dans la poche et un gros contrat de sponsoring dans la foulée - s'est pris pour Fernando Alonso, son compatriote en Formule1. Une machine qui avance tout droit sans jamais s'arrêter et sans aucune pitié pour les autres.

"Il a eu une très belle table tout du long, sans qu'elle ne casse jamais", ajoutait Alex notre collègue espagnol, forcément beaucoup plus proche de son joueur que nous, "Ses adversaires ont fait beaucoup d'erreurs, et c'est surtout comme ça qu'il a bati son gros stack, à la force du poignet, rien d'autre". Pas de gros coups à tapis préflop très peu de showdown, Ramon Colillas fut d'une précision chirugicale et sera un adversaire redoutable pour la suite. - Veuntsyle

Chidwick, sérial perfeur

Stephen Chidwick
Dans le reste du field, inutile de préciser que la présence d'un Stephen Chidwick à 4,37 millions est également une grosse nouvelle. L'Anglais s'est éclaté toute la journée, et pourra remercier Julian Milliard pour le combat que le Français lui a offert en fin de journée. Les deux joueurs ont bien boxé, disputant notamment un gros pot qui a tourné en la faveur de l'ancien numéro 1 mondial. Lui aussi est plus que chirurgical, déstabilisant à souhait lorsqu'il vous fixe du regard sans jamais cligner des yeux, parfaitement caché derrière un masque qu'il porte toute la journée sur le nez. On a pris l'habitude de le voir dérouler sur des compétitions plus chères et avec moins de joueurs, mais on connait bien évidemment sa capacité à s'extirper de fields bien plus conséquents comme celui-ci. S'il y a quelques joueurs à peine que tout le monde devrait craindre, lui en fait forcément partie.

Parmi les autres visages familiers, on notera les qualifications de l'Américaine Marle Cordeiro (302 000), Steve Zolotow (310 000) ou encore Matthew Waxman (289 000)... sans oublier que deux anciens champions du monde sont toujours en course. Chris Moneymaker a énormément fait le yoyo en table télévisée toute la journée, et boucle son parcours du jour avec 621 000 jetons, alors que Qui Nguyen a terminé au dessus du million.

Au rayon des joueurs un peu plus anonymes, ceux qui tentent de se faire un nom grâce à une perf' mémorable, on pourrait cliquer sur Stephen Song, dont on vous parlait en début de journée, et qui termine Top 3 avec pres de 4,5 millions. Dragana Lim est toujours l'une des derniers femmes en course, et elle n'a pas changé de rythme, terminant avec plus de 3,8 millions, de quoi la placer dans le Top 10 du jour. Chance Kornuth (2,7 millions), Toby Lewis (2,6 millions) ou Jason Koon (1,3 milion) sont tout autant de joueurs qu'il faudra surveiller de près...

Leur rêve a pris fin aujourd'hui :
314e - Garry Hasson
327e - Ben Yu
347e - Anton Wigg
348e - Andre Akkari
350e - Alex Livingston
388e - Barry Greenstein
408e - Kitty Kuo
428e - Gianluca Sperenza
432e - Chris Moorman
439e - Tim Reilly
452e - Leo Margets
493e - Andrew Talbot 
503e - Mike Matusow
523e - Will Failla
530e - Victor Ramdin
554e - Harrison Gimbel
557e - Christian Pham
576e - Bart Lybaert
577e - Ronnie Bardah
604e - Chris Vogelsang
681e - Jared Bleznick
688e - David Williams
708e - Sergio Coutinho
718e - Robert Mizrachi
723e - Garry Gates
730e - Dietrich Fast
733e - Billy Baxter
805e - Roland Israelashvili
830e - Eric Mizrachi
844e - Martin Jacobson
868e - Samantha Abernathy
910e - Mark Newhouse
938e - Kathy Liebert
971e - Mustapha Kanit
 

Jean-Luc Adam
Il fait son bonhomme de chemin, sans faire de vagues, mais avec efficacité : vainqueur du Super Seniors il y a deux semaines, Jean-Luc Adam a réussi à transformer un stack tendu de 272 000 en un "above average" 1,5 million

Dragana Lim
Repérée avant la bulle avec un stack qui n'en finissait pas de monter Dragana Lim a poursuivi son ascension aujourd'hui : demain, elle entamera une nouvelle journée dans le club des plus gros stacks. Son palmarès des plus atypiques (trois ITM sur des cent balles il y un siècle, une finale sur un 10K en mars, et c'est tout) va-t-il bientôt accueillir une ligne ultra-prestigieuse ? On a hâte de savoir

Steve Zolotow
Au chapitre des joueurs ultra old-school, j'appelle Steve Zolotow : 2,9 millions de dollars de gains depuis 1984, et deux bracelets dont un en Poker Chinois (!). Son stack est moins impressionnant que son palmarès : une douzaine de blindes à tout casser

Qui Nguyen
Avec Chris Moneymaker (qui a perdu pas mal de plumes), Qui Nguyen est une boussole pour tous les joueurs encore en course, ayant déjà vécu l'expérience intégrale du Main Event en 2016. Il sera au Day 5 légèrement en dessous de la moyenne


Tapis moyen : 1,35 million
Blindes au départ du Day 5 : 12 000 / 24 000 BB ante 24 000
Coup d'envoi samedi à midi (21h en France)

Habille les gosses, on s'en va

- 13 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 4) - Level 20 (10 000 / 20 000 BB ante 20 000)

Jetons
00h23 à Las Vegas. Le Day 4 vient de s'achever avec à peine 300 joueurs restants. On a donc assisté à presque 700 éliminations aujourd'hui, mais avant de dresser le bilan, il nous reste quelques news en stock.

Sick comme au premier jour

ELkY
"Relou de sauter comme ça !" ElkY vient de se lever de la table télévisée secondaire. Quelques minutes plutôt, ses jetons partaient dans la direction d'un adversaire qui avait trouvé un flop 2910 plutôt pas mal pour jouer à fond son AK. Avec son brelan de 2 floppé, ElkY a fait les frais d'un runout défavorable. Un pot de 1,3 million, plus que la moyenne actuelle, lui passe sous le nez. Ses dernières blindes, ainsi que l'espoir d'améliorer son meilleur score sur le Main Event (122e en 2009), partiront en fumée quelques minutes plus tard. "C'est sick !" Ouf, nous voilà rassurés : la catchphrase préférée du plus gros gagnant tricolore de l'histoire a résisté au Covid.

Pour se changer les idées après ce deep run trop court, Bertrand Grospellier n'a guère l'intention de se tourner vers les High Rollers à 100 000 et 250 000 dollars prévus après le Main Event. Des tournois qui ne conviennent pas (ou plus ?) à son profil de joueur : trop chers, où l'edge se fait rare, où l'on est obligé de vendre des parts pour ne pas se ruiner, et où on retrouve toujours les 30 meilleurs joueurs qui swap entre eux en coulisses. "Je préfère cent fois jouer un 10K !" Et le voilà qui regrette déjà le Main Event, un tournoi pareil à nul autre. "C'est toujours une expérience différente, on croise tous les profils de joueurs." Un exemple, peut-être ? "Regarde la fille là-bas, elle est incroyable. Elle m'a snapcall avec hauteur As." Et Bertrand de dérouler une main où il défend sa blinde avec 10 et 9 off face à une relance UTG et un call d'UTG+1 (la dame en question). "Flop 664, tout le monde check. Turn 5. Je check, le mec fait 30 000, la fille paie. Je mets 130 000. Le mec passe, la fille paie. Rivière : Roi dépareillé. Je mets 250 000, elle paie direct avec AJ ! J'étais en maladie, et le mec aussi car il avait trouvé le moyen de jeter deux Rois !" Quand on vous dit que c'est le plus beau tournoi du monde. - Benjo

Karim équarri

Karim Lehoussine
C'est le temps des flips. Ceux qu'on gagne pour se sauver de l'élimination ou pour améliorer un peu plus sa position. Et ceux qu'on perd et qui réduisent nos espoirs à néant. Pour Karim Lehoussine, c'est la seconde option qui lui a été imposée quand son A10 squeezé pour 22 BB après une relance et deux calls a trouvé un payeur avec une paire de 9. Le courtier en assurances, habitués des parties de PLO du Club Pierre Charron (5/10€ et 10/20€), récolte son premier ITM sur le Main Event. "C'est une bonne expérience. On apprend, on voit des boxeurs qui montent des jetons avant de les perdre en deux heures, ce genre de choses. Il faut passer entre les gouttes, c'est particulier." - Benjo

L’avion ou le Main Event, il faut choisir

Une grosse valise noire traine sous la table de Marty Mathis. Pas le genre de bagage qu’on emmène sur un tournoi de poker. Mais si Marty est venu aussi chargé aujourd’hui, c’est qu’il avait un double programme : un Main Event WSOP... et un week end familial. Dans l’éventualité d’un busto prématuré, le joueur était donc prêt à attraper un avion de nuit.

Mais avec deux beaux millions de jetons devant lui au moment du dinner break, Marty Mathis commençait à faire une croix sur la deuxième option. Autour de 22 heures, l’avion a décollé sans lui et le vainqueur du Party Poker Millions de Rio de Janeiro 2019 pouvait se concentrer pleinement sur le Main Event. Mais une heure plus tard, c’est son stack qui se crashait.

Descendu autour des 35 blindes sur le niveau 10 000 - 20 000, Marty s’engage dans un concours de raises préflop face à Adam Bolton. 40 000 chez Adam UTG, 3bet à 125 000 chez Martin et tapis chez Bolton, pour les 600 000 derniers jetons de Marty Mathis. C’est payé avec JJ pour un gros flip à 1,3 millions face au AK de Bolton. Le board Q25 met la table en éveil, la turn 2 prolonge le suspens et la river 8 offre une couleur à Bolton, éjectant ainsi Marty du Main Event autour de la 300e place. 

« Ça aurait pas pu être plus tôt ? Mon avion a décollé il y a une heure ! », plaisante le joueur qui part vers la table des payouts bagage sous le bras. « J’avais une obligation familiale, mais tant pis, je les rejoindrai demain matin » confesse le joueur avant d’aller récupérer ses 33 900 $. A un flip près, il pouvait esquiver le déjeuner avec la belle famille. Dommage. - Fausto

Colillas encaisse les liasses

Pendant que le clan Français serre les fesses et prie pour avancer doucement mais surement vers le jour 5 de ce Main Event, l'Espagne est folle ! Certes, la perte de Leo Margets a fait souffrir toute une nation poker, mais merci pour elle, cette même nation ibérique peut compter sur la présence d'un autre beau champion, Ramon Colillas. Dire que le vainqueur du PSPC des Bahamas en 2019 est chipleader actuellement avec 4,5 millions de jetons, juste parce qu'il run surement ultra good, c'est très mal maitriser la situation. La vérité, c'est que le joueur espagnol est installé sur la table la plus au fond de l'Amazon, une table finalement loin de l'ambiance globale, une table où on ne reconnait absolument aucun visage dans le milieu du poker. Et il martyrise son monde rien qu'à la force du poignet ! Même Alex, notre collègue espagnol chez Winamax, est incapable de nous sortir une main, un spot bien précis durant lequel il aurait pu amasser une tonne de jetons : "Non, rien de tout ça, c'est une machine à grind", expliquait Alex, "sa table est loin d'être la plus difficile à jouer, et il se régale de ce scénario, c'est tout". De l'importance du tirage de table... - Veunstyle

Robin au bois

Robin Guillaumot
On avait oublié de mentionner cette élimination, survenue juste avant la pause-dîner, et alors que nous avions le dos tourné : celle de Robin Guillaumot, qui fête son premier ITM sur le Main Event après avoir remporté deux compétitions en France en 2019 (TPS et FPF) et fait péter un jackpot à 54 961 dollars (et un trophée) au Venetian fin octobre. - Benjo

Petite partie entre amis

- 13 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 4) - Level 20 (10 000 / 20 000 BB ante 20 000)

In N Out
Plus que 90 minutes à jouer dans ce Day 4, et 336 joueurs encore autour des tables. Ils semblent bien loin, les gros Day 1 et Day 2, les salles Amazon et Pavilion remplies à craquer de milliers de joueurs, l'océan de corps et visages entremêlés, le brouaha à bas bruit et le cliquetis incessant des jetons. Après quatre journées (dix en réalité si l'on additionne chaque flight), le Main Event a atteint une taille humaine, celle d'un tournoi dont on peut observer toutes les tables sans y passer une heure, celle d'une épreuve dont on entrevoit enfin le bout. Enfin, ne nous pressons pas trop : ce n'est que dans cinq jours que sera connu le vainqueur. En attendant, les dernières nouvelles du front.

"Mon plaisir, c'est de faire des châteaux" 

Nicolas Dumont
Comme un grand enfant sur la plage, Nicolas Dumont s'éclate au milieu du désert du Nevada à construire de grosses pyramides... de jetons. Tremblez, le vainqueur EPT Monte Carlo est en très grande forme. Un petit passage sur sa table a permis de remarquer qu'il possédait plus de 1,6 million de jetons. Oui, à cette heure-ci, ça fait beaucoup, plus de 100 blindes. On l'avait laissé avec un demi million de jetons, et derrière : "J'ai passé un flip As-Roi contre une paire de cinq pour monter à un million, entre autres. D'ailleurs, si le tournoi était en Knockout, je serai déjà riche."

Il semblerait que Nicolas Dumont n'offre aucune marge de manœuvre à ses adversaires, ni à Barry Greenstrein deux crans sur sa gauche, "une barre de fer, il a joué AA vs QQ et AK vs AQ" [Barry a sauté peu après, NDLR], ni à son voisin, contre qui Nicolas a déjà joué plusieurs coups sympas. "C'est un peu grâce à lui que j'ai repris quelques centaines de milliers supplémentaires". Il nous a notamment glissé une petite hand history tout mignonne, avec 6 et 4 en main : "J'open depuis le cutoff, et le joueur en BB me call. Vient alors un flop 644 ! Il check, je fais tout petit 12 000 pour qu'il s'excite... et il me relance à 41 000." On paie tranquillement du côté du Français, pour voir un sublime 2 sur la turn. "Il check encore, et je fais 15 000, un peu plus cher. Il snap call". La ligne est lancée, l'hameçon commence à sérieusement bouger... maintenant il faut tirer : "La river est un Roi je crois, et là derrière son check, je fais le bourrin et je mise 150 000." Son adversaire va faire ce que l'on adore voir au poker, le fameux call/muck. "Ça et puis tu rajoutes le fait que j'ai bust deux types ensuite, avec A-Q contre A-7 et A-K contre T-8, et voilà, on est pas mal". - Veunstyle

Astima rend les armes

José Astima
Encore un tricolore obligé de dire au revoir à son rêve un peu trop tôt à notre goût ! José Astima fut l'un des premiers éliminés depuis la reprise du dinner break. Combatif, solide, il a fini par disputer un coup à tapis préflop qu'il est toujours difficile de contrôler, le fameux AK contre 66. Il y aura cru jusque sur la rivière d'un tableau 1086A10  Celui qui s'était fait remarquer en finale du WPT Deepstacks de Bruxelles en 2018 (runner-up) remporte 26 700 dollars. - Veunstyle

Au bout mesdames 

Marle Cordeiro
Comme chaque année, plus on avance dans le tournoi, et plus on se demande combien et quelle femme arrivera le plus loin possible dans ce tournoi, qui sera la "Last GaelleBaumann Standing". Cette année, à 400 joueurs restants, on a la chance d'avoir encore huit femmes en course. Certaines dont on vous parle depuis hier, d'autres qu'il faudra apprendre à découvrir. JJ Liu est une figure des WSOP (3e cash cette année sur le ME), Marle Cordeiro illumine les plateaux télévisés de poker depuis quelques années... mais va-t-on réussir à enfin en voir une aller au bout de ce tournoi ?! Il est encore bien trop tôt pour faire ce genre de pari un peu fou, mais le rêve existe encore pour une poignée d'entre elles. - Veunstyle

Même les plus grands ont leurs failles

Chris Moormn
Cette hand history, racontée par Arnaud Mattern au sortie d'une pause-dîner au In-N-Out, pourra servir à rassurer ceux d'entre vous souffrant de complexes quant à leur niveau au poker. On y découvrira que même un génie comme Chris Moorman, assurément l'un des plus grands joueurs de MTT en ligne de l'histoire du poker (et absolument pas le dernier venu en live), peut parfois se faire avoir comme un bleu.

"Raise UTG à 26 000 d'un joueur avec 800 000 ou 900 000 de tapis. Profil amateur mais qui tient les cartes, il fait des calls hors position pas terribles, un peu trop pop loose, bref pas très bon mais sans être mauvais non plus. Dangereux dans tous les cas. UTG+1, Moorman fait 72 000. Tout le monde passe. Le mec tank, demande combien Moorman a, il répond 700 ou 800 000, au-dessus de la moyenne aussi. C'est payé, hors position. Flop A107, que des carreaux. Check du premier mec, Moorman mise 48 000. Payé. Turn : encore un carreau, 4. Check encore, check de Moorman. Rivière : K ! Que des carreaux au board. Le premier mec décide de lead le coup. Il fait 75 000. Évidemment, il ne représente quasiment que la Q. Donc Moorman se dit que l'autre ne l'a pas, mais s'il call ça va être pour split le pot, et Moorman il veut le gagner, le pot. Donc Moorman essaie de représenter la Dame de carreau : il raise à 225 000 en se laissant juste 240 000 derrière. Et c'est là le problème. L'autre se dit : attends, Moorman ne peut faire ça qu'avec deux Dames dont la Q, c'est la seule main qu'il représente, et il aurait pas bet le flop avec ça. Il représente une range trop petite, Moorman est trop capable de faire un move. Donc l'autre mec fait quoi ? Il lui met tout dans la bouche. Et maintenant Moorman tank, car l'autre représente la même chose, et maintenant il se demande s'il doit faire un hero call juste pour split pot. Moorman se demande : est-ce que je dois call pour récuperer mes jetons ? Si j'ai tort, je perds, si je fold je garde 15/16 blindes pour continuer, si je call je peux juste splitter et c'est un peu honteux. Il se dit : je fais quoi dans cette galère ? C'est un move pas horrible mais pour le faire il vaut mieux 1/ couvrir son adversaire et 2/ être celui qui fait tapis pour pas que l'autre ait l'option de reshove."

On meurt d'envie de savoir la fin ! "Après une éternité, Moorman a passé... Et l'autre a montré... A9. Il avait transformé sa main en bluff. Cette main était énorme." On est bien d'accord. A noter que Moorman ne se remettra jamais de cette faute de carre : il a quitté le Main Event en 432e place, tandis qu'Arnaud vient de tranquillement franchir la barre du million ("100% turn, tout ce qu'on aime"). - Benjo

Le capitaine Van Driessche mène la flotte bleue

Clément Van Driessche
En tête de régate, Kortex garde le cap dans ce Main Event. Malgré quelques belles bourrasques en début de journée, Clément Van Driessche maintient sa caravelle de jetons à flot, et vient même de hisser la voile des deux millions de jetons. 

Van Driessche a du pour cela résister à plusieurs assauts. Les coups de canons adverses ont endommagé quelque peu son tapis, descendu à 600 000 jetons il y a deux niveaux de cela. Pas de quoi altérer le mental du matelot de l’équipe Nutsr qui est reparti à l’abordage après le dinner break pour revenir sur la tête de course.

Il s’est notamment engagé dans un gros combat face au corsaire américain Andrew Yakubovich. Ce random américain s’est montré un poil téméraire et s’est empallé en bon et due forme sur la proue du capitaine Van Driessche.

Open d’Andrew 35 000, 3bet à 100 000 chez le Français, 4-bet 300 000 en face et tapis de Clément pour 900 000 jetons. L’Américain se sent bien avec son AJ et décide de payer. Sans surprise, c’est derrière la premium du Français qui tient deux dames. Punition pour l’Américain : Une Q dès le flop et drawing dead sur la turn. Ce sabordage en règle permet à Clément de s'approcher des deux millions de jetons, qu’il atteindra rapidement après deux orbites de grind.

A l’autre bout de la salle, Johan Martinet a connu de petites galères mais navigue à quelques miles de son homologue de chez Nutsr. - Fausto

Deyra gotta feelin

« Il faut que je continue de me fier à mon instinct » lâche Ivan Deyra après m’avoir raconté ses dernières passes d’arme. Depuis le début de journée, l’ex Team Pro Winamax a trouvé son tempo, entre dans les bons coups, choisit les bons moves, même s’ils semblent parfois s’écarter des standards. Après avoir très justement folder double paire face à son voisin américain, Ivan vient cette fois de placer un semi-bluff audacieux pour continuer sa marche en avant.

Open 35 000 en milieu de parole, défendue par Ivan en grosse blinde avec K10. Le flop vient Q53 et le Bordelais paye une première mise à 32 000. La turn J ouvre un tirage suite et Ivan fait face à un deuxième barrel, pour 64 000 jetons. Deyra riposte et met son adversaire à tapis pour les 230 000 jetons qu’il a devant lui. Son adversaire abandonnera rapidement. « Je ne sais pas si c’est bon dans la théorie, mais j’ai senti qu’avec son sizing 40% turn, je pouvais lui faire folder beaucoup de mains » explique le Français, qui compte désormais 1,3 millions de jetons.

Ivan Deyra prend pour l’instant la mesure de sa table, mais la dynamique pourrait être modifié par le nouvel invité qui vient de s’asseoir à sa droite. Cet homme répond au nom de Jonathan Dwek, un Canadien qui a déjà deep run le Main Event, en terminant 35e il y a quatre ans. Mais surtout, il a amené avec lui des pilasses colossales de jetons verts. Avec 4 millions de jetons devant lui, Ivan Deyra a tout simplement pour voisin le nouveau chipleader de ce Main Event. - Fausto

Jensen, la belle histoire

Il y approximativement 24 heures, l'Américain Mickael Jensen vivait un moment bien particulier : il s'est retrouvé à tapis payé devant les caméras de télévision et un parterre de curieux désireux de le voir quitter le tournoi à la pire place, la 1001e. Au lieu de cela, il a trouvé un double up salvateur, marqué par le signe d'Usain Bolt dans la foulée, bras pointé vers le ciel. Un type semble-t-il généreux dans l'effort, le genre de mec avec qui tu pourrais la fête, mais que tu aurais du mal à coucher. Une sorte de bon vivant en soi. A-t-il la tête du futur vainqueur de ce Main Event ? Doucement ma bonne dame, on ne pose pas la river avant la turn, mais en observant bien, on se dit que les dieux du poker semblent lui vouloir du bien.

Un double up à la bulle hier, un double up tout à l'heure sur un one outer (J-J vs A-K... K flop... J river après qu'un joueur ait annoncé en avoir un) et tout récemment, on l'a vu remporter un énorme pot, avec K-K contre A-K et J-J. Le croupier a sorti un board ne faisait évoluer les mains d'aucun des trois joueurs, mais avec pour conséquence de le faire passer à 2,1 millions de jetons ! 

Les américains sont férus de belle histoire, et ça tombe bien, nous aussi. Disparaitra-t-il dans l'anonymat le plus complet ou aura-t-on la chance de l'entendre encore hurler après chaque double up ? Même pas besoin de rester dans le coin, toute la salle le saura de toute façon. - Veunstyle

336 joueurs restants - Tapis moyen 1,16 million
Prochain payout 33 900 $

Dis au revoir à l'équipe

- 13 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 4) - Level 19 (8 000 / 16 000 BB ante 12 000)

Le cru 2021 du Main Event restera en travers de la gorge du Team Winamax, qui a bu le calice jusqu'à la lie au retour du dîner.

You Can't Always Margets What You Want

Leo Margets
452e place pour Leo Margets. La Catalane n'aura reçu cette année qu'une bien faible dose de cette drogue qu'est le Main Event, en comparaison de la ration de cheval qui lui avait été administrée en 2019 (27e pour 250 000 $). La sortie de Leo, qui pointait pile au milieu du classement en début de journée, s'est fait en deux coups successifs. Le premier n'est pas beau. On pourrait même dire qu'il est laid : "Je relance avec AQ, la BB resteal pour 17 BB. Je paie. Il a Roi-4 et trouve la quinte sur la rivière." Deux mains plus tard, la voilà bien démunie (9 BB) mais munie d'une paire de 6 en grosse blinde. Son voisin de droite envoie le tapis : la joueuse du Team Pro n'a pas le choix. Elle fait face à As-8 et perd le flip.

"Je ne suis pas contente là tout de suite, parce que sauter du Main Event ce n'est jamais une bonne nouvelle. Mais je suis contente de mon tournoi dans l'ensemble, en particulier parce que c'est notre premier tournoi en live après une trop longue période loin des tables. Après, ce n'est pas le genre de résultat que l'on cherche quand on arrive au Main Event. Je ne peux pas me plaindre, j'ai fait l'argent, mais j'aurais aimé plus. L'année prochaine !"

Leo, qui a joué le dernier Day 1 au lendemain de son arrivée depuis l'Espagne, sort de quatre longues journées de poker consécutives. Elle nous quitte en annonçant son nouvel objectif prioritaire : "Dormir !" - Benjo

Cai tassée

Jessica Cai
Triste, Jessica Cai l'était après son élimination aux alentours de la 430e place. Il faut dire que l'Américaine trônait seule en tête du classement il y a six heures à peine devant 999 joueurs. La chute est brutale et, si l'on en croit ces quelques mots lâchés à notre encontre au moment de récupérer son ticket de gain, dus à une succession de flips perdus. Sa dernière main, en revanche, n'avait rien d'un 50/50 : son As-Roi s'est pris de plein fouet les As. - Benjo

Revue de gros bras

Penchons-nous en images sur quelques gros, voire très gros tapis zieutés au retour de la pause-dîner...

Stephen Chidwick
Stephen Chidwick n'est plus à présenter. Remporter le Main Event et les 8 millions de dollars qui vont avec n'augmenterait son total de gains de carrière que de 21 % - l'Anglais pointe actuellement à 37 millions.

Norbert Koh
Blasé, Norbert Koh ? Certainement pas avec ce stack de 3,45 millions le plaçant parmi les chip-leaders

Ramon Collilas
Vainqueur sur la seule(et à ce jour unique) édition du PSPC, Ramon Collilas fait la joie de notre reporter Alex avec un tapis de presque 3 millions

Chris Moneymaker
Et le responsable du boom du poker, alors ? Chris Moneymaker figure lui aussi dans le Top 10 alors que l'on approche des 400 joueurs restants

Anecdotes, statistiques et citations à la con

216 : Le nombre de joueurs éliminés du Main Event venant nous voir, leur ticket de busto en main. Il se trouve que nous avons posés nos ordis juste à côté du bureau des "payouts". Il faut croire qu'avec nos sweats à capuche, nos appareils photos et nos laptops, nous avons plus un physique d'employé du Rio que cette dame juchée sur une estrade et portant un gros blouson "WSOP", assise devant une rangée de terminaux informatiques.

Ordonné
Je sais pas pourquoi, mais je suis sûr que chez lui il n'y a pas une poussière qui traîne

381 joueurs restants - Tapis moyen 1 000 000
Prochain payout 30 000 $