Main Event (Day 2CEF) - Level 6 (400 / 800 ante 800)
Un indice sur ce que font pas mal de joueurs pendant la pause se cache sur cette photo. Saurez-vous le repérer ?
Le diable rouge est lancé !
"Septante-ouitre". Quand
Davidi Kitai parle dans sa langue natale et utilise des chiffres qui n'appartiennent qu'aux Belges, on retrouve notre sourire. Parce que si 78 000 jetons ça ne parait pas excessif à cette heure-ci, inutile de préciser que pour Kitbul qui était tombé à 25 000, c'est plutôt Byzance là.
"J'étais un peu foufou au début du day, dans le sens ou je parlais beaucoup, je m'amusais à call dans le noir, je voulais un peu destabiliser mes adversaires." Une seule phrase suffit pour présenter la terreur Belge : si vous jouez juste à ce jeu avec deux cartes en main, lui va plutôt également jouer avec vos nerfs. Deux joueurs ont trinqué dans l'histoire, ses deux voisins de droite et gauche.
Le premier n'a pas du tout comprendre à ce qui lui arrivait. Dans un pot 3-bet préflop par son adversaire, Davidi s'est retrouvé muni de As-Quatre... qui fracassait plutôt bien le flop K44 ! "Il n'a pas c-bet, j'ai fait une blinde, 800, et il m'a rapidement relancé à 3 500." C'est juste payé par Davidi, qui va découvrir un 9 sur la turn. "Il check, je refait une blinde... et il a fold. Je lui ai alors juste montré un As...", pour remonter à 38 000, et plonger un peu plus son adversaire dans le doute.
Mais la main folie, c'est bien la suivante, et elle concerne son voisin de gauche cette fois... Davidi est le premier à parler dans ce coup et découvre QQ. Il open à deux blindes, payé deux fois, avant que le copain n'annonce tapis pour 48 blindes. Davidi est couvert, il joue environ 45 blindes, et n'envisage pas vraiment de jeter ses cartes, qu'on se le dise. Il pose ses 36 000 jetons restants, les autres joueurs s'effacent et Davidi découvre... JT chez son adversaire.
La croupière déroule ce tableau, alors que Kitbul a statistiquement 85% de chance de remporter ce coup : KQ2... turn A offrant quinte à son adversaire, qui pousse alors un cri de joie tout en serrant le poing. Bro, ça s'appelle le karma, il ne faut pas jouer avec ça : river 2, la maison est pleine pour Davidi, merci cher ami ! - Veunstyle
Tedeschi adoubé par l'Amérique
Aux tables de Poker,
Paul François Tedeschi n'est pas du genre bavard. Mais à force d'attirer les jetons, le Corse commence à se faire remarquer, à sa table 100% américaine. «
Il faut se méfier de ce joueur, il a l’air d’avoir un beau potentiel. Par contre, il prend beaucoup de temps pré-flop, il devrait bosser un peu ses tableaux » plaisante
Kenna James. Vêtu d’un superbe chapeau de cow-boy et d’une veste à l’effigie de son site de coaching, l’homme au presque 4 millions de dollars de gains voit juste. Il a en face de lui l’un des meilleur joueurs du poker hexagonal. Pour rappel,
« PFT », c’est près de 3 millions de dollars accumulés en carrière. Il a connu les finales de tout le grands circuits mondiaux : WSOP, WPT, Party Poker Millions et WSOP Europe, avec notamment une perf à 700 000 $ sur un 25 000 $ au Bahamas en 2018.
A l’aise en Hold’em comme en variantes, le Corse avait frôlé le bracelet il y a deux ans, en terminant runner-up d’un tournoi H.O.R.S.E à 3 000 $. Et sur le Main event, il connaît la succession des longues journées de grind, avec déjà deux deep runs au compteur, en 2014 et 2015, échouant alors en 250e et 161e position.
Sur cette édition 2021, PFT démarre bien. Doublage de stack dès le premier jour, et décollage rapide sur ce début de Day 2. Sur un baord QQ48, il place un re-raise à 11 000 avec A6 face à un donk bet 4 000 de la big blinde, qui riposte par un tapis, pour un peu moins de 40 000 jetons. Bon appétit Paul François dont la flush élimine le brelan de dames de son adversaire, qui tenait Q6
Quelques mains plus tard, il enchaine avec un move post-flop. Open de Tedeschi au cut-off, payé par le bouton et les deux joueurs découvrent un flop 246. Un premier barrel à 1100, chez PFT, puis un deuxième à 3 000 sur la turn 9. Pas de quoi effrayer son voisin qui répond par un re-raise à 10 000. PFT tank-call et repasse à l’attaque sur la river Q. Les 9 000 demandés suffisent à faire folder son adversaire, qui dit avoir louper sa flush. 200 000 chez Paul-François Tedeschi, qui prend les commandes du contingent français sur ce Day 2CEF. - Fausto
Papa Linard au travail
Prendre les jetons de ses adversaires, puis discuter avec eux, comme si c’était de bons copains. Voilà une attitude de gentleman dont devraient s’inspirer les grinders barricadés derrière leur casque et leur capuche.
Louis Linard, qu’on connait mieux sur Winamax sous le nom de Labrik, fait partie de cette première catégorie, celle des grinders gentlemen.
Pourtant, Louis Linard n’était pas prévu pour être de la fête. « Avec ces histoires de frontières, je ne pensais pas venir. Et puis, je suis papa d’un petit d’un an et demi. Mais je me suis décidé à la dernière minutes, et j’ai rejoint la villa avec Romain (Lewis), Alex (Reard) et les autres copains ». Une belle coloc de tauliers.
L’invité surprise semble avoir bien fait de faire le voyage. Pour ce début de Day 2, il vient de trouver un brelan floppé pour passer la barre des 100 000 jetons. Et question jet-lag, l'ancien candidat Top Shark Academy gère sans soucis. « Je me sens plutôt bien. L’excitation de l’arrivée prend le dessus sur la fatigue. Et puis, le rythme de papa ça aide, j’ai l’habitude de me lever tôt. Sauf que cette fois, il y a les cris en moins ». On espère qu’ils reviendront vite, mais plutôt que ceux du bébé, on préfèrera ceux du rail français, un jour de table finale. - Fausto
Tapis rivière
Parfois on arrive à table pour prendre des nouvelles d'un joueur, et puis on se retrouve à observer un coup qui n'a rien à voir avec la personne en question... mais qui mérite tout à fait sa place dans ces colonnes. C'est ce qui vient de se passer du côté de
Bruno Benveniste (80 000 de tapis, il avait 60 000 une heure plus tôt), dont la participation à la main suivante se résume à une défense de blindes pour 1 700, suivi d'un abandon sur le flop 5
2
J
.
La suite est un poil plus intéressante : après le c-bet à 2 500 du joueur UTG, le joueur UTG+2 opte pour un quasi-min raise à 4 500. Comme indiqué, Bruno abandonne mais pas le relanceur initial qui complète rapidement. Le turn est un 4
et le coup se poursuit sur le rythme inversé observé au flop : plutôt que de checker, le PFR décide de donk-bet pour 7 000. Cette fois son adversaire opte pour le bouton "call". C'est le moment pour nous d'observer à quoi ressemblent les protagonistes. UTG est jeune ("
hollandais", précise Bruno qui s'est levé pour regarder le coup dans la même position que moi). UTG+2 est plutôt âgé, profil "amateur américain sans histoires". La rivière est un 10
et notre hollandais parachève son œuvre d'agression en misant tous ses jetons. 17 000 au total. "
Il va bien finir par y arriver", souffle Bruno avant de jouer aux devinettes. "
Overpaire chez le hollandais, top paire fatiguée en face." Quelques secondes passent, Bruno en profite pour préciser sa pensée : "
Paire de Dames contre Roi-Valet !" Le mystère n'en restera pas un : papy paie le all-in. Le hollandais retourne... A
Valet
, Bruno n'était pas si loin. Son adversaire rend ses cartes au croupier face cachée mais heureusement, un joueur rappelle la règle : c'est un coup à tapis, la table est en droit de tout voir. Le croupier retourne donc... K
10
. Celle-là était plus dure à deviner ! "
Il fallait l'oser ce value bet", je souffle. "
Moi, j'aurais checké rivière comme un lâche." "
Moi aussi", répond Bruno. "
Mais si en face il te met tapis, tu fais quoi ? Parfois la meilleure défense, c'est l'attaque ! Tu la mettras dans le coverage : 'la meilleure défense, c'est l'attaque', une citation de Bruno Benveniste." -
Benjo
L'oiseau du 38 se réveille gentiment
EN-FIN ! Oui, enfin
Guillaume Diaz participe au Main Event des WSOP. Entre galère des transports pour arriver jusqu'à Sin City et léger problème informatique au moment de s'inscrire, on commençait presque à se demander si Volatile38 allait bien participer à ce tournoi. Et bien oui c'est chose faite... mais un petit café pour le Top Shark 2014 ne ferait pas de mal pour commencer cette journée. Après s'être installé à table, son voisin de gauche entame la conversation de manière très amicale avec lui, curieux des logos Winamax du Team Pro.
"Oui, je suis Français et professionnel de ce jeu, et vous ? Ah vous êtes Australien, enchanté monsieur." Ce n'est qu'après 4 minutes (c'est long 4 minutes en vrai) que Guillaume Diaz réalise alors qu'il est assis à côté de ...
Joe Hachem, vainqueur du Main Event WSOP en 2005.
"Mais frèèère, j'avais 15 ans à l'époque, je ne m'en souviens pas du tout", rappelle-t-il, lorsqu'on lui signale pourtant que la photo du vainqueur se trouve juste au-dessus de sa table, au plafond du Rio.
"Il est super sympa en tout cas, je ne connaissais pas du tout. Il se lève, il joue un coup, il revient plus tard, il est très détendu ouais". Et en même temps, avec 266 000 jetons, ne seriez-vous pas le même état ?
En ce qui concerne Guillaume, il faut savoir que dans le premier niveau de ce jour 2, il a déjà vu deux fois As-Dame, une fois As-Roi et est même parti à tapis dès la seconde main qu'il a disputé ! Oh, doucement Guillaume, le tournoi dure une semaine. "Tu veux savoir ce qui est le pire dans cette histoire ? Et bien j'ai le tapis de départ, 60 000. Quand je suis parti à tapis, c'était avec As-Dame face à As-Valet, c'est venu AA4, turn Q... river Q, voilà voilà." Dommage pour Guillaume... qui a obtenu sa vengeance, quelques instants après qu'on se quitte. Un coup disputé face à ... Joe Hachem justement, lui a permis de franchir la barre des 100 000 jetons. Guillaume a rentré une quinte à la turn et a parfaitement rentabilisé sa main sur la rivière. Contrairement à son voisin, le Main Event des WSOP n'est pas exactement le tournoi qui lui a le plus réussi dans sa carrière. Sa meilleure perf jusque là ? Une présence au Day 2. Oui ça fait peu. On écrit l'histoire cette année ? - Veunstyle
Statistiques anecdotes et citations à la con :
"YESSSS !!!! YESSS !!!! YESSS !!!" - Signé : un mec debout au milieu de l'Amazon Room, dont on devine qu'il vient de trouver une rivière favorable et/ou de gagner un gros pot. En guise de félicitations, il a eu un droit à une salve d'applaudissements de toute la salle.
"Qui est chaud pour deal le prize-pool maintenant ?" - Signé : un plaisantin à une table voisine, juste après la citation précédente.
"Ils ont tué Zaza !" Thierry Cogniat est flippant quand il s'y met ! Il nous a raconté que sa femme Isabel Baltazar avait fait tapis avec 88, payé par 33. Flop K83, turn K... river 3 ! Le carré qui tue et qui élimine la finaliste de l'EPT Barcelone 2011.
"Y avait un Français là dehors pendant la pause, il faisait le show devant les caméras, il se sent plus. C'est qui ce mec ?" - Signé : notre photographe Caroline Darcourt, qui ne fréquente pas le circuit du poker toute l'année, loin de là. Hé bien Caro, il s'agissait de Yoh Viral. Si tu as d'autres questions, n'hésite pas.
"Il s'est passé quoi avec Ivan Deyra ?" - Signé : bon, il va falloir que l'on fasse des fiches à Caroline, histoire qu'elle se remette à jour.
Images exclusives : un mec en train de faire le show durant la pause