Winamax

3 pros du Team Winamax déjà au Day 3

- 10 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (fin du Day 2ABD)

WSOP
C'est João Vieira qui l'écrivait sur Twitter en début de festival, et nous réalisons aujourd'hui à quel point le Portugais disait vrai : nous avons vraiment affaire aux World Series of Nice to See You, Bro. Notre première journée à Vegas est passée en coup de vent. Il nous fallait, dans le désordre : reprendre nos marques dans la Ville du Vice ; se réhabituer à l'ambiance unique, fiévreuse et frénétique des couloirs du Rio ; s'installer en salle de presse et partir en quête de nos premières photos ; gérer un décalage horaire d'une puissance insoupçonnée (après tout ce temps, on avait oublié la violence du truc) ; passer notre premier dinner break en compagnie du Team Winamax depuis une éternité ; et surtout renouer avec des dizaines, voire des centaines de joueurs et confrères de l'industrie que nous n'avions pas croisé depuis deux ans. Avec tout ce que cela implique de casses-tête au moment de se demander quelle convention sociale adopter au moment de se saluer. La bonne vieille poignée de main, comme s'il ne s'était rien passé ? Un timide geste de la main respectueux des gestes barrière ? Un poing fermé tendu en forme de compromis équitable ? Une virile accolade avec une bonne grosse tape dans le dos comme dans les films de mafieux ? Voire, soyons fous, une très française paire de bises claquées sur les joues ? On a tout fait et on a tout vu aujourd'hui... mais dans chacun des cas, c'était positivement, définitivement et joyeusement nice to see you, bro.

Notre premier article "en présentiel" des WSOP 2021 sera consacré au premier Day 2 du Main Event, qui rassemblait les 2 952 survivants des Day 1A, 1B et 1D. Deux autres articles suivront en ce mercredi matin, l'un centré sur le Day 1F spécial "Européens qui viennent d'arriver par le premier vol depuis l'ouverture des frontières", et un autre plus général, centré sur nos premières heures à Vegas et au contexte particulier entourant notre venue.

Le Day 2ABD, donc. Vivement qu'on arrive au Day 3, je m'y perds un peu avec toutes ces lettres alignées les unes après les autres. Au moment où les superviseurs ont annoncé les dernières mains (il était presque minuit), j'ai compté 130 tables actives dans la Pavilion Room. Soit 1 170 joueurs maximum : le chiffre officiel sera forcément un poil inférieur, mais nous savons déjà que le taux d'élimination du premier Day 2 est supérieur à 60 %. Et dans cette hécatombe, le Team Winamax n'a pas été épargné... mais commençons par les bonnes nouvelles, si vous le voulez bien (et si vous voulez pas, c'est pareil).

Aladin Reskallah
Pardonnez-moi l'égo trip, mais il me fallait marquer le coup pour ma première conversation en live avec un joueur de poker depuis mars 2020. Aladin Reskallah avait franchi le Day 1 en position short-stack (30 BB), et c'est exactement le stack avec lequel il reviendra pour le Day 3 jeudi. Entre les deux, forcément, le Top Shark a dû jouer au poker, et se mettre un peu en danger. "Je suis tombé plusieurs fois assez bas", rembobine-t-il, "et arrive un coup où je défends 65 avec 13 BB. On est quatre joueurs et le flop tombe 6-5-2 avec un tirage couleur. Je donk-bet all-in. Je suis payé deux fois : je n'ai pas vu les cartes des autres, car j'ai montré la meilleure main." Après ce réjouissant triple up pour passer à 40 000, Aladin va travailler dur, alignant plusieurs re-steals all-in non payés pour progressivement monter jusqu'à 80 000, le montant final qu'il mettra dans le sac en fin de journée. "Je me suis fait 3-bet au moins 25 fois aujourd'hui, c'est rare pour un Main Event ! Ma table était meilleure qu'au Day 1, mais tout de même sérieuse."

Mustapha Kanit
Aux antipodes d'Aladin, Mustapha Kanit figurait en très bonne place en début de Day 2, ayant emballé le plus gros tapis du Day 1A. C'est avec un stack toujours aussi imposant qu'il reviendra pour le Day 3. "C'était une bonne journée, j'ai pris plein de jetons dès le début de la journée. Mais le dernier niveau ne s'est pas bien passé. J'étais monté à 650 000, je termine à 480 000. Mais ce n'est pas grave, ce n'est que le Day 2, c'est un marathon. Je ne peux pas du tout me plaindre."

Bruno Lopes
Le trio de pros W qualifiés pour le troisième tour est complété par Kool Shen, dont le tapis est passé d'un très Saint-Denis Style 93 000 à 177 000.

Adrian Mateos
Trois joueurs du Team déjà au Day 3, cela ne représente que 50 % des engagés du jour. De fait, on a bien failli assister à un beau tir groupé, si ce n'est pour un dernier niveau catastrophe où sont sortis, en l'espace de dix minutes, Adrián Mateos...

François Pirault
...François Pirault...

Pierre Calamusa
... et Pierre Calamusa.

Réard
L'un des deux vainqueurs tricolores de cette édition (jusqu'à présent), Alexandre Réard, a aussi quitté le Day 2ABD en bout de course.

ElkY
ElkY est en revanche resté fièrement debout (enfin, assis), emballant 176 500 unités à minuit.

Adrien Delmas
On était aussi très content de revoir l'ancien Team Pro Adrien Delmas, toujours en lice en fin de journée.

Mike Matusow
Il faudra attendre le bilan chiffré et officiel pour pouvoir vous confirmer que Mike "The Mouth" Matusow a survécu à ce Day 2.

Vigile WSOP
Profitons de ce premier article pour vous annoncer un truc que vous avez peut-être déjà remarqué : Caroline Darcourt, photographe incontournable de nos évènements live (SISMIX, Dublin, WiPT...), fera ses premiers WSOP pour Winamax. Si ce n'est pas une bonne raison de visiter cette page tous les jours au cours des trois prochaines semaines, je ne sais pas ce qu'il vous faut.

Le classement complet du Day 2ABD sera publié dès que possible. Restez branchés pour le récap du Day 1F...

Day 2ABD : le bilan chiffré

- 10 novembre 2021 - Par Flegmatic

Pavillion Room

Crédit photo : PokerGO.com

Day 2ABD : 2 900 joueurs / 1 440 restants (dont 18 Français)
Chipleader : Shahid Rameez (Canada) 731 700

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 2ABD

Top 10

Shahid Rameez (Canada) 731 700
David Mock (USA) 679 700
Damien Steel (Canada) 649 000
Farhad Jamasi (USA) 635 000
Raúl Martinez (Espagne) 628 100
Steve Foutty (USA) 620 000
Mitchell Halverson (USA) 617 600
Scott Davies (Canada) 615 100
David Coleman (USA) 613 500
Kayvon Shahbaz (USA) 599 200

18 Français

Clément Van Driessche

112. Clément Van Driessche (photo) 341 400
182. Karim Lehoussine 292 500
197. Ulysse Harry 287 000
198. Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) 285 800
297. Jean-Baptiste De Quengo 240 600
371. Alexandre Servies 219 000
540. Bruno 'Kool Shen' Lopes (Team Winamax) 177 400
545. Bertrand 'ElkY' Grospellier 176 500
764. Adrien Delmas 136 100
803. Fabrice Bigot 130 300

Clément Richez

820. Mathieu Papineau 127 700
874. Florian Ribouchon 120 300
974. Clément Richez (photo) 105 000
1129. Aladin Reskallah (Team Winamax) 80 000
1210. Emmanuelle Perrin 65 000
1243. Jérémy Saderne 60 000
1288. Jordan Pailha 53 400
1316. Gilles Lamy 47 800

Le reste du field (sélection)

Jason Koon

Crédit photo : PokerGO.com

14. Nick Petrangelo (USA) 580 000
24. David Williams (USA) 499 100
25. Anton Wigg (Suède) 490 000
27. Mustapha Kanit (Italie, Team Winamax) 473 300
58. Matt Affleck (USA) 404 100
93. Jason Koon (USA, photo) 361 200
152. Chance Kornuth (USA) 312 200
158. Anthony Zinno (USA) 309 400
164. Ben Yu (USA) 304 800
165. Faraz Jaka (USA) 304 000

Maria Ho

177. Stephen Chidwick (Royaume-Uni) 296 200
193. Martin Jacobson (Suède) 288 100
254. Chris Moorman (Royaume-Uni) 259 700
301. Martin Finger (Autriche) 239 100
309. Justin Bonomo (USA) 236 200
396. Jared Jaffee (USA) 213 600
434. Kitty Kuo (Taïwan) 203 100
452. Maria Ho (USA, photo) 199 000
646. David 'Bakes' Baker (USA) 157 100
656. Bart Lybaert (Belgique) 155 900

753. Cliff Josephy (USA) 138 400
797. Mike Matusow (USA) 131 700
875. Niall Farrell (Écosse) 120 300
957. Fabian Quoss (Allemagne) 107 100
980. Kathy Liebert (USA) 103 700
1303. Orpen Kisacikoglu (Turquie) 50 200
1341. Stefan Schillhabel (Allemagne) 43 200

Blindes au départ du Day 3 : 1 200 / 2 400, ante 2 400

Doyle Brunson

C'en est malheureusement déjà terminé pour Doyle Brunson sur ce Main Event, tout comme pour les autres anciens vainqueurs du Big One Tom McEvoy, Jerry Yang et Ryan Riess. On espère revoir Texas Dolly au Rio dès l'été prochain.

WSOP : le coverage Winamax

Les plus belles des retrouvailles

- 10 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Aéroport« Cela faisait 600 jours que nous n’avions pas pu prononcer ces mots : Welcome to Fabulous Las Vegas ! »

Lorsque la voix de l’hôtesse de Virgin Atlantic a résonné dans les haut-parleurs du Boeing 787-9 en provenance de Londres, les 258 passagers trépignaient d’impatience dans leurs sièges depuis déjà un petit moment. Et les applaudissements qui ont suivi cette annonce nous ont semblé bien plus nourris et enthousiastes que d’ordinaire. Après vingt mois de travel ban, l’atmosphère de fête entourant la réouverture des frontières des USA à plus de trente pays était palpable bien avant le décollage. Dans le terminal 3 de l’aéroport d’Heathrow, inondé d’équipes de télévision et de voyageurs aux valises aussi grosses que leur excitation à l’idée de traverser de nouveau l’Atlantique, des mannequins en tenue de showgirls distribuaient des répliques miniatures du drapeau américain tandis qu’un sosie d’Elvis prenait la pose, guitare en bandoulière. Dommage que l’état actuel des relations diplomatiques entre la France et les USA nous ait privé de scènes bon enfant de ce genre à l’aéroport Charles de Gaulle au moment de prendre notre premier vol trois heures plus tôt. Mais qu’importe. On était de la fête aussi.

AéroportArrivés à McCarran, un comité d’accueil similaire nous attend. Mais avant, détour obligatoire par les guichets d’immigration. Malgré l’atterrissage d’un avion plein à craquer en provenance d’Europe, le premier depuis mars 2020, très peu de guichets sont ouverts et ce n’est qu’après une bonne heure de queue qu’un placide officier de l’U.S. Customs and Border Protection tamponnera notre passeport. Si les Américains ont bel et bien retrouvé leur sens de l’hospitalité, celui-ci s’accompagne de la même absence d’empressement que dans le monde d’avant. Pas grave : des goodies nous attendent à la sortie. On chope une casquette lettrée du nouveau slogan de la ville (fini l’usé What happens in Vegas stays in Vegas, maintenant le mantra est What happens here only happens here), et nous voilà à l’air libre. Habitués à être cloués sur place par la chaleur étouffante et l’odeur âcre du bitume bouillant lors de nos séjours estivaux, la fraîcheur de la brise automnale nous prend de court, mais les 27° affichés sur le thermomètre ne nous font pas regretter Paris. Quelques minutes plus tard, on retrouve avec bonheur nos automatismes (et une boîte automatique) au volant de la voiture de location. Virage à droite en sortant de l’agence, encore à droite au feu rouge, puis toujours à droite pour attaquer Las Vegas Boulevard par la face Sud. On laisse sur notre gauche l’emblématique panneau dessiné par Betty Willis en 1959 - il y a toujours autant d’attente pour prendre un selfie - car les retrouvailles avec le Strip n’attendent pas. Home sweet home! Petit jeu traditionnel : repérer les nouveaux buildings, et compter ceux qui ont été détruits depuis notre dernière visite. Impossible de louper l’Allegiant Stadium sur notre gauche, derrière l’autoroute I-15 : le stade le plus cher du monde (2 milliards de dollars pour 70 000 places) a été inauguré en juillet 2020, permettant d’offrir à Las Vegas les Raiders, la première franchise NFL de l'histoire de la ville. En revanche, le nouveau casino dont tout le monde parle est trop loin de notre vue. La visite du Resort World, projet à 4,3 milliards abritant 40 restaurants et dans lequel les plus grosses parties de cash-game se déroulent désormais (si l’en croit la rumeur) devra attendre.

In N OutNous n’avons même pas eu le temps d’atteindre notre première destination (In-N-Out Burger, les lecteurs fidèles n’en seront pas surpris) que la nuit nous saute dessus sans prévenir. Ajoutez à cela vingt heures de voyages dans nos pattes, et les 17 heures affichées sur l’horloge en paraissent 23. C’est le moment de retrouver le Rio. Pas de villa en banlieue cette année pour les reporters Winamax : ce voyage organisé en urgence, qui ne tenait qu’à l’ouverture des frontières en dernière minute, se déroulera au plus près des World Series of Poker. Le mal-aimé Rio reste perpétuellement dans l’ombre du Strip, ses deux tours décaties se tenant debout à l’écart de l’artère principale telles des écoliers timides exclus à la récré des bandes d’élèves populaires. Surprise après avoir posé les bagages : les couloirs menant vers le centre de convention sont bien calmes. On passe devant les restaurants (soit fermés, soit désertés) pour atteindre la Pavilion Room. Dans la plus grande salle des WSOP ne s’agitent que quelques cash-games et un super satellite pour le Main Event. On met un pied en Brasilia… et on le retire aussitôt : ce n’est pas le premier Day 1 du Little One for One Drop qui nous intéresse ce soir. On parvient enfin à la salle maîtresse, l’Amazon Room. Après un Day 1D mastodonte (2 550 joueurs), c’est un Day 1E pépère sur lequel nous tombons - à peine 797 joueurs, en attendant le contingent international qui arrivera juste à temps pour le dernier Day 1 organisé mardi.

RioPas grand-chose à voir autour des tables : retour dans les couloirs. On les emprunte masqués. L'obligation de porter cet appendice de l’âge du Covid, plus le fait que nous n’avons croisé que très peu de joueurs de poker en chair et en os depuis deux ans, rend très ardue la reconnaissance de visages pourtant très familiers. Hé regarde ! Y a le sosie de Mikedou qui se dirige vers les toilettes. Ah non : en fait c’est le vrai Mikedou. Retrouvailles, accolades, on va au bar, tu nous accompagnes ? Tu es encore dans le One Drop, bien. Plus tard, sans faute hein ? Un joueur qui n’a pas de tournoi au programme aujourd’hui, c'est Pierre Calamusa, et c’est avec plaisir qu’il s’assoit sur un des tabourets libres autour du bar principal du casino, dont le comptoir en forme de fer à cheval est connu de tous les joueurs des WSOP sous le nom de Hooker Bar, en raison des négociations d’ordre sexuel qui s’y déroulent à toute heure du jour et de la nuit - des transactions depuis toujours illicites à Las Vegas, malgré une croyance tenace. Auteur d’un Day 1A réussi, LeVietF0u a le temps de souffler, et de siffler (un Perrier), après un mois marqué par deux belles finales WSOP en Turbo. « Je n’ai pas été sur le Strip de tout le séjour. Avec les années qui passent, je me rends compte de toutes les conneries que l’on peut éviter en n’y mettant pas les pieds. Au final c’est surtout un endroit qui sert à se faire voler sa thune de la façon la plus crasse possible. On te bourre la gueule, on te fait jouer, on continue de te bourrer la gueule, jusqu’à qu’il ne reste plus rien. » Le Pierre Calamusa modèle 2021 est d’humeur sage, et cela tombe bien : nous avons pris dans nos bagages Fausto, un jeune reporter découvrant Sin City pour la toute première fois. Un conseil pour notre bizut ? « Tu pars explorer la ville avec seulement 100 dollars en poche, rien de plus. C’est ton budget pour t’amuser. Tu fais tout ce que tu veux avec, mais tu ne vas pas plus loin. » En plus de devoir affronter la faune des WSOP, Pierre a dû faire face à une autre menace lors de son séjour, bien différente mais tout aussi dangereuse : les caméras de TF1, qui ne le quittent pas des yeux depuis leur arrivée. « Ils tournent un long format, ça va s’appeler L’Empire du Jeu. Ça va parler aussi des courses hippiques, des échecs, de l’e-sport. Là-dedans, je serai le joueur de poker. » Sur le High Roller à 25 000 $, son premier tournoi de l’automne, la présence des caméras a semble-t-il pesé sur sa stratégie. « Dès la première main, j’ai eu un spot super relou. J’aurais pu sauter direct. C’était vraiment close. Et c’est là que j’ai préféré abandonner le coup, penser à mon sponsor, à l’image que je vais donner. Bon, j’ai quand même sauté dix minutes après [rires]. Et là, j’ai flippé. Je suis imaginé lancé dans un Vegas qui commence avec moins 25K, et derrière une pente qui part tout droit vers le fond : que des busts pendant un mois, devant les caméras. J'aurais fait un super pro du poker ! Heureusement, derrière ça s’est très bien passé. »

Strip23 heures. On tombe de sommeil. Certains ont envie de découvrir le Strip by night, d’autres de faire des provisions dans les dispensaires de cannabis, dont les produits tout à fait légaux embaument désormais toutes les artères passantes de la ville d'un fumet suffisant pour donner le vertige à n'importe quel non-fumeur. Nous, on passe notre tour. Six heures plus tard, la même surprise que la veille, mais à l’envers : les rideaux de la chambre sont déjà transpercés par la lumière du soleil naissant. Aucune raison de traîner au lit. Petit déjeuner XXL dans un diner voisin, il faut faire des provisions car le prochain repas n'est pas pour tout de suite. Récupération des accréditations. Nouveauté cette année sur nos badges presse : un code couleur avec trois différents niveaux d’accès. Soulagement : en tant que partenaire officiel des WSOP, Winamax a droit à la couleur verte. Comme chaque année, on pourra donc se promener librement entre les tables et prendre toutes les notes et photos dont on aura besoin. Ce n’est pas le cas de tous les confrères, certains pourtant habitués du Rio depuis plus de dix ans.

Davidi Kitai & Jack EffelÀ 11 heures, le premier Day 2 est lancé dans une Pavilion pleine à craquer mais c’est à midi, avec le Day 1F et l’arrivée in extremis de centaines de joueurs internationaux, que les World Series of Poker vont enfin de nouveau mériter le premier mot de leur appellation. Le matin même, on se disait que le coup d’envoi serait forcément donné par un joueur venu de loin, et on rêvait à voix haute en songeant que Davidi Kitai serait parfait pour le rôle. Magie magie, voilà que sur le podium apparaît le Génie, aux côtés de Jack Effel. On devra probablement remercier Grégory Chochon, le frenchie des WSOP, pour avoir suggéré l’idée au tournament director des WSOP. À quelques mètres de là, Gaëlle Baumann sourit comme une enfant venant de croiser le père Noël. Elle aussi va toucher ses premières cartes en vingt mois, et pour cela elle est arrivée à l’heure. Pas question de late reg : « Je préfère être là fatiguée que ne pas être là ! » Même trépignation du côté de Louis Linard. Pour le Lillois, une fois l’ouverture des frontières acquises, la chose était entendue : ne pas venir était impensable. Que ressent-on à ce moment ? « Un mélange de pression, de nervosité et d’excitation. Je n’avais pas gagné de ticket en ligne, mais comme j’ai fait une très bonne année… » Partout autour des tables de l’Amazon Room, des joueurs ayant à peine eu le temps d’ouvrir leur valises, aussi crevés qu’heureux : Franck Kalfon, Jérôme Zerbib, Mickael Guenni, Benoît Lam, Moundir, et un Bruno Fitoussi qui peine à nous reconnaître - il nous a fallu tomber le masque pour le faire réagir. Avec son afro de Krusty le clown, lui ne souffre pas de ce genre de souci.

CroupierCela fait déjà quinze minutes que le remix de l’Ecstasy of Gold de Morricone, hymne quasi-officiel du Main Event, tourne en boucle. Retard à l’allumage ? On dirait que certaines tables manquent de croupiers. Des superviseurs sont promptement depêchés pour colmater la brèche. Témoin Dan, cravate jetée sur l’épaule afin de pouvoir brasser les cartes proprement : « J’adore quand ils me demandent de passer à table : je suis debout toute la journée, ça me fait des vacances ! »

Le lancement du Day 1F nous permet d’obtenir un début de réponse à une question qui nous angoissait depuis de longs mois. Comment il allait se passer, ce retour au boulot de « couvreur » ? Est-ce qu’on allait se souvenir de comment il faut faire pour suivre un tournoi live ? La réponse n’est finalement pas si surprenante : rien n’a changé, ou presque. Quelques minutes auront suffi pour effacer ces 18 mois d’absence, et c’est sans effort que l’on chasse la poussière de notre costume d’observateur privilégié, que l’on nage d’une brasse rapide au milieu de l’océan de tables, que l’on hôche la tête pour faire signe de loin à tel visage familier, que l’on tend notre poing fermé à telle connaissance, et que l’on échange quelques banalités avec un vieux copain, comme si on s’était quittés la semaine dernière et non début 2020. Finalement, c'était peut-être le meilleur moment possible pour retrouver tous ces gens : sur la plus belle compétition du monde, celle dont l'absence s'est faite le plus cruellement ressentir, celle qui réjouit simplement à l'idée qu'elle va débuter.

JoueursC’est ce mercredi que les reporters Winamax commenceront véritablement le suivi des WSOP en « présenciel » . Depuis le Day 2CEF du Main Event, qui débutera à 11h, heure locale (20h en France) jusqu'aux gros High Rollers à 100 000 et 250 000 $ programmés en fin de festival, en passant par la table finale du Big One, disputée sur deux jours les 16 et 17 novembre, attendez-vous à des rafales d’infos, anecdotes et photos en continu, à raison d’un post par heure jusqu’à qu’il ne reste plus qu’un seul joueur en course. C’est tardivement que nous rejoignons le marathon, mais notre excitation est intacte.

CEF, comme c'est facile le poker

- 10 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 2CEF) - Level 6 (400 / 800 ante 800)

Pavilion Room
Première salve d'infos fraîches en direct des salles Pavilion et Amazon, bien garnies en ce début de Day 2CEF...

Chef Lewis connait la recette

Romain Lewis
Parmi les ingrédients indispensables à un bon deeprun sur ce Main Event… le tirage de table ! Celui de Romain Lewis aujourd’hui est loin d’être désastreux : quatre Américains, un Japonais, un Israélien et un Hollandais, et absolument aucun nom ni aucune tête connue de ce jeu : « J’ai fait mes recherches de début de journée pour ma table, et hormis le joueur Israélien, ce n’est pas incroyable. » Le Français le mieux classé de l'édition 2019 (60e sur 8 569) est conscient que sur le papier, sur la table, le meilleur joueur, c’est censé être lui. Maintenant… inutile de préciser que ce sont les cartes qui parleront le mieux, mais disons qu’il a les armes pour sortir vivant et bien vivant de cette seconde étape du Main. Son début de tournoi a commencé par deux mains disputées dans la première demi-heure… deux petits pots remportés. Il n’y a pas de petites batailles, il n’y a que des belles victoires. - Veunstyle

Le retour de Benzimra

Christophe Benzimra
"Sept ans que je n'avais pas joué le Main Event, tu te rends compte ?!" Le temps passe et finalement peu de choses ont changé, le Français Christophe Benzimra est toujours autant en forme lorsqu'on l'assoit à une table de poker. Ses WSOP ont commencé par 3 ITM, "et alors, je me suis dit, "génial, je n'ai pas perdu la main", puis la variance l'a quelque peu rattrapé. "Mais rien de grave, j'ai surtout retrouvé les copains pour l'instant, hier je faisais un foot avec Sonny Franco, le soir je mangeais avec Gilbert Diaz et Jean Montury, c'est vraiment ces moments de plaisir qui m'avaient manqué." Ça... et le manque de cartes, bien évidemment. Avec presque 100 000 jetons en sa possession, il est pour le moment détendu. Chut, ne lui dites rien, mais deux crans à sa droite, il n'a pas reconnu la brésilienne Dayane Kotoviezy. Et on ne lui jettera pas la pierre, puisque d'habitude sur Instagram, elle préfère poser sans son masque et sa capuche.  - Veunstyle

Davidi aimerait sourire pleinement

Joe Hachem
La veille, le génie Davidi Kitai illuminait la salle par son shuffle up and deal mémorable... mais à la fin de la journée, ce n'est pas le sourire qui primait. Avec moins de la moitié du tapis de départ avant d'engager ce jour 2, le Belge sait qu'il va tout de même rapidement falloir trouver une issue de secours... sinon, Denis Brogniard débarquera spécialement bientôt à Vegas pour éteindre son flambeau. Sur le papier, sa table est bonne, maintenant, il faut connecter. Allez, Génie ! - Veunstyle

Un retard, ça se prépare

Quentin Roussey
Commencer le Main Event moins de 24 heures après un vol transatlantique, c'est une tactique évidemment qui n'est recommandée dans aucun manuel. Sauf que pour cette édition 2021, Quentin Roussey n'avait guère d'autres choix. Alors le jeune pro s'est adapté. "Les jours précédant mon départ, j'ai dormi de 9 heures à 16 heures. Puis une fois dans l'avion, je me suis forcé à rester éveillé." Un souci du détail qui a porté ses fruits, au moins sur le Day 1 : Quentin a terminé le 1F avec un stack de 80 000 et semble en pleine forme au moment d'attaquer le second tour. Et sinon, question : arriver autant à la bourre change-t-il la manière de jouer ? Traverser l'Atlantique pour sauter le Day 1, ça serait le pire, non ? Quentin fait la moue : "Tu sais, même quand on passe un mois à Vegas avant, sauter du Main Event c'est déjà le pire. Quoi qu'il arrive, on a pas envie de bust !" - Benjo

Sonny Franco dans le bon tempo

Sonny Franco
Il est à Vegas depuis quelques semaines. Et pour son début de séjour, lui aussi s’est montré plutôt discret. C’est avec le sourire qu’il confie « en un mois, je drop une petite cinquantaine ». Mais Sonny Franco est loin de s’affoler. Le récent vainqueur du Super High Roller des dernières Winamax Series continue de dérouler son jeu sans sourciller et on le sait capable de faire péter les scores à tout moment. 

Vainqueur WSOP-C Cannes en 2018, vainqueur WSOP-C Marrakech en 2019, vainqueur WPTDS en 2020, il a battu son record de gains cette année lors du WPT Seminole Hard Rock Poker Showdown, en prenant la 4e place d’un 3 500 $ massif, pour 438 500 $ de gains. 

Pas en veine depuis son arrivée, Sonny espère bien inverser la tendance sur le plus beau des tournois du monde. « De toute façon, c’est sur celui là qu’il faut perfer. Pour l’instant, tout s’est bien passé, j’ai monté un stack tranquillement sur le Day 1, la table était facile ». Avec 140 000 jetons au moment d’attaquer le Day 2, celui que certains surnomment « le petit prince de Marrakech » est prêt à fortifier sa muraille de jetons. - Fausto

La blessure, la vraie

Gilbert Diaz
Assis à la table 211 de la Pavilion Room, Gilbert Diaz défend sa grosse blinde après une relance de 2 000 venue d'un joueur en début de parole. Le flop tombe J63 et ce que j'avais espéré être une hand history de légende tourne immédiatement en eau de boudin lorsque Gilbert check, puis snap-fold après le c-bet adverse. Pas grave : c'est une bonne excuse pour saluer le jovial amateur, un des Français parmi les dizaines qu'on est ravis de revoir pour la première fois. "Ça va bien, surtout que j'ai gagné le satellite", sourit le Lyonnais qui est comme beaucoup arrivé lundi par l'un des premiers avions en provenance d'Europe. "Je n'habite plus en Floride : Miami c'est fini, j'en ai eu marre." Et la restauration aussi, donc : son truc à Gilbert cela restera toujours l'immobilier. Et aussi une mémoire d'éléphant. "Tu te souviens il y a deux ans ?" demande-t-il en s'adressant à l'auteur de ces lignes. "Tu passes me dire bonjour, derrière, j'ai les As. Je saute contre As-Dame ! Il fait couleur." Les blessures de ce genre, on comprend qu'elles soient difficiles à oublier. On n'espère ne pas vous avoir à vous raconter l'élimination de Gilbert dans le prochain article.  - Benjo

Le roi Tonin repart en guerre

Antonin Teisseire
Le taulier du Sud est dans la place. Sur le circuit français, on le connaît sous le nom de « Tonin ». Mais les World Series of Poker ont aussi appris à connaître ce joueur de caractère, qui se distingue par son talent cartes en main, mais aussi par sa gouaille légendaire. Dans cette même Amazon Room, le Niçois accomplissait le plus grand exploit de sa carrière. C'était en 2011, mais le poker français s’en souvient comme si c’était hier. Sur le 5 000 $ Triple Chance, Antonin Teisseire abattait un field de 817 joueurs pour remporter le 9e bracelet WSOP du poker hexagonal, pour un gain colossal de 825 604 $. Dix ans plus tard, Tonin est toujours aux affaires.

Après s’être échauffé les doigtd dans sa Cote d’Azur natale en multipliant les ITMs entre Cannes, Aix et San Remo, Antonin est revenu une nouvelle fois sur la terre de ses exploits. « Ça fait quelques semaines que je suis là, j’ai pris le rythme tranquille, je me sens nickel ! » affirme le Niçois avec sa détente habituelle. Pour l’instant, son séjour est plutôt sage, contrairement au personnage. Un deep run sur le Senior Championship, où il termine 125e sur plus de 5 000 joueurs mais à part ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Mais sur le plus beau des tournois du séjour, ça commence plutôt bien.

« J’ai eu une bonne table, tout s’est bien passé et j’ai monté 135 000 » résume Tonin, qui ne s’enflamme pas pour autant. « Y’a pas de plan de bataille : l’objectif, c’est le Day 3 ! ». La fantaisie certes, mais l'expérience avant tout. - Fausto

C'était quoi la proba ?

Leo Margets & Ole Schemion
Hier, le hasard du tirage au sort a placé Leo Margets à la même table qu'Ole Schemion. Aujourd'hui, le hasard du tirage au sort a placé Leo Margets à la même table qu'Ole Schemion. Nous, on a séché les maths à l'école : on vous laissera calculer la probabilité d'un tél évènement sachant qu'il y avait 121 tables hier et plus de 200 aujourd'hui. Dans tous les cas, que ce soit au Day 1 ou au Day 2, ce n'est certainement pas une bonne nouvelle pour notre Espagnole et ses 30 blindes : le terrifiant allemand cumule plus de 16 millions de dollars de gains, et a remporté en janvier une grosse édition online du World Poker Tour. En revanche, Schemion est de l'avis général l'un des pros les plus sympas du circuit, c'est toujours ça de pris. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

1 805 : le nombre minimum de joueurs en lice sur ce Day 2CEF, dont 77 Français. On dit "minimum", car les inscriptions pour le Main Event étaient encore ouvertes jusqu'à 11 heures.

150 : C'est le nombre (non définitif) de joueurs s'étant inscrits en toute dernière minute. Parmi eux : Guillaume Diaz, qui a loupé son vol en provenance du Canada avant-hier. On vous causera du volatile dans le prochain article.

Ils nous ont quittés dès la première demi-heure du Day 2CEF : Sam Greenwood et Vanessa Kade.

16 717 : le nombre de pas marchés par l'un des reporters Winamax au cours de la journée de mardi. Pas mal pour un premier jour, mais c'est certain : on fera mieux avant la fin du Main Event.

2 : Comme le nombre de joueurs à la table d'Antonin Teisseire qui portent actuellement un masque. Tonin est l'un de ces deux là.

Joe Hachem
Les honneurs du shuffle up and deal sont revenus aujourd'hui à Joe Hachem, premier vainqueur du Main Event de l'ère Rio. C'était en 2005 mais, en guise d'adieu, la table finale s'était déroulée une ultime fois au Binion's Horseshoe. Durant le Day 1, l'Australien s'est monté un stack très costaud de 186 100.

C'est quoi cette odeur ?

- 10 novembre 2021 - Par Benjo DiMeo

Main Event (Day 2CEF) - Level 6 (400 / 800 ante 800)
 

Break
Un indice sur ce que font pas mal de joueurs pendant la pause se cache sur cette photo. Saurez-vous le repérer ?

Le diable rouge est lancé !

Davidi DU
"Septante-ouitre". Quand Davidi Kitai parle dans sa langue natale et utilise des chiffres qui n'appartiennent qu'aux Belges, on retrouve notre sourire. Parce que si 78 000 jetons ça ne parait pas excessif à cette heure-ci, inutile de préciser que pour Kitbul qui était tombé à 25 000, c'est plutôt Byzance là.

"J'étais un peu foufou au début du day, dans le sens ou je parlais beaucoup, je m'amusais à call dans le noir, je voulais un peu destabiliser mes adversaires." Une seule phrase suffit pour présenter la terreur Belge : si vous jouez juste à ce jeu avec deux cartes en main, lui va plutôt également jouer avec vos nerfs. Deux joueurs ont trinqué dans l'histoire, ses deux voisins de droite et gauche. 

Le premier n'a pas du tout comprendre à ce qui lui arrivait. Dans un pot 3-bet préflop par son adversaire, Davidi s'est retrouvé muni de As-Quatre... qui fracassait plutôt bien le flop K44 ! "Il n'a pas c-bet, j'ai fait une blinde, 800, et il m'a rapidement relancé à 3 500." C'est juste payé par Davidi, qui va découvrir un 9 sur la turn. "Il check, je refait une blinde... et il a fold. Je lui ai alors juste montré un As...", pour remonter à 38 000, et plonger un peu plus son adversaire dans le doute.

Mais la main folie, c'est bien la suivante, et elle concerne son voisin de gauche cette fois... Davidi est le premier à parler dans ce coup et découvre QQ. Il open à deux blindes, payé deux fois, avant que le copain n'annonce tapis pour 48 blindes. Davidi est couvert, il joue environ 45 blindes, et n'envisage pas vraiment de jeter ses cartes, qu'on se le dise. Il pose ses 36 000 jetons restants, les autres joueurs s'effacent et Davidi découvre... JT chez son adversaire.

La croupière déroule ce tableau, alors que Kitbul a statistiquement 85% de chance de remporter ce coup : KQ2... turn A offrant quinte à son adversaire, qui pousse alors un cri de joie tout en serrant le poing. Bro, ça s'appelle le karma, il ne faut pas jouer avec ça : river 2, la maison est pleine pour Davidi, merci cher ami ! - Veunstyle

Tedeschi adoubé par l'Amérique

PFT
Aux tables de Poker, Paul François Tedeschi n'est pas du genre bavard. Mais à force d'attirer les jetons, le Corse commence à se faire remarquer, à sa table 100% américaine. « Il faut se méfier de ce joueur, il a l’air d’avoir un beau potentiel. Par contre, il prend beaucoup de temps pré-flop, il devrait bosser un peu ses tableaux » plaisante Kenna James. Vêtu d’un superbe chapeau de cow-boy et d’une veste à l’effigie de son site de coaching, l’homme au presque 4 millions de dollars de gains voit juste. Il a en face de lui l’un des meilleur joueurs du poker hexagonal. Pour rappel, « PFT », c’est près de 3 millions de dollars accumulés en carrière. Il a connu les finales de tout le grands circuits mondiaux : WSOP, WPT, Party Poker Millions et WSOP Europe, avec notamment une perf à 700 000 $ sur un 25 000 $ au Bahamas en 2018. 

A l’aise en Hold’em comme en variantes, le Corse avait frôlé le bracelet il y a deux ans, en terminant runner-up d’un tournoi H.O.R.S.E à 3 000 $. Et sur le Main event, il connaît la succession des longues journées de grind, avec déjà deux deep runs au compteur, en 2014 et 2015, échouant alors en 250e et 161e position. 

Sur cette édition 2021, PFT démarre bien. Doublage de stack dès le premier jour, et décollage rapide sur ce début de Day 2. Sur un baord QQ48, il place un re-raise à 11 000 avec A6 face à un donk bet 4 000 de la big blinde, qui riposte par un tapis, pour un peu moins de 40 000 jetons. Bon appétit Paul François dont la flush élimine le brelan de dames de son adversaire, qui tenait Q6

Quelques mains plus tard, il enchaine avec un move post-flop. Open de Tedeschi au cut-off, payé par le bouton et les deux joueurs découvrent un flop 246. Un premier barrel à 1100, chez PFT, puis un deuxième à 3 000 sur la turn 9. Pas de quoi effrayer son voisin qui répond par un re-raise à 10 000. PFT tank-call et repasse à l’attaque sur la river Q. Les 9 000 demandés suffisent à faire folder son adversaire, qui dit avoir louper sa flush. 200 000 chez Paul-François Tedeschi, qui prend les commandes du contingent français sur ce Day 2CEF. -  Fausto

Papa Linard au travail

Fausto
Prendre les jetons de ses adversaires, puis discuter avec eux, comme si c’était de bons copains. Voilà une attitude de gentleman dont devraient s’inspirer les grinders barricadés derrière leur casque et leur capuche. Louis Linard, qu’on connait mieux sur Winamax sous le nom de Labrik, fait partie de cette première catégorie, celle des grinders gentlemen. 

Pourtant, Louis Linard n’était pas prévu pour être de la fête. « Avec ces histoires de frontières, je ne pensais pas venir. Et puis, je suis papa d’un petit d’un an et demi. Mais je me suis décidé à la dernière minutes, et j’ai rejoint la villa avec Romain (Lewis), Alex (Reard) et les autres copains ». Une belle coloc de tauliers.

L’invité surprise semble avoir bien fait de faire le voyage. Pour ce début de Day 2, il vient de trouver un brelan floppé pour passer la barre des 100 000 jetons. Et question jet-lag, l'ancien candidat Top Shark Academy gère sans soucis. « Je me sens plutôt bien. L’excitation de l’arrivée prend le dessus sur la fatigue. Et puis, le rythme de papa ça aide, j’ai l’habitude de me lever tôt. Sauf que cette fois, il y a les cris en moins ». On espère qu’ils reviendront vite, mais plutôt que ceux du bébé, on préfèrera ceux du rail français, un jour de table finale. - Fausto

Tapis rivière

Bruno Benveniste
Parfois on arrive à table pour prendre des nouvelles d'un joueur, et puis on se retrouve à observer un coup qui n'a rien à voir avec la personne en question... mais qui mérite tout à fait sa place dans ces colonnes. C'est ce qui vient de se passer du côté de Bruno Benveniste (80 000 de tapis, il avait 60 000 une heure plus tôt), dont la participation à la main suivante se résume à une défense de blindes pour 1 700, suivi d'un abandon sur le flop 52J.

La suite est un poil plus intéressante : après le c-bet à 2 500 du joueur UTG, le joueur UTG+2 opte pour un quasi-min raise à 4 500. Comme indiqué, Bruno abandonne mais pas le relanceur initial qui complète rapidement. Le turn est un 4 et le coup se poursuit sur le rythme inversé observé au flop : plutôt que de checker, le PFR décide de donk-bet pour 7 000. Cette fois son adversaire opte pour le bouton "call". C'est le moment pour nous d'observer à quoi ressemblent les protagonistes. UTG est jeune ("hollandais", précise Bruno qui s'est levé pour regarder le coup dans la même position que moi). UTG+2 est plutôt âgé, profil "amateur américain sans histoires". La rivière est un 10 et notre hollandais parachève son œuvre d'agression en misant tous ses jetons. 17 000 au total. "Il va bien finir par y arriver", souffle Bruno avant de jouer aux devinettes. "Overpaire chez le hollandais, top paire fatiguée en face." Quelques secondes passent, Bruno en profite pour préciser sa pensée : "Paire de Dames contre Roi-Valet !" Le mystère n'en restera pas un : papy paie le all-in. Le hollandais retourne... AValet, Bruno n'était pas si loin. Son adversaire rend ses cartes au croupier face cachée mais heureusement, un joueur rappelle la règle : c'est un coup à tapis, la table est en droit de tout voir. Le croupier retourne donc... K10. Celle-là était plus dure à deviner ! "Il fallait l'oser ce value bet", je souffle. "Moi, j'aurais checké rivière comme un lâche." "Moi aussi", répond Bruno. "Mais si en face il te met tapis, tu fais quoi ? Parfois la meilleure défense, c'est l'attaque ! Tu la mettras dans le coverage : 'la meilleure défense, c'est l'attaque', une citation de Bruno Benveniste." - Benjo

L'oiseau du 38 se réveille gentiment

Guillaume Diaz et Joe Hachem
EN-FIN ! Oui, enfin Guillaume Diaz participe au Main Event des WSOP. Entre galère des transports pour arriver jusqu'à Sin City et léger problème informatique au moment de s'inscrire, on commençait presque à se demander si Volatile38 allait bien participer à ce tournoi. Et bien oui c'est chose faite... mais un petit café pour le Top Shark 2014 ne ferait pas de mal pour commencer cette journée. Après s'être installé à table, son voisin de gauche entame la conversation de manière très amicale avec lui, curieux des logos Winamax du Team Pro. "Oui, je suis Français et professionnel de ce jeu, et vous ? Ah vous êtes Australien, enchanté monsieur." Ce n'est qu'après 4 minutes (c'est long 4 minutes en vrai) que Guillaume Diaz réalise alors qu'il est assis à côté de ... Joe Hachem, vainqueur du Main Event WSOP en 2005. "Mais frèèère, j'avais 15 ans à l'époque, je ne m'en souviens pas du tout", rappelle-t-il, lorsqu'on lui signale pourtant que la photo du vainqueur se trouve juste au-dessus de sa table, au plafond du Rio. "Il est super sympa en tout cas, je ne connaissais pas du tout. Il se lève, il joue un coup, il revient plus tard, il est très détendu ouais". Et en même temps, avec 266 000 jetons, ne seriez-vous pas le même état ? 

En ce qui concerne Guillaume, il faut savoir que dans le premier niveau de ce jour 2, il a déjà vu deux fois As-Dame, une fois As-Roi et est même parti à tapis dès la seconde main qu'il a disputé ! Oh, doucement Guillaume, le tournoi dure une semaine. "Tu veux savoir ce qui est le pire dans cette histoire ? Et bien j'ai le tapis de départ, 60 000. Quand je suis parti à tapis, c'était avec As-Dame face à As-Valet, c'est venu AA4, turn Q... river Q, voilà voilà." Dommage pour Guillaume... qui a obtenu sa vengeance, quelques instants après qu'on se quitte. Un coup disputé face à ... Joe Hachem justement, lui a permis de franchir la barre des 100 000 jetons. Guillaume a rentré une quinte à la turn et a parfaitement rentabilisé sa main sur la rivière. Contrairement à son voisin, le Main Event des WSOP n'est pas exactement le tournoi qui lui a le plus réussi dans sa carrière. Sa meilleure perf jusque là ? Une présence au Day 2. Oui ça fait peu. On écrit l'histoire cette année ? - Veunstyle

Statistiques anecdotes et citations à la con : 

"YESSSS !!!! YESSS !!!! YESSS !!!" - Signé : un mec debout au milieu de l'Amazon Room, dont on devine qu'il vient de trouver une rivière favorable et/ou de gagner un gros pot. En guise de félicitations, il a eu un droit à une salve d'applaudissements de toute la salle.

"Qui est chaud pour deal le prize-pool maintenant ?" - Signé : un plaisantin à une table voisine, juste après la citation précédente.

Thierry Cogniat
"Ils ont tué Zaza !" Thierry Cogniat est flippant quand il s'y met ! Il nous a raconté que sa femme Isabel Baltazar avait fait tapis avec 88, payé par 33. Flop K83, turn K... river 3 ! Le carré qui tue et qui élimine la finaliste de l'EPT Barcelone 2011.

"Y avait un Français là dehors pendant la pause, il faisait le show devant les caméras, il se sent plus. C'est qui ce mec ?" - Signé : notre photographe Caroline Darcourt, qui ne fréquente pas le circuit du poker toute l'année, loin de là. Hé bien Caro, il s'agissait de Yoh Viral. Si tu as d'autres questions, n'hésite pas.

"Il s'est passé quoi avec Ivan Deyra ?" - Signé : bon, il va falloir que l'on fasse des fiches à Caroline, histoire qu'elle se remette à jour.

Yoh Viral
Images exclusives : un mec en train de faire le show durant la pause