Winamax

Adieu le Rio, à bientôt les WSOP

- 25 novembre 2021 - Par Veunstyle72

The job is done, baby!
Les World Series of Poker 2021 sont officiellement terminées
Le rideau sur le Rio, lui, est définitivement tiré

Fin des WSOP
Ce dernier marathon aura duré plus d’un mois et demi pour les plus endurants, s’étalant sur 88 tournois au total, récompensant des milliers de joueurs de centaines de millions de dollars (cela fait beaucoup de chiffres) : il est désormais l’heure de rentrer à la maison et de se reposer un peu. Cette 52e édition des World Series of Poker aura été disputée dans un esprit très particulier, on le savait d'avance. Très Covid et forcément pas aussi international que par le passé. Mais nous avons tout de même pu jouir de notre jeu préféré pendant quelques semaines à Las Vegas, et pour la dernière fois dans les murs de ce mythique casino du Rio. Le jeu en valait la chandelle.

Bientôt, tous les souvenirs créés ici ne seront plus que ça : des souvenirs. Que va t-il advenir de la désormais ex-maison des WSOP ? Des rumeurs disent que le Rio et son Centre de Convention disparaîtront pour laisser la place à une franchise NBA, des tours d'appartements ou un tout nouveau casino. D'autres l'assurent : ses deux tours colorées de rouge et de bleu resteront debout. Dans tous les cas, les World Series vont quitter ses murs, après seize ans d'une histoire d'amour tumultueuse mais tellement riche en histoires.

Car si les WSOP peuvent s'en aller du Rio, les souvenirs ne s'en iront pas de nos mémoires. Et il y en a beaucoup... Heureusement, Internet est là pour nous permettre de ne jamais oublier. Depuis le premier coverage de Benjo pour Winamax, en passant par les vidéos de Tapis Volant, celles d'Harper, tant et tant d'épisodes légendaires de Dans la Tête d'un Pro... Allez vous perdre sur tous les liens, ici dans la colonne à droite de ces lignes : nostalgie garantie.

amazon room
Dans cette arène qu'était le Rio, des légendes ont gravé leur nom dans l'histoire, des carrières sont nées, des hero calls de mutant ont été inventés, des vies ont changé à tout jamais, des qualifiés Winamax ont bien grandi, beaucoup d'alcool a coulé sur le toit du Voodoo, les billets ont volé, des larmes ont coulé, de la joie, de la peine, des instants de vie qui resteront gravés à tout jamais. Comment ne pas partir avec un peu de mélancolie et les yeux embués au moment de boucler la valise ?

Il nous sera absolument impossible de revenir sur toutes les incroyables aventures vécues ici depuis le milieu des années 2000, à moins d'avoir envie d'écrire un romain très épais. On se contentera donc de revenir ci-dessous sur l'histoire la plus récente des WSOP : heureusement pour nous, elle est d'une richesse à peine croyable, tant cette dernière danse au Rio nous a offert un condensé d'histoires déjà gravées dans la légende du poker. Et ensuite, il sera temps de se tourner vers l'avenir. Un avenir au pied d'une fausse Tour Eiffel, que l'on espère tout aussi radieux et (par pitié) avec une climatisation mieux réglée.

wsop2022
Un nouveau casino (même deux, le Paris et le Bally's), des murs sans histoires, un futur à écrire, les WSOP 2022 auront évidemment un goût totalement différent, un goût de renouveau complet. Et même s'il est déjà l'heure de partir d'ici, le cœur chargé d'émotion, personne ne cachait son excitation à l'idée d'aller s'installer désormais très vite sur le Strip de Las Vegas. Rendez-vous est pris dans six mois. Oui, déjà ! Vous serez avec nous ? - Veunstyle

2021, un millésime d'exception

wsop2021
Quelle dernière cuvée ! Pour la dernière dans le domaine du Rio, ce Vegas 2021 restera parmi les plus beaux que nous ayons eu la chance de vivre. Pour le poker français comme pour le Team Winamax, cette édition fut une formidable bacchanale. Petit flashback pour revenir sur les moments champagne du festival.

LeVietF0u tire le premier

Pierre
En ouverture de banquet, c’est Pierre Calamusa qui allume le premier pétard. Au lendemain d’un High Roller à 25 000 $ un peu court, LeVietF0u recharge la bankroll sur un… 1 000 $ Super Bounty Turbo. Le Team Pro réalise un tournoi magnifique, mais passe à un cheveu du bracelet, s’inclinant face à Michael Perrone lors du heads-up final. 94 briques pour cette première TF : la campagne 2021 du Team est bien lancée.

Quelques jours plus tard, le frisson viendra d’un Français qui nous était jusqu'alors inconnu. Jeremy Malod perce un field de 1 450 joueurs sur le 1 500 $ 6-max, mais se fait renverser dans l’ultime duel par Bradley Jansen. Première perf à six chiffres pour le clan tricolore (193 711 $) et deuxième médaille d’argent. Le moteur commence à chauffer.

Hellmuth continue d’écrire sa légende

phil hellmuth
Pendant la deuxième semaine, les Français et les Team Pros se font plus discrets. Quelques grands noms du poker mondial attirent la lumière et commencent à compléter leur collection de bracelets. Anthony Zinno claque le doublé sur le Seven Stud Championship puis le 1 500 $ H.O.R.S.E, Jason Koon chope son premier titre WSOP sur le prestigieux 25 000 $ Heads-up, Chance Kornuth prend son troisième bracelet sur le Short Deck à 10 000 $ et Michael Addamo continue d’atomiser les hauts plateaux du jeu, en enlevant le High Roller à 50 000 $ des mains de Justin Bonomo.

Mais parmi les légendes du poker qui se sont signalées sur cette édition 2021, comment ne pas parler de Phil Hellmuth ? Le vieux crocodile a encore croqué les fields et gouté aux saveurs d’un bracelet WSOP : 7 tables finales (record sur une édition), trois heads-up et un titre, le seizième de sa carrière, sur le 1 500 $ Deuce To Seven. Fidèle à lui même, Hellmuth continue de pulvériser les records, et d’animer les plateaux télévisés par ses réactions épidermiques, parfois à la limite du fair-play, comme lors de ces finales perdues face à Anthony Zinno et Jeremy Ausmus.

Josh Arieh
Le Poker Brat n’en reste pas moins un champion hors norme, un livetard comme on en fait plus, qui fait rêver les passionnés de ce jeu, dont il est tombé amoureux il y a plus de trente ans. L’idylle continue toujours. Avec ses stats exceptionelles, on pouvait penser que Phil se consolerait de ses deuxièmes places avec le titre "WSOP Player of the year", qui manque toujours à son palmarès. Eh bien non. La légende du poker américain est devancée par Josh Arieh, auteur lui aussi d'un festival hors norme. Un premier titre au bout de trois semaines sur le 1 500 $ PLO, pour 204 766 $, une table finale dans la foulée sur le Poker Players Championship à 50 000 $, un deuxième bracelet sur le 10 000 $ PLO8 puis quatre top 10 dans la dernière ligne droite. L’Américain a roulé sur le festival pour s’adjuger ce titre de « Player of The Year ». Et tel qu’on connaît Phil, il ne se satisfera absolument pas de cette nouvelle deuxième place.

Alex Réard, le champion récompensé

reard
Pierre Calamusa, encore 4e d’un Super Bounty pour 65 briques, et Jérémy Malod nous avaient offert les premières palpitations. Alexandre Réard lui, nous donne le premier orgasme. Après trois semaines de festival, l’ambassadeur Unibet remporte le premier bracelet tricolore, sur un magnifique 5 000 $ 8-max. Le taulier français a bataillé pendant trois jours, abattu un field de 421 concurrents et géré sa finale d’une main de maître pour remporter son premier titre WSOP et 428 694 $. Respecté pour ses nombreux exploits passés, mais aussi pour sa personnalité appréciée de tous sur le circuit français, Alex s’offre à Vegas le titre le plus marquant et le plus juteux de sa carrière. Une victoire méritée, qui en appellera bien d’autres et qui a ouvert la voie à un remarquable quadruplé tricolore.

Adam et Amokrane, from random to legend

jean luc adam
Le sacre du pro a donné des idées aux amateurs. Venu à Vegas grâce au cadeau d’anniversaire de son fils, qui lui offrait un billet d’avion et un ticket pour le 1 000 $ Super Seniors, Jean-Luc Adam vit un rêve éveillé pendant quatre jours et s’impose devant 1 893 joueurs. Le vétéran français, ancien gardien des Chamois Niortais, se fait un nom en validant le deuxième bracelet bleu, pour un gain de 255 623 $. En pleine confiance, Jean-Luc prolonge le kiff en s’alignant pour la première fois sur le Main Event, atteignant même le Day 5, pour ajouter un autre beau billet à son butin. 

Mourad Amokrane
Un nouvel éclair français s’abat sur l’Amazon Room une semaine plus tard. Arrivé en solo à Vegas, Mourad Amokrane joue le feu sur le PLO 8-handed à 1 500 $ et arrive sur l’ultime table avec un stack écrasant. La finale ne sera qu’une formalité, l’amateur décroche un titre inouï, 132 844 $ et le troisième bracelet bleu de ces WSOP !

Koray Aldemir, le talent a parlé

koray_winner
Les belles histoires à la Chris Moneymaker, les illustres inconnus qui percent le plus beau tournoi du monde pour prendre la couronne et les millions, ça ne sera pas pour cette année. En 2021, le destin a choisi de récompenser l’expérience, la technique et le talent de Koray Aldemir. Le champion allemand, déjà auteur de moult performances sur le circuit High Stakes, ajoute à sa collection le plus prestigieux des trophées pokeristiques, et une perf monstrueuse de 8 millions de dollars. Et sa victoire ne souffre d’aucune contestation.

koray aldemir
Koray a parfaitement négocié son tournoi, du premier jusqu’aux derniers jours, où il entamait la table finale dans la peau de chipleader. Sachant mettre la pression mais aussi faire preuve de patience, il a attrapé au meilleur des moments Papo MC, le rappeur argentin, pour presque s’assurer sa place en heads-up. Dans le duel final, Aldemir a vu l’étonnant George Holmes revenir sur lui, allant même jusqu’à s’emparer du chiplead. L’amateur d’Atlanta, l’organisateur de home-games qui ne joue que le Main Event en tournoi officiel, a fait vibrer l’Amérique tout le long de cette finale. Tenant la dragée haute au pro Allemand, George Holmes s’incline finalement face au talent de Koray Aldemir, auteur d’un bon call, qui le fait entrer au panthéon du poker allemand.

Chevre.Miel, petit grinder devenu grand

Chevre.Miel
Il nous a fait vibrer pendant neuf jours. Nicolas Vayssières, aka Chevre.Miel, a sans conteste été la révélation française de ce Main Event. Qualifié KING5 avec la clique Antoine Goutard, Rosalie Petit, Cédric « IllicoBusto » et Cap Haddock, l’amateur de pizza sucrée-salée a montré à ses adversaires, aux couvreurs et aux caméras de Poker Go le grinder redoutable qu’il était. On connaissait déjà sa technique aiguisée, on a découvert un joueur de live téméraire, capable de s’adapter à tous les profils et de mettre dans des spots terribles certains des plus grands noms du jeu. Son parcours magnifique s’arrête finalement à la 17e place. À neuf places d’une finale de Main Event, c’est forcément frustrant mais un grand bravo à ce joueur, qui, en plus d’être tranchant à la table, est une véritable crème en dehors. Transformer un freeroll en 305 000 $, c’est déjà pas mal. Pour les trophées, ce n’est qu’une question de temps. 

ChevreMiel
On n’oublie pas non plus le champion EPT Nicolas Dumont, la hardiesse de Julian Milliard, la solidité d’Arnaud Mattern, la technique de Clément Van Driessche, l’imprévisible Johan Martinet, le représentant PMU Pierre De Almeida et l’ex-team pro Ivan Deyra, qu’on a pris beaucoup de plaisir à suivre durant ces dix jours de Main Event.

L'ultime razzia du Team Wina

Avant la dernière semaine, la fête était déjà belle. Mais ceux qui ont quitté Vegas juste après le Main Event ont loupé un bouquet final époustouflant. Et c’est le Team W qui a tiré les dernières fusées !

romain lewis winner
Le premier à faire éclater le W rouge dans le ciel de Sin City répond au nom de Romain Lewis. À 26 ans, le jeune prodige met la main sur le bracelet qui lui avait échappé de peu en 2018, où il s’était contenté de deux podiums à 300 briques. Cette fois, c’est sur un tournoi un peu plus expéditif que le Français a produit la magie : un 10 000 $ Super Turbo Bounty. Maitrisant à merveille son jeu short stack, Romain Lewis a renversé la vapeur en finale pour écarter Stephen Chidwick avant de retourner Aditya Agarwal. Face à un rail de folie mené par le trublion Mustapha Kanit ("Pression constante, pression constante !"), Romain Lewis remporte le plus beau trophée et le plus gros gain de sa carrière, 463 885 $.

adrian mateos alex
Dans des sphères un peu plus vertigineuse encore, Adrián Mateos a montré une fois de plus sa capacité à dompter les meilleurs joueurs du monde sur le Super High Roller à 250 000 $. Appuyant sur l’accélérateur en milieu de Day 2, l’Espagnol a mis une pression maximum sur ses concurrents de renom, pour prendre les rênes du plus cher des tournois du festival. Malgré un flip crucial perdu face à son ultime adversaire, le jeune Anglais Ben Heath, le Madrilène a dominé la finale avec la détermination qu’on lui connait, pour valider son premier titre sur le plateau Super High Roller et la plus grosse perf’ de sa carrière. Empochant son quatrième bracelet et un gain de 3 265 362 $, Adrian montre une nouvelle fois qu’il est l'un des meilleurs joueurs de poker sur cette planète. La maquina a encore frappé.

leo margets
L’hymne espagnol qui retentit au Rio ? C’est récurrent avec Adrián Mateos. Mais deux fois en deux jours, c’est juste historique. Juste après la victoire de Mateos sur le Super High Roller, sa compatriote et collègue du Team Leo Margets enlève le Closer à 1 500 $ ! Une perf à 376 briques, la plus juteuse de la carrière de Leo, le premier bracelet féminin du festival sur un évènement ouvert et le troisième du Team Winamax en une semaine. N'en jetez plus !

Leo Margets
Cet exploit est à l’image de l’équipe menée par Stéphane Matheu : irréel. « C’est l’année de tous les records », commente le coach en nous déroulant des chiffres à donner le vertige : 68 ITM sur les WSOP (soit 19 % de places payées sur 353 tournois joués) dont 12 tables finales signées par six membres différents de l'équipe. Avec, au bout du compte, un record de victoires au cours de la même campagne WSOP. Le meilleur Team du monde, vous dites ? - Fausto

Equipe
Fatigués mais heureux : les reporters Winamax sur les WSOP 2021. De gauche à droite : Clément le CM, Veunstyle, Benjo, Alex de Winamax.es, notre inestimable photographe Caroline Darcourt, et Fausto le rookie. À bientôt !

pierre calamusa
Pierre, il faut partir maintenant

Léo, comme chez elle au Rio

- 22 novembre 2021 - Par Veunstyle72

Leo Margets a reçu cet après midi son bracelet WSOP des mains de Jack Effel
À l'endroit précis où son histoire avec les WSOP a commencé

leo margets

Job is done, Leo Margets peut désormais porter son bracelet de Championne WSOP !

La salle de la Brasilia n'étant désormais plus qu'un souvenir d'une autre époque, les chaises et tables étant pliées, rangées, les câbles électriques emmêlés un peu partout, c'est au beau milieu de l'Amazon Room que Jack Effel a remis son bracelet à Leo Margets cet après midi. Nous sommes à la pause du dernier tournoi WSOP de ces Series 2021, le 5 000 $ 8-max, avec un parterre de joueurs rêvant secrètement d'imiter l'Espagnole et de faire l'ultime braquage de cet automne avant de rentrer. Mais nous sommes aussi et surtout devant le setup de table télévisée.

Pourquoi est-ce un endroit si spécial pour Leo ? Car c'est un peu ici que sa carrière a débuté, il y a 12 ans déjà, lorsqu'elle fut désignée "last women standing" sur le Main Event (27e place). Jack Effel est comme tous les Américains, il adore ce genre de belles histoires et n'a pas manqué de rappeler qu'il était déjà là pour voir ça. Plus d'une décennie après leur première rencontre, il a enfin pu lui décerner son premier bracelet WSOP.

¡ viva España !

leo margets
Comme disait un vieil aventurier de Koh Lanta : Pawwwww !

leo margets
Dommage, il manquait LevietFou. Où est Pierre Calamusa ?

leo margets
En compagnie de Jack Effel et toujours avec ce grand sourire qui ne la quitte pas

leo margets
On ne s'en lasse pas en fait !

stephane matheu
Ça devait arriver : Stéphane Matheu s'est fait coincer par Grégory Chochon, l'un des directeurs des WSOP. "Ça suffit les bracelets en fin de festoche quand tout le monde est déjà parti..."

Un jour, un bracelet : Leo Margets est championne WSOP !

- 22 novembre 2021 - Par Veunstyle72

Tout simplement incroyable : Leo Margets remporte son premier titre WSOP
Le Team Winamax empoche un troisième bracelet en quatre jours !
Event#83 : The Closer 1 500 $

leo margets

Vous êtes au petit déjeuner, vous découvrez les nouvelles de la nuit du côté de Las Vegas et là... vous apercevez encore un joueur Winamax avec un bracelet dans les mains. Ne reprenez pas une tasse, vous êtes bien réveillé : Leo Margets a remporté ce soir son premier bracelet WSOP dans un scénario de finale totalement fou, ainsi que la bagatelle de 376 850 $, le plus gros cash de sa carrière.

Moins de 24h après son compatriote Adrian Mateos, et trois jours après Romain Lewis, Leo Margets rapporte un nouveau trophée pour son pays et pour le Team Winamax. Une joie comme on n'en voit que trop peu désormais, une fois la dernière river du tournoi posée par le croupier sur la table. La sympathique Leo pouvait sauter de joie dans les bras de ses proches, Borja Gross et Alex Hernando les premiers, coach Stéphane Matheu ensuite. Excitée comme jamais, Leo ne réalisait pas immédiatement ce qui venait de lui arriver : "Je n'y crois pas. J'étais déjà ravi de faire un petit deeprun, tout aussi ravie de pouvoir faire encore une table finale comme en 2018, mais alors là... le bracelet ! J'ai pas mal fait les montagnes russes dans ce tournoi, ce qui offre encore un peu plus de plaisir. Je suis monté haut... mais je suis aussi tombée très bas, j'aurais pu sauter depuis longtemps, c'est pour ça que même si j'avais perdu, je n'aurais pas été déçue. Un moment donné j'avais 4 millions quand il avait 43 millions en tête à tête !" 

alex_kulev
Alex Kulev, ultime adversaire de Leo Margets

Scénario improbable et petit coup du destin, c'est suite à une grosse erreur de sa part que Leo a bien failli disparaitre du tournoi. Bien failli seulement, puisque les Dieux du poker refusaient de se séparer d'elle aujourd'hui : "Je suis revenue dans la course grâce à une grosse bêtise de ma part. J'ai fait tapis en pensant que j'avais 2,5 blindes, et après décompte, il s'avérait que j'avais plutôt 7,5 BB. J'ai 9-4 à ce moment-là, et je me retrouve face à A-9. Et j'ai trouvé le 4 et ça m'a totalement lancé dans ce tête-à-tête. Les erreurs ça arrive, je ne voulais pas me torturer l'esprit avec ça, mais après cette bêtise, je me suis concentrée à 200% et ça m'a presque plus aidé. "

leo margets

Très proche de Borja Gross, un joueur que vous connaissez sûrement sur Winamax sous le pseudo Timotyy, le premier vainqueur de la Top Shark Academy espagnol et grand spécialiste de l'Expresso, Leo s'est retrouvée comme un poisson dans l'eau une fois le field de cette finale parfaitement écrémé : "Quand on est tombé à trois puis à deux joueurs restants, je me sentais très à l'aise. J'ai beaucoup travaillé le jeu Expresso ces dernières années et je savais que mon adversaire à la fin n'allait pas être préparé à ça. Et puis j'ai run good dans les coups à tapis, forcément, ça aide un peu. En 2018, je perds deux flips décisifs pour gagner le bracelet, aujourd'hui c'est un juste retour des choses."

Ça pourrait en étonner quelques-uns, mais demain ce n'est pas exactement la main sur le cœur que Leo Margets devrait vivre son hymne nationale. Ce chant, en tant que Catalane, elle ne le porte pas plus que cela dans son coeur : "Ce n'est pas que je me moque de l'hymne national qui sera diffusé demain, mais je suis beaucoup plus fière de rapporter un bracelet pour moi-même et pour l'équipe Winamax, que pour mon pays. Si j'avais le choix entre l'hymne de mon pays et l'hymne Winamax, s'il existait bien sûr, je choisirais le deuxième."

leo margets

Non loin de là, dans le tournoi à 100 000 $, Adrian Mateos s'est levé quelques instants de table pour venir féliciter sa collègue du Team Winamax: "Je suis super content pour elle, pour le Team, pour l'Espagne. La persévérance, c'est important à ce jeu. Je sais que Leo n'a jamais rien lâché pour en arriver là, elle vient tous les ans depuis des années, et elle a beaucoup travaillé son jeu. Elle mérite de gagner, cette année, c'est pour elle. C'était un gros tournoi, et je sais que c'est compliqué de gagner de gros tournois"

Hormis la gagnante du Ladies Event, aucun autre vainqueur de ces tournois WSOP n'est une femme. Leo Margets vient de réaliser un petit exploit qu'on n'oubliera pas. 12 ans après ses premiers pas aux WSOP et cette 27e place sur le Main Event, elle est de retour plus affutée, plus précise, plus prête pour le genre de mission qu'elle vient d'accomplir : "Je vois des millions de différences entre la jeune femme que j'étais en 2009, et aujourd'hui. Je suis beaucoup plus calme, beaucoup moins anxieuse. Je découvrais le poker à l'époque, j'avais beaucoup de faiblesses, beaucoup de choses à améliorer c'est évident. Là où ça me rassure, c'est qu'en 2021 j'ai toujours cette rage de gagner, la même qu'à l'époque, et je pense que c'est le jour où je perdrai cette rage de vaincre que j'arrêterai le poker."

Leo a promis qu'elle resterait sur ces même buy-in de tournoi à l'avenir, l'argent ne lui fera pas tourner la tête. Parfait ça, demain il y a un petit 5 000 $ qui débute.

À demain pour un nouveau bracelet Winamax... comme on a dit, non ?

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Cette doublette espagnole aura laissé une grosse empreinte sur les WSOP 2021

Résultats de la table finale
Vainqueur - Leo Margets (Espagne) 376 850 $ 
Second - Alex Kulev (Bosnie) 232 920 $
3e - Stephen Song (USA) 172 855 $
4e - Arturo Segura (USA) 129 460 $
5e - Marc Lange (Allemagne) 97 865 $
6e - Cherish Andrews (USA) 74 680 $
7e - Aleksandr Shevliakov (Russie) 57 524 $
8e - Chris Moorman (UK) 44 740 $
9e - Benjamin Underwood (USA) 35 131 $

leo margets

Et de quatre pour Adrian !

- 21 novembre 2021 - Par Veunstyle72

L'Espagnol vedette du Team Winamax Adrian Mateos a reçu son 4e bracelet des WSOP
Jusqu'où ira la Maquina ? 

adrian mateos

Si la Marseillaise fait plutôt bien vibrer les murs du Rio, il n'est pas non plus désagréable d'entendre résonner un hymne proche de chez nous. Que ce soit celui des Anglais, des Italiens... ou des Espagnols aujourd'hui, en l'honneur d'Adrian Mateos.

Après un discours de Jack Effel long comme la hendon mob d'Adrian, la maquina a finalement reçu son bijou sur le podium situé dans la salle Brasilia. Il s'agissait de l'une des toutes dernières cérémonies et celle-ci a été chaudement appréciée par tout un clan européen en grande forme, fier et ravi de voir le roi Mateos une nouvelle fois couronnée devant tout le monde. "A seulement 27 ans..." comme l'a bien précisé Jack Effel en fin de discours, non sans marquer un temps d'arrêt, comme pour respirer afin de bien digérer cette donnée. 

rail français
Le clan Winamax à sa place, devant le podium de remise des bracelets, comme souvent

"Ce joueur est unique", me glissait Alex Hernando, journaliste ibérique pour Winamax. "Nous avions Carlos Mortensen dans le passé, mais c'était il y a très longtemps. Aujourd'hui, l'Espagne en est à dix bracelets WSOP, et Adrian en possède quasiment la moitié !"

Quatre bracelets... et plus de 25 millions dollars de gains ! Adrian entre dans le Top 20 mondial et historique des joueurs ayant remporté le plus d'argent en tournoi live, avec devant lui, à peu près tous les joueurs dont on vous parle dans le coverage des tournois HighRollers depuis quelques jours. Pas vraiment le genre de joueurs qu'on aime avoir à table. 

La légende se construit petit à petit autour d'Adrian Mateos, car vous vous en doutez sûrement, mais la Maquina n'a pas encore dit son dernier mot dans ce milieu. 

adrian mateos
Photo for gloryyy ! Oups, on a oublié le bracelet...

Jeremy Ausmus arrache le bracelet à Hellmuth et Negreanu

- 21 novembre 2021 - Par Fausto

Après un 3-max épique face à Daniel Negreanu et Phil Hellmuth, Jeremy Ausmus remporte son deuxième bracelet du festival.
Event #84 : PLO High Roller 50 000 $

jeremy ausmus

Il nous a privé d’un heads-up de légende entre deux monuments du poker. Mais ce soir, c’était peut-être lui le plus fort. Jeremy Ausmus s’impose sur le PLO 50 000 $ pour remporter son troisième bracelet personnel, le deuxième sur cette édition… Et un pactole de 1 188 918 $.

Cette victoire, Jeremy Ausmus est allé la chercher au mental. 3 heures de jeu pour sortir vainqueur du match à trois qui l’opposait à Phil Hellmuth et Daniel Negreanu. Les trois prétendants se sont livrés une bataille sans mercis au cours de laquelle chacun a connu, à plusieurs reprises, les joies du chiplead et la tension du chiplose. Le scénario en était presque grotesque.

Montagnes russes, tilts et victoire 

hellmuth

Jeremy commence ce match à trois avec deux fois moins de stack que ses adversaires, puis trouve le double up sur un set-up face à Negreanu. Sur un flop 7J10, le Canadien croit pouvoir attraper l’Américain avec son KQJ6 mais Ausmus lui aussi tient un monstre avec son AQQ8. La meilleure main tiendra et Ausmus revient dans la partie jusqu’à s’emparer du chiplead. 

Tombé sous les 30 blindes, Phil Hellmuth ressurgit à son tour en forçant Negreanu à folder sur un board A5627. Le Canadien passe alors troisième et semble près de la sortie, puis il double face à Jeremy Ausmus pour ré-équilibrer les débats. Phil Hellmuth creuse l’écart, montant à près de 14 millions quand les autres en avaient dix à eux deux… Puis Negreanu enchaîne trois jolis pots pour reprendre les rennes du tournoi. Hellmuth entre en tilt. Il se lève de sa chaise, commence à parler aux oiseaux et s’agace contre son voisin canadien.

« Je vais arrêter de le payer, sinon je vais me faire engueuler, plaisante Negreanu », de retour dans la partie. Pendant ce temps, Jeremy Ausmus fond, pour tomber à moins de quinze, puis dix, puis huit blindes… Avant de doubler sur Negreanu !

Puis c’est au tour de Phil Hellmuth d’aller à tapis contre le Canadien. L’homme au seize bracelets est devant avec deux paires contre un tirage suite, mais le croupier s’en mêle : Suite sur la turn pour Daniel et river full pour Hellmuth qui lâche un gros « Yes baby ! » en bondissant vers son pote Mike Matusow pour lui taper dans la main. Au tour de Negranu de tilter, avec un joli low-kick sur sa chaise qui vole à côté de la table télévisée. 

La valse des chipleads se poursuit pendant des heures. Negreanu aura une, deux, trois balles de match pour buster Hellmuth, sans succès. Les blindes commencent à devenir lourdes et la moyenne, qui était de quarante blindes au début du 3-max, descend sous les quinze blindes. C’est finalement le Canadien qui rendra les armes en premier.

Mettant à tapis Hellmuth sur un board 9810, Hellmuth paye avec son A567 pour une suite, qui bat le K862 de Negreanu.

negreanu

Tandis que Negreanu explique aux caméras de Poker Go qu’il a joué un très beau poker et qu’il aurait du faire mieux que troisième, les deux survivants se retrouvaient encore à tapis sur un flop 796. Phil tient K976 pour deux (voir même trois) paires, Ausmus possède une suite avec A852. Deux briques plus tard, Jeremy lève les bras : Il vient de remporter son troisième bracelet WSOP et 1 188 918 $.

« J'avais l'habitude de les voir à la télé »

Le « Poker Brat » enrage, lâche sa frustration devant les caméras de Poker Go et quitte la salle sans même attendre la fin de l'interview de son adversaire. Jeremy Ausmus, lui, savoure le moment. 

hellmuth

« Je suis très heureux. La bataille était vraiment serrée  A la fin, c’était très tendu, il fallait jouer presque toutes les mains tellement nous étions shortstack », analyse Ausmus, qui prend pour exemple la main poubelle qui lui a donné la victoire.

Face à deux joueurs plus expérimentés, plus médiatiques, et qui ont tous deux marqué l’histoire du poker, Jeremy Ausmus ne s’est pas laissé impressionné, loin de là. « J’ai beaucoup joué avec eux ces dernières années. Au moment du 3-max, je me suis dit “j’aime bien mon spot”, sans dire que ce ne sont pas des supers joueurs, surtout qu’ils ont énormément d’expérience. Mais j’aime vraiment le PLO, je maitrise bien ce jeu et je me sentais confiant », explique le joueur, qui préfère mettre en avant le plaisir qu’il a eu de jouer contre ces monuments. « C’était surtout très fun ! Ce sont des icônes du poker old school, j’avais l’habitude de les voir à la télé il y a quinze ans, donc c’est cool de les jouer en finale de WSOP ».

HU

Déjà vainqueur du tournoi d’ouverture (le Covid-relief, pour 48 687 €), Jeremy enlève son deuxième bracelet du festival, huit ans après son premier titre à Enghien-les-Bains, sur un 1 500 $ PLO (Pour 70 324 €). Pas vraiment comparable avec ce troisième bracelet, conquis sur un buy-in bien plus élevé, un plateau bien plus prestigieux et pour un gain autrement plus juteux. De quoi nourrir de nouvelles ambitions ?

jeremy ausmus
« Je ne fais pas vraiment de chasse aux bracelets, affirme Jeremy Ausmus. Mon but, c’est de gagner de l’argent et continuer à jouer tant que j’aime le jeu. Je suis très attiré par le côté compétitif et j’aimerais m’améliorer en variantes pour devenir un joueur plus complet, capable de jouer tout types de jeux et à toutes les limites ». - Fausto