Qui sont les neuf finalistes du Main Event 2019 ?
Photo : Joe Giron / WSOP.com
Ils ne sont plus que neuf, sur un total de 8 569 participants, à pouvoir prétendre au titre suprême du poker et au premier prix de 10 millions de dollars. Ils viennent de six pays différents. Vous ne les reconnaîtrez pas tous, loin de là, mais chacun a bataillé plus de 75 heures à table au cours des dix derniers jours pour en arriver là où il est. Qui sont les grands élus du Main Event des WSOP 2019 ? On vous dit ce qu'on sait.
Informations compilées par Benjo et Flegmatic à l'aide du bureau de presse des WSOP, PokerNews.com et nos observations perso.
Siège 1 : Hossein Ensan
55 ans, Allemagne (né en Iran)
177 millions (177 BB)
En plus d'être le chipleader avec une marge d'avance presque jamais vue au départ d'une finale de Main Event WSOP (son poursuivant direct, Gary Gates, est à près de 80 blindes derrière), le doyen de cette TF est aussi le seul à avoir déjà goûté aux joies d'un titre majeur. C'était à Prague en 2015, sur un Main Event EPT qui lui avait rapporté plus de 750 000 €. Et ce, moins de 16 mois après avoir déjà terminé sur le podium à Barcelone pour 650 000 €. Autant dire - un peu d'auto-congratulations - que nous avions eu le né fin en vous le pointant du doigt au milieu du Day 5. Surtout que ce natif d'Iran, qui a émigré en Allemagne à 25 ans, a ensuite poursuivi sur sa lancée, remportant en 2017 le Main Event des WSOP-Circuit de Rozvadov pour 184 000 €. De quoi le faire désormais culminer à 2,6 millions de dollars en live, avec une occasion en or devant lui pour au moins doubler ce total. Pas si mal pour quelqu'un qui se définit encore comme un "simple amateur", de la même manière qu'il se décrivait comme "simple peintre", du temps de ses années avec un pinceau à la main. S'il vient à remporter le deuxième plus gros Main Event de l'histoire, nul doute que ses oeuvre passées vaudront tout de suite un tout autre prix. "J'ai de l'expérience en Hold'em depuis 2002, a-t-il tout de même soufflé à nos confrères de PokerNews. L'expérience est plus importante que les livres." Et de ça, Hossein Ensan en a à revendre.
Siège 2 : Nicolas Marchington
21 ans, Hornchurch (UK), vit à Londres
20,1 millions (20 BB)
Après le doyen, place au minot ! À tout juste 21 ans, Nick Marchington a l'occasion de devenir le plus jeune vainqueur de l'histoire du Main Event des WSOP, devançant Joe Cada de quelques mois. Un problème toutefois, l'Anglais partira avec le plus petit tapis des finalistes (à également avec Timothy Su), après avoir pourtant longtemps occupé le fauteuil de chipleader lors du Day 7. En cause, un bluff un peu trop ambitieux et dans le mauvais timing contre Hossein Ensan, qui a permis à l'Allemand de prendre la tête du tournoi. Pur produit de cash game online, qu'il pratique assidûment depuis ses 18 ans, Nick ne s'est mis que tout récemment aux tournois et au live. Pour preuve, une page Hendon Mob à seulement 12 415 $, où ne figure qu'un seul résultat, obtenu... il y a moins d'un mois, sur un Deepstack à 800 $ des WSOP. "Je pense qu'en arrivant ici, j'ai considérablement sous-estimé tous les aspects qui font du live un monde à part, a avoué le Britannique à la presse. Pendant mes premières semaines ici, j'ai joué assez mal (...). Je pense être un bien meilleur joueur aujourd'hui qu'il y a un mois, même si j'ai encore beaucoup de travail à faire !" Un travail qui devrait commencer dès les premières minutes de cette finale, avec un tapis de 20 blindes qui ne lui laissera que peu de marge de manoeuvre.
Siège 3 : Dario Sammartino
32 ans, Naples (Italie), vit à Florence
33,4 millions (33 BB)
Sans aucun doute LA star et le joueur que vous avez le plus de chances de connaître parmi cette promotion 2019. Régulièrement listé parmi "les meilleurs joueurs du poker toujours en quête d'un bracelet", Dario Sammartino disputera dimanche sa neuvième finale WSOP, la troisième cette année (après une troisième place sur le H.O.R.S.E. Championship et une quatrième place sur un 1 000 $ Online), avec comme objectif de dépasser son meilleur score de 1,6 million de dollars, quand il avait décroché la médaille de bronze du High Roller for One Drop en 2017, derrière ElkY et Doug Polk (comme le Français, il est également un ancien gros joueur de StarCraft). D'ailleurs, en cas de nouveau podium, le beau Dario aux 8 millions de dollars de gains passerait numéro 1 de la All-Time Money List transalpine, subtilisant le trône à l'un de ses meilleurs potes sur et en dehors du circuit, notre Mustapha Kanit adoré. Pourtant, depuis un peu plus d'un an, le poker n'est plus au centre de la vie du Napolitain (même s'il a tout de même amassé plus de 500 000 $ aux tables en 2018). "Je ne suis pas retraité, a-t-il tenu à préciser, je ne joue simplement plus au poker à plein temps. Cela fut ma priorité numéro 1 pendant longtemps, mais maintenant je n'y consacre plus autant d'importance." Il a même monté avec un ami une entreprise appelée Rent, Sell, Cars, par le biais de laquelle les deux hommes louent leurs rutilantes Ferraris. On est balla ou on ne l'est pas. Tombé malade au début du Main - "J'ai été vraiment mal pendant trois ou quatre jours, j'ai dû prendre énormément de médicaments." - Sammartino a joué un joli numéro de short stack durant une bonne partie des Day 4 et 5, allant jusqu'à boucler ce dernier avec le 105e tapis sur 106, avant de prendre son envol durant les journées suivantes. Malgré un coup d'arrêt subi lors des demi-finales, où il a fait doubler Nick Marchington après avoir mal lu son stack, Dario Sammartino aura tout de même un peu plus de 30 blindes pour s'exprimer dimanche. Au vu de ce qu'il nous a montré précédemment, cela semble bien assez pour que ses adversaires le considèrent comme un gros danger potentiel.
Siège 4 : Kevin Maahs
27 ans, Chicago (Illinois)
43 millions (43 BB)
À 27 ans, et tout comme Nick Marchington, Kevin Maahs célèbre comme il se doit sa première venue aux World Series of Poker, lui qui n'avait jusque-là que peu quitté la scène des tournois du Midwest, avec dix résultats depuis 2016 récoltés principalement entre Milwaukee et sa ville natale de Chicago, pour un peu plus de 60 000 $ de gains. Sur ce Main Event, l'ami Kevin fait partie de la poignée de joueurs qui ont préféré faire leur apparition au Day 2, avec 75 blindes devant eux. "Cela correspond plus à mon style de jeu, précise-t-il. Je me sens plus à l'aise dans le jeu short-stack et je n'ai d'ailleurs jamais vraiment eu de gros tapis tout au long du tournoi." Après avoir signé un double up chanceux lors du Day 6, lorsque sa paire de Rois s'est transformée en couleur sur la rivière pour craquer les As de Chang Luo, Kevin Maahs a pu faire parler sa science du timing lors du Day 7, doublant à pas moins de quatre reprises, dont trois fois avec les As et une fois avec As-Roi contre les Dames de Michael Niwinski. "Je pense avoir une bonne place au Siège 4 (avec la position sur le chipleader et Sammartino NDLR). Je n'ai encore jamais été chipleader et je me sens bien au milieu du peloton." En embuscade, prêt à sortir... de la masse.
Siège 5 : Timothy Su
25 ans, Allentown (Pennsylvanie), vit à Boston
20,2 millions (20 BB)
Au poker, tout le monde a sa chance, y compris lorsque l'on parle du plus beau et du plus long tournoi du monde : témoin Timothy Su, finaliste du Big One alors que son total de gains en live ne dépasse pas les 3 000 $. Se définissant comme un geek, le programmeur informatique de Boston est un grand fan de musique classique, pratiquant même trois instruments différents au sein d'un orchestre (piano, violon et hautbois) "Il y a pas mal de similitudes entre la musique, la programmation et le poker", explique t-il. "Sur chaque discipline, on dispose d'une grande liberté dans ses choix." À la table, Timothy a exercé cette liberté au cours du Day 6 en jouant le plus agressivement possible un tirage quinte sur le turn, envoyant le tapis face à un Sam Greenwood détenant les As : le tirage rentre sur la rivière ! Ce style "high variance" lui a coûté pas mal de jetons en demi-finales : longtemps chip-leader, il devra se contenter de 20BB pour entamer la journée de poker la plus importante de sa vie.
Siège 6 : Zhen Cai
35 ans, Lake Worth (Floride)
60,6 millions (61 BB)
Tiens, un pote d'un pote ! L'an passé, nous avions découvert le futur runner-up Tony Miles avant tout le monde, grâce à sa connexion surprise avec Pierre Calamusa. La rencontre inattendue de cette année implique encore une fois Tony Miles : Zhen Cai n'est autre que son meilleur pote depuis huit ans, et les deux vivent ensemble en coloc' à Vegas le temps des WSOP, en compagnie de Pierre et Victor Choupeaux. Ce qui nous a donné l'occasion de le saluer dès la fin du Day 1C, lorsque la troupe est venue saluer les joueurs du Team Winamax après la conclusion de la partie.
Se décrivant comme un pro de Pot-Limit Omaha en cash-game, Zhen trouve le temps de jouer des tournois de temps en temps. Jouant principalement en Floride, on l'a vu soulever le trophée WSOP Circuit - une bague et non un bracelet - en 2010 au casino Harr's de La Nouvelle Orléans. "C'est un type génial", dit Miles. "Un de mes premiers coachs et mentors dans le poker. L'an passé, il était là pour moi jusqu'au bout : c'est à mon tour de le soutenir." Le papa d'un fils de 4 ans (prénommé Chance !) pourra aussi compter sur les bonnes ondes de sa femme Jessica et du reste de sa famille, tous arrivés à Vegas en fin de Day 7.
Siège 7 : Garry Gates
37 ans, Titusville (Pennsylvanie), vit à Las Vegas
99,3 millions (99 BB)
Ne cherchez plus le plus gros rail de la finale du Main Event 2019 : vous l'avez trouvé. Pourtant, la majorité d'entre vous n'avait probablement jamais entendu parler de Garry Gates avant de le voir monter des pions durant la seconde moitié du tournoi. Si le résident d'Henderson (banlieue de Vegas) sera soutenu par des centaines de joueurs et amis en finale, c'est parce qu'il fait partie de l'industrie du poker depuis une douzaine d'années. D'abord au sein de PokerNews, où il fut simple "couvreur" - ce passionné ultime était arrivé à Vegas sans un sous en poche mais avec des rêves plein la tête ! - avant de prendre la tête de l'équipe de reporting, puis chez PokerStars, où on l'avait placé en 2010 à la tête des évènements live de PS organisés sur le sol américain. Bad beat : quelques mois plus tard, le 15 avril 2011, le Black Friday mettait un coup d'arrêt brutal au poker en ligne au pays de l'Oncle Sam et aux projets live de la salle au pique rouge. Mais Garry, un type hautement compétent, travailleur et en plus de ça jovial, a gardé son job sans problème. De nos jours, il s'occupe des relations avec les joueurs, écoutant leurs remarques et leurs critiques au quotidien pour améliorer les produits de PS, et est une présente constante sur les circuits live de PS. Pas étonnant, donc, que ce type adorable connaisse tout le monde dans le milieu ! C'est aussi à lui qu'on doit la distribution des 300 "Platinum Pass" à 30 000 dollars durant les douze mois qui ont précédé l'historique PSPC aux Bahamas.
Ne jouant au poker sérieusement que durant les vacances d'été (les WSOP sont parfaits pour cela !), Garry le "travailleur de l'industrie" cumule tout de même 243 000 $ de gains en live, et avait déjà atteint les places payées du Big One en 2011 et 2017. Il a vécu des Main Events pires que celui-là, chattant notamment une énorme confrontation AK/KK (As on the river !) contre Robert Heidorn durant le Day 6 avant d'être du bon côté de ce matchup le lendemain, cette fois contre Hossein Ensan.
Main Event 2008 : de l'eau a coulé sous les ponts depuis l'époque où Garry Gates était couvreur (et nul en prob bets, dirait-on)Onze ans après avoir honoré un pari stupide contre la pro canadienne Evelyn Ng sur le Main Event 2008, qui l'avait contraint à passer le premier niveau du Day 1 déguisé en César, un bol de raisins à la main (une sombre histoire de partie de Guitar Hero ayant mal tourné, nous avions raconté l'anecdote dans notre coverage de l'époque), Garry Gates vit donc l'été de sa vie, et nous n'aurons évidemment aucun mal à être impartiaux devant ce confrère et ami, un ex-couvreur, un vrai passionné comme nous, en compagnie de qui on a bourlingué sur tous les tournois du monde au cours des douze dernières années. Allez mon gars Garry !
Siège 8 : Milos Skrbic
30 ans, Sremska Mitrovica (Serbie), vit à San Diego
24,4 millions (23 BB)
1,6 millions de dollars au compteur pour le Serbe depuis 2011, mais ce n'est qu'en 2018 que Milos Skrbic a véritablement commencé à percer, avec une 5e place sur le Main Event des WSOP Europe à Rozvadov en octobre de cette année-là, puis une place de runner-up sur le WPT de Noël organisé au Bellagio. Désormais installé à San Diego, Californie, Milos a commencé le poker il y a dix ans au cours ses études vétérinaires. PokerNews décrit son chemin vers la finale comme "smooth", notant qu'il n'a vraiment quitté les hauteurs du classement, et a remporté une quantité incalculable de pots sans showdown. "J'ai eu des belles mains. J'ai fait de bons value bets et de bons calls. Je joue bien !"
Siège 9 : Alex Livingston
32 ans, Halifax (Canada), vit à Las Vegas
37,8 millions (38 BB)
Le pro partage son temps entre sa ville natale canadienne d'Halifax et Las Vegas. Son accession en finale a des allures de revanche : en 2013, Alex Linvingston avait chuté à une frustrante 13e place - cela lui avait tout de même rapporté un pactole de 451 398 $. L'ancien champion d'échecs sera quoi qu'il arrive millionnaire au terme de cette édition 2019, et peut espérer beaucoup mieux avec ses 38 BB. Après avoir été à l'université de Tufts (Boston), Livingston a racheté une pizzeria à Brooklyn. Pendant son temps libre, il alterne entre le golf, le bowling et la NBA à la télévision. Un type somme toute normal, quoi !
Les récompenses
Vainqueur : 10 millions de dollars
Runner-up : 6 millions
3e : 4 millions
4e : 3 millions
5e : 2,2 millions
6e : 1,85 millions
7e : 1,525 millions
8e : 1,25 millions
9e : 1 millions
Le programme de la finale
Dimanche, 18h30 (3h30 du matin en France) : début de la finale avec 91 minutees et 35 secondes restantes sur le Level 37 (500K/1 million, BB ante 1 million). Le bouton sera au siège 1. On joue jusqu'à ce qu'il ne reste plus que six joueurs.
Lundi, 18h30 : finale à six. Trois éliminations de plus, et on s'arrête encore.
Mardi, 18h30 : On termine l'histoire ! Et par la même occasion les WSOP 2019.
Samedi 13 juillet : ne demandez pas le programme !
Vos couvreurs préférés sont off aujourd'hui, histoire de reprendre des forces avant la finale du Main Event et les trois dernières journées de reportage avant le retour en Europe. Voici les six tournois que nous ne suivrons donc PAS aujourd'hui...Event #84 : The Closer 1 500 $ (Day 1B) : deuxième flight de départ pour le tournoi de clotûre, qui en compte trois au total.
Event #80 : Mixed NLHE / PLO 1 500 $ (Finale) : cinq joueurs restants à l'heure où nous écrivons ces lignes, dont l'un des membres de la fratrie Greenwood (il s'agit cette fois de Luc).
Event #82 : Double Stack NLHE 1 500 $ (Finale) : plus que 9, dont le patron du magazine Card Player Barry Shulman, déjà détenteur de plusieurs breloques.
Event #83 : High Roller 100 000 $ (Finale) : LA grosse partie du jour ! Près de 2,8 millions à gagner et un casting où l'on retrouve Daniel Negreanu, Nick Shulman, Igor Kurganov...
Event #85 : PLO 6-handed 3 000 $ (Day 2) : 835 joueurs au départ, 173 survivants pour 126 places payées. Bruno Fitoussi, Basile Yaiche, Joao Vieira et Yoh_Viral sont au Day 2.
Event #86 : NLHE 6-handed Championship 10 000 $ (Day 1) : dernier gros tournoi de l'été pour les pros. On retrouvera la quasi-totalité des joueurs du Team Winamax encore présents à Vegas. En plus des équipes de Dans la Tête d'un Pro, qui espèrent bien chatter une troisième et dernière fois sur cette campagne des WSOP 2018.