Winamax

Simple, basique

- 9 juillet 2019 - Par Benjo DiMeo

La plus grosse bulle de l'année ne fut qu'une formalité
Main Event 10 000 $ (Day 3)


bieres
1 286 joueurs qui entrent simultanément dans les places payées du plus gros tournoi du monde, cela se fête, et cela demande une logistique appropriée

A chaque édition du Main Event sa bulle : c'est à chaque fois un moment unique. Vous me direz que de loin, toutes les bulles se ressemblent : chacun attend l'élimination d'un unique et dernier joueur pour enfin être récompensé. Mais le diable se niche dans les détails. Il y a les années où on doit jouer à pas d'escargot pendant deux heures avant de voir enfin quelqu'un sortir. Les double-up miraculeux s'enchaînent, on finir par croire que ça ne va jamais finir, la patience des shorts-stacks et des organisateurs est mise à rude épreuve. Et puis il y a les éditions un peu plus fluides, où le premier coup à tapis du "hand for hand" est le bon.

Le cru 2019 appartient à une catégorie beaucoup plus rare : celle où l'on est passé de 1 287 à 1 286 joueurs sans avoir besoin de mettre l'action en pause. Il n'y a pas eu de main par main ! Et cerise sur le gâteau : le joueur qui a sauté n'était pas du tout short-stack, bien au contraire. Presque la moyenne ! Il y en a pas mal ce soir qui remercient ce joueur nommé Ryan Pochedly qui, au moment exact où Jack Effel prenait le micro pour annoncer qu'allait débuter le main par main, faisait face à un overbet à tapis sur un board 7-8-3-K-7 sans couleur possible.

Ryan Pochedly
La bulle fut tellement rapide que Ryan Pochedly a du patienter de longues minutes, le temps que les superviseurs s'assurent qu'il n'y avait pas eu une autre élimination en simultané

"Il avait relancé à 14 000, nous expliquera après coup le Colombien Pineda, son adversaire sur cette main. "J'ai 3-bet avec 76 et il a payé. Sur le flop, je c-bet 18 000 et il paie. Turn : check/check. Rivière : il check. J'overshove. Il lui reste à peu près 300 000. Il a fini par payer." Ce call, Pochedly aura tout loisir de le regretter au cours des jours à venir : son As-Roi n'était définitivement pas en tête. En tout cas pas sur la rivière !

Un bref moment de confusion a suivi ce call perdant : Pochedly a du rester debout devant sa table, sous l'oeil d'un superviseur tenant un talkie walkie attende le mot d'ordre. Quelques minutes plus tard : c'est OK, le compte est bon. Pochedly est emmené dans l'Amazon Room où l'attend Jack Effel.

bubble boy
Comme le veut une tradition non-officielle, le bubble-boy s'est vu remettre un trophée au look discutable et, plus important, une entrée pour le Main Event de l'an prochain. Ah : il n'a pas vraiment fait la bulle, en fait : il récupère 10K$ de value ! C'est pas faux, et l'histoire ne retiendra d'ailleurs pas l'identité de celui qui avait été éliminé juste avant Pochedly.

Avant de féliciter dans les prochains articles les Français primés sur cette édition 2019 (nous en avons compté 28), il nous faut nous arrêter un instant sur les derniers déçus, ceux qui ont sauté à quelques pas du premier palier de gains. Tombé short-stack durant la deuxième moitié de la journée, l'ancien footballeur pro Jimmy Kebe n'aura pas vécu le moment magique de la bulle. Même topo pour Amaury Mamou-Mani, qui a transformé une paire de 7 en bluff en envoyant tapis sur un flop As-9-2. Mauvaise pioche : son adversaire détient les As, et passe chip-leader dans la foulée grâce ce pot valant 1,2 million. Bravo, Preben Stokkan !

Réard
Et puis... A moins de 20 places de l'argent, Alexandre Réard a fait tapis pour 150 000 avec une paire de Dames. Le joueur qui avait relancé le paie avec les Valets. Ce qu'il s'est passé sur le board est rendu facultatif par le cliché ci-dessus : l'un des pros les plus expérimentés du clan français ne fera pas de deep run cette année.

Caroline
Caroline Kitai vit la bulle avec autant d'intensité que son mari

dario sammartino
Dario Sammartino avait semble t-il besoin de se détendre au milieu de ce moment compliqué

Richard_seymour_Ugo Faggioli
Le Français Ugio Faggioli met la pression sur la bulle à coup de gros pions verts (25 000) face à l'ancien pro de foot US Richard Seymour

Bouteille
Il y en a qui fêtent la bulle avec une bière, d'autres préfèrent la jouer plus raffiné


boivin foxen
Le belge Thomas Boivin et Alex Foxen (actuel numéro 1 au GPI) figurent parmi les têtes de série du Day 3


anton morgenstern gordon vayo
Anton Morgenstern et Gordon Vayo : deux joueurs qui savent ce que c'est, d'aller (très) loin dans le Main Event

Preben Stokkan
Le Norvégien Preben Stokkan est devenu chip-leader en toute fin de journée, aux dépends d'Amaury Mamou-Mani