Winamax

Le cure-dent magique du deep run

- 3 juillet 2019 - Par Tapis_Volant

J-P Besançon est dans les chipleaders à 44 left
Retour sur la recette magique pour deep run
Event #64 : Crazy Eights No Limit Hold'em 888 $ (Day 3)

JP Bet

Sans doute inspiré par la 3e place de Sandrine Phan sur le Ladies et son deep run deux jours plus tard sur le Deepstack Championship (15e), un ex-employé de Winamax s'illustre également au Rio... et cette fois, c'est sur le Crazy Eights que ça se passe, puisque Jean-Pierre Besançon, a.k.a J-P Bet ou Betteur, auréolé du drapeau australien sur WSOP.com, fait partie des chipleaders de l'épreuve à 44 left.

Si la table finale et le bracelet sont encore loin, la perf' est déjà bien là, sur un tournoi qui a généré un total record de 10 185 entrées, dont 7 pour le héros de cet article. Trader quand il est entré chez Winamax, J-P était déjà un gros joueur de cash-game online où il jouait en NL1K et NL2K. Ses performances en tournois jusqu'à maintenant restent anecdotiques, un deep run sur le Main Event WSOP en 2013 (619e pour 19k$), un sur l'EPT Deauville en 2015 (76e pour 9k€) et pas grand chose d'autre.

Venu à Vegas avec son frère pour " jouer deux ou trois tournois " et partageant son périple avec ses trois potes Jonathan Guez, Vincent "Le-Capoteur" Dupuy et Adrien Favre, J-P s'est laissé engrainer par Pierre Calamusa pour mettre trois bullets dans le 1K$ de l'Aria, puis a pris part au Crazy Eights, où il a donc mis 7 bullets pour monter enfin un stack. Superstitieux comme beaucoup de joueurs de poker, J-P et sa bande vivent ensemble ce deep run qui pourrait finir en apothéose. Et ils ont développé une recette magique pour passer les flips, que me raconte Jonathan.

" On joue tous les soirs au Craps depuis qu’on est arrivé à Vegas. A chaque fois qu’on s’installe, on regarde le look des gens autour de la table pour voir si elle est bonne. Un des premiers soirs, on arrive, y a un ricain à table avec sa meuf, il a une petite chemise chelou et il a un cure-dent. C’est à lui de lancer les dés, et il fait une énorme série. Plein de bons lancers, toute la table se régale, c'était magnifique. Il avait son petit cure-dent et on a bien run good. Quand la série s'arrête, on a faim. On est au Bellagio et on repère un resto de Noodles. On commande, la serveuse nous fait attendre 10 minutes. Et on voit une réserve de cure-dents, on en prend une tonne, et on refait un run au craps avec tous un cure-dent dans la bouche. Les pâtes attendent et nous, on a pris 2k$ en 20 minutes. On se dit que ces cure-dents font run good, tu te sens protégé, tu touches du bois, en fait ! Depuis, dès qu’on s'inscrit sur un tournoi, on prend un cure-dent. A chaque pause, on change de cure-dent. Un cure-dent neuf toutes les deux heures. On a des cure-dents partout dans la chambre. On se sent immunisé. S’il fait table finale, tout le monde aura des cure-dents dans le rail, on les distribuera. On est la ToothstickTeam "

Rail_JP

Superstitieux, les joueurs de poker ? Jonathan me confie que " c'est un peu comme le mec qui change pas de caleçon pendant son deep run sur le Main Event. Tu prends la même routine. Tous les matins, on se prend un petit muffin fourré au Nutella. Day 2, J-P en a pris deux, Day 3, il en a pris trois. Si y a Day 4, il va en prendre 4. On descend au même moment tous les matins, je commande le Uber, on refait exactement les mêmes choses. C’est débile, mais ça se passe bien comme ça donc on continue. "

Jonathan et Vincent m'apprennent que J-P n'a qu'un seul but sur cet Event : aller en table finale. Même s'il finit 15e de l'épreuve, il sera déçu. Depuis trois jours, conscient qu'il a de bonnes chances, il joue son a-game et n'est pas le genre à aller spew 50 blindes avec une paire de 3, J-P vient tout juste de passer à 18,5 millions de jetons (soit 2 averages) en doublant avec une couleur max contre la 3e couleur max. Selon lui, son adversaire l'a un peu livré, puisque le français l'a quand même 3-bet shove sur la river.

Partageant une chambre avec lui au Bellagio, Jonathan ajoute que " J-P commence à prendre à coeur le tournoi. Hier soir, tu sentais l’adrénaline dans la chambre, c'est normal, tu commences à y croire. Au Day 3, t’y crois sans y croire. T'es conscient que tu peux faire deux rois contre deux as, et que ce sont souvent des flips de range. Il a encore 75% de chances de bust, mais bon, ça commence à se rapprocher ! On a quelques swaps, bien évidemment. On vibre avec lui. "

Déjà à ses côtés en fin de Day 2, alors que J-P venait à peine d'apprendre qu'il gagnait enfin de l'argent sur le tournoi (Il a mis 6 216 $ dans le tournoi, tout de même), Jonathan Guez, Adrien Favre et Vincent Dupuy ont certes quelques pourcents mais c'est surtout par amitié qu'ils assistent dans le rail au deep run de leur pote.

A noter que Leo Margets est également encore présente dans le tournoi avec un petit tapis de 4,6 millions (une quinzaine de blindes) et que trois autres français survivent également avec peu de jetons, Jean Fabre, Allan Tirel et Alexandre Fradin.

Le vainqueur de l'épreuve repartira avec la somme colossale de 888 888 $ et les rescapés sont d'ores et déjà assurés de remporter 17 166 $, de quoi acheter une petite tonne de cure-dents pour deep run le Main Event.