10% des participants sont français selon nos estimations
Mais qui sont ces français qui participent ?
Event #70 : No Limit Hold'em 6-Max 5 000 $ (Day 1)
L’an dernier, ce tournoi à 5 000 $ disputé en 6-Max avait permis de prouver les compétences de nos joueurs sur ce terrain si particulier du short-handed. En effet, 6 joueurs français étaient encore en lice sur le tournoi à 27 joueurs restants, fait rarissime.
Cette année encore, c’est en masse que les français ont répondu à l’appel de l’un des plus beaux tournois de No limit hold’em de l’été. « On est comme à la maison ici », me déclarera Victor Choupeaux, juste avant de m’apprendre que son voisin de gauche n’est autre que « Bencb », l’un des joueurs qui a le plus déroulé sur les tournois online depuis des années, et que Victor respecte notamment pour ses réflexions sur l’état d’esprit du joueur de poker. Ca n'empêchera pas Choop de placer à son adversaire d'un jour un gros check/raise à tapis avec un tirage couleur juste devant mes yeux.
Revenons aux Français. Avec déjà plus de 630 joueurs inscrits, soit un record de fréquentation sur l'épreuve, on peut affirmer sans se tromper que près de 10% du field est Français. Faut dire que cette épreuve a de quoi séduire nos joueurs habitués au format 6-max sur Winamax. Le seul bracelet de l'été côté français a d'ailleurs été remporté sur une épreuve de 6-max, Thomas Cazayous s'emparant du bracelet sur le 3 000 $ 6-Max où s'étaient également illustrés Paul Pirès-Trigo (11e), Erwann Pecheux (18e) ou Adrien Allain (28e).
Mais, alors, qui sont ces Français qui ont les moyens, l'envie, et le talent suffisant pour disputer ce genre d'épreuve ?
Ceux qui sont "obligés" par contrat
Je n'ai pas dit qu'on les avait forcés, mais les joueurs sponsorisés ont quasiment tous coché ce tournoi dans leur programme. Si Gaëlle Baumann et Adrien Reskallah ont préféré le Mini Main Event, et que Ivan Deyra est occupé à deep run le 10k$ Partypoker Millions de l'Aria, tous les autres Team Pros ont répondu à l'appel. Pierre Calamusa, Romain Lewis, Guillaume Diaz, Adrien Delmas, mais aussi les deux internationaux João Vieira et Adrian Mateos.
Chaud d'action après un break de plusieurs jours loin des tables du Rio, Romain me raconte un coup qu'il a joué contre Leon Tzoukernik, le patron du Casino de Rozvadov. " Après avoir relancé trois mains d’affilée, j’open avec QT, je suis payé par Leon et la grosse blinde défend. Sur le flop A83, je fais 900, il me relance à 3 000. Là, c'est marrant, je vois un tell chez lui, que je peux pas te dévoiler, mais dont on avait parlé hier avec Basou. Je me dis qu'il est pas fort et je décide de float. Sur un J à la turn, j'ai maintenant un gros tirage quinte et flush et je donk-bet à 6 000. Il me snap call et j'interprête ça comme un signe de faiblesse. River 6, je shove et il me dit qu'il ne peut pas passer cette main et finit par payer avec As-Huit pour deux paires floppées. " Tombé à 12k après ce coup, avec une image quelque peu dégradée, Romain va trouver un jeune joueur pour le payer avec A-5 dépareillé sur 6-4-2 après avoir défendu sa grosse blinde, puis donk/3-bet shove sur le flop. Le temps de me raconter ça, il découvre une main et profite de ma présence (c'est ce qu'il me dira après) pour caser un bon gros bluff en se disant que ses adversaires vont imaginer qu'il a forcément une main pour interrompre cette discussion. Si on peut aider ...
Ceux qui commencent à être habitués
22e l’an dernier et en difficulté cet été à Vegas où il n’a pour l’instant fait qu’enchaîner les éliminations, Alexandre Réard partage sa table avec Juha Helppi, alors qu’il avait entamé sa journée à la gauche immédiate de Thomas Cazayous. 12eme et meilleur français sur cette épreuve l'an dernier, Jimmy Guerrero n'aurait raté pour rien au monde ce tournoi. Sa table regroupe pas moins de 4 français, Ugo Faggioli, Emrak Cakmak et un joueur dont j'ai oublié bien involontairement le nom. On citera également Julien Sitbon, Yoh_Viral ou encore Arthur Conan, dans les joueurs qui commencent maintenant à avoir l'habitude de ces épreuves prestigieuses.
Grand habitué de ce genre d'épreuves, Antoine Saout est également au casting de ce tournoi. Je l'ai retrouvé plus remonté que jamais après avoir été victime d'un coup de vice assez moche d'un joueur, le joueur en question avait annoncé "All-in" après la relance d'Antoine sur la river. Se pensant couvert, Antoine dévoile son brelan et son adversaire fait croire au croupier qu'il avait "demandé si Antoine était all-in". Antoine n'obtiendra pas gain de cause et son adversaire s'en sortira tranquillement, alors qu'il aurait du buster sur ce coup.
Ceux qui surfent sur le run good
Eux n'avaient pas forcément pour plan de participer à ce tournoi. Et puis, leur run good sur place à Vegas a fait que le plan a changé. Runner-up du Monster Stack il y a quelques jours pour plus de 600k$, Vincent Chauve s'est chauffé à prendre part à l'épreuve, incité par un ami. Reconnaissant n'avoir " aucun edge sur cette épreuve ", Vincent a préféré participer au Mini Main Event. Mais, après avoir bust dans les premiers niveaux de la journée, il s'est décidé à register ce tournoi. Evoquant son heads-up, il m'expliquait qu'il y repensait beaucoup depuis. " Quand j'ai fait 2e, ça allait, mais là, j'ai de plus en plus de regrets, j'ai revu le replay et j'ai l'impression d'avoir fait pas mal d'erreurs pendant le tête-à-tête. "
Dans cette catégorie de joueurs qui se sont décidés à s'inscrire sur ce 5k$ grâce à leurs résultats sur ce Vegas, on trouve également Thomas Cazayous, seul vainqueur de bracelet français cet été, Axel Hallay, 3e d'un 800$ Deepstack (Event #37) ou David Fhima, 3e d'un event Online en début de festival.
Ceux qui se sont chauffés
On ne les voit que rarement sur des buy-ins aussi chers, excepté sur le Main Event, mais certains joueurs ont décidé de se lancer dans le grand bain sur ce 5K 6-max, comme Kasher Soze, qui partage notamment sa table avec Basil Yaïche. Au moment où je passe pour l'immortaliser dans l'Amazon Room, je le vois en train de 3-bet ce qui s'avèrera être deux beaux As. Sur le flop T43, il envoie une mise à 2 600 et se fait check/raise à 8 000 pour la seule joueuse de la table. Il paye. Sur la turn 6, elle envoie une nouvelle praline à 10k et Kasher pousse son tapis pour 10k de plus. Il se fait payer par JT et parvient à éviter les balles pour doubler. Rangeant ses jetons, il m'apostrophe : " Tu sais que tu me devais 5 000 balles si je sautais, là ! ". Ok, ça peut coûter cher d'être couvreur, visiblement.
Parmi les joueurs qu'on attendait pas trop et qui se sont donc chauffés, les deux éminents spécialistes de PioSolver Benjamin Chalot et Clément "Bibibiatch" Richez, ou encore Julien Stropoli.
Ceux qui viennent d’arriver et commencent fort
Ils viennent à peine d'arriver à Vegas et n'ont pas vraiment le temps de s'échauffer. Tout juste papa, Sonny Franco ne fait pas dans la demi-mesure cette année dans son programme à Vegas. Fini le grind intensif, on choisit ses tournois désormais. Ce sera le 5k 6-Max et le Main Event. Un beau programme, pas de fioritures. On aime.
On retrouve également Alexandre Amiel, Philippe Barouk, au départ de cette épreuve.
Ceux qui reviennent à Vegas pour se faire un kif
Cela fait bien longtemps qu'on ne les avait pas vu tenir les cartes, mais cette année, ils ont décidé de s'y remettre. Dans cette catégorie, Cyril André, alias "DonLimit", n'a pas tiré la meilleure table, devant jouer avec Adrian Mateos jusqu'à ce que l'un des deux bust ou alors que la table casse.
De retour après plusieurs années sans jouer à Vegas, Hugo Pingray est également au départ de ce 5k 6-Max, je l'ai rencontré au départ de ce tournoi. Interview à venir dans un prochain article.
Désolé d'avance à tous les français non mentionnés dans l'article, il ne vous reste plus qu'à deep run pour qu'on parle de vous dans ces colonnes !