Ivan Deyra n'a pas réussi l'exploit de remonter son tapis, il termine 8e
Event #34 : Double Stack NLHE 1 000 $ (Day 4)
Cette bonne bouille bien souriante d'un minot qui s'apprête à souffler sa 25e bougie dans trois jours n'égaiera pas votre streaming des WSOP ce mercredi soir. Ivan Deyra n'a pas réussi l'exploit tant espéré, celui de remonter un tapis digne de ce nom, pour se battre les yeux dans les yeux avec ses adversaires. Il s'incline donc, comme son pote Adrien Delmas la veille, en 8e position pour un gain de 78 638 $, tout de même. Bravo la merguez !
Ivan n'a pas démérité, mais il n'a surtout pas été verni ni très bien servi, et un flip a fini par lui être fatal. Néanmoins, la performance est énorme et forcément très encourageante pour la suite. Désormais, il connait la sensation d'arriver au bout d'un tournoi live avec 6214 joueurs.
"Je crois que c'est l'un des tournois les plus difficiles pour atteindre la table finale,à cause du nombre de joueurs. Ça parait improbable d'en être arrivé jusqu'ici, et je confirme qu'il faut vraiment run de folie. Je ne vais pas me plaindre parce que j'aurais pu bust bien avant dans le tournoi, les fois où je suis parti derrière, et je ne peux pas dire que je suis déçu non plus. Je suis plutôt satisfait de ma façon de jouer aujourd'hui. Le début de journée s'est déroulé de façon hyper fluide, mon stack est passé de 4 à 20 millions. JJ contre QQ, j'avais un spot magnifique, j'étais content d'y aller (Ivan a trouvé un Valet au flop pour faire brelan), et après j'ai un coup qui me met bien dedans avec une paire de Valets."
Un coup très simple à présenter, mais finalement assez compliqué à gérer une fois à table, à 12 joueurs restants : le joueur UTG, en possession de 16 blindes au début du coup, décide de limp. Le joueur en petite blinde limp à son tour, avec seulement 8 blindes en tout, et la parole est de retour sur Ivan, en grosse blinde avec 33 blindes, qui découvre deux Valets. J'ai bien envie de vous dire comme à l'école, "vous avez trois heures, à vos stylos", mais on n'a pas trois heures pour ça.
Ivan a plusieurs options :
fold, parce que ça perd toujours Valet-Valet c'est bien connu
check pour voir un flop gratuit, après tout, ce n'est pas interdit
relancer 3x, dans l'optique de fold sur un tapis du joueur UTG
faire tapis, parce que m***e, on a quand même deux Valets, qu'on sait que SB va fold souvent, qu'on peut mettre la pression sur UTG
"Si je shove, c'est parce que parfois il a des Roi-Dame, et je n'ai pas envie qu'il réalise son équité. Sur le coup, je pense à isoler et fold s'il shove. Je me suis dit qu'il pouvait avoir des As-Roi aussi, ça aurait été désastreux. Il faut que j'en reparle avec les potes, mais par exemple João Vieira disait qu'il s'agissait d'un no brain, c'est all in tous les jours. J'ai réfléchi hyper longtemps... avant de shove."
Et la mauvaise nouvelle est très vite arrivée puisque son adversaire UTG était bien en trap avec une paire de Rois. Et Ivan a donc pris une grosse claque suite à ce coup.
"Je tombe short, je suis card dead jusqu'en table finale. Je crois que suis tombé à 4 blindes en finale, j'arrive à doubler et puis c'était reparti. Sur ma dernière main, j'ai un beau spot, c'est un flip pour remonter à 26 blindes (paire de 6 pour Ivan contre KQ, qui trouve un Roi direct au flop) surtout que j'ai de la fold equity, donc aucun regret. On avait parlé avec Stéphane Matheu ce matin de tous les scénarios possibles, de voir mes objectifs de la journée, et je suis content parce que j'ai fait ce qu'il fallait faire aujourd'hui, j'ai rempli tous mes objectifs de la journée, de ce que je pouvais maitriser. Maintenant, il y a encore une grande différence entre faire huitième et gagner le tournoi. Quand tu voyais mes adversaires avec 60 millions, moi j'étais là avec mes 5 millions... c'était déjà un truc de ouf, mais pour battre 6000 et quelques joueurs, il faut encore plus de chance."
Sans surprise, l'expérience commence à faire la différence, alors que le gamin n'a toujours pas atteint officiellement son premier quart de siècle, impressionnant. "Par rapport à la physionomie de ma journée, je ne suis pas du tout frustré, comparé à mes gros deepruns précédents. C'était à l'EPT Prague et le 25 000€ ou je fais 9e et 10e sur des énormes prizepools. Le scénario m'avait bien tilté, mais je n'avais pas d'expérience aussi. Là, le fait d'avoir déjà connu cette situation, j'abordais le Day 4 probablement comme étant l'un des plus expérimentés du field, et je me suis servi de ça. Maintenant, j'accepte beaucoup mieux la variance par exemple. Mais c'est fou, je vais avoir 25 ans là, ça fait déjà 3 deepruns de mutant que je fais dans ma carrière, au bout d'un moment ça va finir par passer. Sur des fields comme celui-ci, c'est tellement high variance qu'il faut jouer 10 ans pour lisser la variance un peu plus."
Mais Ivan est un compétiteur pur et dur, un de ceux qui ne sont satisfaits qu'avec la coupe à la maison. Des bagues WSOPC, des victoires online, Ivan a déjà quelques coupes dans son armoire à trophée. Manque désormais ce bracelet, et ce n'est jamais gagné : "Atteindre la table finale c'est fou, mais gagner le bracelet c'est vraiment plus dur. On est neuf sur la finale, il n'y en a qu'un qui repartira avec. Quand les medias parlent de" chance de bracelet à 20 left" pour n'importe quel Français, c'est vrai mais bon, c'est encore si loin. Pour rigoler, j'avais mis sur Instagram "GL à moi, 2300 left, à la fois si loin mais si proche du bracelet !"
Place au repos pour Ivan... le temps d'une nuit. Et la chasse au bracelet se poursuivra de plus belle dès demain.
Après l'élimination d'Ivan Deyra en 8e position, la table finale s'est poursuivie. Le Canadien David Guay a pris la 7e place, pour un premier gain à 6 chiffres de 102 258 $, alors que Joseph Cheong en a profité pour s'emparer d'un solide chiplead, avec 100 millions de jetons, contre 60 millions pour son premier poursuivant, l'Américain David Ivers. Attention tout de même pour Cheong, il reste un Italien dans le field, juste histoire de lui rappeler de bons souvenirs. Seul problème, le petit Andrea Buonocore est pour le moment plutôt short (17 millions) et ne semble pas forcément être celui qui posera le plus de problèmes au November Nine 2010. C'est désormais son ex petite amie, Arianna Son, qui ferme la marche avec seulement 5 petites blindes à la reprise (4,5 millions). Une reprise qui s'effectuera d'ailleurs chez vous, dans la nuit de mercredi à jeudi, en streaming sur PokerGo, jusqu'à trouver un nouveau champion. Et pour Cheong, ce serait une grande première.
Chipcount de la finale
Siège 1 - Ido Ashkenazi (USA) 11 700 000 (12bb)
Siège 2 - Andrea Buonocore (Italie) 17 800 000 (18bb)
Siège 3 - Joseph Cheong (USA) 100 300 000 (100bb) chipleader
Siège 4 - Zinan Xu (Chine) 53 900 000 (54bb)
Siège 5 - David Ivers (USA) 60 400 000 (60bb)
Siège 6 - Arianna Son (USA) 4 500 000 (5bb)
Gains à distribuer
Vainqueur : 687 782 $
Second : 424 791 $
3e : 314 875 $
4e : 235 099 $
5e : 176 820 $
6e : 133 970 $