Main Event - fin du Day 1A
Le plus beau tournoi du monde est de retour - il nous avait manqué !
L'affluence du Day 1A est en hausse par rapport à 2017
Peu de français au départ de cette première journée
Ils se réservent pour les Day 1B et 1C
Déjà quelques éliminés de marque
Quel plaisir que de retrouver ce tournoi de poker si beau, si gros, si unique, si... total ! Car le Main Event des World Series of Poker, c'est un peu tous les tournois du monde qui se fondent en un seul, le temps d'une folle quinzaine au milieu du désert du Nevada. Sur le circuit European Poker Tour, nous observons toute l'année les plus gros pros MTT s'affronter dans des joutes épiques, mais dans une ambiance quelque peu guindée, où l'absence de fantaisie se fait souvent cruellement ressentir. Sur les tournois à buy-in moyen organisés par Winamax, comme le WPO Dublin ou le SISMIX, on croise une majorité d'amateurs venus taper le carton dans une ambiance de franche rigolade. Le Main Event des WSOP, c'est un peu la rencontre frontale de ces deux univers : la bonne humeur des amateurs et le niveau de skill exceptionnel des pros, avec un cadre et une organisation conçus pour plaire aux uns comme aux autres.
Aucun autre tournoi dans le monde n'offre un tel mélange avec la même ampleur. Le Main Event, c'est à la fois la quantité, et la qualité. Du côté des amateurs, tous les profils sont présents : des "petits joueurs", qui réalisent enfin leur rêve à force de travail et de patience, souvent après avoir remporté un satellite, rencontrent des profils aux revenus plus aisés, pour qui le Main Event représente des vacances, un plaisir de riche, comme le serait une croisière dans les Caraïbes. Chez les pros, tout le monde est là aussi : ceux qui gagnent leur vie toute l'année sur le circuit live, et pour qui le Main Event reste encore et toujours la priorité numéro 1 sur le calendrier, comme ceux qui ont quelque peu délaissé les tables mais ne pourraient manquer pour rien au monde le seul tournoi poker pouvant véritablement se vanter d'avoir atteint le statut de mythe.
Au cours de la première journée de départ du Main Event 2018 (sur un total de trois au programme), nous avons retrouvé avec plaisir le goût de ce cocktail unique : des joueurs faisant tapis dès la première main pour 333 blindes après une simple relance adversaire, d'autres vêtus de déguisements et accoutrements divers, une fanfare accompagnant l'entrée d'un riche amateur s'étant payé un petit plaisir ô combien bruyant, et pas mal des mains jouées n'importe comment. C'est ça le plus gros tournoi du monde : du grotesque et du kitsch ! Et c'est aussi les caméras d'ESPN traquant les faits et gestes de leurs joueurs favoris (Gaëlle Baumann en fait toujours partie !), une structure de rêve laissant à chacun deux heures pour s'exprimer avant la prochaine augmentation des blindes mais, et c'est paradoxale, une bonne grosse dose d'espoirs déçus dès le premier jour.
925 joueurs : il y a (déjà) du monde
Une première case de notre tableau est d'ores et déjà connue : avec
925 inscrits, le Main Event connaît son meilleur démarrage depuis 2013. Cependant, on ne risquera pas à des prédictions trop enthousiastes quant à la suite des évènements : le Day 1C étant programmé un jour férié (celui de la Fête Nationale Américaine, le 4 juillet), il est possible que son affluence soit plus faible que d'ordinaire.
Quoi qu'il en soit, et en attendant les chiffres officiels, nous avons compté 71 tables actives au moment du gong final du Day 1A, ce qui représente grosso modo quelque chose comme 640 survivants.
Le contingent Français sur ce Day 1A fut très réduit : une vingtaine de participants au maximum, en comptant l'habituelle poignée de tricolores ayant échappé à notre radar (cela arrive à chaque fois : soit parce qu'on ne les connaît pas encore, soit parce qu'ils se sont montrés très discrets, cachés sous leur sweat et lunettes de soleil). C'est normal, nos Français font comme tout le monde : ils se reposent un peu avant d'attaquer la partie la plus importante de l'année !
Au moins neuf Français déjà qualifiés pour le Day 2
Le relevé des compteurs en fin de Day 1A a donné les résultats suivants :
Benjamin Chalot 89 000
Bruno Fitoussi 78 100
Moyenne : 72 000 environ
Jean Montury 48 000
Romain Lewis 41 900
Adrien Allain 22 700
Gaëlle Baumann 18 900
Paul Pires-Trigo 14 900
Kalidou Sow : inconnu (mais short, a priori)
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Guillaume Diaz OUT
Corentin Schmauch (qualifié Winamax) OUT
Julien Martini OUT
Leo Margets : 77 300
Comme Gaëlle Baumann, Leo Margets est une héroine du Main Event. En 2009, l'année d'un certain Antoine Saout, la Catalane avait courru jusqu'en 27e place."Et maintenant, nous sommes toutes les deux coéquipières, bravo Winamax ! Mais même si je n'avais pas terminé 27e à l'époque, je t'aurais dit la même chose : ce tournoi est parfait, juste parfait. C'est beaucoup d'excitation d'un coup et j'adore ça."
Ce n'est pas une charmante petite Espagnole qui s'est pointée au Rio aujourd'hui, mais un soldat en mission. Leo n'a pas encore gagné la guerre, mais cette bataille fut pour elle : "Aujourd'hui, j'étais vraiment très focus, à tel point que j'ai décidé de couper tout contact avec l'extérieur. Pas de téléphone, de réseaux sociaux, rien du tout. J'ai pris chaque main complètement indépendamment l'une de l'autre, et au final, je suis très contente. Pas parce que j'ai terminé avec un tapis correct, puisque 77 000, c'est très bien pour une première journée, mais plutôt parce j'estime avoir bien joué. Je m'étais notamment fixé l'objectif de prendre mon temps, de ne pas me précipiter et je l'ai fait. Depuis que je suis arrivé à Las Vegas, tout ne se passait pas super bien. Mais je refusais de me cacher derrière l'excuse du run bad. J'étais consciente que je jouais mal, tout simplement. Et puis on est parti au Lake Mead, on a fait un bon restau et le lendemain on a chill, et je me sentais vraiment mieux après cette petite pause. Et aujourd'hui, je suis très heureuse de ma performance."
Romain Lewis : 41 900
L'expérience paie pour Romain, qui a su tirer son épingle du jeu lors de ce Day 1, et esquiver les balles et valider un tapis de 42 000. C'est moins que la moyenne, c'est même moins que le tapis de départ, mais Romain est cependant satisfait car il n'a pas reçu une tonne de belles combinaisons aujourd'hui. "Je suis content de la patience dont j'ai fait preuve aujourd'hui, de la rigueur que je me suis forcé à observer dans des spots closes. Je peux te dire que par rapport à 2017, il y a une vraie amélioration, surtout que je n'ai pas trop touché de bon jeu. Et quand j'en touchais, je me faisait angleshoot par un autre joueur, terrible... Vivement le Day 2 !"
Gaelle Baumann : 18 900
Probablement la plus déçue des trois survivants du Team, Gaëlle Baumann est passé de 50 000 à moins de 19 000 durant les dix dernières minutes du Day 1A. O RLY a d'abord voulu bluff en plaçant un cold 4bet avec Valet-Neuf suited préflop, puis a barrel sur un flop hauteur 8, et s'est enfin fait relancer à tapis, la forçant à abandonner son bluff en rase campagne. Par la suite, Gaëlle a défendu Roi-Dame, derrière une ouverture, payée deux fois. Sur un flop AK2, Gaelle s'est contentée de call une mise de 2 000, avant de call à nouveau une mise de 3 500 sur la turn : "C'est mon erreur, je sais que je dois fold ici, je le sais !" Mais Gaëlle a payé, et vu tomber une brique river. Après avoir pris un dernier parpaing dans le nez, un parpaing de 8 000, Gaëlle a fini par rendre ses cartes : "Il avait une paire de deux pour full, je le savais et je n'ai pas fold sur la turn, grrr !"
Compliqué d'arracher quelques mots positifs après une journée si longue et une fin si difficile, mais Gaëlle est plus forte que cela, c'est aussi pour cela qu'elle est dans ce Team : "Pas ouf du tout cette fin de journée hein. Je n'ai pas gagné un seul des pots 3-bets, et je n'ai globalement pas trop eu de réussite." Ce n'est pas à Gaëlle qu'on apprendra qu'un Main Event des WSOP ne se gagne pas au Day 1.
Une villa sous la moyenne
Partageant la même villa pendant toute la période de Vegas, Jean Montury, Adrien Allain et Paul Pirès-Trigo n'ont pas connu un Day 1A très fructueux, puisqu'aucun des trois n'a dépassé le tapis de départ à l'issue des 10 heures de jeu.
Installé sur la table télévisée secondaire pendant la grande majorité de la journée,
Jean Montury aura vu
Scott Blumstein abandonner tout espoir de doublé en quelques heures et surtout aura eu l'occasion de se frotter à la ravissante
Lacey Jones. A la fin du spectacle, il est parvenu à emballer 48K et a obtenu sa petite photo avec la jolie canadienne, et c'est bien ça qui compte le plus.
Adrien Allain, dont le dernier deep run sur le Main Event remonte à 2010 (630e), n’a toujours pas trouvé la clef pour profiter d’un field qu’il décrit comme « le plus faible que j’ai jamais joué ». « J’ai jamais touché autant de jeu preflop, 7 ou 8 fois As-Roi, des Roi-Dame suités à la pelle, des petites paires. Mais le problème, c’est que les croupiers ont pas voulu m’aider après le flop. Je connectais jamais, j’ai pas fait une paire avec mes grosses mains et quand j’avais une paire en main, y avait que des cartes au-dessus des miennes. J’étais à une table où j’aurais pu monter 300K. J’aurais même pu gagner le tournoi sur une journée », ironisait-il en rangeant ses 22,7K dans son sac. Regrettant de ne pas avoir réussi à monter des jetons à une table aussi faible sur le plus beau tournoi de l’année, Adrien Allain en était à chercher un GIF de corde sur Instagram. Heureusement, après l’avoir cherché sans succès, il relativisait. En général, quand Adrien a un petit tapis au début d’un Day 2, il fait preuve de patience et parvient à deep run alors que quand il possède un énorme stack, il ne peut s'empêcher de spew.
La journée de
Paul Pirès-Trigo se résume en deux phases. Une première phase où Paul s’est contenté de patienter, conscient qu’il devait faire le dos rond à une table infestée de regs, et une deuxième phase où il a tenté des choses, mais a perdu tous les coups. « J’ai tenté un squeeze qui m’a coûté cher. C’est sans doute le coup où j’ai le plus perdu. C’est ouvert par MacKeehen UTG. Un joueur très loose paye UTG+2, je l’ai déjà vu payer des open en late avec des 62 suited. Je squeeze avec A
9
. MacKeehen fold et l’autre call. Le flop vient A
T
5
, je c-bet et je suis payé. Check/check sur le 2
turn. Je value sur le T
river et il me paye avec A
Q
. Le reste des coups, ce sont des c-bets qui passent pas ou des défenses de blindes qui me coûtent quelques jetons ». Avec 14,9K jetons dans le sac à l’issue de la journée, soit 25bb à la reprise au Day 2, Paul Pirès-Trigo devra s’activer pour espérer deep run sur ce Main Event, lui a déjà à son actif trois places payées sur les WSOP, dont une 32e place sur l’Event #43, un 2 500 $ No Limit Hold’em, pour 12 345 $.
Unique Français (avec
Benjamin Chalot) terminant le Day 1A au dessus de la moyenne,
Bruno Fitoussi n'était cependant pas satisfait au moment d'emballer ses 78 100 unités. "
J'ai pas bien optimisé ! J'aurais du faire payer plus cher certaines mains... Je n'ai pas réussi à exploiter les faiblesses de certains joueurs. En jouant autrement, j'aurais très bien pu finir à 200 000... Ceci dit, j'aurais pu aussi sauter !"
Ils avancent eux aussi jusqu'au Day 2
Gordon Vayo, Joe Hachem, Scotty N'guyen, Erik Seidel, Tom McEvoy, le commentateur David Tuchman, l'acteur Kevin Pollak, le producteur de ciné Randall Emmett, Bart Lybaert, Juha Helppi, Justin Bonomo, Dan O'Brien, Joe McKeehen, Tony Dunst...
L'aventure est déjà finie pour...
Scott Blumstein : il était le dernier joueur debout l'an passé, cette année il fut l'un des premiers à sortir
Qui N'Guyen, vainqueur en 2016
Jerry Yang, vainqueur en 2007
Le Brésilien Felipe Ramos
Les Français Julien Martini, Guillaume Diaz, et le qualifié Winamax Corentin Schmauch.
Brian Rast, Ben Lamb, Jonathan Little...
Mardi 3 juillet : demandez le programme !
Branchez-vous sur Winamax TV dès 18h30 pour un nouveau décrochage en direct de Las Vegas et des montages vidéo croustillants dont Harper à le secret ! Ensuite, il sera temps de s'intéresser à...
11h (20h en France) : Event #65 - The Main Event NLHE Championship 10 000 $ (Day 1B)
La deuxième des trois journées de départ sera la plus fournie en pros du Team. En vrac, nous verrons débarquer
Pierre Calamusa,
Mustapha Kanit (pour son premier tournoi WSOP de l'été),
Adrien Delmas,
Sylvain Loosli,
Michel Abécassis,
Joao Vieira, et
Patrick Bruel. Ce casting sera complété par l'un de nos WIP les plus expérimentés, j'ai nommé
Moundir, qui disputera le Main Event pour la deuxième année consécutive.
En marge du Main Event, trois vainqueurs seront couronnés sur des tournois annexes :
14h : Event #11 - PLO Giant 365 $ (Finale)
Après avoir remporté pour la troisième fois l'un des tournois les plus chers (et les plus difficiles) de l'été, le Poker Players Championship à 50 000 dollars,
Michael Mizrachi est en position pour gagner le moins cher. Il reste neuf joueurs : le vainqueur remportera 116 015 dollars.
PLO Giant : les finalistes
14h : Event #62 - Crazy Eights 8-handed 888 $ (Day 3 et Finale)
Il reste 46 joueurs et encore une paire d'heures à jouer dans le Day 2 à l'heure où nous écrivons ce papier. Membre de l'équipe gagnante du KING5,
Romain Lefebvre a chuté en 56e position. Pas mal pour une épreuve résolument Turbo ayant totalité plus de 8 500 inscriptions. Sa récompense à deux jours d'attaquer le Main Event en freeroll ? Le buy-in du
Big One, justement : 10 131 dollars. On risque fort de garder un oeil sur la dernière journée mardi : des lumières comme
Laurent Polito, Arthur Conan et
Fabrice Casano sont bien placées au classement, en quête d'un premier prix de 888 888 dollars (forcément !)
Crazy Eights : chipcounts du Day 3
14h : Event #64 - Stud High-Low Championship 10 000 $ (Day 3 et Finale)
Il ne reste plus de Français après l'élimination de Paul-François Tedeschi, hors des places payées. Mike Watson et Bryce Yockey figurent au chip-count des 15 derniers joueurs du Day 2. Daniel Negreanu a rendu les armes en 20e position (14 739 $). Les rescapés disputeront l'ultime journée à partir de 14 heures pour tenter de s'emparer des 364 387 $ de la première place.
Stud High-Low Championship : chipcounts du Day 3