Winamax

Sur la dernière marche, encore une fois

- 29 juin 2018 - Par Benjo DiMeo

Pour la troisième fois de sa carrière, Bruno Fitoussi manque de très peu un titre de Champion du Monde
L'expérimenté Joseph Couden remporte son premier bracelet
Event #53 : Pot-Limit Omaha Hi-Lo (Day 3 et finale)


Bruno Fitoussi
01h53 à Las Vegas. Les insomniaques ou les tombés du lit qui ont suivi notre fil Twitter tout au long de la nuit ont appris la nouvelle il y a un moment déjà : au terme d'une partie de plus de treize heures où il a longtemps tutoyé les sommets, après des centaines de coups de poker joués en haut, en bas, en scoop, en three quarters et autres wheels, après bien des émotions et retournements de situation, Bruno Fitoussi a rendu les armes en seconde place dans l'Event 53 face à Joseph Couden, un expérimenté joueur de cash-game (et détenteur de presque deux millions de dollars de gains en tournoi) ayant eu de son côté, comme l'expliquera Bruno après coup, la réussite autant que le talent.

Heads Up
Ainsi, l'un des ambassadeurs les plus acharnés du poker Français doit, à nouveau, se contenter d'une seconde place sur une épreuve des World Series of Poker, après avoir frolé le titre une première fois en 2005 (Razz) puis en 2007 (H.O.R.S.E. 50 000 $). Bruno avait entamé le duel avec un désavantage numérique certain (18BB contre 52BB), et son retard s'était ensuite creusé encore un peu plus, les cartes que recevaient le Français ne lui permettant pas de contre-carrer l'aggressivité de son adversaire Américain, qu'il connaissait déjà pour l'avoir affronté à plusieurs reprises sur les gros cash-games du Bellagio. Cependant, c'est chèrement que Bruno aura vendu sa peau, parvenant à doubler à pas moins de quatre reprises tout au long d'un duel étalé sur plus de deux heures, et s'accrochant fermement à ses derniers jetons.

Mike Matusow
La dernière journée de l'épreuve sera restée incertaine jusqu'au bout. Parti en 13e place à midi parmi les 20 derniers joueurs (sur un total de 935 inscrits), Bruno aura rapidement trouvé son rythme de croisière, remportant plusieurs gros pots lui permettant d'arriver en finale au poste de chip-leader. Un statut enviable, surtout lorsque l'on a affaire à des adversaires du calibre de Mike Matusow (photo), Eli Elezra ou Daniel Negreanu. Ce dernier ne trahira pas sa réputation, parvenant à survivre un bon moment malgré un tapis de départ de... une blinde ! Chip-leader à midi, Nathan Gamble sera le premier à sortir une fois la dernière table constituée.

En finale, Bruno se montrera patient et plutôt conservateur, ce qui vaudra ce bon mot à un Mike Matusow à la stratégie plus aggressive que d'habitude : "On dit souvent que je suis un foldeur pro, mais là, Bruno me fait passer pour un amateur !" L'incertitude allait continuer de planer une fois constitué le dernier quintet : les cinq stacks se tenaient dans un mouchoir de poche. Après la sortie de Christopher Conrad, Mike Matusow allait rendre les armes à son tour, mis au tapis par Bruno avec un combo "flush max / low max". Eli Elezra tentera d'orientera la discussion vers un deal. En vain : la pratique n'est pas officiellement autorisée par l'organisation des WSOP, et Bruno sera clair : "Je n'ai pas besoin de l'argent, j'ai une réputation, et j'ai envie de jouer !"

Eli Elezra
Même la timeline du tournoi fut frappée par l'incertitude ambiante. Ainsi, les règles stipulaient que la partie serait mise en pause pour la nuit s'il restait encore trois joueurs à la fin de la 30e heure de l'épreuve. Au moment où Eli Elezra donna ses derniers jetons à un Couden en grande forme tout au long du "duel à trois", il restait quatre minutes sur l'horloge. Rebelote une heure plus tard : le heads up allait quoi qu'il arrive être mis en pause au terme du Level 31. En fin de compte, Fitoussi et Couden auront disputé la dernière main du tournoi à deux minutes du couvre-feu...

Joseph Couden
Tandis que nous observions un Joseph Couden heureux et fourbu poser pour la photo souvenir devant un parterre d'amis bien fourni, j'ai demandé à Bruno si ce genre de résultat le poussait à revenir plus motivé que jamais, ou, au contraire, à faire une pause. "A part les 100 000 dollars de différence entre la première et la deuxième place, cela ne change pas grand chose", m'a t-il dit. "Je serai la demain, pour l'autre tournoi de PLO High-Low [au buy-in 6 fois supérieur, NDLR]. Je vais dormir normalement ! Tu sais, je joue depuis trop longtemps. J'aime encore jouer, je jouerai toujours, mais je ressens moins les émotions qu'il y a dix ans, en bien comme en mal."

"Je pense avoir joué mon meilleur poker possible", poursuit Bruno. "Et à un moment, quand j'ai réussi à revenir presque à égalité en heads up, j'y ai cru. Mais en face, il y avait un mec fort, agressif, et avec toutes les bonnes cartes."

Bruno Fitoussi
Avec cette nouvelle finale WSOP, Bruno Fitoussi tutoie désormais les deux millions de dollars de gains de carrière. Vous voulez mon avis ? Si on est capable d'arriver trois fois en duel pour un bracelet, alors ce foutu bracelet, on finira bien par le décrocher un jour.

Heads Up
Résultats - Event #53 : Pot-Limit Omaha Hi-Lo

Vainqueur : Joseph Couden (USA) 244 370 $
2e : Bruno Fitoussi (France) 150 990 $
3e : Eli Elezra (USA) 106 183 $
4e : Mike Matusow (USA) 75 708 $
5e : Christopher Conrad (USA) 54 738 $
6e : Kim Kallman (Finlande) 40 141 $
7e : Dustin Pattinson (USA) 29 862 $
8e : Gregory Jamison (USA) 22 541 $
9e : Daniel Negreanu (Canada) 17 268 $
10e : Nathan Gamble (USA) 13 429 $

Notre Dame de O RLY

- 29 juin 2018 - Par Flegmatic

Après un départ difficile, Gaëlle Baumann est en pleine renaissance
Il ne reste plus qu'une quarantaine d'éliminations avant la bulle
Event #57- Ladies NLHE Championship 1 000 $ / 10 000 $ (Day 1)

Gaëlle Baumann - Lacey Jones

Gaëlle contre Lacey Jones : la bataille de blondes est lancée.

Ça y est, Gaëlle Baumann a enfin la mesure de ce tournoi Ladies. Tombée aussi bas que 1 000 jetons (sur les 5 000 de départ), aux blindes 75 / 150, sur un bon vieux setup que l'on vous racontait plus tôt dans la journée, l'Alsacienne semble depuis dérouler son poker. Alors que le field s'est réduit de 696 joueuses (nombre d'entrées définitif) à 144 restantes,  notre Pro a fait grimper son tapis à 42 000, pour une moyenne à 24 000. La voie semble donc dégagée pour atteindre l'une des 105 places payées et commencer à envisager les 130 230 $ au bout de la longue ligne droite.

Pour se retrouver aussi haut, il n'y a pas de secret, O RLY a appliqué un triptyque qui a fait ses preuves : "Tous mes bluffs sont passés, je me suis faite payer quand je suis en value et j'ai fold quand j'étais derrière. En plus, j'avais une table facile, elles me laissaient leur marcher dessus." Quant à savoir si le niveau est en train de se durcir à mesure que le field se rétrécit, l'homme actuellement derrière le clavier a eu le droit à un tranquille mouvement de tête de la droite vers la gauche, accompagné d'un sourire poli.

Aylar Lie

En plus de s'amuser en faisant grossir son tapis, Gaëlle semble apparemment s'être marrée tout un moment à la table de l'écrivaine et chercheuse en psychologie Maria Konnikova et celle qui a eu plusieurs vies - on vous laisse chercher par vous-même -, Aylar Lie (photo). Le sujet de conversation numéro 1 ? Pierre Calamusa, sa folie légendaire, ainsi que son amour pour les restaurants hauts de gamme et les additions salées qui se règlent en credit card roulette. Tout un programme.

Depuis, la Norvégienne a bien augmenté son capital, avec un tapis qui dépasse également les 40 000, tandis que la Russo-Américaine a pris la porte. "Elle m'a fait un drôle de coup, commente Gaëlle à propos de Konnikova, également protégée du grand Erik SeidelEn bataille de blindes, j'ouvre à 1 500 (sur 250 / 500) avec une paire de 8 et elle me 3-bet commit à 5 500, alors qu'elle avait 13 000 au début de la main. Je l'ai senti trop forte, j'ai fold. Elle m'a dit plus tard qu'elle avait une paire de Dames." Penser à ajouter "bonnes lectures" au fameux triptyque pour le transformer en... tétraptyque ?

Natasha Mercier

Grand sourire chez Natasha Mercier, que l'on n'avait pas vu sur un tournoi du circuit depuis un long moment, fin de grossesse puis vie familiale oblige. La femme de Jason figure elle aussi dans les cîmes du classement, avec plus de 50 000 pions devant elle.

Chateau Jetons
On dirait que quelqu'un a pris l'expression "monter une muraille de jetons" un peu trop au sens littéral [NDLR : Très cher Flegmatic, tu semble être trop jeune pour connaître Tiffany Michelle, meilleure joueuse du Main Event 2008 (17e). Il faut dire qu'on ne la voit plus beaucoup à une table de poker, ces jours-ci]

The Boss is in the building

- 29 juin 2018 - Par Benjo DiMeo

Les WSOP de Patrick Bruel débutent en fanfare
Une foule de Français en course, dont un Mikedou déjà gourmand
Les équipes de
Dans la Tête d'un Pro filment leur troisième et dernier tournoi de l'été
Event #58 : NLHE 6-handed 5 000 $ (Day 1)


Montant du buy-in, taille du field, qualité des joueurs présents, quantité du contingent Français : dans le 5 000 dollars 6-max qui a débuté à 15 heures dans l'Amazon Room, tout nous rappelle le circuit European Poker Tour. Le format 6-max en plus ! Trois heures après le coup d'envoi, le compteur affiche 448 joueurs. Un chiffre qui augmentera forcément drastiquement au cours des heures à venir, puisque les organisateurs se sont montrés très généreux en ce qui concerne la période de late registration : le bureau des inscriptions restera ouvert jusqu'au début du Day 2. Pour mémoire, le Russe Nadar Kakhmazov avait battu 573 joueurs pour remporter l'édition 2017 de l'épreuve.

Patrick Bruel
Parmi les joueurs ayant pris place tôt, un membre du Team Winamax, qui vient tout juste d'arriver à Las Vegas. Tard, bien plus tard que la plupart de ses coéquipiers, mais il en est toujours ainsi avec Patrick Bruel : le saint patron du Team est plus que jamais un homme très occupé par ses différentes marottes. C'est de très bonne humeur que P14B a débuté ses WSOP. Peut-être, d'une part, parce que l'on fête cette année le vingtième anniversaire de son bracelet, mais aussi, surtout, parce que l'acteur-chanteur-ambassadeur numéro 1 du poker en France a remporté un très gros pot d'entrée de jeu dans son premier tournoi depuis l'EPT Monte Carlo.

Le pot en question vient de se terminer au moment où j'arrive à hauteur de la table de Patrick. "Tu as vu ça ?", me lance t-il. Négatif ! "Alors faut que je te raconte !" La table éclate de rire. "Oh no, here comes the story !", soupire l'un d'entre eux. Même le siège 1, que l'on devine sans peine comme étant le perdant de cette grosse main, ne peut s'empêcher de sourire lui aussi. "Allez, raconte-là ton histoire", dit un autre joueur. C'est parti.

"J'ai 62" de grosse blinde, commence Patrick, "c'est relancé à ma droite, la petite blinde paie, j'y vais aussi." Le flop tombe 45J. Un bon début ! "Je checke, il mise 600, et je paie très vite pour avoir la carte gratuite sur le turn." [Entre temps, la SB s'est écartée du chemin].

Le turn est un J. "Check-check", interrompt le siège 6, qui n'a aucun mal à suivre notre dialogue en Français - au poker, les hand histories sont universelles. "Effectivement", reprend Patrick, "et la rivière est une Q."

La couleur de l'espace ! Que faire ?

"Je mise 2 000, et il me met 7 000. C'est impossible de payer ! Je réfléchis des heures... Puis je me dis, bon, c'est le début du tournoi, c'est pas encore trop cher, et je le connais pas, ça sera un bon moyen de faire connaissance. Je paie."

Bonne décision ! "Il était en carnaval avec Roi-6 ! Mais c'est bien joué ! Il me fait ce coup plus tard dans le tournoi, je n'aurais jamais pu payer."

Tandis que Patrick me racontait tout cela, un certain Sonny Franco s'est installé à sa gauche. Comme on pouvait s'y attendre, le field de ce 6-max est rempli des grinders tricolores habituels : Sylvain Loosli, Pierre Calamusa, Paul-François Tedeschi, Jimmy Guerrero, Kalidou Sow, Thi Nguyen... Avec quelques surprises, comme Yann Brosolo, qui ne joue presque plus en live depuis son installation à Brooklyn. Au chapitre des éliminés, car il y en a déjà, citons Guillaume Darcourt et... David Benyamine. Explications ci-dessous.

Mikedou
Ludovic Riehl est d'aussi bonne humeur que Patrick Bruel. Peut-être est-ce parce que le doyen des Top Sharks est content de me voir ? Non, ce n'est pas ça, enfin pas que, car Mikedou interrompt mon monologue à propos de tous les bars de Vegas qu'on va visiter ensemble au cours des trois prochaines semaines pour m'annoncer : "J'ai grandement contribué à l'élimination d'un de tes joueurs favoris."

Benyamine ? "Oui, c'est ça. Blindes 50/100, il relance à 250 depuis le cutoff. De SB, je fais 900 avec As-Valet off. Le flop tombe As-10-6 avec deux carreaux. Je mise 800, il relance à 1 800, je paie. Turn : un Valet. Je check, il mise 3200, c'est payé. Rivière : encore un Valet. Je check, il mise 7200, je fais tapis 18 000, il réfléchit trente secondes et paie... Et montre une pocket paire de 10 en annonçant que c'est la deuxième fois que ça lui arrive cette semaine. Il a même pris le board en photo ! Il lui restait 5 000 après le coup, il a sauté pas longtemps après."

DLTDP
Pendant ce temps, les équipes de Dans la Tête d'un Pro sont de retour pour le troisième et dernier tournoi de leur séjour à Vegas. On leur espère autant de réussite avec Romain Lewis qu'avec Guillaume Diaz : Volatar les avait occupés jusqu'au Day 3 du Monster Stack.

DLTDP

Comme à la maison

- 29 juin 2018 - Par Flegmatic

William Reymond parmi les chipleaders du tournoi par équipes
Event #55 : NLHE Tag Team 1 000 $ (Day 2)

William Reymond - Ami Alibay

Quelle est la différence entre jouer chez soi derrière son ordinateur et taper le carton dans la Pavillion Room du Rio ? Aucune visiblement pour William Reymond, qui continue de faire bouger les masses sur ce Tag Team Tournament, quelques semaines après sa victoire sur le tournoi Online à 365 $. Alors qu'il reste environ 80 équipes en jeu, le binôme formé par notre champion français et Ami Alibay truste les hauteurs du chipcount, avec un tapis d'environ 375 000, aux blindes 1 500 / 3 000.

"Nous formons un duo franco-québécois, précise Will. On se connaît depuis plusieurs années, et il m'avait demandé de jouer ce tournoi il y a quelques mois. Il joue plus souvent que moi, et il a l'habitude des High Rollers." Effectivement, après recherche, l'ami Ami -désolé, il fallait que je la fasse - compte près de 430 000 $ de gains en tournoi, avec quelques beaux résultats sur des tournois à cinq chiffres. "On cherche encore la bonne formule, enchaîne le Français. On a commencé en changeant toutes les trente minutes, mais je ne trouvais pas ça suffisant. J'ai été card dead sur un relai, j'ai dû jouer une main. Donc on est passés à une heure, et ça fonctionne plutôt bien."

Mais quelle est donc la recette du succès pour William ? "Pendant mon dernier break tout à l'heure, j'ai pris le temps de regarder un épisode de Dans la Tête d'un Pro, celui où Pierre Calamusa est à la bulle du PSC Prague et attaque toutes les mains. J'étais parti dans l'optique de faire la même chose à la bulle de ce tournoi... mais il n'y en a pas vraiment eu ! En tout cas, c'est vraiment la meilleure émission de poker actuelle." Voilà qui fera sûrement plaisir à Régis, Junior et Paco & co, qui suivent actuellement Romain Lewis sur le 5K 6-max.

Assurés d'encaisser 2 009 $ à eux deux, Will et Ali commencent sérieusement à envisager le Day 3. "J'avais prévu de jouer le 1 000 $ Online de vendredi, poursuit le premier, mais si on est en table finale, les plans risquent de changer." C'est évidemment tout le mal qu'on leur souhaite.

La Patouille OUT

Juste avant l'interview ci-dessus, la belle aventure s'est en revanche arrêtée pour le trio Rémy "TROISBOUDIX", Paul "La Patouille" et Gérôme. "On est arrivés avec sept blindes ce matin, et on a tourné entre trois et vingt blindes toute la journée, détaille ce dernier. Donc il n'y a pas trop de regrets à avoir." 87e, les trois larrons encaissent 607 $ chacun.

C'est Paul qui a investi leurs derniers jetons, en tentant un resteal avec une quinzaine de blindes et As-9 en main. Leur adversaire a payé avec As-Valet et n'a pas tremblé sur un board à cinq briques. "C'est le quasi chipleader de la table, il ouvrait beaucoup, le coup est standard," conclut Rémy, qui compte bien retenter sa chance dès ce week-end, sur le Giant. "Pour l'instant, je suis à 50% d'ITM sur les WSOP. Bon, je n'ai joué que deux tournois !"

Erwann Pécheux

Du côté du Team PMU, c'est actuellement Erwann Pécheux qui tient les cartes, récupérant la vingtaine de blindes laissée par sa partenaire Sarah Herzali et alors que Jonathan Therme est parti joué le 5K 6-max. "Je ne suis pas fan de la formule de ce tournoi, avoue Erwann. Tu rates quand même une tonne d'informations." À lui de bien faire usage de celles dont il dispose pour faire durer le plaisir un peu plus longtemps.

Manig Loeser - Nikita Luther

Tout juste éliminée du 3 000 $ Big Blind Antes, Nikita Luther a pris le relai de son binôme Giuseppe Pantaleo, et a trouvé place à la gauche de l'Allemand Manig Loeser.

Jason Wheeler - Loni Harwood
Autre duo de renom assis à la même table, celui composé par Jason Wheeler (qui joue avec Ludovic Geilich) et Loni Harwood (en trio, semble-t-il, avec Haixa Zhang et Kelly Minkin).

David Peters
Parmi les quelques têtes connues encore en course et assises à table au moment de mon passage, je n'ai repéré que Barny Boatman et David Peters.

Bruno Fitoussi aux commandes d'une finale old school

- 29 juin 2018 - Par Benjo DiMeo

Negreanu, Matusow et Elezra entourent l'un des grands architectes du poker Français
Event #53 - Pot-Limit Omaha High-Low 1 500 $ (Day 3 et finale)


Finale PLO8
Cela fait maintenant un mois que les World Series of Poker 2018 suivent leur cours, jour après jour, nuit après nuit. Le compteur de bracelets distribués a dépassé les cinquante, et il en reste moins de trente sur le programme : pour les joueurs comme les organisateurs ou les médias, on commence à entrevoir le bout du marathon. Mais pour l'auteur de ces lignes, cette journée est celle de l'inauguration : longtemps, voir très longtemps après mes confrères, j'entre aujourd'hui dans le grand bain des WSOP. Et ma foi, je ne suis pas mécontent de ce que me réserve le Rio pour cette entrée en matière.

Negreanu / Elezra
Car en pénétrant pour la première fois de l'été dans la Brasilia Room, j'ai dû consulter mon téléphone pour vérifier que j'étais bien en 2018, et non en 2008 : autour de la table nichée dans un coin et encadrée par une armée de railbirds, j'ai reconnu successivement Eli Elezra, Daniel Negreanu (photo) puis Mike Matusow (ci-dessous). Autrement dit de véritables stars du poker moderne, vue et revues à la télévision tout au long de l'époque dorée du boom post-Moneymaker, que ce soit sur les podiums du WPT et des WSOP ou dans High Stakes Poker, et dont la collection de bracelets - 13 à eux trois ! - a commencé dès la fin des années 90, bien avant que la mode ne submerge la planète entière.

Bruno Fitoussi
Pour compléter ce casting réjouissant avec un Français, on n'aurait pas pu mieux choisir que Bruno Fitoussi. L'homme aux 2,8 millions de dollars de gains en tournoi, que l'on tient pour l'un des grands architectes du développement du poker en France - dès 1995, il participait à l'ouverture des tables de cash-game de l'Aviation Club de France, premier endroit où l'on a pu jouer légalement dans notre beau pays - est encore à la recherche de son premier bracelet, après être passé tout proche en 2005 (runner-up en Razz) puis en 2007 (runner-up du HORSE à 50 000$, assurément le tournoi le plus dur des WSOP, face à l'un de ses meilleurs amis, Freddy Deeb).

Mike Matusow
Pour sa septième finale sur les Championnats du Monde de poker, Bruno retrouve donc de vieux copains : des joueurs qu'il affronte chaque année depuis plus de vingt ans, en tournoi comme en cash-game. Cette compétition aussi amicale que revelée, le Français l'aborde avec l'avantage numérique : Fitoussi est en effet chip-leader à neuf joueurs restants, après avoir vécu des demi-finales en forme de rêve éveillé. N'ayons pas peur de le dire : ses chances sont foutrement réélles aujourd'hui, et ce n'est pas Bruno Benveniste, présent dans le rail, qui dira le contraire : "J'y crois. Je pense qu'il va le faire !"

La table finale
1/ Gregory Jamison 530 000
2/ Mike Matusow 500 000
3/ Christopher Conrad 940 000
4/ Kim Kallman 1 035 000
5/ Daniel Negreanu 277 000
7/ Eli Elezra 780 000
8/ Dustin Pattinson 540 000
9/ Joey Couden 1 215 000
10/ Bruno Fitoussi 1 225 000

Déjà très, très belle sur le papier (presque aussi belle que celle du PLO Highroller ou du PPC 50 000$), cette finale l'était encore un peu plus il y a une demi-heure, juste avant l'élimination de Nathan Gamble. Pourquoi ? Ce monsieur au patronyme predestiné n'est autre que le tenant du titre !

Negreanu et fans
Autour de cette finale VIP, chacun est fidèle à son caractère : Negreanu papote et fait des selfies avec les fans, Matusow blablate non-stop, Elezra rigole à toutes les blagues. Au milieu de tout cela, Bruno Fitoussi reste concentré. On devine qu'il n'a qu'une seule chose en tête, plus que les 244 000 dollars promis au vainqueur : le bracelet. Un trophée et une consécration indélébile qui lui permettraient, peut-être, de rejoindre prochainement le Hall of Fame du poker, dont le comité de votants lui refuse l'accès depuis plusieurs années ?

Fitoussi Benveniste
Les deux Bruno ont longtemps dirigé en tandem le magazine Poker52. Benveniste ne pouvait décemment pas manquer une apparition en finale de son vieil ami et partenaire d'affaires