Winamax

MIK.22, plus frais que nature

- 21 juin 2018 - Par Veunstyle72

Michel Abécassis est arrivé à Sin City, quelques jours après sa victoire sur les Championnats d'Europe de bridge

Fraichement débarqué à Las Vegas, la voix off de votre série préférée Dans la Tête d'Un Pro s'est prêtée au jeu de l'interview. Michel Abécassis va effectuer ses grands débuts sur les championnats du monde de poker 2018 dès jeudi, mais avant cela, nous sommes revenus sur les championnats d'Europe de bridge à Ostende, Belgique, organisés la semaine dernière. Et qui a gagné à votre avis ? L'équipe de France de MIK.22, évidemment ! 

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L'équipe de France de bridge championne d'Europe : Michel Abecassis, Michel Sebel, Philippe Soulet, le capitaine non joueur Eric Gautret (c'est le Steph' Matheu de l'équipe, en léger retrait), Guy Lasserre, Philippe Poizat et Alain Levy

Bienvenue à Las Vegas, Michel ! Tardivement arrivé... mais finalement bien arrivé ?

Merci ! Oui, je ne voulais pas arriver trop tôt cette année. Les jeunes sont comme des fous, moi aussi je suis très excité à l’idée de jouer les World Series, mais quand tu sais qu’on peut être là un mois et demi, tu perds un peu la lucidité, la patience. Cette année, j’ai donc décidé de me ménager au maximum pour essayer de faire quelque chose de bien… et de bien m’amuser, au moins !

C’est la première fois que tu arrives aussi tard à Vegas ?

Huuum… oui, je crois. Mais je ne sais pas si on peut dire que j’arrive tard, car la formule des tournois est différente cette année, les organisateurs ont pensé, et je trouve ça très bien, à mettre des tournois pendant le Main Event, du coup je me réserve beaucoup pour cette deuxième moitié. Le plan est toujours le même : ne pas se cramer trop vite.

Quel est ton programme de tournois ?

Je vais faire deux tournois à 10 000$ en variantes : d’abord le PLO (Event #49) samedi 23, ensuite le PLO Hi-Lo (Event #60) qui débute la semaine prochaine (29 juin), plus un autre PLO Hi Lo à 1 500$ (event #53), et je ferai également le 2 500$ en NLHE jeudi, car je pense que je suis prêt. Arrivé il y a deux jours, j’ai déjà récupéré du décalage, je suis en forme !

Mais alors pour quelle raison arrives-tu aussi tard à Las Vegas Michel, tu as été retenu ?

Eh oui, par le bridge ! Je me suis remis à la compétition récemment, après une pause d’une quinzaine d’années, parce qu’il y avait le poker, parce qu’il y avait Winamax. Et là donc ça fait deux ou trois ans que je m’y suis remis en jouant un ou deux tournois par an, ce qui n’est pas énorme finalement. Et là, on a monté une équipe, on a gagné la sélection nationale assez facilement, pour représenter la France dans le championnat d’Europe Seniors, et on est partis. On avait bon espoir car on était favoris, dans mon équipe il n’y avait que des très bons joueurs… et on a gagné très facilement, en étant premier de bout en bout. On était quasiment sûrs de la victoire à trois ou quatre matchs de la fin, et avant le dernier match, mathématiquement, c'était plié. Ce fut donc assez fluide.

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Michel avec son partenaire de jeu, Alain Lévy

Comment tu expliques que tu es toujours aussi bon, alors que ça fait des années que tu n’avais plus joué ?

Pendant des années, j’ai beaucoup joué, beaucoup travaillé, tout ça a été emmagasiné, j’ai également beaucoup d’automatismes… et puis le bridge n’évolue pas de la même manière que le poker. C’est tout aussi difficile, tout aussi profond, peut-être même plus, mais l’évolution n’a pas été la même qu’au poker. Le bridge est un jeu plus ancien, le poker c’est récent. Avec l’apparition du GTO [Game Theory Optimal], des outils statistiques etc., le poker a fait un pas de géant en dix ans, même en cinq ans, même en trois ans ! Alors que le bridge c’est différent, il faut travailler avec ton partenaire pour mettre au point des systèmes, et tout le monde n’a pas les mêmes réglages. C’est un peu comme une voiture de Formule 1, tu as le pilote, les mécanos et ingénieurs, et nous on fait les réglages qui nous conviennent. C’est comme ça au bridge. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup travailler, à part avec mon partenaire, j’ai donc pris quinze jours avant la compétition pour bien bosser, et tout s’est bien passé. En plus de ça, ma chance, c’est que le poker m’a beaucoup aidé.

En quoi le poker peut-il t’aider ici ?

Dans l’attitude mentale, la relation aux autres, ça m’a beaucoup aidé au bridge. Quand j’étais plus jeune, je ressentais beaucoup plus la pression par exemple… là, avec l’habitude du poker, je n’ai plus cette pression. Tout ce qu’on a travaillé dans le Team, avec les différents coachs, Stéphane Matheu ou Pier Gautier, ça m’a beaucoup aidé. D’ailleurs Pier, qui est mon coach mental au poker, l’est également au bridge, j’ai fait appel à lui, on se parlait pendant mon championnat. Et pour ce qui est de la résistance, le poker est beaucoup plus fatiguant quand tu joues douze heures par jour. Alors que là, quand on jouait au bridge, on jouait peut-être une moyenne de six ou sept heures par jour, ce n’est rien du tout. Et puis tu n’as pas le couperet du poker : le coup qui te fait perdre tous tes jetons et t'éliminer. Ce n'est pas le cas au bridge. C’est une addition de points, c'est beaucoup moins cruel que le poker  Et puis il y a un autre facteur important : quand tu passes huit heures à une table de poker, tu peux t’ennuyer énormément, si jamais t’es card dead par exemple. Alors qu’au bridge, il n’y a jamais de temps mort ! Tu es tout le temps concentré, tu ne vois pas défiler les heures. Et la pression est beaucoup plus soutenable qu’au poker.

"On a une bonne chance de gagner le mondial"

C’est quoi la suite, maintenant ?

En gagnant le championnat d’Europe, on s’est qualifié pour les championnats du monde. Et on a une bonne chance de gagner le mondial là bas. On va partir parmi les deux ou trois favoris. Les autres favoris, ce sont les Américains. Ils ont deux équipes, mais à priori on en rencontrera qu’une, car elles sont dans la même partie du tableau.

Tu nous disais que le poker t’avait aidé pour gagner au bridge… alors en quoi cette victoire au championnat d’Europe de bridge va-t-elle t’aider à devenir champion du monde de poker ?

Alors là c’est une autre histoire ! Champion du monde de poker, il ne faut pas rêver non plus. J’ai beaucoup moins de chances de gagner un titre WSOP qu’un titre au bridge. Mais bon, ça m’aide quand même parce que j’ai fourni beaucoup de travail. Je sais que là, j’arrive en forme sur ces WSOP, physiquement et mentalement, et super heureux de retrouver tous les potes du Team à la villa.  On peut le dire, je suis très heureux d’être là, et j’ai vraiment hâte de jouer !

T’as prévu d’autres petites folies ?

Ah mais on va jouer au craps bien sûr ! Quand tu auras Romain, « Binôme » [Ludovic Riehl], Kool Shen, Antonin Teisseire, LeVietF0u, Victor Choupeaux, Volatile, réunis autour de la table en train de chanter, ce sera génial ! Et ça, ça aide aussi, parce que l’ambiance du groupe en dehors des tables de poker est juste géniale.

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Il n'y a pas d'âge pour faire du sport

Il y a quelques jours, je suis retombé sur une vidéo réalisée par Madeinpoker à Las Vegas il y a de longues années [2008], dans une villa Winamax avec toi, Eric Koskas, Alexia Portal, etc. Aujourd’hui, l’équipe Winamax a totalement changé, sauf toi car tu es encore là, quel regard portes tu sur ces petits jeunes ?

Le milieu s’est véritablement professionnalisé, dans le bon sens du terme. Tous, grâce à Stéphane Matheu, grâce à un esprit général et à une émulation. Le groupe est super. Dans mes souvenirs, à l’époque, c’était beaucoup plus dilettante. Aujourd’hui c’est beaucoup plus sérieux, en tout cas pour la plupart d’entre eux et la plupart du temps. Quand on voit les performances de Romain ou Guillaume cet été, ça n’a rien d’étonnant. Ils ont beaucoup travaillé avant d’en arriver là. Ils ont capitalisé beaucoup de connaissances, beaucoup de travail technique qui maintenant, paie. C’est formidable. Mais tu fais bien de parler de ça, car en effet, c’était un autre temps.

Comment vois-tu ta place au milieu de cette équipe ? T’es le professeur ? Le papa ? Qui est tu ?

Ils m’appellent "le Parrain" ! Bon, après ils me charrient sur mon âge, mais c’est bien, je suis content. Je connais ma place dans cette équipe. Je joue beaucoup mieux qu’il y a quinze ans et pourtant, à l’époque, j’étais dans les très bons joueurs Français. Aujourd’hui, je suis nulle part, bien qu’ayant beaucoup travaillé. Mais c’est parce qu’autour de moi, tout le monde a beaucoup progressé, que je ne fais pas forcément tout le travail technique nécessaire. En plus de ça, leurs objectifs sont très différents des miens. Ils veulent être numéro 1 mondial, gagner des bracelets, gagner beaucoup d’argent… alors que moi, disons que mon avenir ou ma vie ne dépendent pas de mon prochain résultat dans un tournoi, donc c’est différent. Techniquement, je n’ai peut-être pas assez travaillé, mais mentalement, je suis bien mieux préparé qu’avant. Et puis il y a le côté physique. Je suis en super forme, mais globalement, si je devais deeprun le Main Event qui dure huit jours, je sais que ce serait difficile. Je dors assez mal ici et probablement qu’à un moment donné, je ferai une erreur. J’attaque bien évidemment chaque tournoi comme si j’allais le gagner, mais ce n’est juste pas pareil. Le niveau a vraiment augmenté, il faut être honnête.

Pour finir Michel, j'ai besoin que tu te transformes en devin... quel membre du Team sera le premier à ramener un bracelet cet été ?!

Difficile cette question, ils sont tous capables d’en gagner un ! Je ne veux pas faire de pronostics, car ça voudrait dire qu’il y a une espèce de préférence etc, alors qu’ils ont tous des possibilités. Adrián Mateos, on n'en parle pas, il est hors concours, mais disons que João Vieira est assez hallucinant : il a un volume de jeu énorme, une technique exceptionnelle, il peut très bien gagner un bracelet aussi. Mais je pense aussi que les autres peuvent le faire, Romain, Volatile, Gaëlle, tous peuvent le faire. Mais bon, tu sais bien ce que c’est, le deeprun c’est une chose, gagner en est une autre.

Merci Michel, et bonne chasse aux bracelets cet été !

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Le parrain, entouré d'une partie des résidents de la villa Winamax à Vegas cet été, dont Kool Shen, sur son transat', qui vient lui aussi d'arriver sur place

Omaha, bitch!

- 21 juin 2018 - Par Flegmatic

Le tournoi de PLO le plus cher de l'été a démarré avec un casting prestigieux
Les WSOP de Sylvain Loosli sont lancés !
Event #42 : Pot-Limit Omaha High Roller 25 000 $ (Day 1)

Enfin de l'activité dans la zone Purple de l'Amazon Room ! Et pas n'importe quelle activité, puisque les joueurs qui sont à table ont du débourser la bagatelle de 25 000 $ pour récupérer un siège et se voir distribuer quatre cartes. Une somme que les grands habitués de l'Aria connaissent bien, puisqu'on y trouve presque chaque jour à ce prix un tournoi de Hold'em, mais qui reste très inhabituelle pour une épreuve de Pot-Limit Omaha. Exactement comme pour les Razz, Stud et autres Deuce to Seven, c'est aux WSOP et nulle part ailleurs que se jouent les tournois de variantes les plus chers et les plus attirants de la planète.

Sylvain Loosli

Sylvain Loosli ne s'y trompe pas et regarde haut, très haut sur cet Event. Il faut dire que le Toulonnais connaît déjà le goût de la victoire sur un tournoi de PLO à cinq chiffres. C'était à Barcelone l'an passé, où il avait devancé 110 joueurs pour remporter, après deal, 236 400 €. Deux jours après son voyage mouvementée vers Las Vegas, perturbé par plusieurs problèmes d'avions, et au lendemain d'une journée marathon qui l'a vu enchaîner une défaite en heads-up sur le Shootout et la presque bulle d'un satellite pour ce 25K (17e pour 11 tickets), Sylvain va évoluer aujourd'hui au sein d'un field "petit mais costaud", comme le veut l'expression consacrée. Pas de quoi faire peur à celui qui est devenu, à mesure des années, LA référence du Team Winamax dans cette variante.

Après un peu plus de quatre niveaux d'une heure disputés, la clock du tournoi affichait déjà 148 entrées. Avec un enregistrement tardif possible jusqu'à la fin du douzième niveau - soit en début de Day 2 - et un re-entry possible par joueur, on peut penser que le chiffre de 205 inscriptions de l'an passé sera dépassé.

James Calderaro - Anthony Zinno

En parlant de l'an passé, le champion en titre James Calderaro a fait son entrée dans le tournoi pile au moment où je mettais les pieds dans l'Amazon. L'homme qui s'était mis 1 289 074 $ dans la poche après trois jours d'effort a salué son poto Anthony Zinno, avant de récupérer son tapis de 125 000 jetons et de s'asseoir... juste à la gauche de Sylvain Loosli. Pas le plus beau des cadeaux pour notre Pro.

Mike Gorodinsky - Brian Rast

Pour compléter cette table au pedigree impressionnant, trônent de l'autre côté le vainqueur du Poker Players Championship 2015 et double détenteur de bracelet Mike Gorodinsky, sorti de la Bobby's Room le temps de quelques jours, et un Brian Rast au bord de l'endormissement en plein massage.

Robert Mizrachi - Christopher Kruk
"Hey Bob, il est où ton frère ?!" Voilà la tête de Robert Mizrachi, après avoir entendu cette question pour la 427e fois de la journée. Si son frangin Michael, titré la veille sur le PPC pour la troisième fois, n'a pas encore daigné faire acte de présence, Bobby a trouvé quelques clients à sa table, à commencer par le high stakeur canadien Christopher Kruk, ainsi que l'Allemand Christopher Frank et la terreur des High Rollers Bryn Kenney.

Esther Taylor-Brady
Elle avait marqué les WSOP 2017 de son empreinte, avec huit places payées, dont quatre finales et une troisième place sur ce même PLO 25K. Esther Taylor-Brady a démarré plus timidement son été 2018, mais on connaît son talent cartes en main.

Justin Bonomo
Lui aussi a prouvé son talent dernièrement, avec plus de 14,7 millions de dollars engrangés depuis le début de l'année : Justin Bonomo est dans l'arène pour tenter un improbable doublé sur ces WSOP, après son titre sur le Heads-up Championship.

Martin Kozlov
Regard glacial plein de détermination du côté de Martin Kozlov, a.k.a. l'homme qui a empêché Davidi Kitai de remporter un quatrième bracelet en 2016 sur le 6-max Championship.

Jason Koon
L'Australien devrait prendre exemple sur Jason Koon, beaucoup plus détendu et souriant en ce début de tournoi.

Ben Lamb
Ben Lamb n'en revient pas : cela fait déjà sept ans qu'il a remporté son seul et unique bracelet à ce jour, sur... un Championship à 10 000 $ de Pot-Limit Omaha. Il n'est pas trop tard pour récidiver.

Ryan Goindoo
Vous voulez briller en société et épater vos amis ? Alors voici messieurs, dames Ryan Goindoo, le numéro 1 de la All Time Money List de... Trinidad et Tobago ! Mais si, vous savez, cette petite île des Caraïbes qui nous a notamment donné le sprinteur Ato Boldon, multiple médaillé aux Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques sur 100 et 200 mètres. Toujours pas ? Bon, sachez en tout cas que l'ami Ryan reste sur deux deep runs sur le Main Event, qu'il a bouclé en 179e position en 2017 et 73e en 2016.

Jason Mercier
Et pendant que tout ce beau monde tape le carton, Jason Mercier attend sagement que quelqu'un veuille bien le rejoindre à sa table. Allez, soyez sympas quoi.

Shooté

- 21 juin 2018 - Par Flegmatic

Sorti en cours de journée, Guillaume Diaz est privé de table finale
C'en est fini des espoirs français sur le Shootout

Event #39 - Shootout NLHE 1 500$ (Second tour)

Guillaume Diaz

Il n'aura pas eu l'occasion de vibrer longtemps aujourd'hui, l'ami Guillaume Diaz. La première main au retour de la deuxième pause de ce Day 2 lui fut fatale, un banal lancer de pièce perdu avec une paire de 9 contre As-Roi, alors que Volatile n'avait plus que 40 000 jetons devant lui, aux blindes 1 200 / 2 400. "J'ai fait un gros fold juste avant, rage le Grenoblois. J'ai presque envie de retourner dans la salle demander au mec ce qu'il avait."

Avec 70 000 pions au moment où démarre le coup, Guillaume défend Dame-10 off de grosse blinde et ils sont trois à voir un flop 10-4-3, avec un flush draw à carreau. Après un bon continuation bet des familles, ils sont toujours trois dans le coup quand débarque un deuxième 10 au turn. "Je donk un tiers du pot, soit 12 000 dans 36 000, en me laissant 40 000 derrière. Le relanceur initial paie et un J arrive river. J'ai check/fold." Après sa huitième place au Venetian la semaine dernière, Volatile encaisse cette fois 5 227 $ et n'accrochera donc pas de deuxième table finale à son palmarès cet été. Mais il lui reste encore près d'un mois pour y parvenir.

L'élimination prématurée de notre Volatar faisait d'Alexandre Reard le dernier représentant du clan tricolore... avant qu'un autre de nos compatriotes ne fasse irruption sur notre radar de manière impromptue, en la personne de Joseph Sabe. Une joie qui fut de courte durée, puisque les deux hommes ont pris la porte à quelques minutes d'intervalle, peu de temps après notre Pro. C'est un doux euphémisme, ce mercredi 20 juin 2018 n'était pas le jour des Français aux WSOP.

Dylan Linde

Pendant que les tricolores déchantent, tout se passe bien pour Dylan Linde, qui construit tranquillement sa petite muraille de jetons. Juste après cette photo, l'ex voisin d'Alex Reard s'est occupé de récupérer les 20 blindes d'un joueur short stack, son Valet-9 passant devant As-9, alors que tout est parti au milieu sur un flop hauteur 9. Avec seulement cinq joueurs restants à sa table, on a bien envie de faire de l'Américain l'un de nos favoris pour une accession en table finale.

Jesse Sylvia

Si Connor Drinan, Martin Jacobson, Vlad Darie, Shannon Shorr ou encore Scott Blumstein ont rendu les armes les uns après les autres cet après-midi, le runner-up du Main Event 2012 Jesse Sylvia poursuit son petit bonhomme de chemin, et n'était pas loin du chiplead de ce table au moment de notre passage. Après quatre petites places payées sur ces WSOP, on imagine qu'il ne dirait pas non à une première finale cet été.

Joao Vieira loupe le coche

- 21 juin 2018 - Par Veunstyle72

Le Portugais est éliminé à quatre places de l'argent
Les Français ne sont pas au mieux non plus
Event #40 - Mixed Big Bet 2 500 $ (Day 2)

joao vieira

Toujours pas. Joao Vieira est plein de bonne volonté sur ces WSOP, il est appliqué, concentré et méticuleux, mais les résultats peinent à suivre. Certes sa situation serait classée dans le rayon "standard" dans le monde du poker de tournoi, puisque les pros vous diront qu'on juge un joueur sur la longueur et pas sur quelques tournois, mais tout de même. 

En vieux loup de mer du circuit qu'il commence à devenir, le coach du Team Stéphane Matheu reste globalement positif face à cette situation : "On a tout vu avec le Team Winamax tu sais, il y a trois ou quantre ans, on était sur une quarantaine de tournois sans le moindre ITM. J'ai déjà vu tous les cas de figure et la situation de Joao est loin d'être despérée. Pour le moment le Team "run" pas trop mal, bien qu'il s'impose un volume important. Si Joao n'a réalisé qu'un ITM sur tous les tournois qu'il a joué depuis le début, hé bien ce n'est pas grave, ça arrive. Mais c'est vrai qu'il ne run pas good. Ce qui est sur, c'est qu'il n'est pas terminé. Là par exemple, il s'est mis direct dans le 1500$ Limit. Il m'a dit "Maintenant, c'est ennuyeux, il va falloir être patient, mais je reste motivé." Les résultats tardent à venir, ce n'est pas le départ idéal, c'est le test mental depuis le début des WSOP pour lui ! Et il s'en sort plutôt bien."

Arrivé shortstack aujourd'hui pour ce Day 2, 42e au classement sur 51 joueurs restants, Joao savait qu'il lui fallait une petite succession de bons coups pour espérer, d'abord entrevoir l'argent, ensuite se battre pour le bracelet. Rien de tout cela ne s'est déroulé comme prévu, et après une belle bataille à la reprise, Joao Vieira a finalement rendu les armes, juste avant les places payées. Son dernier coup, c'est dans la variante du Deuce-to-Seven Triple Draw que le Team Pro Winamax l'a disputé. Et quand on voit ce qu'il possédait, on peut comprendre qu'il s'est senti à l'aise pour investir ce qu'il lui restait de jetons à ce moment là, ce qui vous laisse un peu imaginer le run bad actuel, décrit par le coach Matheu. Joao avait 87652, une main plutôt décente à ce jeu. Mais mauvais timing, puisque Jerry Wong détenait un jeu un poil meilleur, 86432, suffisant pour éliminer Joao.

joao vieira matheu
Stéphane Matheu est passé pour soutenir son poulain Portugais, pas toujours la partie la plus facile du boulot. Next Joao ! 

sammartino
Joao était entouré de deux Italiens, Dario Sammaratino au siège 1 et Max Pescatori, en face. Pas de secret, on reconnait toujours les mêmes visages, une fois loin dans un tournoi.

31 joueurs se tapotent sur les doigts à la bulle, puisqu'il ne manque plus qu'une élimination avant de sortir le champagne et de célébrer ça. Maria Ho est la dernière joueuse éliminée à l'heure actuelle. La photo du dessous devrait vous donner quelques indices concernant le chipleader de ce tournoi. Il est grand, il est blanc, avec le même coup de cheveux que Sylvain Loosli et il a même récupéré la place de numéro au classement Player Of The Year depuis sa place de runner up sur le Poker Players Championship, il s'agit de John Hennigan.

eli elezra
Quelle fraicheur ces messieurs : Eli ElezraJohn Hennigan et Jeff Lisandro passent leur temps à papoter, alors que tous attendent de voir la bulle éclater

bruno fitoussi
Du côté des Français, il ne reste plus que Bruno Fitoussi, après l'élimination express de Michel Leigborin, qui a perdu un gros pot en PLO face à John Hennigan (encore lui !) dès la reprise. L'ancien boss de l'ACF tremblait il y a quelques minutes, avant de remporter un pot intéressant en NLHE. Le voilà à 100 000 à la bulle, pour une moyenne à 80 000. 

barry greenstein
Parmi les visages connus encore présent, on retiendra évidemment celui de Barry Greenstein, en route pour un 8e ITM sur ces WSOP 2018 (ou pas puisqu'il fait partie des plus shorts) !

Vainqueur : 122 138 $
6e : 16 329 $
31e : 3 777 $

Tel fils, telle mère

- 21 juin 2018 - Par Flegmatic

Mère du triple vainqueur de bracelet Farzad Bonyadi, Farhintaj Bonyadi remporte son premier titre WSOP
Event #36 - Super Seniors NLHE 1 000 $

Farzad - Farhintaj Bonyadi

Crédit photo : PokerNews

Décidément, pour la deuxième journée de suite, les belles histoires viennent de là où on ne les attend pas : du tournoi Super Seniors. Non contente de devenir la première femme à remporter un bracelet cette année - ce qui n'est déjà pas un mince exploit, quand on sait qu'elles représentent environ 3% des entrants sur l'ensemble des WSOP -, dominant 2 100 autres joueurs pour se mettre 311 451 $ dans la poche, Farhintaj Bonyadi a en plus accompli un haut fait d'un genre complètement nouveau : devenir la première mère de vainqueur WSOP... à remporter un titre WSOP (des bracelets ayant déjà été gagnés entre père et fils et au sein de la même fratrie).

Pour ceux qui suivaient les World Series au carrefour des années 1990 - 2000, le nom de Bonyadi est plutôt associé au prénom de Farzad, qui a accroché trois bijoux à son poignet entre 1998 et 2005, en Deuce to Seven, Limit Hold'em et No-Limit Hold'em. Au total, c'est plus de 4,1 millions de dollars qu'a empoché le fiston en tournois live de 1994 à 2018, se classant tout récemment huitième du Championship de Deuce to Seven, juste derrière Doyle Brunson.

Mais cette semaine, Farzad s'est donc fait voler la vedette par sa maman, plus habituée à jouer les fameux Daily Tournaments du Rio - sa page Hendon Mob vaut le détour - que des tournois WSOP. Farhintaj n'y comptait d'ailleurs qu'une seule place payée avant aujourd'hui, décrochée en 2011 sur le Seniors Event. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que son premier bracelet ne fut pas facile à aller chercher. Accusant jusqu'à un retard de cinq contre un lors du heads-up final, l'Américano-Iranienne n'a rien lâché, faisant durer l'ultime duel à tel point qu'un quatrième jour de jeu, non prévu au programme, fut nécessaire pour plier l'affaire.

"Je suis resté près d'elle pendant 20 heures pour essayer de l'aider, mais elle a tout fait toute seule, a expliqué Farzad à nos confrères de WSOP.com. Je lui ai dit d'être patiente, même quand elle était short stack, et elle l'a fait. Je suis sûr qu'elle a eu un peu de chance pour remonter son retard, mais elle a très bien joué. Je suis très fier d'elle." Car si dans la majorité des familles, les parents transmettent leur savoir aux enfants, chez les Bonyadi, c'est Farzad qui a enseigné l'amour du jeu à sa mère. "Elle veut me rattraper maintenant !," conclut Farzad, avant de poser avec un grand sourire pour la photo ci-dessus. Vivement le prochain home game familial.