Ca chatte, Touil, ou ça gratte, Touil ?

- 17 juin 2018 - Par Tapis_Volant

Samuel Touil et David Benyamine souffrent mais tiennent bon
Il reste 53 joueurs
Event #33 : The Poker Players Championship 6-handed 50 000 $ (Day 2)

Comme un Prince, Elior Sion, le vainqueur de l’édition précédente du Poker Players Championship, est venu prendre place à la dernière minute sur ce tournoi, squeezant sans aucun souci les 10 premiers niveaux du tournoi pour atterrir tout frais sur la table du français Samuel Touil, avec une quinzaine de big bets pour commencer le tournoi et pouvoir défendre son titre.

Samuel_Touil

Samuel Touil

D’ailleurs, le moins que l’on puisse dire, c’est que le mystérieux français, qui était au centre d’une histoire de non remboursement de prêt avec Phil Galfond il y a deux ans et qui est connu dans la Bobby’s Room sous le petit nom de « Sammy », a tiré une table bien compliquée aujourd’hui. Visez un peu ce casting :

Siège 1 - Elior Sion 400 000
Siège 2 - Benny Glaser 680 000
Siège 3 - Samuel Touil 160 000
Siège 4 - Justin Bonomo 490 000
Siège 5 - John Monnette 160 000
Siège 6 - Chris Klodnicki 270 000

Mourant il y a une demi-heure, Samuel Touil a trouvé un double-up en Omaha Hi-Lo, mettant tout au milieu suite à une séquence de relances preflop, avec AJKK contre ATKT chez Justin Bonomo.

Je l’ai vu également gagner une grosse main contre John Monnette. Il ouvre à 16k UTG+1 et se fait 3-bet à 24k par l'américain. Touil paye et les deux joueurs découvrent un flop QK6 sur lequel Touil mise 8k. C’est payé rapidement par Monnette. Sur la turn 5, Touil mise 16k et se voit relancer à 32k par son adversaire. Il paye très vite. Enfin, sur la river 9, les deux joueurs s’accordent à checker.

Samuel Touil dévoile A473 pour la couleur max tandis que John Monnette avait floppé un brelan avec A646 en main et un tirage low sur la turn qui ne s’est pas matérialisé sur la rivière. Ce pot permet à Samuel Touil de respirer un peu sur ce Poker Players Championship, même s’il n'est pas sorti de l’auberge avec seulement 10 big bets devant lui.

Du côté de David Benyamine, c’est pas non plus la folie à la table de Daniel Negreanu, même s’il vient de profiter d’une erreur de Mike Matusow pour gagner plus que prévu sur un coup de Limit Hold’em. Une petite explication s’impose.

Après une ouverture à 16k de David Benyamine UTG+1, Mike Matusow 3-bet à 24k depuis le bouton. Benyamine paye et les deux joueurs découvrent un flop Q99 sur lequel Benyamine donk-bet à 8k. Il est payé. Rebelote sur la turn Q pour 16k cette fois. Sur la river 6, Benyamine avance une nouvelle mise à 16k. Matusow réfléchit quelques secondes puis lance devant lui 35k en disant « If you have a queen, you have a queen ». Le croupier signifie à Matusow qu’il s’agit d’une relance, Matusow essaie de se défendre en disant qu’il a prononcé le mot « Call » mais ni Negreanu ni Galfond ne le confirment. On force donc Matusow à mettre 32k au milieu et Benyamine retourne QJ, un full et donc la main gagnante. Légèrement tilté, Matusow flashe son AK en demandant à la table s’ils pensent vraiment qu’il peut décider de relancer avec cette main-là.

Ce pot redonne le sourire à David Benyamine qui plaisante à la table « I need 10 wrong bets like that to have a chance to last in this tournament ! ». Avec 270k en sa possession après ce coup, il y a encore du chemin s’il veut atteindre l’une des 14 places payées de ce Poker Players Championship.

Le prize-pool vient d’ailleurs d’être annoncé et le vainqueur de l’épreuve repartira avec un beau chèque de 1 239 126 $ tandis que la première place payée permettra d'empocher 72 500 $.

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Elior Sion, vainqueur de l'édition 2017 et dernier entrant cette année

Les Français voient double

- 17 juin 2018 - Par Tapis_Volant

Les tricolores sont en forme dans la Brasilia Room
Event #34 : NLHE Double Stack 1 000 $ (Day 1)

Même s’il est encore trop tôt pour s’attarder sur ce tournoi, qui connaîtra un Day 1B demain, j’ai profité du dinner-break pour aller faire un tour dans la Brasilia Room pour voir comment se porte les Français sur cette loterie du week-end. Le moins que l’on puisse dire, c’est que certains passent une bonne journée avec des tapis monstrueux en leur possession.

2 387 inscriptions ont été comptabilisées sur ce Day 1A et le compteur a déjà chuté à 650 joueurs restants tandis qu’on attaque le dernier niveau de la journée.

Martini

Pour changer, Julien Martini monte des pions sur un tournoi des WSOP. Il pointe déjà à 120k à une heure de la fin de journée.

Perin

Du côté du vainqueur de My Poker Ligue Saison 5, dont je vous parlais plus tôt, c’est également un Day 1A qui fait plaisir puisqu'il tutoit la barre des 100k, surtout quand on sait que Karl Perin dispute ici son premier tournoi WSOP.

Fira

Interpellé par un Français dans un coin de la Brasilia, je tombe sur Jonathan Fima qui commence par un whine en me disant qu’il ne se remet pas du jetlag, avant de ma présenter son tapis de 75k.

Corentin_Hillion

Enfin, dans les français qui s’illustrent sur ce Day 1B, on notera également Corentin Hillion qui a monté un stack de 70k. « C’était pas très dur, j’ai eu trois fois les as ». C’est sûr que ça aide.

Pierre_Merlin

Et sinon, concernant les joueurs que l’on a l’habitude de croiser au Rio depuis le début de ce WSOP, c’est un peu moins bien, mais tant qu’il y a du jeton, c’est le principal. Pierre Merlin (50k, photo), Sonny Franco (40k), Paul Pirès-Trigo (25k), Adrien Allain (18k) ou Sébastien Comel (9k) peuvent décemment espérer accéder au Day 2 s’ils tiennent bon lors du dernier niveau de la journée.

Il n'est pas trop tard

- 17 juin 2018 - Par Tapis_Volant

Les retardataires ont encore une heure pour s'inscrire sur le tournoi le plus prestigieux des WSOP
Event #35 : The Poker Players Championship 6-handed 50 000 $ (Day 2)

Ivey

Rentrés au compte-gouttes pendant le Day 2 de ce Poker Players Championship, les participants du PPC sont presque tous réunis à l’heure qu’il est dans l’Amazon Room et on est bien loin de la fréquentation de l’an dernier (100 inscriptions en 2017), même s'il reste encore une petite heure pour s'inscrire sur le tounoi, le temps du dinner-break.

Seulement 86 joueurs ont mis la main à la poche pour poser 50 000 $ sur la table. Parmi ceux qu’on regrette de ne pas avoir vu au départ de l’épreuve, citons notamment le vainqueur en titre Elior Sion, qui n’a pas souhaité tenter le doublé cette année, et nos deux habitués des variantes, Fabrice Soulier et Bruno Fitoussi, qui ont tous deux estimés qu’il valait mieux économiser de l’argent que prendre part à ce magnifique tournoi et doivent se rabattre sur l’Event #35.

Ben_Lamb

Ben Lamb a fait son entrée sur le Poker Players Championship

Du côté des joueurs qui m’avaient échappé lors de mon premier tour de table cet après midi, Ben Lamb, double finaliste du Main Event et surtout grand habitué des parties de cash game de Bobby’s Room, a fait son entrée dans le tournoi. Il connaît un début de journée plutôt fructueux et pointe à 450k après trois niveaux sur ce Day 2.

Benyamine

Autres habitués de la Bobby’s Room, nos deux français David Benyamine et Samuel Touil ne sont pas encore à la fête aujourd'hui. Si le plus expérimenté s’en sort pas si mal à la table de Daniel Negreanu avec 260k devant lui, c’est plus compliqué pour Samuel Touil qui possède seulement 130k et doit composer avec une table compliquée où l’on retrouve John Monnette (350k), Benny Glaser (520k), Jared Bleznick (300k) et Justin Bonomo (350k). Pour ce français qui est connu pour ses histoires que pour ses résultats au poker, le Poker Players Championship sera-t-il pour lui l'occasion de signer sa première grosse performance sur le circuit ?

Touil_Bonomo

Samuel Touil et Justin Bonomo

Dans le haut du classement, on retrouve quelques grands noms du poker mondial, Jean-Robert Bellande (750k) probable chipleader du tournoi à l’heure actuelle, Dan Smith (720k), Phil Ivey (650k) ou Daniel Negreanu (550k).

Bellande

Jean-Robert Bellande

Ils ne sont plus que 63 joueurs encore en lice dans l’épreuve. Dans les joueurs qui n’auront plus l’occasion de marquer ce tournoi de leur empreinte, citons notamment David Hoppenheim, Daniel Alaei, David Bach, Stephen Chidwick, Robert Mizrachi, Matthew Ashton ou Mike Wattel.

Mon Vegas à moi : Confessions d'un railbirdeur

- 17 juin 2018 - Par Tapis_Volant

Anthony Picault, joueur amateur et porte-drapeau des supporters tricolores du Rio depuis les temps ancestraux, nous raconte sa vie de railbirdeur pro

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Anthony Picault avec John Hesp l'an dernier en finale du Main Event

Présent dans le rail depuis des années sur la plupart des finales WSOP disputés par des français, Anthony Picault (pseudo : "'TonyLeon") est devenu le symbole de la France du poker qui encourage, qui soutient, et qui se rassemble quand il s'agit de remporter des bracelets WSOP. Présent au Rio pour chanter la Marseillaise pour Julien Martini, Anthony Picault s'est confié sur cette passion qui l'anime depuis des années.

Alors, Anthony, que fais-tu à Vegas quand tu n'est pas en train d'encourager les français sur des tables finales WSOP ?

Je suis un joueur amateur, je viens à Vegas tous les ans. En général, je reste un bon mois et je joue en cash game la plupart du temps. Je jouais des tournois jusqu'en 2015 : WSOP, Venitian, Wynn... mais maintenant, je préfère me consacrer au cash-game, c’est plus tranquille.

Ca fait des années qu’on te voit à Vegas, mais là où on te voit le plus, c’est dans le rail des tables finales de joueurs français, non ?

C'est vrai que j'ai l’impression d’être devenu le symbole des rails, surtout depuis l’été dernier avec la table finale de Benjamin Pollak et Antoine Saout. La première table finale où je me suis retrouvé dans le public, c’était celle de Jaynissa en 2012 [Jérémy Quehen avait terminé runner-up d'un NLHE à 2 500$, NDLR], je ne le connaissais pas. Gaëtan Balleur et Steven Moreau m’avaient dit de passer en me disant que c’était un pote à eux. Au final on a passé une super soirée, avec une ambiance mémorable dans le tribunes, des chants, des encouragements. Jaynissa avait fini second. C’est un peu la tradition des français, quand y a une table finale, on se réunit au Rio. Moi, forcément, je suis là sur toute la période, et je joue en cash game, donc j’ai plus de temps libre que les joueurs de tournois pour venir dans le rail.

Comment ça se passe ta journée de raileur ? Tu guettes les infos, tu rappliques dès qu’un français deep run ?

C’est pas systématique, mais quand y a un français en table finale, ça se sait vite. Il y a quelques années, toutes les tables finales débutaient à 20 heures, ou plus tard, parfois au beau milieu de la nuit. Tous les bustos de Vegas arrivaient progressivement, du Venitian, du Wynn, ils se retrouvaient au Rio après leurs tournois respectifs. Depuis deux ans, les TF des WSOP, c’est à 14h, en début de Day, du coup il n’y a plus grand monde dans le rail. Tout le monde a sa vie, ses tournois à jouer. C’est peut-être mieux pour les joueurs ces horaires, mais pour l’ambiance, c’est beaucoup moins bien.

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Le rail pour Aurélien "Guignol" Guiglini en 2015

A combien de tables finales tu en es, tu tiens une comptabilité ?

Je pense que je pourrais retrouver si j’y étais en regardant les noms des français qui ont perfé. Certaines tables finales, je ne sais pas si ça compte. Je me rappelle de deux tables finales de Gabriel Nassif : Gab a bust alors que je venais à peine de mettre les pieds au Rio. Je ne suis pas sûr que ça compte dans ce cas-là. Y a eu des années où il y avait cinq à sept tables finales par été, j’assiste bien à la moitié. J’y vais depuis 7 ans, il suffit de calculer, ça doit faire 25, je dirais. Souvent, ce sont des gens que je connais. Ca m’est arrivé une ou deux fois avec des randoms que je connaissais pas trop. Mais je suis quand même pas tout seul, c’est juste que je suis là plus souvent que les autres, hein !

Tu peux nous parler de ce drapeau qu'on voit à chaque fois dans les tribunes ?

Ce drapeau, je l’avais récupéré au Stade de France pendant un France-Belgique. J’avais eu l’idée de le mettre dans ma valise pour Vegas. Je l’avais emmené pour je ne sais plus quelle finale. Les joueurs avaient apprécié. Je l’amenais tout le temps par la suite. Il m'est arrivé que des joueurs me réclament mon drapeau pendant que je jouais un tournoi au Venitian. Même quand j’étais pas là, souvent le drapeau était dans le rail, à l’image du drapeau de Sarregeumines qu’on voit dans le monde entier. Il faut savoir que ce drapeau, quand j’ai fait ma valise cette année, je ne l’ai pas retrouvé. Sur la table finale de Julien Martini, et sur celle de Romain Lewis, je ne l'avais pas et j’ai reçu plusieurs messages de gens qui ont regardé sur Twitch et qui se demandaient où était passé mon drapeau. Calouminou, un gars du Club Poker, m’a ramené un drapeau pour les prochains rails. Faut croire que ça manquait !

Quel est ton meilleur souvenir de rail ?

Y en a beaucoup des souvenirs. Le premier avec Jaynissa, c’était énorme comme ambiance. Je le connaissais pas deux heures avant et huit heures plus tard on avait les larmes aux yeux et la chair de poule quand il était en heads-up. La finale du Main Event l’an dernier, forcément, j’avais jamais fait les November Nine. Y a eu deux Français en table finale, Ben Pollak et Antoine Saout. Il se trouvait que j’étais encore sur place, on avait un box pour nous, 10 ou 15 français, on a pu mettre les drapeaux bretons pour Antoine, Aurélie Réard a fait des banderoles, on chantait comme des Anglais dans un stade de foot, on chantait la Marseillaise, des chants qu’on avait inventé aussi, c’était vraiment un grand moment.

Et alors, comment ça s’organise, un rail ?

Faut savoir que dans un rail, il y a deux pools bien distincts. D'abord le pool stratégique avec une tablette pour regarder le stream et communiquer avec le joueur, ce sont souvent les amis les plus proches du joueur qui font ça. Ils s’occupent de tout ce qui est stratégique, des reviews des mains, des conseils. Moi, je suis plutôt dans le deuxième pool, le pool festif. Là, on s’organise pour les tournées de bières, les différents chants et l’ambiance. Faut savoir que des fois, il y a des changements de pools au cours de la soirée. J’ai déjà vu des gars du pool stratégique se retrouver dans le pool festif, voire l’inverse, ce qui est un peu moins conseillé. Moi, je suis aussi responsable de l’iPad. Mon iPad a bien du faire dix finales, je recharge les batteries quand je vois qu’un français est à 20 left. Chacun son boulot !

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Le pool stratégique pendant un rail de table finale

T’as des anecdotes sympas sur les tables finales que tu as suivies au cours des années ?

Il y a deux ans, il y avait deux français en TF simultanément. Y avait Fabrice Soulier sur un tournoi de variante et Adrien Allain en finale du 5K 6-max contre Michael Gathy. J’avais réussi à installer mon drapeau entre les deux tables pour qu’il n’y ait pas de jaloux. Bon, les deux ont fini deuxième, dommage !

Qu'est-ce que t'apprecies le plus dans le fait de supporter les joueurs pendant les tables finales ?

Les coups à tapis, quand les gens sont vraiment tous focus sur les cartes, ça appelle les 2, ça crie sur la river, c’est comme un but au foot. La dernière carte qui a été bien appelée, c’était pas plus tard que la semaine dernière pendant le Heads-up de Romain Lewis. Il part à tapis Dame-Valet contre As-4 off et Pierre Merlin appelle la dame de pique. Et paf ! Dame de pique en door card et c’était plié. Par contre, je peux te dire que le plus gros stress du raileur, c’est l’arrivée au Rio. T’arrives au Rio en taxi, tu te gares, la TF est commencée depuis deux ou trois heures, et là quand tu arrives, t’as trois minutes de traversée du couloir du Rio, où t'espères plus que tout ne pas le croiser ou le voir aller au payout. Ca m’est arrivé plusieurs fois. Gabriel Nassif, il a jamais su que j’étais venu le voir, il était dans un tournoi de variantes un après-midi. Je me rappelle, je me suis dit que j'allais passer le voir. J’entends « all in and a call », je le vois se lever, j’ai fait demi-tour directement. Je ne le connaissais pas forcément, c’est jamais évident de réagir face à une une personne qui bust.

D'ailleurs, comment on réagit quand les gens qu’on suit se font éliminer ?

Y a deux écoles. Quand il a bien joué et qu’avoir fini 2e est déjà un bon résultat, le joueur vient te checker et il a l’air content. Quand il était près de la victoire et qu’il perd, forcément, il reste un peu dans sa bulle. Y a souvent un long moment de silence, chacun marche dans le Rio calmement, un peu abattu. On perd tout de suite la moitié des degrés d’alcool ingurgités. Romain Lewis, par exemple, était très content de son jeu, il avait pas de regrets. Il avait commencé sa TF 5e sur 6. La config était bonne, c’est le début de Vegas, il est jeune et il en verra d’autres. Par contre, je me souviens d’Erwann Pecheux qui avait fait un heads-up très long avec beaucoup de monde dans le rail. Il avait fini par perdre en étant plusieurs fois devant à tapis preflop. Forcément, la déception était plus grande.

Erwann

Erwann Pecheux tout près du sacre en 2015

Est-ce que si un jour, c’est ton tour de deep run un tournoi du WSOP, tu aimerais que des gens viennent te rail sur ta table finale ?

J’ai souvent pensé à ça. Peut-être que je suis le porte-parole du rail, le numéro un, mais y aussi d’autres réguliers du rail. Et quand ces personnes-là font des finales, c’est la moindre des choses de venir. C’est sûr que si je me retrouvais en finale d’un tournoi WSOP et qu’il n’y avait personne dans le rail, je pourrais peut-être me poser des questions. La sympathie de la personne est souvent proportionnelle à son nombre de personnes dans son rail. Si Mikedou fait une TF par exemple, t’es sûr que ce sera rempli !

Merci Anthony pour cette interview, on espère te voir le plus souvent possible dans l'Amazon Room cette année !

Rail_folie
Une de nos photos préférées de la finale du Main Event 2017 - l'expression sur le visage d'Anthony résume tout le personnage !

En orbite avec Gus Hansen

- 17 juin 2018 - Par Tapis_Volant

Quelques mains de 2-7 Triple Draw en compagnie du Great Dane
Event #33 : The Poker Players Championship 6-handed 50 000 $ (Day 2)

Gus_Hansen

Comme on pouvait s’y attendre, quelques joueurs de renom ont décidé de faire leur entrée sur le Poker Players Championship au Day 2. Je ne sais pas encore quand les enregistrements tardifs ne seront plus possible, mais certains continuent encore à entrer à l'heure qu'il est au Rio. Luke Schwartz, Cary Katz, Chris Klodnicki et Gus Hansen font partie des derniers arrivants.

Alors que je cherchais un joueur à suivre pendant une orbite, je me suis penché sur le cas Phil Ivey, mais il s’est empressé de folder toutes les mains quand j’étais près de sa table, se contentant de splitter un coup de Stud avant de profiter de mon absence pour éliminer Stephen Chidwick sur une main de No Limit Hold’em.

J’ai essayé avec David Benyamine, mais j’ai encore une fois déchatté les timings. Je me suis alors dit que le bon client pourait être ce diable de Gus Hansen, d’autant que le croupier venait de retourner la plaquette « 2-7 Triple Draw », un jeu qui a du lui faire perdre quelques millions contre Alex Luneau online.

Si vous ne connaissez pas ce jeu, je vous invite à le tester online. C’est simple, on vous donne 5 cartes et il vous faut faire la moins bonne main. Pour cela, vous avez droit de changer des cartes à trois reprises. Les quintes et les couleurs sont pris en compte et l’as compte en haut, donc la meilleure main à ce jeu est 2-3-4-5-7. Il y a quatre tours de mise, en Limit bien évidemment et les blindes fonctionnent comme en No Limit Hold'em.

Donc voici un tour de 2-7 Triple Draw à la table de Gus Hansen, une table où l’on retrouve notamment Anthony Zinno, Mark Gregorich, Isaac Haxton et Jesse Klein.

Main #1 - Bouton
Gus Hansen est au bouton, il voit Isaac Haxton ouvrir à 8k under the gun et rend gentiment sa main au croupier, non sans avoir laissé entendre qu’il avait une belle main d’Omaha.

Main #2 - Cut-off
Under the gun, Anthony Zinno ouvre à 8k et Gus Hansen surrelance instantanément à 12k depuis le cut-off. Légèrement surpris, Zinno complète. Les joueurs changent deux cartes et Zinno prend l’initiative de miser 4k. Hansen paye rapidement. Hansen change 2 cartes, tandis que Zinno en réclame 1. Zinno mise 8k et Hansen paye rapidement. Zinno n’a pas l’air encore satisfait et change 1 carte tandis que Hansen se déclare Pat (ne change pas de carte). Après le check de Zinno, Hansen mise 8k et fait passer son adversaire.

Main #3 - Under the gun
Gus Hansen rend ses cartes au croupier, se plaignant qu’il ne peut pas jouer toutes les mains sur cette variante.

Main #4 - Grosse blinde
Anthony Zinno ouvre à 8k depuis la SB. Gus Hansen place un 3-bet à 12k et Zinno accepte l’invitation. Zinno tire 1 carte alors que Hansen en demande 2. Hansen prend les devants et pose 4 jetons de 1k devant lui. Zinno check/call. Les deux joueurs changent 1 carte. Hansen mise 8k et provoque un fold.

Main #5 - Petite blinde
Mark Gregorich ouvre à 8k au cut-off, Gus Hansen paye de SB et Jesse Klein également en BB. Gregorich change 1 carte, Hansen 2 et Klein 3. Hansen est le premier à dégainer 4k et fait seulement fuir Klein. Hansen s’estime servi et Gregorich change une carte. Hansen mise 8k et se fait vite relancer à 16k. Il réfléchit 30 bonnes secondes avant d’accepter de rajouter la somme demandée. Les deux joueurs semblent satisfaits de leur jeu et ne réclament pas de carte sur le dernier tirage. Hansen checke et laisse Gregorich miser 8k. Il tanke alors deux bonnes minutes avant de payer. Son adversaire annonce « Number 2 » et retourne 7-6-4-3-2 pour le deuxième jeu max. Gus Hansen mucke sa main, grommelant qu’il aurait déjà pu folder sur la street précédente.

Main #6 - Bouton
Gus Hansen estime que trois mains sur six disputées pendant cette orbite, c’est déjà pas mal et constate que le couvreur derrière lui transpire à force de noter des coups de 2-7 Triple Draw. Pour toutes ces raisons, il décide de folder sa main et recompte son stack. 340 000 jetons, de quoi s’amuser encore un bon moment sur ce Poker Players Championship.

27_Triple_Draw