Winamax

Du bleu dans les yeux

- 16 juillet 2018 - Par Benjo DiMeo

Dans vingt ans, lorsque l'on me demandera où j'étais le soir où la France a remporté sa deuxième étoile, il y aura sûrement un bref moment de gêne, suivi d'un renvoi en touche : "Hum, je me souviens plus trop. En revanche, je me souviens très bien de la première victoire en Coupe du Monde des Bleus, en 1998. Tu sais, celle qu'on a gagnée alors que Killian Mbappé n'était même pas encore né !"

Hé oui : au risque de faire bondir plusieurs d'entre vous, il me faut être honnête :  au moment du coup de sifflet final de l'ultime rencontre de la Coupe du Monde 2018, j'étais en train de ronfler comme un bienheureux depuis plus d'une heure. Sur les rotules après avoir suivi le plus long duel de l'histoire du Main Event (dix heures, montre en main), mais tout de même excité à l'idée de conclure cette interminable journée par un beau et grand moment d'histoire sportive, c'est d'un pas guilleret que j'ai quitté le Rio pour me diriger vers ma voiture, garée dans un parking désormais désert, sous un soleil déjà brûlant à six heures du matin. En sortant de l'autoroute 215, j'ai fait un détour par le Starbucks, histoire de m'armer en munitions pour le coup d'envoi, programmé une heure à peine après la publication de notre dernier article de la journée. Quelques minutes plus tard, j'étais devant la télé branchée sur FOX Sports, avec une bonne cinquantaine de dollars de provisions en caféine, jus d'orange, et patisseries diverses, à destination de moi et de mes deux confrères aussi épuisés que moi.
 


C'était peine perdue : mon corps m'avait laché depuis longtemps, et dix minutes après le début du match, je tournais déjà de l'oeil sur le canapé. J'ai rouvert les yeux une fois, quelques miutes plus tard, pour constater que la France avait ouvert la marque, puis une seconde fois, pour constater que la première mi-temps s'était achevée sur le score de 2 à 0. C'est dans mon lit que j'ai passé la seconde.
 



Pendant que le reste des Français de Vegas, pros du poker, touristes et expatriés communiaient dans un ferveur plus modeste que celle observée sur les Champs-Elysées mais tout aussi enthousiaste, je rechargais les batteries pour... revenir au Rio cinq heures plus tard. Oui : les World Series of Poker ne sont pas terminées ! Pas tout à fait. Pour la première fois en 49 ans, un autre tournoi est au programme après la conclusion de l'épreuve principale de l'année.

Il s'agit du tournoi le plus cher de l'été, un tournoi qui n'apparaît que rarement au programme des WSOP, n'aparaissant qu'une troisième fois sur l'agenda depuis sa naissance en 2012 : le Big One for One Drop. Un million de dollars l'entrée, dont une partie est reversée à la fondation One Drop de Guy Laliberté, le grand chef de la troupe multinationale du Cirque du Soleil, et passionné de poker de longue date.

Au moment où je fais mon entrée dans une Amazon Room plus calme qu'elle ne l'a jamais été depuis le 29 mai, seulement 24 joueurs sont assis autour des tables du One Drop. Parmi eux : un pro du Team Winamax qui débute la plus grosse partie de sa carrière, après cinq années passées à tout gagner, ou presque, sur le circuit professionnel. Je vous présente ce field petit, mais très, très costaud dans un prochain article.