Event #60 : Pot-Limit Omaha High-Low 10 000 $ (Day 2)
Pas découragé, Michel a entrepris d'attaquer l'Amazon Room muni de son piolet et de ses bottes d'escalade, tandis que tous les yeux étaient tournés vers les demi-finales du 5K 6-max et les six Français encore en lice dans la Brasilia. Avance rapide : six heures plus tard, alors que nous commencons à digérer notre dîner, et surtout l'élimination des six Français sus-cités bien avant la finale, nous croisons Michel dans le couloir. Encore en course ? Affirmatif ! Michel s'apprête à prendre sa pause-dîner à lui, mais prend le temps de nous confier la bonne nouvelle : avec 365 000 jetons en sa possession, c'est désormais les hauteurs du classement qu'il tutoie, alors que le field a chuté de 125 à 46 joueurs restants.
L'ascension fut loin d'être facile : "J'ai passé plusieures heures entre quatre et dix blindes... Heureusement, le PLO8 n'est pas un jeu où on est obligé d'être pressé, avec l'absence d'ante et les partages de pot." Pour remonter, Michel a bénéficié de la réussite qui lui avait manqué lors du Day 1. "Hier, je suis resté patient. J'ai vu tellement de joueurs, même des spécialistes, s'envoyer en l'air trop vite. J'imagine qu'ils veulent monter un stack rapidement. Ils sont là depuis un mois, s'ils sautent, ils vont jouer le lendemain. Moi, c'est l'inverse : c'est le tournoi où j'ai à coeur de faire le meilleur résultat."
Rappelons en effet qu'en 2017, Michel avait atteint la 23e place de cette épreuve. "J'espère atteindre à nouveau les places payées", dit-il aujourd'hui, "et puis aller un peu plus loin encore."
La pause-dîner achevée, je m'installe devant la table de Michel pour observer une orbite complète. Parmi les 46 derniers joueurs, pas mal de fines lames (Chris Ferguson, Joe Hachem, Phil Galfond, Cliff Josephy...), mais à la table de Michel, je ne reconnais véritablement qu'un seul joueur : Nick Schulman, expert en variantes disposant de son rond de serviette à la Bobby's Room depuis une bonne douzaine d'années.
#1 : Michel est au cut-off avec un tapis de 45BB. La moyenne est de 32BB. Nick Schulman relance en début de parole et Michel rend ses cartes. Heads-up contre la BB, Schulman remportera le coup au showdown avec une quinte, sans s'exciter trop sur la rivière : il y avait une couleur possible, et tous les joueurs de Omaha savent que lorsqu'il y a une couleur possible, toute main inférieure ne vaut généralement pas grand chose.
#2 : Michel est au hi-jack. Nick Schulman (photo) relance UTG et se retrouve heads-up contre le bouton. Les tapis sont mis au milieu sur le turn d'un board 5













#3 : Michel est UTG+1 et passe après une relance du joueur UTG. Le coup se terminera par le scoop du siège 6 face au siège 4, avec un combo couleur max/low max.
#4 : Michel est UTG et passe. Son voisin de gauche va relancer et payer un 3-bet : il sera à tapis dès le flop 6













#5 : Michel est de grosse blinde et passe après une relance de Nick Schulman au bouton et un 3-bet de son voisin de droite.
#6 : Michel est de petite blinde. Le hi-jack relance. Michel complète, son voisin de gauche aussi. Le flop 10













#7 : Michel est au bouton. Tout le monde passe, ce qui lui permet de relancer à 18 000. C'est payé par la BB. Le flop tombe A



#8 : Michel est au cut-off et passe à son tour.
Cette première orbite post-break aura duré 25 minutes, durant lesquelles on aura assisté à quatre éliminations (pas à la table de MIK). Le tapis de notre Team Pro n'a que peu bougé. On vous avait prévenu : au Pot-Limit Omaha High-Low, la patience n'est pas un défaut...
Joe Hachem (plutôt rare en live de nos jours, en tout cas hors de son Australie natale) et Cliff Josephy, première légende de la génération online
Deux autres joueurs Français sont en course à d'autres tables : un Julien Martini très short-stack (nous l'avions oublié dans notre "Demandez le programme" de ce matin, honte à nous) et Thomas Cazayous (photo) : l'ancien candidat Top Shark et finaliste du SISMIX affiche un tapis tout à fait confortable