Le bracelet sera joué dimanche à 16 heures
Boum ! Pam ! Bang ! En trois petites minutes explosives, trois éliminations se sont produites presque simultanément : la table finale est prête ! Et, après consultation des joueurs, une décision a été prise : elle se jouera dimanche après-midi à partir de 16 heures, heure locale (une heure du matin en France). C'est Daniel Alaei qui a pesé dans la balance, indiquant qu'il n'avait guère envie de renquiller pour – probablement – six heures de partie supplémentaires après avoir déjà joué plus de dix heures. Pour nous reporters, cela signifie qu'il faudra travailler la veille du Main Event, un sacrilège pour tout bon membre des médias qui se respecte, avec toutes les fêtes qui sont organisées le 4 juillet, jour de fête national aux Etats-Unis.
Mais qu'importe : c'est avec le sourire que nous serons présents au Rio dimanche... Notre ami du Team Winamax Ludovic Lacay disputera demain sa première table finale aux WSOP !
Mais revenons un instant sur les évènements qui ont précipité la fin de la journée... Après une pause inhabituellement longue due à une panne informatique dans l'Amazon Room, les joueurs sont revenus s'assoir pour débuter un nouveau round aux blindes 15,000/30,000. A ce moment, la moyenne n'était que d'une trentaines de blinde par joueur... Tout le monde s'attendait à un dénouement rapide, mais personne n'aurait pu prévoir que tout serait terminé en trois minutes. Sur le podium télévisé, Danny Wong a trouvé deux Rois pour envoyer au milieu son petit tapis, mais Matthew Wheat a trouvé un flop miracle pour l'éliminer en douzième place. Au même moment, Ludovic Lacay éliminait Alessio Isaia sur une classique confrontation entre les As et les Rois. Les superviseurs n'ont même pas eu le temps de mettre en pause la partie pour constituer la pré-table finale : dès la main suivant l'élimination de Wong, Jason Mercier engageait ses derniers jetons sur un flop As-K-10, et sa paire de Dames ne put rien faire contre la quinte floppée de Daniel Alaei.
Tout ceci en trois petites minutes...
Plan de la table finale
Siège 1 : Ludovic Lacay (Team Winamax) 2,279,000
Siège 2 : Daniel Alaei 1,800,000
Siège 3 : Miguel Proulx 2,440,000
Siège 4 : Matthew Wheat 745,000
Siège 5 : Ville Mattila 490,000
Siège 6 : Trevor Uyesugi 435,000
Siège 7 : Alexander Kravchenko 330,000
Siège 8 : Stephen Pierson 570,000
Siège 9 : Dmitry Stelmak 1,285,0000
Blindes : 15,000/30,000
Tapis moyen : 1,155,000
Les prix restant à être distribués
Vainqueur 780,599 dollars
Runner-up 482,265$
3e. 354,218$
4e. 262,208$
5e. 195,631$
6e. 147,138$
7e. 111,524$
8e. 85,180$
9e. 65,568$
Présentation des finalistes
par ordre de tapis
Miguel Proulx (Canada) 319,499$ de gains – 1 bracelet
Miguel Proulx fait partie des nombreux québécois ayant marché sur les WSOP cet été. Proulx a déjà remporté un bracelet il y a trois semaines, c'était en... Pot Limit Omaha, la version à 2,500 dollars l'entrée. Le voilà de nouveau en finale, avec le chip-lead, qui plus est. Largement suffisant pour le placer parmi les gros favoris. Ludovic Lacay n'aura pas la position sur Miguel, ce qui pourrait lui causer des problèmes dimanche.
Ludovic Lacay (Team Winamax) 1,531,380$ de gains
Après quatre années d'efforts, voilà enfin Ludovic Lacay en table finale d'un tournoi des WSOP, après y avoir gouté à trois reprises lors des tournois EPT et WPT. Ludovic disputait cette semaine son deuxième tournoi de Pot Limit Omaha seulement, démontrant que lorsqu'on est un bon joueur de cartes, on peut se débrouiller à n'importe quel jeu. Une sixième place dimanche assurerait à Ludovic la première place du classement des gains français avant le Main Event. L'an dernier, Cuts avait terminé en seconde place du classement global des WSOP tricolores, juste derrière Antoine Saout. Bien sur, ce qu'on l'on espère plus que tout, c'est une victoire... Rapide, si possible, histoire que nous pussions aller fêter dignement tout ça en cette veille de Main Event.
Daniel Alaei (USA) 4,235,420$ de gains – 2 bracelets
A 27 ans, Daniel Alaei est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de sa génération. C'est simple, il excelle partout : cash-game, tournoi, live, online, Hold'em, Omaha, Limit, No Limit : aucun format ne lui est étranger. Son palmarès en est la preuve : de solides prestations lors de l'émission High-Stakes Poker, deux bracelets (en Deuce to Seven No Limit et Omaha High-Low), un titre WPT en No Limit (Bellagio, décembre 2009) et une récente septième place lors du Player's Championship à 50,000 dollars. Alaei possède le troisième tapis au départ de la finale, et sera immanquablement à joueur à craindre.
Dmitry Stelmak (Russie) 347,078$ de gains
Avec des joueurs comme Vitaly Lunkin et Maxim Lykov, Stelmak fait partie de la dernière vague d'excellents citoyens russes ayant envahi le circuit ces dernières années. Se définissant plutôt comme un joueur live, Stelmak affiche 347,000 dollars de gains en deux ans de carrière, dont une récente 10ème place à San Remo lors de l'EPT, et une huitième place lors de l'épreuve High-Roller organisée aux Bahamas en janvier dernier.
Matthew Wheat (USA) 5,767$ de gains
Je n'ai jamais entendu parler de ce joueur américain, et à l'exception de deux petites places payées lors de tournois deepstack au Caesar's et au Venetian, son palmarès est vierge. En ligne, on peut trouver quelques résultats corrects grâce à Google, mais rien de bien transcendant. Matthew entamera la finale avec 25 grosses blindes.
Stephen Pierson (USA) 27,332$ de gains
On entre dans la zone « short-stack ». Je ne connais pas non plus Stephen, qui n'a qu'une place payée enregistrée officiellement à son palmarès : une 12ème place lors d'une épreuve No Limit lors des WSOP 2008.
Ville Mattila (Finlande) 64,915$ de gains
Probablement un joueur online, celui-là... Mais de nos jours, qui n'en est pas un ? Au palmarès live de Ville, quatre places payées, dont trois finales, aucune ne dépassant les 30,000 dollars de gains. Ville réalisera donc son meilleur résultat en live quoi qu'il arrive.
Trevor Uyesugi (Canada) 0$ de gains (?)
Nous ne savions rien, ou presque, sur Trevor Uyesugi. Google nous informe qu'il pourrait être canadien, et golferait à un niveau respectable. Mais côté poker... Que dalle. Ce manque d'infos n'est pas bien grave, au final : Trevor possède moins de quinze blindes pour aborder la dernière table.
Alexander Kravchenko (Russie) 3,391,301$ de gains - 1 bracelet
Avec seulement onze blindes, le joueur le plus terrifiant du circuit ne sera pas aussi menaçant que d'habitude en table finale. Alex Kravchenko, c'est un visage d'espion venu du froid cachant une véritable machine de guerre pokérienne. C'est surtout l'un des rares joueurs pour qui j'emploierais le terme « serrure » avec le plus grand respect : rares sont les joueurs pouvant survivre aussi longtemps avec un petit tapis sans perdre leur concentration et leur sang-froid. Sa prestation en table finale du Main Event 2007 est enseignée dans les écoles comme exemple de ce qu'un style « tight » peut avoir de bénéfique : Kravchenko avait tenu jusqu'en quatrième place sans jamais mettre la main sur un stack au dessus de la moyenne. Celui que l'on surnomme affectueusement « Teddy KGB » en raison de ses tendances à toujours porter la même veste Adidas rouge possède aussi un bracelet, remporté en 2007 lors d'une épreuve de Omaha High-Low. C'est la sixième place payée de Kravchenko cet été.
Benjo