Day 23, demandez le programme

- 17 juin 2009 - Par Benjo DiMeo

Midi – Event #35 : Pot-Limit Omaha 5,000$ (Day 1)
En voilà une épreuve qu'elle est bonne. Un buy-in élevé, une variante riche en action : on peut s'attendre à un field petit (entre 200 et 300), et a beaucoup de coups spectaculaires. Surement au départ, Antony Lellouche, s'il s'est remis de sa déception après la finale du High-Low. Pot, pot and pot !

13h – Event #32 : No-Limit Hold'em 2,000$ (Finale)
Une vingtaine de joueurs encore en course pour la dernière journée, mais, avec 644,000 de tapis, un seul Antoine Amourette. Il est rare, ce gars-là. Peut-être même unique... Et c'est pour ça qu'on l'aime. Antoine est au dessus de la moyenne.

14h – Event #33 : World Championship Limit Hold'em 10,000$ (Finale)
Quand j'ai quitté la Brasilia, ils étaient encore 13 (voir mon post précédent)

14h – Event #34 : No-Limit Hold'em 1,500$ (Day 2)
Le donk-fest reprend avec 250 survivants sur les 2,000 qui étaient au départ. On attend la liste officielle pour vérifier s'il n'y a pas un français qui s'est glissé dans le tas.

En rire, ou pas

- 17 juin 2009 - Par Benjo DiMeo

Plus que deux tables dans la grosse épreuve de Limit à 10,000 dollars, confinée dans l'intimité de la Brasilia Room, presque vide à cette heure de la nuit.

Comme à l'accoutumée, c'est une belle table finale qui s'annonce pour cette épreuve chère. Greg Mueller, Daniel Alaei, Mark Telscher, Jennifer Harman, Maria Ho et Chad Brown figurent parmi les treize joueurs encore en course.

Malgré l'heure tardive, un petit troupeau de fans hardcore est encore massé derrière le cordon de sécurité.

Quand j'arrive, Jennifer Harman est en train de ranger un joli tas de jetons. Les fans approuvent avec enthousiasme : « Bien joué, Jen ! », et je me rends vite compte que certains de ces jeunes spectateurs ont bu quelques verres de trop, et se moquent un peu de la joueuse pro. Gentiment, certes, mais le foutage de gueule est évident. Les remarques ironiques semblent indiquer que Jennifer a gagné le pot de manière chanceuse : « C'est une pro, elle savait que la carte allait tomber à la rivière ! » « C'est pour ça que c'est la meilleure ! Je l'adore ! »

Coverage par Winamax

Jennifer laisse échapper un sourire – clairement, elle ne s'offense pas de ces remarques somme toute bon enfant, contrairement à certains qui auraient déjà demandé à ce que les perturbateurs de bac à sable soient escortés dehors par la sécurité.

Mais le sourire laisse place au sérieux, quand un gros coup se développe immédiatement après. Le joueur au bouton relance à 24,000, et la petite blinde fait un signe avec le pouce indiquant une relance.

Jennifer regarde ses cartes : je suis debout derrière elle et je vois deux figures, sans pouvoir distinguer lesquelles. Il pourrait s'agir d'une paire, mais je ne peux en être sur. Jennifer se tourne vers son mari, Marco Traniello, qui se tient debout à quelques mètres, stressé pour deux. « Wow », elle dit.

Une décision difficile, clairement, ce qui me laisse à penser qu'elle détient une paire. Les Valets. Les Dames, au mieux.

Finalement, Jennifer 4-bet, pour 48,000 au total.

Le bouton passe. Le sur-relanceur paie immédiatement.

ACoeur5Carreau2Carreau est le flop. Un flop très moche pour les deux figures de Jennifer.

La petite blinde mise. Jennifer relance. Un raise pour info en Limit ? C'est possible, aparemment.

La petite blinde donne une belle info en relançant à nouveau.

Jennifer... paie.

Turn KPique

La petite blinde mise, et Jennifer ne peut plus continuer : elle ne bat virtuellement aucune main.

Son adversaire montre une seule carte : un Valet.

Jennifer vient de perdre un gros morceau de son tapis : il ne lui reste plus que six grosses blindes. Le concert des railbirds reprend :

« Bien passé, Jen. Tu savais que t'étais battue, c'est pour ça que t'es une vraie pro ! »

Cette fois, Jennifer a du mal à sourire.

Value bet

- 17 juin 2009 - Par Benjo DiMeo

J'arrive à la nouvelle table d'Antoine Amourette (le field est tombé à 23 joueurs, Rui Cao a sauté il y a peu) pour le trouver en train de jouer un gros pot. Le board ressemble à ça :

2Coeur3Carreau5Coeur9PiqueQTrèfle

Premier de parole, Antoine mise 75,000. Le pot contient au bas mot 115,000.

L'adversaire de solody réfléchit un moment, et dit « I call. »

Antoine montre 6Carreau4Carreau.

« Well, I can't beat the nuts », répond le joueur en face.

Après ce coup, solody pointe à 520,000, ce qui le place parmi les chip-leaders.

La table finale ne sera pas atteinte ce soir : il ne reste qu'une heure avant le gong fatidique de trois heures du matin.

Vases communiquants

- 17 juin 2009 - Par Benjo DiMeo

Dans le coin Orange de l'Amazon Room, cinq tables de poker sont actives. Autour d'elles, des joueurs de poker concentrés et soucieux. Nous en sommes à ce moment du tournoi où la table finale semble si proche qu'on peut presque la toucher. Mais dans le même temps, il reste encore des tonnes de mains à jouer. Des mains qu'il faudra bien jouer, sans commettre d'erreur – car à ce niveau de blindes, une seule erreur peut vous couter le tournoi, peu importe la taille de votre tapis.

Antoine « solody »Amourette et Rui « Gohanounet »Cao sont toujours assis à la même table, de part et d'autre croupier. Cependant, il semblerait qu'un important glissement ait été effectué en ce qui concerne leurs tas de jetons.

J'avais quitté Antoine avec un tapis de 80,000, la moyenne à ce moment là. De son côté, Rui était plus ou moins chip-leader avec plus de 225,000.

Quand je reviens devant la table, je constate que le tas d'Antoine a été multiplié par cinq au bas mot. Rui fait un peu la gueule, avec environ 200,000.

Antoine me confirme ce que je présumais : il s'est largement nourri sur son voisin français. «Grosso modo, j'ai doublé mon tapis en ne faisant que des sur-relances à tapis préflop », explique t-il. «J'ai environ 190,000 quand se produit le coup avec Gohanounet. Lui était monté à plus de 400,000. »

C'est une bataille de blindes. Antoine complète avec 7Carreau5Carreau, et Rui checke.

Le flop est 9Carreau9Coeur5Pique.

Antoine checke, puis paie la mise minimum posée par Rui.

Turn QCarreau. Ca devient intéressant. Antoine checke à nouveau, et paie une nouvelle mise (20,000).

Rivière 3Carreau. La carte gagnante. Antoine checke une dernière fois. Rui mise 50,000. Antoine pousse son tapis au milieu. Rui ne peut guère abandonner le coup : il possède ACoeur9Trèfle pour un brelan floppé. Il paie et Antoine remprorte un pot énorme pour le placer parmi les chip-leaders.

« Ça m'embête quand même un peu que ça se soit passé comme ça », dit-il avec un sourire gêné. Je sais qu'il est sincère. Gohanounet reste tout de même en bonne santé, malgré tout. Un peu en dessous de la moyenne avec un tapis de trente blindes.

Tableau de bord
37 joueurs restants (sur 1534 au départ)
Blindes : 4,000/8,000, ante 1,000
Tapis moyen : 250,000
Joueurs que j'ai reconnus : Michael Binger (short-stack)

De retour

- 17 juin 2009 - Par Benjo DiMeo

Coverage par Winamax

J'ai choisi le mauvais moment pour m'éclipser du Rio : il s'est passé des tonnes de choses dans l'Amazon Room pendant que nous étions au restaurant. Mais bon, pas trop le choix, j'avais fait la réservation ce matin. Les embouteillages sur le Strip au retour n'ont pas aidé. Il nous a fallu environ trente minutes pour parcourir les deux kilomètres entre le Paris et le Rio. On aurait été plus vite à pied.

OK, faisons le point sur les trucs importants qui ont survenu durant notre absence (je me suis évidemment beaucoup aidé de www.worldseriesofpoker.com pour me tenir au jus) :

- Au grand désespoir des fans européens, Leo Wolpert a battu John Duthie dans le tournoi de Heads-Up. Le papa de l'EPT avait remporté le premier set, mais a ensuite été victime d'une confrontation inévitable lors du second (AK contre 66 sur A692). Le troisième et dernier match a été le plus long, et c'est Wolpert qui a tenu la distance. Il remporte la somme sympathique de 625,682 dollars.

- Davantage reconnu pour ses talents en No-Limit, JC Tran n'en a pas moins réussi à conclure l'affaire dans l'épreuve de Pot-Limit Omaha à 2,500 dollars, et ainsi remporter son second bracelet contre Jeff Kimber. Deux bracelets en deux ans, c'est beau, c'est bon, c'est grand. Je commence à manquer un peu d'inspiration pour écrire ces compte-rendus.

- Point de Fabrice Soulier autour de la seconde table ESPN à mon retour : le français a sauté en septième place, son meilleur résultat en cinq places payées (sur 13 tournois joués, pas mal) Fabsoul remporte 31,657 dollars pour sa performance. Félicitations !

Allons voir ce qui se passe du côté des trois autres épreuves en cours, le Limit à 10,000$ et le No-Limit à 2,000$ en particulier...