Quatre joueurs survivent le Day 1 de l'épreuve 36
Quatre joueurs du Team Winamax ont survécu au Day 1 de l'épreuve de No-Limit à 2,000 dollars, sur sept engagés au total. Je crois qu'on tient un record, surtout au vu de la structure somme toute rapide qui a laissé sur le carreau plus de 88% des inscrits. Et, cerise sur le gâteau, nos joueurs sont tous bien fournis en jetons – Manub, le short-stack, possède tout de même trente blindes.
Guillaume de la Gorce : 148,700
Anthony Roux : 114,200
Almira Skripchenko : 95,000
Manuel Bevand : 35,500
Tableau de bord
213 joueurs restants (sur 1,695 au départ)
171 places payées
Blindes : 600/1,200, ante 100
Tapis moyen : 47,000
Voici le compte-rendu de la conférence de presse donnée par le Team Winamax quelques minutes après la conclusion du Day 1, devant un parterre de journalistes en délire (bon, OK, juste moi). Second degré garanti :
Quatre survivants du Team sur sept partants, et tous avec des tapis confortables : c'est le carton plein aujourd'hui ! Commençons par toi, Almira. Comment s'est passée la journée ?
Almira : Très très chaotique. J'ai essayé de jouer dès le début comme mes camarades du Team. Résultat : il ne me restait presque plus rien après trois mains !
Pourquoi ce premier bluff n'a t-il pas marché ?
Almira : Mon adversaire était probablement un bon joueur d'Internet. J'avais fait exprès de miser un montant qui envoyait le message que le reste de mon tapis était impliqué, et que donc j'avais forcément une grosse main. Il a lu à travers mon message, et a tiré la bonne conclusion en me relançant à tapis – le plus incroyable, c'est qu'il n'avait absolument rien non plus ! Un bluff contre-bluff...
J'avais perdu 80% de mon tapis, mais j'ai gardé mon calme, et je suis remontée très très vite. J'ai repéré les joueurs qui pratiquaient le « squeeze », et je leur ai envoyé le tapis aussi souvent que possible.
Après, j'ai touché un full où j'ai bien fait attention à miser les bons moments pour que mon adversaire soit « commit » sur la rivière. Je suis remontée de 1,200 à 12,000, puis 18,000. J'ai joué beaucoup de mains, puis ait atteint une période creuse de trois heures sans toucher de jeu. Chaque fois que j'essayais de voler en profitant de mon image serrée, on me sur-relançait. Je suis tombée à dix grosses blindes, et là, curieusement, la chance m'a sourit à nouveau durant les deux dernières heures de la journée. J'ai doublé avec une paire de Dix contre une paire de Valets, j'ai piégé un joueur Russe avec les As, et j'ai doublé sur Shannon Shorr avec encore les As contre sa paire de Dames. J'ai pu joué d'autres coups, où j'ai 3-bet léger avec des mains très moyennes.
Une journée bien chargée qui te fait terminer à 95,000 !
Almira : Je me suis beaucoup entraînée avec Manu, et je pense que cela a porté ses fruits aujourd'hui, en ce qui concerne la gestion du tournoi, l'augmentation des blindes... Pour une fois, je ne me suis pas « envoyée en l'air » !
[Manub arrive]
Almira était en train de dire que vos séances d'entraînement avaient payé aujourd'hui...
Manub : Oui, nous avons fait deux ou trois sessions « coaching » sur Winamax, côte à côte pour jouer ensemble chaque main d'un tournoi multi-tables.
Almira : Je prenais les décisions, et Manu analysait.
Manub : On a terminé en seconde place sur plus de 200 joueurs.
Almira : Et c'est lui a profité aussi, il n'a pas arrêté de gagner après ! Je lui ai dit, « finalement c'est moi qui t'ai coaché ! » Plus sérieusement, il a vu comment bossaient les joueurs d'échecs, en tandem.
Manub : Bref, l'entraînement a payé : Almira a touché les As toutes les trois mains, n'a jamais perdu un coup, etc. [éclat de rire général] C'est la quintessence de mes enseignements !
[A tout le monde]
Y-a t-il un last longer de prévu entre vous quatre ?
Manub : Il me faut une côte, alors ! J'ai le plus petit tapis des joueurs Winamax, alors que je suis tout juste en dessous de la moyenne... Je me sens tout petit à côté d'eux !
C'est rare, ça... Bon, le gros tapis, c'est Johny, qui a joué 100% des flops aujourd'hui...
Tout le monde : Bravo ! [applaudissements]
Johny : Oui, j'ai joué pas mal de coups, en effet.
Almira : Je tiens à préciser qu'il y a eu beaucoup d'entraînement aussi avec Johny ces derniers jours... Shopping, échecs, bowling, restaurants, et même des crédit-card roulette ! J'ai accepté trois « flips » contre lui, je les ai tous gagnés !
Manub : Mais Johny a gagné le flip au passage à la caisse à la fin du shopping... 320 dollars pour ma pomme !
Johny : Mais j'ai payé le resto...
Le dur labeur d'équipe paie...
Manub : Oui, Almira a beaucoup aidé Johny en le battant sur trois flips, comme ça il les a toutes gagné aujourd'hui pendant le tournoi !
Johny : Deux sur trois, seulement !
C'est solide, tout de même.
Johny : Au dessus de la moyenne...
Tallix : J'en ai joué un, je l'ai gagné : je suis sur une moyenne de 100% aujourd'hui.
Johny : Si j'ai gagné aujourd'hui, c'est surtout à cause de Julien. Je lui ai emprunté de l'argent pour m'inscrire ce matin : ses dollars magiques du Vénitian ont clairement eu un effet bénéfique sur mon tournoi.
Des coups extraordinaires à raconter ?
Johny : J'ai réussi à gagner deux Rois contre A-T pour passer à 45,000, c'est pas mal, non ?
Non, mais sans déconner, le magnéto tourne, là.
Johny : J'ai joué beaucoup de coups, il y en a un que j'aime bien. Je relance A6, le flop tombe K-5-4. Le mec check-call. Un troisième pique tombe sur le turn. Check/check. Rivière : un 3. Le mec mise, je passe. Avant de prendre le pot, il regarde une dernière fois ses cartes et je lui dit : « oui, vérifie bien que tu as 6-7 ». J'étais sur et certain. Il montre effectivement 6-7 pour la quinte max. Quelques coups plus tard, je relance avec K-J, le même mec me sur-relance. Je suis certain à 99% qu'il est en train de faire un move, pour montrer qui c'est le patron. Je paie. Le flop tombe 6-7-8, il mise, je relance et je prends le coup. J'ai joué plein de mains comme ça, j'avais un read assez précis sur le joueur, c'était sympa.
Tallisque est arrivé à table durant les deux dernières heures du Day 1... Vous avez joué des coups ?
Johny : Bah moi je relance avec A-Q, je crois que je suis max, et lui se contente de défendre sa blinde avec As-Roi. Le flop tombe 9-9-6. Check/check. Turn T. Je value-bet mon As-Dame. Il value-call son As-Roi [rire général]. Rivière on checke, et il gagne.
Tallix : Je trouve que c'était mal joué de 3-bet As-Roi ici, car on avait tous les deux énormément de jetons. Ce qui est marrant, c'est qu'après avoir vu un joueur avec un logo Winamax jouer comme un fou toute la journée, les autres joueurs m'ont ensuite vu arriver et jouer As-Roi de la manière la plus agressive possible. J'ai annoncé à tout le monde : « Oui, Winamax avait fait un casting. Ils cherchaient des personalités différentes. Johny a eu le rôle du maniaque, et moi j'ai décroché le rôle de la grosse serrure ! » [rires]. Et la main d'après, un joueur relance, un autre paie, je sur-relance, et un mec envoie le tapis pour 30,000. Je viens juste d'annoncer à tout le monde que je suis un nit, et c'est à ce moment précis que j'ai les As pour payer mon adversaire ! Je leur ai dit, « vous avez vu je mentais pas ! » Il s'est auto-level sur ce coup là, il a du se dire que je faisais exprès de prétendre être un nit pour pouvoir ensuite 3-bet derrière...
Johny : Enfin bon, on s'est bien amusés, quoi.
Toi, Manu, tu es resté à la même table toute la journée...
Manub : Oui, je crois d'ailleurs que je suis l'un des deux seuls survivant du casting de départ. Un vrai massacre ! Amnon Filippi a très bien joué au début avant d'ensuite tout livrer. Moi, j'ai pas très bien joué au début, et j'ai commencé à me concentrer petit à tapis. J'ai tenté beaucoup de choses, peut-être un peu trop au début. Je suis le short-stack de l'équipe, mais avec un tapis pareil, je suis quand même satisfait.
Oui, d'habitude, être short-stack, ça veut dire avoir trois blindes devant soi. Là, tu as quand même un peu de marge.
Manub : Oui, je vais pouvoir aborder la bulle avec un tout petit peu de levier.
Almira : Ca veut dire quoi ?
Manub : Allons bon, il va falloir reprendre les cours !
Objectif pour demain ?
Manub : j'ai déjà fait mon mini-cash du mois au Venetian il y a deux jours, alors je vais essayer de faire beaucoup mieux demain ! J'avais gagné 403 dollars pour 340 dollars d'investissement, que j''ai instantanément perdu au black-jack environ 17 secondes plus tard. Je suis prêt à faire mieux que ces nits [pointant vers ses collègues du Team]
Oui, parce qu'on dit toujours «ah, les mecs du Team, des vrais pros », tout ça, mais en fait, ils font que chatter, c'est clair.
Manub : Je n'ai pas joué un seul coin-flip, et n'ai été à tapis qu'une seule fois : QQ contre AQ et TT. J'ai triplé là-dessus. Après, j'ai grindé de 18,000 à 38,000. J'ai fait un bon call avec KJ, le cut-off a envoyé tapis, j'ai payé pour un tiers de mon tapis, je savais qu'il pouvait avoir n'importe quoi, j'ai payé et il avait 9-T. J'ai aussi fait des 4-bet « light », première fois que ça m'arrive d'en faire deux dans la même journée... Enfin, d'en faire deux qui passent ! [rires]
Ca faisait un peu partie de mon plan au départ du tournoi : avoir 50 blindes au moment où les ante arrivent, pour pouvoir se permettre quelques moves au bon moment contre les stacks moyens. C'est à ce moment que j'ai sur-relancé deux joueurs. Il est d'ailleurs important de noter que je me suis beaucoup servi des lectures physiques.
Johny : Ah, moi, aussi, c'est très important, ça. On a beaucoup travaillé là dessus.
Manub : Oui, avec Johny on compte monter un labo d'analyses de tell. Mais sérieusement, ça a beaucoup compté.
Johny : En Europe, ils font attention, il ont des lunettes de soleil, on voit pas grand chose. En Amérique, on peut lire précisément certains joueurs.
Manub : Le processus de réflexion des joueurs se révèle sur leur attitude physique.
Johny : Surtout en tournoi ! Et surtout aux WSOP, la lecture des tells marche teeeeeeelllement bien !! Tu sais exactement ce qu'ils ont. J'ai gagné beaucoup de pots comme ça. Et j'ai évité d'en perdre, aussi. C'est tout con, mais regarde ce genre de coup : je suis au cut-off, je m'apprête à relancer comme d'habitude, quand je vois le nit à ma gauche regarder ses cartes, se redresser, et poser un jeton dessus. Bon, ben j'ai passé, çà m'a éviter de perdre une mise.
Manub : J'avais un bon joueur online qui manquait de carapace en live... Je savais exactement quand il relançait avec une poubelle. Il a passé sur toutes mes sur-relances !
Bon, et le gagnant de Monte-Carlo, il t'a dit pourquoi il portait une fausse moustache ridicule ? Pari perdu ?
Johny : Il l'a trouvé dans une boutique, avec ses potes ils en ont tous acheté une, pour rigoler. A un moment, il l'enlève, et la croupière dit « Ah, c'était une fausse !! » Elle avait rien osé dire, par peur de faire une connerie...
Moi Johny, je te verrais bien avec une fausse barbe... Bon, on a déjà douze pages là, je pense. Je vais vous laisser aller dormir pendant que je vais recopier vos conneries pendant deux heures. Bonne nuit, et à demain !