La jeunesse triomphe à nouveau
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Joe Cada sera sans doute le premier à l'admettre : le jeune spécialiste des heads-up online vient de remporter le tête à tête le plus difficile de sa carrière. Après avoir été témoins de quelques coups hautement discutables lors de la première partie de la finale, samedi, les observateurs étaient peu nombreux à croire aux chances du bucheron de l'amateur au départ du match, défavorisé à la fois par la hauteur de son tapis, et par son manque d'expérience en duel. A la surprise de tous, Darvin Moon s'est révélé être un compétiteur féroce, réussissant à faire pencher la balance en sa faveur à force de relances agressives et de moves audacieux. On crut même un moment que l'amateur allait porter le coup final pour s'adjuger le titre.
Mais l'expérience a finalement primé : Cada réussit à doubler son tapis en contrant le semi-bluff osé de son adversaire, qui n'avait que six outs avec une carte à venir. Quelques minutes plus tard, tout l'argent était au milieu. C'est avec une paire de neuf que Joe Cada est devenu le 10 novembre 2009 à 01h23 du matin le plus jeune champion de monde de l'histoire du poker, une semaine avant son 22ème anniversaire. Il bat le récord établi par Peter Estgate en 2008 avec la même main qui avait en son temps permis à Phil Hellmuth d'établir le record, il y a très exactement vingt ans.
Après un rush phénoménal s'étant étalé sur neuf jours d'épreuve, Darvin Moon collecte 5 millions de dollars pour sa seconde place, et c'est peut-être mieux comme çà pour lui : avoir échoué si près du but ne l'empêchera pas de dormir, et il pourra retrouver petit à petit l'anonymat de sa chère forêt. Nul doute que Moon marquera de son empreinte la mémoire collective, tant il nous a offert un spectacle haut en couleurs tout au long du tournoi.
Joe Cada est le nouvel ambassadeur du poker, une fonction qu'il devrait endosser avec brio durant les douze prochains mois. Son parcours durant le Main Event fut un savant mélange de talent et de réussite, une réussite qui a tant manqué à notre français Antoine Saout. Rendons lui hommage à nouveau, et remercions-le pour nous avoir fait tant vibrer durant cette folle table finale, que les historiens considèrent déjà comme l'une des plus passionnantes et excitantes de l'histoire des championnats du monde.
Ainsi se terminent 52 jours de reportage au Rio, tandis que les techniciens s'affairent déjà à démonter le podium. J'espère que vous avez pris autant de plaisir à suivre la finale du plus gros tournoi de monde que j'en ai pris à vous la raconter. Je n'oublierai pas de sitôt les grands moments que nous ont offert les November Nine.
En direct de Las Vegas, votre serviteur vous dit : à très bientôt.
Benjo