Barcelone en août, Barcelone en avril, Barcelone en mars : toutes les excuses sont bonnes pour visiter aussi souvent que possible Barcelone. C'est que la capitale catalane, facile d'accès et en perpétuelle ébullition touristique, est aussi depuis un moment celle du poker européen. Nous nous y rendons chaque été pour vivre le coup d'envoi de la saison via l'European Poker Tour. L'an passé, l'opérateur Party Poker y a lancé avec succès son circuit concurrent, le partypoker MILLIONS (un nouveau festival qui a souri, entre autres, à Davidi Kitai). Cette semaine, nous ajoutons à notre calendrier une troisième visite : le vénérable World Poker Tour pose ses valises du côté du Gran Casino le temps d'une poignée de beaux tournois alternant buy-ins modiques et fields massifs avec des épreuves un poil plus chères. Notre reporter Rootsah sera sur le pont toute la semaine pour vous raconter les perfs des huit pros du Team Winamax présents sur ce qui est la seule étape du WPT organisée en Europe cette année, deux mois après celle de Sotchi (Russie).
Temps forts du festival
11-17 mars : Main Event 3 300 €
12 mars : table finale du WPT 500
14-17 mars : Deepstacks 1 500 €
16-17 mars : High Roller 5 300 €
Les pros du Team Winamax en lice
Leo Margets, Adrian Mateos, Pierre Calamusa, Mustapha Kanit, Davidi Kitai, Kool Shen, Joao Vieira, et Michel Abécassis (hé oui !)
Le Team W est bien décidé à imiter ses glorieux prédécesseurs au WPT Barcelona
Pierre Calamusa surnage à l'issue du Day 1 A, au milieu d'une belle pagaille
Main Event 3 300 €
Holà a todos ! ¡Bienvenido a Barcelona! Après le Party Poker MILLIONS en avril dernier, nous sommes de retour dans la capitale catalane pour suivre un nouveau festival sponsorisé par PartyPoker, le World Poker Tour Barcelona 2019. Et pour le circuit WPT, il s'agit d'un retour après plusieurs années de disette, puisque le Casino Barcelona, unique établissement casinotier de la ville, n'avait plus accueilli le circuit depuis 2013 ! Car si l'EPT Barcelone est une étape phare du circuit européen depuis plus de dix ans maintenant, le WPT s'est concentré ces dernières années sur d'autres destinations lors de ses passages en Europe, comme Prague, Nottingham ou Amsterdam.
Et pourtant, le World Poker Tour et l'Espagne, c'est une longue histoire. C'est en effet la légende du poker hispanique Carlos Mortensen qui mène le classement de la WPT All-Time Money List, avec 6 738 672 $ accumulés, devant Daniel Negreanu et Michael Mizrachi, rien que ça. Il faut dire que le « Matador » fait partie du club très fermé des quatre joueurs ayant gagné trois titres WPT, derrière Darren Elias et ses quatres titres (('Américain a d'ailleurs manqué la passe de cinq cette nuit, en terminant 3e du WPT L.A Poker Classic). Mais selon mon collègue espagnol Alex Hernando, aucune chance de voir Carlos ici, car il ne joue plus rien en dehors de Las Vegas...
Le WPT Barcelone fait également partie de l'histoire du poker français, avec souvent un finaliste tricolore lors des six premières éditions, même si le titre leur a toujours échappé. En 2011 par exemple, les Français avaient ainsi repoussé les limites de la Team Poulidor derrière le vainqueur Lukas Berglund, avec un improbable triplé : Romain Matteoli 2e, Frédéric Bussot Fuentes 3e et Jorge Duffour 4e !
Mais surtout, le tournoi fait partie de l'histoire du Team Winamax... Rappelez-vous la première édition, en 2006 : si l'Allemand Marcus Lehmann s'était imposé, il avait du venir à bout en heads up d'un jeune loup du poker tricolore, un certain Ludovic Lacay, qui signait là sa première ligne Hendon Mob ! Le début de longues années de succès au sein du Team W... Ce WPT a également souri à un autre prodige issu de l'écurie W : même s'il avait déjà plus de vécu sur le circuit que "Cuts", le jeune Tristan Clémençon avait terminé 6e en 2010.
Le casino, c'est tout droit !
Cette année, huit pros Winamax vont tenter d'imiter leurs prédécesseurs dans ce WPT Barcelona : Leo Margets, Adrian Mateos Diaz, Pierre Calamusa, Mustapha Kanit, Davidi Kitai, Kool Shen, Joao Vieira, et Michel Abécassis. Et comme un symbole, le WPT revient aux racines des premiers events joués au casino Barcelona : si depuis plusieurs années, les tournois, et notamment les EPT, se jouaient dans une grande salle au fond du casino, les tables du WPT se retrouvent collées à la salle de jeux, jouxtant les tables de blackjack et les machines à sous.
Résultat : un beau bordel règne dans la salle de tournoi ! Entre les files d'attentes interminables pour s'inscrire, les tables de tournois jouxtant les tables de cash-game et les « ding ding » incessants, l'atmosphère n'est pas franchement propice à la concentration nécessaire pour jouer ces beaux tournois. Certains ne s'en laissent pas compter, comme Alexandre Reard, qui a amené son petit coussin perso pour lui assurer une meilleure assise sur sa chaise : "Je ne l'utilise que pour les gros tournois, c'est pour rester concentré justement !" Le pro Unibet, en compagnie de son coéquipier Quentin Lecomte, faisait partie des joueurs tiltés par l'organisation hier, tout comme Imad Derwiche, vieil habitué du circuit : "C'est une catastrophe". Il n'a d'ailleurs pas manqué de faire part de ses remarques à ElkY, nouveau Team Pro PartyPoker, assis à sa table : "C'est mauvais pour l'image"... Bertrand semblait plutôt d'accord avec lui. Sans oublier les déboires du WPT 500 joué en parallèle (article à venir). Bref, une belle pagaille digne d'une auberge espagnole, que n'aurait certainement pas renié Romain Duris dans le film culte de Cédric Klapish...
Pierre Calamusa a démarré très fort
Mais revenons-en au jeu : pendant qu'Adrien Delmas perfait online, deux pros Winamax étaient en lice hier dans le Day 1 A du Main Event à 3 300 € : Pierre Calamusa et Davidi Kitai. LeVietFou termine avec un très beau stack de 230 000 jetons, soit plus de huit fois le stack de départ, loin devant 58 autres survivants de la journée (sur 123 entrées) mais derrière Dominikas Karmazinas (selon le chipcount officiel). Pour Kitbul, la journée n'a pas été aussi rentable...
Ce Day 1 B, qui a débuté à 12 heures, verra l'entrée en lice de Michel Abécassis, Adrian Mateos Diaz et Leo Margets. Les pros tenteront d'atteindre le Day 2, qui se déroulera jeudi, et commencent avec un stack de départ de 30 000 jetons aux blindes 50/100 et huit niveaux de 60 minutes à disputer. On devrait avoir un dinner-break de 60 minutes à la fin du level 4, comme hier, mais rien n'est moins sûr selon les organisateurs... Leo et Adrian débutent à la même table. Allez, on file dans la salle de tournoi !
Nous retournons dans le casino pour suivre le Main Event, alors que nous approchons de la fin du level 4... Et nous voyons Pierre Merlin assis en table, et plus loin Thierry Gogniat et Isabel Baltazar. Pourtant, tous les stacks de leurs tables respectives semblent bien maigrichons. Renseignement pris auprès d'un floor, il s'agit en fait d'un tournoi satellite pour le Main Event. Les jetons utilisés sont pourtant presque identiques, alors que les tables des deux tournois se juxtaposent ! Inconcevable ? Tout est possible à Barcelone apparemment.
Au fait, voici donc la jetonnerie de ce Main Event (mais pas que) :
Verts : 25
Noirs : 100
Rouges : 500
Jaunes : 1000
Violets : 5000
Thierry Gogniat joue donc ce satellite deux crans à droite de sa compagne Isabel Baltazar. Il nous livre même une petite info : la grande salle où se jouait les EPT par exemple se louerait 42 000 € la journée. Si on fait le calcul, cela fait pas moins de 224 000 € pour sept jours du Main Event. De quoi comprendre pourquoi la salle n'a pas été réquisitionnée pour ce festival ?
Pas loin des machines à sous, on retrouve déjà Antoine Labat et Paul Testud assis côte à côte. Antoine en est déjà à sa troisième bullet dans ce tournoi - rappelons que les joueurs ont le droit à une inscription et un re-entry pour chaque Day 1 (pareil pour le Day 2), soit un maximum de huit inscriptions à 3 300 € dans ce Main Event -, mais a déjà perdu un tiers de son stack. "Je viens de vivre quatre longues journées, déplore le 9ème du Main Event des WSOP 2018. Je suis déjà venu trois fois ici pour l'EPT, mais j'attends toujours la perf'. Concernant l'organisation ? No comment."
Enfin, comment ne pas faire un tour à la table réunissant les deux Teams Pros Winamax en lice aujourd'hui, Adrian Mateos Diaz et Leo Margets. Pour l'instant, la Barcelonaise Leo gagne contre le Madrilène Adrian : elle possède près de deux fois le tapis de départ, tandis que la "Máquina" était tombée à 20 000 jetons.
Dans le tournoi, on retrouve également Martial Blangenwitsh, Patrick Sacrispeyre, Anatoly Filatov, Barny Boatman, Jason Tompkins, Evangelos Bechrakis, Johan Guilbert, Florence Allera, Arne Coulier, Per Linde, Jason Wheeler, Alexandru Papazian, Govert Metaal...
En faisant un tour du côté du cashier, nous croisons Jonathan Therme, Florian Ribouchon et Alexandre Reard, qui vont tous buy-in. Il s'agit donc d'un re-entry pour Alex, qui a déjà sauté aujourd'hui... Apparemment, Eric Sfez a également busté une première fois avant de retenter sa chance : il joue maintenant avec Abdelhadi Kondah.
Dominik Panka devra se méfier des coups droits du sosie officiel de Pete Sampras.
Roger Hairabedian prêt à casser du "poney"
Matthias de Meulder n'est pas loin de son frère Christophe, de dos en bleu
Michel Abécassis porte encore le logo Winamax sur ce tournoi, en "ami" du Team.
Gilbert Diaz, assis en face d'un autre vieux briscard du circuit européen, Lucien Cohen
A noter que Sonny Franco a finalement craqué dans le WPT 500 : malgré sa belle résistance, c'est bien lui qui a cédé à la 16ème place...
Adrian Mateos Diaz, Leo Margets et Michel Abécassis sont toujours in
Encore deux niveaux d'une heure à jouer ce mardi
Main Event 3 300 € (Day 1 B)
Alors que les tables se vident au moment du dinner-break de 60 minutes, les trois joueurs Winamax engagés aujourd'hui reviendront disputer les deux derniers niveaux du Day 1 B. A l'issue des six premiers levels, ils ont tous monté un stack décent, même si Adrian a été contraint de repasser à la caisse.
Les réactions de nos champions :
Leo Margets (95 000) :"C'est super ! Mon tapis n'a fait que grimper, j'ai été payée quand j'avais de grosses mains et mes bluffs sont tous passés. C'est la journée rêvée !"
Leo a notamment pris un gros coup avec trips au turn d'un baby board. Son adversaire ne l'a pas cru avec une overpaire...
Michel Abécassis (70 000) : "Rien de spécial, je n'ai pas perdu beaucoup de coups."
Michel joue a une table plutôt difficile avec Alexandre Reard, Eric Sfez et Abdelhadi Kondah
Adrian Mateos Diaz (69 000) :"Je n'ai qu'une heure pour manger, on discute après !"
Adrian fait son chemin à la table de Leo Margets.
Il reste 268 joueurs pour 342 entrées comptabilisées. Encore deux heures de jeu dans ce Day 1 B, on se retrouve vers 20h15 pour la reprise (blindes 200/400 "BB ante" 400).
WPT 500 :
Le Français Alberto Ah-Line a malheureusement été éliminé en 3ème place pour 99 415 €. Il a perdu un three way-pot énorme à tapis préflop pour tomber à moins de dix blindes, avant de bust contre Federico Piroddi, qui jouera le heads up contre Lukasz Fraczek. Au moment de taper ces lignes, les deux joueurs étaient en train de discuter d'un deal...
Au retour du dinner-break, nous passons dire bonjour à Angelo Besnainou, un vieux de la vieille du poker français. Jugez plutôt : il compte pas moins de 126 lignes sur Hendon Mob, la première répertoriée en... 1997. Pas mal, mais moins bien que son compère Paul Testud (228 lignes), assis à la table adjacente. Il faut dire qu'Ange, qui a pris son ticket sur un satellite hier, ne joue presque plus depuis 15 ans : "Quand tu es rodé, c'est bien, mais la façon de jouer a changé, avec tous ces jeunes..." Le 14e du Main Event des WSOP en l'an 2000 est surtout venu pour Barcelone : "C'est le meilleur endroit pour jouer, tant pour la ville que pour le poker. Enfin, l'organisation est meilleure d'habitude." En tout cas, Ange ne prend pas ce tournoi à la lègère : "Je suis venu pour gagner !" Card dead depuis deux heures selon son propres aveu, Angelo va devoir cravacher avec un tapis de 15 000 jetons.
Les deux frères De Meulder se retrouvent à la même table. De face, Christophe, moin bien loti des deux avec moins de 20 000, tandis que Matthias possède 50 000.
Eric Sfez semble un peu fatigué, au point de me demander dans quelle direction était la salle de tournoi au retour du dinner-break. Pourtant, le Français en est à sa deuxième bullet dans ce Day 1 B. "Je n'arrive pas à décoller", déplore Eric.
YoH ViraL vient lui de passer par la case re-entry après avoir perdu un pot de 40 blindes avec 8-8 contre 10-10 à tapis préflop.
Quelques arrivées notables dans ce Main Event : Roger Tondeur à la table de Barny Boatman, Arthur Conan, François Tosques, Florence Allera, Gianluca Speranza... On avait aussi loupé Ramon Colillas, le vainqueur PSPC aux Bahamas en janvier.
Parmi les récents bustos, on recense Arnaud Enselme, Antoine Labat, Parham Ahoor ou encore David "Chino" Rheem (photo), sans oublier Noah Boeken plus tôt dans la journée.