Michael Mizrachi remporte l'Event #5 : Split No-Limit Hold'em 10,000€
Ils étaient 125 au départ de cette épreuve d'un genre nouveau : trois jours plus tard, il n'en reste plus qu'un seul encore debout, pouvant gouter à la satisfaction d'avoir triomphé de l'un des tournois les plus relevés qu'il nous ait été donné d'observer cette année. Michael Mizrachi a remporté ce soir l'épreuve « Split » des World Series of Poker Europe, jouée tour à tour en Full Ring, Short-Handed et enfin Heads-Up, montrant à nouveau qu'il était bien l'un des meilleurs joueurs « tout terrain » du monde en No-Limit Hold'em.
L'ultime tête à tête du Grinder contre Shawn Buchanan (son quatrième adversaire après Kent Lundmark, Brian Hastings et Roger Hairabedian) s'est dénoué de manière plutôt rapide après une main clé qui a vu Mizrachi envoyer son tapis sur un board 6668A. Le genre de main où l'agresseur est soit en bluff complet après une belle lecture, où soit muni d'un jeu énorme. Buchanan a longtemps réfléchi – il possédait manifestement une belle main mais ne put finalement se résoudre à payer. Dans son interview post-victoire, Mizrachi crachera le morceau, avouant qu'il possédait un 6 en main lui donnant le carré – il avait très envie de se faire payer !
Après ce pot crucial, Mizrachi possédait six fois plus de jetons que Buchanan, et entreprit d'achever son adversaire jeton par jeton, gagnant une multitude de petits coups jusqu'au dernier : une confrontation entre son As-10 et le As-Valet de Buchanan. Le Canadien était favori pour remporter le pot et tenter un come-back, mais la réussite était aussi du côté de Mizrachi, qui trouva un 10 sur le flop pour remporter le pot, le match, le tournoi, et son deuxième bracelet aux World Series of Poker. Ah, oui, et la somme de 336,008 euros, aussi.
Au final, beau succès pour cet Event « Split » réservé à une élite fortunée avec son buy-in de 10,000 euros. Les joueurs ont pour la plupart apprécié le format original mis en place pour l'occasion, bien qu'un poil bancal, et nous autres observateurs avons eu le plaisir de voir à l'oeuvre quelques uns des meilleurs joueurs de poker du monde. Côté français, on retiendra la belle performance de Roger Hairabedian (demi-finaliste), l'un des rares joueurs old school à avoir su tirer son épingle du jeu parmi les jeunes loups online qui représentaient la majorité du field en fin de tournoi. « C'est peut-être parce que je ne suis pas old-school », confiait-il à un confrère hier, comme pour indiquer qu'il avait beaucoup appris et s'était formidablement bien adapté au style de ces joueurs.
Buchanan garde le sourire malgré la défaite, sa troisième en heads-up d'un tournoi WSOP
Avec les Mizrachi, la victoire est toujours une affaire de famille. Ici, Michael avec son frère Robert, lui-même joueur professionnel
Un second bracelet WSOP pour le « Grinder »
-