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L'amateur éclairé Jérôme Crantz remporte le SISMIX 2025
Toujours au-dessus de la mêlée, solide et patient, le dessinateur industriel venu de Besançon a joué sans pression malgré les enjeux : il rend une copie sans bavures dans le plus gros tournoi 6-max de l'histoire du poker

Une "one time", un vrai... vécu par un passionné de stratégie et de compétition : voilà ce à quoi nous avons eu droit sur la dernière ligne droite du SISMIX 2025. Avec la victoire de Jérôme Crantz ce dimanche soir à Marrakech, tous les amateurs de poker peuvent être rassurés : il y aura toujours une place pour eux autour de la dernière table des compétitions de ce genre... tant qu'ils y mettent du sérieux et de l'application (et qu'ils trouvent deux ou trois belles mains de départ !)

Avant la finale, le dessinateur industriel de 44 ans basé à Besançon, père de deux enfants, se définissait pour nous comme un amateur éclairé. Du genre qui travaille son poker depuis quinze ans au sein d'une association (Grand Besançon Hold'em Poker, pour ne pas la citer, on y retrouve quelques très bons regs), ponce des ligues freerolls pour le seul plaisir d'améliorer son score ELO (oui, ça existe aussi chez les amateurs de poker !), tenter de devenir le meilleur joueur de son club... et qui, en ce printemps 2025, voulait découvrir l'ambiance festive du SISMIX avec ses potes, et jouer son premier festival live. Les teufs organisées au bord de la piscine du Es Saadi ou à l'intérieur du Theatro, il n'en aura pas trop vu la couleur, forcément, n'ayant que peu quitté la zone poker du complexe au cours des trois derniers jours.

"C'est incroyable, je ne réalise pas bien, je ne m'attendais vraiment pas à ça. Pour moi c'est clairement un 'one time'", parvenait-il à nous dire quelques minutes après une dernière main gagné contre son ultime adversaire, l'ancien reg Jean-Côme Haye. L'expérience de Jérôme lui permet de rester lucide quant à la chance dont il a bénéficié aujourd'hui : beaucoup de paires d'As (quatre, il a compté), des confrontations favorables, un retournement de situation durant la dernière heure. Mais sa victoire, bâtie sur un chip-lead acquis la veille et qu'il n'a jamais véritablement lâchée, semble a posteriori indiscutable. Car Jérôme a réussi quelque chose de rare pour un amateur parvenant à s'inviter sur une grosse finale : il est parvenu à jouer sans pression et sans complexes.

"J'ai proposé un deal à la fin. Mais il n'a pas été accepté. Ça ne m'a pas gêné, ça m'allait complètement de terminer deuxième !" Il est arrivé en finale avec la bonne attitude et les bons jetons. Le reste a coulé de source, grâce au soutien de sa femme (à distance, car elle n'a pas pu rester à Marrakech jusqu'à la fin de la semaine) et les potes du club. Ceux qui ont crié très fort depuis le rail et tous les autres, branchés sur le stream, tandis qu'il s'appliquait à appliquer la stratégie qui lui correspondait : "jouer low variance, et respecter l'ICM." Que du bon sens.
 

Au bout de la nuit ! Jérôme Crantz remporte le SISMIX 2025, le plus gros tournoi 6-max de l'histoire, et empoche 1 700 000 dirhams ! pic.twitter.com/WXBmw91B7n

— Winamax Poker (@Winamax) May 26, 2025

La première vraie ligne Hendon Mob de Jérôme Crantz - cette 12e place sur un tournoi à 200 balles et 200 joueurs ne compte désormais plus - va lui rapporter 1,7 millions de dirhams, quelque chose comme 163 000 €. Des projets ? "Cela tombe bien, j'avais des travaux à réaliser chez moi !" En ce qui concerne la suite, inutile de faire des plans tout de suite. Une seule certitude : il sera là pour défendre son titre, sur la prochaine édition du SISMIX !

SISMIX 2025 - 530 €
Es Saadi Resort, Marrakech
3 390 inscrits (re-entries inclus) - Dotation 1 492 436 €

Rang	Joueur	Gains (dirhams)
Vainqueur	Jérôme Crantz	1 700 000 MAD
Runner-up	Jean-Côme Haye	1 200 000 MAD
3e	Dario Alonso	900 000 MAD
4e	Saïd Abdel Attey	655 000 MAD
5e	Marius Aldead	490 000 MAD
6e	Raphaël Davidou	365 000 MAD
7e	Nolan Madene	280 000 MAD

Galerie photo

Les vainqueurs des tournois annexes

Avec Matthieu Duran (responsable du live chez Winamax) et Jean-Alexandre Bauchet-Bouhlal (responsable du casino Es Saadi Marrakech Resort)
 

Vous avez fait de ce SISMIX 2025 la meilleure teuf poker qui soit : merci à tous !

Cette semaine, dans ces colonnes, on a beaucoup parlé de chiffres. Avec un tournoi principal qui pulvérise son propre record du monde et des affluences en hausse partout (jusqu'à +700% pour l'un de nos Side Events !), il ne pouvait pas en être autrement. Sauf que n'importe quel joueur qui a mis les pieds ne serait-ce qu'une après-midi au Es Saadi, autour d'une table ou de la piscine, vous le dira : le SISMIX, c'est tout sauf une affaire de chiffres. C'est une ambiance, qui vous possède et vous anime. Un pouls, qui part de Marrakech et se diffuse partout, par delà les frontières marocaines, espagnoles, françaises, belges ou italiennes. Et une fois que vous avez ressenti sa vibration, impossible de l'oublier. Raconté autrement, le SISMIX, il y a ceux qui sont déjà venus et n'attendent que d'y retourner et ceux qui brûlent d'envie d'y mettre les pieds pour la première fois.

Surtout, et cela nous a sauté aux yeux plus que jamais cette semaine, le SISMIX est un festival qui se vit entre potes. Les années précédentes, vous veniez à trois ou quatre. Aujourd'hui, les villas se partagent entre bandes de huit, dix, douze, quatorze ! Ils viennent du même club, sont issus de la même école de commerce, partagent le même groupe de travail, ne manquent jamais l'un de nos Events live ou se rencontrent pour la première fois, quoi qu'il en soit, l'envie était la même : kiffer ensemble.

Vous connaissez l'adage suranné : plus on est de fous, plus on rit. Adapté au SISMIX, il devient : plus on est de déglingos, plus on fait trembler les murs du Theatro. La piscine déborde ? Tant mieux, on fera connaissance en se serrant sur les transats. Le tournoi de Beer Pong affiche complet ? Super, ça rendra la victoire encore plus épique. Le tournoi de l'après-midi est cappé ? Pas grave, on se rattrapera sur le Sprint du soir. Plus vous êtes nombreux, plus ce festival tourne à plein régime. Sans heurt, sans accroc, avec une fluidité exemplaire à tous les niveaux, jamais remise en cause du mardi au dimanche.

Bien sûr, tout ça ne se fait pas tout seul, et il faut rendre hommage au pôle live chapeauté par Matthieu Duran, qui a brillamment préparé l'événement en amont, aux équipes du Es Saadi, qui ont validé nos plans fous et ont orchestré chaque tournoi avec leur professionnalisme habituel, à l'ensemble du Staff Winamax mobilisé, dont la majorité n'ont pas compté leurs heures, de travail comme de sommeil et à toutes les petites mains impliquées de près ou de loin. De la floppée de caisses supplémentaires à la sublime et gigantesque tente installée à côté du Salon Jean Bauchet, en passant par l'armée de croupiers à pied d'œuvre six jours durant, rien n'a été laissé au hasard et tout a fonctionné à merveille.

Serez-vous encore plus nombreux l'an prochain ? Si oui, tant mieux, l'industrie hôtelière marrakchie ne s'en portera que mieux et on sera ravis de découvrir de nouvelles têtes. Et sinon, tant mieux. Car une fois que l'on a organisé un événement comme ce SISMIX 2025, on sait qu'on peut le refaire, et on sera ravis de revoir les mêmes têtes. Peu importent les chiffres, parce qu'on sera ensemble. Et vous serez ensemble, pour vivre une semaine de poker et de fête comme il n'en existe nulle part ailleurs. Ensemble, sinon rien.

Flegmatic, avec Benjo, VictorP, Tapis_Volant, Phil Anthropik, Enrique, Jonas, Antrodax, Caroline Darcourt & Gema Cristóbal

De la part du staff Winamax, un grand merci (et un très très grand bravo) s'impose aussi à toutes les équipes du Es Saadi Resort Marrakech, qui n'aurait pas pu mieux nous accueillir et nous mettre dans des conditions de travail en tous points exceptionnelles !

Tous nos articles sur le SISMIX 2025

Pendant que se jouait la dernière ligne droite du Main Event pour laquelle notre équipe de reportage était mobilisée, d'autres tournois ont également rendu leur verdict lors de l'ultime journée de ce SISMIX 2025. Et jusqu'au bout, les joueurs ont répondu présent, formant (encore) des fields records. On vous présente les derniers vainqueurs du festival, entre vieilles connaissances et one times.

Event #17 : Monster Stack - 4 000 Dirhams

750 inscriptions : a-t-on vraiment besoin de préciser que le chiffre d'affluence de l'an passé (499 entrées) a été noyé au fond des piscines du Es Saadi Resort ? Oui, les participants étaient 1,5 fois plus nombreux qu'en 2024 pour ce tournoi sur deux jours, et le vainqueur Philippe Colin encaisse donc plus d'argent, soit 350 000 Dirhams. À noter que le payout avait été lissé, avec un pourcentage plus élevé de joueurs ITM (125 places payées au total, soit 16 % du field) et un min-cash plus petit.

Le champion, qui selon son palmarès valide ici un one time, devance ses compatriotes Alexandre Ozkul, un joueur plus expérimenté (24 places payées en carrière, 87e du WPO Bratislava 2023) et Florence Cabanet : "Florette", du club de Poker@Lyon (photo ci-contre), signe elle aussi la perf' d'une vie pour 180 000 Dirhams ! On saluera enfin la 15e place de notre streamer Hadrien "ViensMonAgno".

Event #18 : High Roller - 15 000 Dirhams

Un High Roller à 250 entrées, c'est forcément une réussite pour n'importe quel festival poker, et c'est un nouveau record pour le SISMIX (ils étaient 238 en 2024). Le tournoi est revenu à un joueur identifié gambien, Mohamad Ipauta Ali Ahmad, qui encaisse 578 000 Dirhams pour ses efforts (environ 55 000 €). Il devance un visage familier, Cédric Danneker alias "IllicoBusto" (ci-dessous), ancien vainqueur du KING5 (en 2021) et qui banque 378 000 Dirhams, ce qui pourrait bien constituer l'une des meilleurs perfs live de sa carrière (sa fiche Hendon Mob est aux abonnés absents).

Abdou Zizi (4e) et Adrien Amorella (7e) sont les deux autres visages connus d'une TF qui comptait visiblement pas mal d'Espagnols estampillés NC (les Ibériques ont l'habitude de cacher leur identité à Marrakech), sans oublier un Romain Nardin (19e) qu'on avait pas vu depuis un bail dans une fiche de résultats. À noter que notre pro Gus Hansen a atteint les places payées (22e), tout comme le responsable de l'Offre Poker chez Winamax, Benjamin Gelin (28e).

Event #22 : Sunday Mystery - 2 200 Dirhams

Le Sunday Mystery fut l'un des gros fields du SISMIX (et donc un succès, comme chaque event la semaine passée), avec presque 700 entrées au compteur dimanche. Il s'offre à Alexandre Villevy, qui avait déjà pris la 3e place du Bounty ITM lors de la Grande Finale du WiPT à Aix-en-Provence en mars, une ville qui est visiblement son fief poker si l'on se fie à sa Hendon Mob. Le champion remporte pas moins de 74 000 Dirhams, sans compter ses primes mystères. Si le top 10 est constitué à 90% de joueurs français, la première tête connue, Yannice Bahri, termine 14e pour 11 700 Dirhams (+ les primes).

Events #23, 25 et 26 : Rocket KO, Finisher, Sprint Sunday

Trois autres tournois ont également affiché complet lors de ce dimanche de folie au Es Saadi. On commence avec le Finisher à 4 500 Dirhams (350 entrées), que remporte un vieux de la vieille du circuit live : Damien Luis, qui est récompensé de 250 000 Dirhams. Grinder online, il s'était révélé lors du boom du poker au début de la décennie précédente en prenant la 41e place du Main Event des WSOP 2010, dont il avait fini 2e meilleur français, avant de signer quelques jolies perfs un peu partout. Le vainqueur du Sprint Thursday, Adem Agoujil, termine 5e, sans oublier Idir Haiche (10e).

Le Rocket KO à 1 700 Dirhams (447 entrées) tombe dans l'escarcelle de l'inconnu Frédéric Scholler - pour 64 000 Dirhams - (photo), alors que Marc Uzan prend la 5e place.

Enfin, le Sprint Sunday (1 700 Dirhams) est gagné par Laurent Chenet pour 71 000 Dirhams : 48e du dernier EPT Monte-Carlo et 13e du PS Open sur ce même festival, 7e du High Roller de la dernière Grande Finale du WiPT, ce joueur compilant désormais 67 lignes Hendon Mob est visiblement en forme !

Side Events : tous nos récits

Pour certaines photos de cet article, on remercie l'inamovible photographe officiel du Es Saadi, Mounir Mahroug, ainsi que les floors managers du festival : tous ont bossé jusqu'au bout de la nuit pour prendre les derniers clichés !

Soutenu par un rail en folie, Jean-Côme Haye passe tout près de la victoire
Malgré une balle de match, il termine runner-up du SISMIX pour 1,2 million de dirhams et signe une perf XXL
Main Event 5 500 dirhams (Finale)

Chipleader à l’entame de la journée, à 24 left, Jean-Côme Haye est resté dans les hauteurs du classement jusqu’au tête-à-tête final contre Jérôme Crantz, soutenu comme jamais par ses potes d'école de commerce IESEG avec qui il a commencé le poker il y a une dizaine d'années. Sur le papier, le combat semblait gagner d’avance, à tel point que Jean-Côme a commencé par refuser un deal avec son dernier opposant. 

Plus d’expérience, plus d’assurance, plus de jetons chez ce contrôleur de gestion, ex-joueur émérite online qui avait eu ses heures de gloire en remportant notamment trois Winamax Series et en étant entouré de top regs. 

Démarrant le tête-à-tête avec un léger avantage sur son rival, celui que ses potes surnomment Jaycee s'est déjà fait un peu grignoter, quand arrive le premier coup-clef de ce mano-à-mano. Avec 88 en main, Jérôme ouvre à 5,6 millions et Jean-Côme se contente de payer avec 76 en main. Sur le flop K59, Jérôme effectue une mise de continuation à 3,5 millions et se fait sur-relancer à 10,5 millions par Jean-Côme, muni d'une gutshot. Les deux joueurs checkent la turn 6 et voient tomber une gin card sur la rivière sous la forme d'un 7. Deux paires chez Jean-Côme, mais une quinte invisible chez son opposant. Jean-Côme décide de miser cher, 26 millions, et se fait relancer à tapis pour 56,2 millions. "Tu sais que j'ai des 8 ici ?" Jean-Côme rentre dans une longue réflexion, il comprend qu'il n'est plus très bien avec ses deux paires et finit par folder à raison.

Jérôme Crantz ne tarde pas à trouver une première balle de match pour conclure le combat, en partant à tapis avec un énorme draw avec 56 contre K8 sur un flop 827, favori à 57% pour gagner le coup. Mais Jean-Côme parvient à éviter les 15 outs de son adversaire pour revenir dans le game et reprendre le dessus.

Les stacks s'inversent, "On est en vie !" crient ses supporters déchaînés. Jean-Côme ne tarde pas à avoir à son tour une balle de match quand Jérôme Crantz va limp-reraise all-in J8 pour une vingtaine de blindes. Jean-Côme paye à la vitesse de la lumière avec AK mais voit son adversaire trouver directement une couleur sur le flop pour survivre.

C'est quelques minutes plus tard qu'on assiste à la dernière main du heads-up : Jean-Côme pousse ses dernières 10 blindes avec 97 et se fait très vite payer par Jérôme en possession de A9. Malgré les appels bruyants de son rail pour un 7, Jean-Côme voit son adversaire aspirer tous ses jetons sur cette dernière confrontation et ne peut que regarder Jérôme Crantz exulter.

"À la fin, il y a une frustration terrible, c'est comme ça les MTTs, la perf' est folle et l'expérience est extraordinaire", lâche Jean-Côme au micro de Comanche quelques minutes après sa sortie. "C'était très particulier de jouer une TF comme ça et d'avoir un rail aussi enthousiaste. Parfois, ça déconnectait un peu des enjeux, on jouait des flips et ça criait comme des animaux. C'était surréaliste, un moment vraiment extraordinaire."

Le bilan financier est incroyable, 1,2 million de dirhams, l'expérience humaine aussi, avec cette table finale vécue en harmonie avec son clan, ses potes avec qui il jouait des parties à 2€ il y a très longtemps et qui n'ont jamais cessé de l'encourager. Parfois déconcentré, Jean-Côme avouait qu'il avait "missplay quelques spots, le heads-up, ce n'était pas mon meilleur moment du tournoi, alors que c'est là où il y a la plus grosse différence en terme financier. GG à Jérôme, il a bien joué, il mérite le titre."

Sur le soutien qu'il a reçu pendant toute cette table finale, Jean-Côme Haye était vraiment reconnaissant et n'oubliera pas de sitôt les chants inventés par son groupe de pote. On signalera d'ailleurs l'absence de Cédric Danneker dans le rail... pour de bonnes raisons. Le Top reg, qui a découvert le poker en même temps que Jean-Côme, deep runnait le High-Roller, sur lequel il a finalement terminé en deuxième place, comme pour imiter son pote. "C'est juste extraordinaire, je ne m'attendais pas à pouvoir ressentir autant de choses, quand je joue au poker, je vis d'habitude les émotions tout seul, je n'aime pas trop la pression d'avoir des gens qui me regardent et les caméras braquées sur moi et là, c'était vraiment super fun de partager ça avec eux, et de voir à quel point il vivait le truc avec moi."

Pas du genre à s'enflammer malgré cette perf' XXL, la tête sur les épaules, Jean-Côme Haye n'ira pas buy-in des High-rollers à 25K, mais il se pourrait bien revenir l'année prochaine pour essayer de faire encore mieux.

En total freeroll grâce à sa perf sur le KING5, l'amateur espagnol Dario Alonso a rêvé jusqu'en troisième place
Une seule "bullet" offerte lui aura suffi pour deep-run et remporter 900 000 dirhams !
Main Event 5 500 dirhams (Finale)

Le braquage à l'espagnole était presque parfait. Longtemps short-stack, mais toujours dans le bon timing lorsqu'il était à tapis payé, Dario Alonso était monté sur le podium à une heure du matin, pas en si mauvaise posture face à Jérôme Crantz et Jean-Côme Haye, qui n'ont eux jamais quitté le sommet du classement depuis le début de la finale.

15 BB contre environ 30 chacun chez les deux autres : il suffisait d'une main...

Las : la main en question n'est jamais arrivée. Sur ce podium, il devra se contenter de la troisième place, après une dizaine de minutes de 3-handed et une confrontation entre son As-5 off (joué à fond au bouton) et le A10 de Jean-Côme (logiquement payé de BB).

Le board Q738Q est sans appel : devant un rail ibérique mucho caliente, tournant à la bière depuis 14 heures, Dario Alonso tire sa révérence en troisième place.

Pas mal pour quelqu'un qui disputait son premier vrai festival de poker, en freeroll complet qui plus est, suite à sa bonne place sur la dernière édition du KING5... et on n'entendra que du positif durant l'interview post-victoire. "Je n'ai pas eu peur. Je connais mon jeu. Je suis très content de finir troisième alors que j'ai été short tout du long. De 5 blindes au podium : c'est vraiment incroyable."

Et le soutien de la meute espagnole - ils ont tous sauté dans la piscine après son bust ! - lui apportera des souvenirs difficiles à oublier, en plus d'un gain financier de 90 000 €. "Je reviendrai l'an prochain, c'est sûr !"