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J'ai fait le touriste à Marrakech

- 17 mai 2017 - Par Harper

Arrivé avec quelques heures d'avance sur mes collègues, je me suis éloigné de la folie du Es Saadi pour découvrir la ville de Marrakech. Je n'ai pas vraiment innové : direction la place Jemaa el-Fna et son emblématique souk. Accompagné de Gaëlle Baumann, nous avons opté pour le trajet en calèche. Les vrais bons touristes ! Notre chauffeur a commencé par nous demander 150 dirhams et après une négociation de dix minutes où nous sommes passés par les stades 1/ non c'est trop cher 2/ allez baisse le prix s'il te plait 3/ si c'est comme ça on prend un taxi 4/ tu l'auras voulu on y va à pied 5/ je suis dépressif et je vais faire une bêtise si tu baisses pas le prix tout de suite, nous avons réussi à obtenir un prix de 50 dirhams (divisez environ par 10 pour obtenir l'équivalence en euros). 

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Et là, avec un naturel assez déconcertant, il s'est lancé en calèche sur une six voies où le mec qui gagne la priorité est celui qui réussit à forcer le passage. Quand t'es à cheval et qu'il y a des 4x4 autour de toi, ce n'est pas forcément rassurant. Mais au final, cela donne un sacré bon souvenir et on a même pu prendre une photo avec celui qu'on surnomme désormais le Lewis Hamilton de la Palmeraie.

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À peine arrivés, des guides nous tombent dessus. « Salut mon ami, salut les gazelles, il vous faut un guide ici, c'est 30 dirhams, c'est pas cher. » C'est vrai que ce n'est pas très élevé comme tarif mais on a rien demandé nous, on veut juste se balader tranquillement. Et c'est déjà suffisamment écrit sur notre tronche qu'on est des touristes... Avec un guide, on ne pourra plus faire un pas au milieu des commerces.

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Nous voilà donc sur cette fameuse place Jemaa el-Fna. Et c'est comme on l'imagine : une chaleur assourdissante (si si, il faisait tellement chaud que j'en suis devenu sourd), une ambiance sonore de tam-tam, des petites roulottes où campent d'innombrables vendeurs, des stands d'épices aux odeurs envoûtantes et des artistes de rue proposant diverses activités comme vous mettre un serpent ou un singe sur les épaules alors que vous n'avez rien demandé, avant de tenter d'extraire un bakchich de vos poches (chose que vous n'aviez pas demandée non plus). Autre spécialité : vous mettre une boule de henné sur la main alors que vous ne regardez pas et vous demander ensuite quel tatouage vous voulez. C'est ce qui est arrivé à Gaëlle Baumann qui a rétorqué qu'elle ne voulait rien, le mec s'est alors barré et elle se retrouve désormais avec une grosse tâche de henné sans la moindre allure sur la main pour les trois prochaines semaines !

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C'est tout le charme du Maroc, des personnes avenantes qui ont toujours un bon mot, parfois juste par pure sympathie, plus souvent pour obtenir un petit échange monétaire. Difficile de vraiment savoir qui écouter à l'heure où on demande des indications pour trouver le chemin du marché des tanneurs. Un premier nous aide sans rien attendre en retour : « C'est facile, c'est droite, puis la gauche et puis droite et droite ». Après qu'on soit revenu au point de départ, on demande à un deuxième. Ni une, ni deux, il se saisit de la poussette où se trouve ma fille, la soulève et part en courant (là, j'ai eu un peu peur) puis se retourne : « suivez-moi, suivez-moi ». Il entre dans une petite échope et grimpe trois étages particulièrement escarpés. Il ouvre alors une porte donnant sur une mini-terrasse et nous découvrons un homme posté derrière des bouquets de menthe : « Ah mes amis, je vous attendais ! » Ah bon.

La vue d'ici est effectivement imprenable sur les tanneurs. Celui qui est désormais notre guide nous explique que les Berbères descendent une fois par semaine de la montagne pour vendre des peaux et que, ce qui est devant nous, c'est l'endroit où sont travaillées ces peaux durant des dizaines de jours. L'explication dure cinq minutes et je sais bien qu'on est piégé, je lui donne une pièce et il m'engueule parce que ce n'est pas assez. C'est pas comme si on avait demandé quoi que ce soit, hein ! En repartant, on passe obligatoirement par une boutique où se trouve des produits avec les fameuses peaux, c'est encore mieux foutu qu'à Ikea.

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Le retour à la Palmeraie est plus calme et nous optons pour un dîner au Comptoir Darma qu'on ne peut que trop vous conseiller. À moins de cinq minutes à pied du Es Saadi, vous y dégusterez d'excellents tajines et couscous pour environ 200 dirhams. Et là, promis, il n'y aura pas nécessité de négocier.