Winamax

Vous nous avez mis la fièvre

- 30 mai 2016 - Par Harper

L'an prochain, dans le sachet de goodies distribués à tous les joueurs participant au SISMIX, Winamax devrait penser à glisser un sachet de camomille. Car à l'heure de faire tomber le rideau sur Marrakech, peu de joueurs ont les cordes vocales suffisamment intactes pour exprimer leur joie. Mais il y a un détail qui ne trompe pas : cet œil pétillant, commun à tous, qui résume à lui seul le flot ininterrompu d'action qu'il y a pu avoir depuis le lancement des festivités il y a huit jours. Ce festival est une vraie colonie de vacances, un moment hors du temps qui permet de laisser les tracas à la maison, de faire de nouvelles rencontres, de se retrouver nez à nez avec un DJ squattant nos playlists, de participer à divers jeux plus loufoques les uns que les autres avec, en bonus, la possibilité de s'enrichir. 

Des jeunes femmes dénudées simulant un match de football américain, des clowns partant à la chasse aux coulrophobes, un homme déguisé en pingouin pivotant sur lui-même, des stormtroopers réprimant les gens un peu trop sobres, un MC hurlant à la mort pour faire fléchir les genoux de 50 personnes en cœur... Non, ce n'est pas le dernier rêve sous LSD d'Alice aux pays des merveilles mais bien une scène de la vie quotidienne de la piscine de l'hôtel Es Saadi, transformée tous les après-midis en dancefloor géant. 

Car le SISMIX n'est pas un tournoi comme les autres. A côté des 31 épreuves de cartes disputées au sein du casino, piscine, social club et boîte de nuit de la résidence ont vibré au rythme des décibels distillés par les DJs et les animateurs. Un club de vacances de luxe où le seul détail d'organisation non maîtrisé est le sommeil de ses participants. Car on ne vient pas jouer ce tournoi comme on se déplacerait sur un autre. Demandez à Kool Shen qui, arrivé à la fin du Day 1A, a serré au maximum la vis afin de ne pas avoir à disputer une autre journée d'introduction. La raison ? Ne surtout pas louper une pool party.

Et pour cette troisième édition, quelques détails qui nous chiffonnaient ont été améliorés. Le temps de latence entre la conclusion de la fête à la piscine et le coup d'envoi des festivités au TheatrO tirait un peu trop en longueur. Le social club a tout changé. Avec des animations tous les soirs, d'une radio en direct au traditionnel grand quiz exporté de Dublin en passant par un blind test complètement déjanté, l'arène a fait salle comble en permanence. Et ce n'est pas les innombrables tickets et freebets distribués à gogo qui ont plombé l'ambiance, bien au contraire.

Ainsi était rythmé notre SISMIX : une arrivée à midi afin de suivre les tournois de poker, des courses effrénées durant les pauses jusqu'à la piscine pour boire quelques gorgées en profitant de la présence des plus grands DJs, la participation téléphone à la main à tous les quiz organisés en début de soirée, un repas englouti au bord de la piscine afin de prendre quelques forces puis une entrée groupée au TheatrO pour danser et refaire le monde jusqu'au petit matin avec une foule de joueurs qui nous était encore inconnue quelques heures plus tôt.

C'est la magie du SISMIX. Cette faculté à débrider, à mettre en relation des joueurs qui se contentent habituellement de joutes en ligne. "C'est le seul tournoi où vous ne serez pas déçus d'être éliminé" avait prévenu le Top Shark Florian Decamps lorsqu'il a donné le coup d'envoi de l'épreuve. Car si ce savant mélange entre poker et musique a pris, il avait pourtant de quoi dérouter à la base. D'une part les joueurs de poker qui viennent avant tout pour jouer aux cartes et pas pour faire la fête. Mais aussi les DJs à qui on demande de venir jouer devant des personnes se déplaçant avant tout pour lutter autour des tables.

La magie a opéré. La victoire, c'est de voir les DJs Synapson prolonger leur set une heure de plus par simple plaisir et les voir demander s'il est possible de revenir en tant que spectateur tant ils ont passé un bon moment. C'est également de voir Birdy Nam Nam prendre le contrôle des platines de la pool party pendant deux heures alors qu'ils devaient simplement venir dire bonjour.

Et quelle autre fin en apothéose que la victoire de Kool Shen pour pousser la jouissance dans ses derniers retranchements ? Quel autre représentant qu'un artiste devenu joueur de poker pour décrire ce SISMIX ? Le MVP de cette semaine, c'est sans conteste lui. Présent derrière DJ James durant le battle NTM vs IAM, ayant fait la fête tous les soirs au TheatrO et pris d'assaut les pool parties lorsqu'il ne jouait pas, Kool Shen aura été sur tous les fronts et porté par l'énergie du festival plus que par des heures de récupération jusqu'au titre.

Pour finir, on se doit de remercier tous ceux sans qui le SISMIX ne serait rien de plus qu'une chimère, en premier lieu l'ensemble du personnel du Es Saadi Gardens & Resort : le personnel de l'hôtel, du TheatrO et du casino, dont des croupiers n'ayant pas ménagé leurs efforts tout au long de la semaine pour vous offrir un confort de jeu maximal.

Et i nous faut bien entendu vous remercier vous, tous les joueurs présents qui se sont prêtés au jeu de ce double-festival. Vous remercier vous, chers lecteurs, ayant vibré à distance avec nous tout au long de la semaine. En espérant vous voir ici l'an prochain. Vous remercier vous, chers représentants du casino Es Saadi, d'avoir accepté cette idée complètement dingue de mêler musique et poker. On ne vous cache pas que les jours qui viennent vont être consacrés au repos mais avant cela, une dernière soirée d'anthologie nous attend avec Birdy Nam Nam au TheatrO. Car au SISMIX, la fête ne s'arrête qu'à l'heure où vous embarquerez dans le vol du retour !

Back dans les bacs !

- 30 mai 2016 - Par Flegmatic

Bruno 'Kool Shen' Lopes remporte le SISMIX 2016 pour 78 341€

Jamais un tournoi de poker et son vainqueur n'auront été autant en parfaite adéquation, en totale fusion. La victoire de Bruno Lopes sur ce Winamax SISMIX troisième du nom n'est pas seulement méritée, au vu de tout le travail et de tous les efforts accomplis cette semaine et durant les nombreuses qui ont précdées (nous y reviendrons), elle apparaît aussi et surtout comme une évidence. Précurseur du hip-hop en France dans les années 1990, qu'il a contribué presque plus que quiconque à diffuser et populariser, celui que le pays entier n'appelait encore que Kool Shen s'est ensuite imposé très tôt comme l'une des figures de la scène pokeristique tricolore, engrangeant les euros et les places payées de prestige en même temps que le respect et la sympathie de ses pairs.

Sa 17e place ici-même l'an passé, et son retour sur scène sous les lumières du TheatrO avaient donné le ton. Cette année, il remporte finalement ce tournoi taillé sur mesure pour lui. C'est bien simple, des tables de 6-Max récompensant la plupart du temps les joueurs les plus agressifs, à l'ambiance ensoleillée et décontractée de Marrakech en passant par un fond sonore omniprésent de 14 heures l'après-midi à 5 heures du matin, tout est ici fait pour mettre le fondateur de NTM dans les meilleures conditions possibles. Comble de l'ironie, cette victoire intervient quelques semaines après la sortie de son dernier opus solo Sur Le Fil du Rasoir. Un album qui s'ouvre par cette ligne désormais prophétique, qu'il a d'ailleurs prononcé sitôt le micro dans les mains : "Si tu t'demandes pourquoi j'reviens / J'te réponds cash : pas pour l'salaire, pour ça ya l'poker."

Mais surtout cette année, Bruno avait quelque chose en plus de d'habitude, quelque chose de plus que les autres et qui a si souvent fait défaut par le passé : un mental en béton armé. Il y a un peu plus d'un mois, le manager du Team Winamax Stéphane Matheu a convié le coach mental de bon nombre de nos joueurs au traditionnel séminaire annuel de l'équipe pour une intervention entièrement centrée autour du concept de résilience. Cette capacité à encaisser les échecs, et à s'en servir pour repartir de l'avant avec une énergie décuplée, Kool Shen l'a fait sienne tout au long de cette semaine. Ultra solide dans la tête, Bruno a su garder la tête froide après un 2-outer inespéré rentré dès la première main du heads-up et n'a jamais bronché ni abdiqué lorsque la chance s'est mise à tourner. Un exemple pour démontrer ce tout nouvel esprit d'esprit ? Au moment de commenter à chaud cette victoire déjà mythique, il pointait davantage son trop plein de réussite personnel plutôt que celle, presque insolente, de son ultime adversaire.

"J'ai la chance d'évoluer dans l'un des meilleurs Teams au monde, avec des gens qui me font progresser tous les jours," déclarait pour conclure Bruno à la cantonnade. Une solidarité d'équipe poussée jusque dans les moindre détails, Kool Shen arborant depuis hier la veste d'un certain Guillaume Diaz. "Je lui ai piqué hier, avoue le rappeur. Il run tellement good en ce moment que je me suis dit que ça finirait bien par me réussir aussi." Ajoutez à cela les conseils que n'a pas manqué de prodiguer le Génie Belge Davidi Kitai, vainqueur ici-même il y a deux ans et vous obtenez la preuve définitive que cette première place constitue un travail d'ensemble. Grand amateur de football devant l'éternel, Bruno le sait plus que quiconque : lorsque l'on fait partie d'une équipe comme le Team Winamax, et même pour une discipline aussi individualiste que le poker, chaque victoire est collective.

Résultats
Winamax SISMIX 2016 - 901 entrées

Vainqueur : Bruno 'Kool Shen' Lopes (78 341€)
2e : Alexis Fleur (53 917€)
3e : Sébastien Comte (34 562€)
4e : Aurélien Guiglini (25 346€)
5e : Grégory Cometto 19 355€)
6e : Karim Benmarouche (14 747€)
7e : Thomas Cazayous (11 244€)

Tout n'est pas si facile, tout ne tient qu'à un fil

- 30 mai 2016 - Par Benjo DiMeo

La finale, un sortant après l'autre

Entamée peu après 20 heures 30 dans la majestueuse Cour des Lions du Palace Es Saadi, dont la fonction de restaurant gastronomique a laissé place le temps d’une soirée au finish d’un grand tournoi de poker, la finale a commencé de manière classique. Entendez par-là que la logique a été initialement respectée avec les éliminations rapides des deux joueurs les plus en difficulté.

Malgré une expérience considérable en ligne, avec quatre titres Winamax Series (le record absolu) glanés ces trois dernières années, Thomas « FicheHas2Pay » Cazayous n’aura eu le temps de ne jouer qu’une main autour de la dernière table, le jeune grinder installé à Malte trouvant As-Roi aussitôt après s’être assis, et tombant contre les Valets d’Alexis Fleur : le coin-flip tournera à l’avantage du chip-leader.

Avec moins de dix blindes pour attaquer la finale, Karim Benamrouche pensait ne pas tenir plus que quelques minutes. En fait, l’amateur de Saint-Etienne sera resté en place près d’une heure, triplant son tapis face à Kool Shen et Sébastien Comte avant que son As-Valet ne se heurte au As-Dame d’Aurélien Guiglini. L’ordre dans lequel les cartes du board seront retombées ne seront pas tendre avec son rythme cardiaque, Karim trouvant un Valet sur le flop, avant que la Dame sur la rivière ne crucifie ses espoirs.

Malgré un double-up prometteur durant la première heure, Grégory Cometto subira ensuite le même sort, là aussi lors d’une confrontation à tapis préflop, avec un AsJs pas de taille conter les Dames de Kool Shen, scellant l’élimination du manager de boîte de nuit parisien en cinquième place.

Eminence grise de Winamax et figure emblématique du poker Français, tant pour ses résultats en tournoi que sa contribution à l’évolution des jeux en ligne dans l’héxagone, Aurélien Guiglini quittera la Cour des Lions en quatrième position, sans avoir réellement réussi à lancer sa finale, après une confrontation plus ou moins inévitable contre Kool Shen, chacun d’entre eux trouvant la top paire avec l’As sur le flop, avant que le rappeur ne s’améliore sur le turn avec une seconde paire. A noter qu’il s’agira de la seule élimination de la finale n’ayant pas été le résultat d’un all-in préflop.

On tenait le trio final, et là encore, une certaine logique était respectée : Kool Shen, Sébastien Comte et Alexis Fleur, les trois derniers prétendants au titre, étant en effet ceux possédant les trois plus gros tapis à l’entame du match. Mais contrairement à ce que l’on aurait pu croire, cette configuration linéaire n’aura pas résulté en une partie longue : une demi-heure seulement se passera avant qu’une élimination supplémentaire se produise.

Agressif, volontaire, le quasi-régional de l’étape Sébastien Comte (originaire de Lyon mais installé à Marrakech, avec un palmarès conséquent établi ici) se sera vaillamment battu, et aura bien mérité son podium, obtenu après que son As-7 ne se soit pas amélioré contre la paire de 10 d’Alexis Fleur.

Le duel final entre un jeune grinder de 23 ans qualifié pour le tournoi en freeroll (possédant les deux tiers des jetons après une finale menée sans commettre de faute) et une icône de la musique Française devenue petit à petit une figure du poker hexagonal aurait pu ne durer qu’une main, Alexis Fleur trouvant d’emblée une paire de Roi contre un Kool Shen enclin à s’engager son tapis avec une paire de 4. Au bord de l’élimination, il trouvera un 4 salvateur sur le turn pour rester en course, renversant complètement la vapeur.

Cela sera le point de départ d’un duel long (plus de deux heures), et riche en rebondissements : question bad beats, Alexis aura l’occasion de rendre la pareille à Kool Shen, avec un As-2 victorieux contre As-10, et un As-10 partageant contre deux Valets… Sans pour autant parvenir à reprendre l’avantage : ce dimanche, Bruno Lopes avait la réussite de son côté - et une clairvoyance certaine, en témoigne ce magnifique call avec une petite paire de 3 sur un board 72867, au moment même où Alexis avait décidé de bluffer avec QJ ! Peu après trois heures du matin, un dernier rebondissement (As-4 gagnant contre As-7) donnait, pour la seconde fois de l'histoire du SISMIX, la victoire à un pro du Team Winamax.


 

Fané

- 30 mai 2016 - Par Benjo DiMeo

Alexis Fleur éliminé en seconde place (53 917€)

Tombé à moins de 15BB après avoir investi lourdement dans une main finalement abandonnée sur la rivière d'un board Q9549, Alexis Fleur ne fut que trop heureux de payer avec A7 le tapis demandé par Kool Shen. Ce dernier était en dessous avec A4, et le public, déjà impatient après plus de deux heures de duel à couteaux tirés, se levait d'un coup pour observer ce qui ne semblait pas parti pour être la dernière confrontation préflop du tournoi.

Mais le croupier a retourné un tableau 48389, apportant une paire à la main défavorite, et provoquant l'habituelle division autour de la table : déception chez les amis d'Alexis Fleur, cris et allégresse chez les nombreux supporters de Kool Shen.

Alexis Fleur, 23 ans, a écrit une copie parfaite au cours de la finale du Winamax SISMIX 2016, mais le poker est ce qu'il est : imprévisible et cruel. Le jeune grinder parisien devra donc se contenter de la seconde place, et d'un lot de consolation plus qu'appréciable de 53 917 euros.

A venir : plein de comptes-rendus sur cette troisième édition du SISMIX, qui aura (encore une fois !) sacré un pro du Team Winamax !