C'était le SISMIX

- 8 juin 2015 - Par Flegmatic

De l'avis de beaucoup autour de moi, cette deuxième édition du SISMIX fut encore meilleure que la première. Des membres du staff qui, dès mardi, soulignaient les améliorations au niveau de l'organisation, aux joueurs, ravis de pouvoir continuer à pratiquer leur loisir favori dans ce cadre exceptionnel, en passant par les simples accompagnants, enchantés à l'idée de simplement paresser le temps d'un après-midi autour de la piscine, il m'aura fallu batailler pour trouver trace ne serait-ce que d'un soupir de mécontentement. Pour ma part, n'ayant pas participé au tournoi l'an passé, et étant, je l'avoue, tout sauf un habitué de l'univers des casinos avant mon arrivée chez Winamax il y a moins de deux mois, je me garderais bien d'oser la moindre comparaison. À événement atypique, conclusion atypique : les impressions d'un rookie.

Ainsi donc, c'était cela le SISMIX. Ce savant mélange de tournoi de poker pour amateurs comme professionnels, saupoudré d'une bonne dose de musique electro / hip-hop. Ainsi donc, c'est comme cela que se vit une semaine de reportage à Marrakech, du Shuffle up and deal à la dernière main de la journée, du déjeuner sur le pouce à 16h30 au diner-break en terrasse, du rapide verre partagé à la Pool Party aux portes du TheatrO.

Je ne vous mentirais pas, il m'est arrivé d'être jaloux de certains de mes collègues venus en touristes ou des 587 joueurs qui ont pu s'asseoir autour des tables du Main Event tout au long de la semaine, triturer de longues heures durant leurs jetons patiemment amassés. Mais lorsque la seule chose dont on arrive à se plaindre durant les cinq jours qu'a duré la compétition n'est autre que la connexion Wi-Fi un tantinet fluctuante de la salle de presse, on se dit finalement que l'on était pas si mal loti que cela.

Car pour tout amateur de poker, pouvoir vivre de l'intérieur un tournoi comme le SISMIX a quelque chose de tout à fait grisant. Les allées et venues autour des tables s'enchaînent à un rythme effréné, les tasses de café et de thé à la menthe aident à supporter de bien trop courtes nuits et on se surprend à saluer et à prendre des nouvelles de joueurs dont on ignorait jusqu'à l'existence il y a quelques jours de cela.

Tout va très vite, et, à l'image de l'horloge du tournoi, qui continue inlassablement de tourner jusqu'à ce que chaque jeton soit consciencieusement rangé dans la petite pochette prévue à cette effet, on ne s'arrête jamais. Ni d'écrire, ni de parler, ni de laisser traîner les yeux aux quatre coins de la salle pour repérer la moindre main digne d'intérêt ou le dernier busto en date. En d'autres termes, on n'a pas le temps, mais bordel que ce temps est bon !

Et quoi de mieux, pour le mettre à profit, que de multiplier les rencontres. Dans le monde très fermé du poker, qui plus est français, il n'est pas malaisé de dire que tout le monde se connaît plus ou moins. Voir donc débarquer un minot de vingt-trois ans comme moi que l'on présente de surcroît comme complètement extérieur à cet univers, ou que l'on ne connaît tout simplement ni d'Ève, ni d'Adam a de quoi rendre sceptique. C'est là que la magie du SISMIX opère. Même si chacun dispose d'objectifs, de contraintes ou d'impératifs propres, l'atmosphère et l'ambiance générales favorisent immédiatement le contact et l'échange, le plus souvent de façon totalement décontractée et informelle.

Jamais je n'aurais pu imaginer, à quelques jours d'intervalle, prendre un petit déjeuner en compagnie de Michel Abécassis, lancer une vanne à Kool Shen, souhaiter un joyeux anniversaire à Fred Chau ou encore discuter de tout et de rien à deux heures du matin au beau milieu d'une discothèque avec Ludovic Riehl.

Mais au-delà de ces noms ronflants qui permettent de briller dans les proverbiales soirées de Monsieur Durand, je mets un point d'orgue à remercier tous les seconds couteaux de ce SISMIX, ces "autres joueurs" que l'on ne peut parfois mettre en avant que le temps d'un post ou deux. Aucun n'a rechigné à répondre à mes questions, même après un bust particulièrement cruel et tous ont su tolérer mes petites erreurs et approximations de débutant. Certains m'ont offert un verre (ou deux), d'autres m'ont juste lancé un clin d’œil à la sauvette, beaucoup en tout cas ont été simplement contents de pouvoir lire leur nom dans le reportage après m'avoir raconté leur "coup du tournoi". "Tu vas te plaire ici," m'a même glissé entre deux mains Valentin 'NickHautine' Devooght. Il n'est pas si loin de la réalité : je m'y plais déjà !

Difficile de conclure en quelques lignes une semaine aussi riche en moments marquants, coin-flips, kilomètres parcourus entre les tables et fautes de frappes fatiguées. Aussi me contenterais-je de saluer une dernière fois tous ceux qui ont fait de mon premier tournoi une franche réussite :

La direction du tournoi, avec, au premier rang, l'arbitre en chef Thomas Gimie, qui a le bon ton de marier dès le début de journée musique classique et poésie urbaine.
Caroline Darcourt, immense photographe ayant réussi, par je ne sais quel miracle, à supporter à longueur de journée nos exigences pseudo-journalistiques en même temps que nos blagues vaseuses.
Greggy, l'autre rookie de la bande Winamax avec lequel j'ai pu partager quelques rares moments de doute et d'inquiétude mais aussi et surtout un bon paquet de fous rires sur les déboires de son coverage "Off".
La rondelle de citron vert flottant à la surface de la bouteille de Corona. Parce que sans elle, ça aurait quand même vachement moins de goût.
Mes collègues et confrères, de Wina et d'ailleurs, qui m'ont gentiment ouvert les portes de cet univers merveilleux dont je suis encore loin d'avoir fait le tour. Un Big Up tout particulier à Florence et Kinshu, qui n'auront presque pas manqué une seule soirée au TheatrO, et bien entendu à Benjo qui aura eu la discipline de ne pas y mettre les pieds.
L'intégralité du field. Oui, tous autant que vous êtes ! Même toi qui débute ta lecture du coverage par ce post de fin, toi qui est sorti en premier d'un side-event, toi qui t'es complètement cagoulé à la roulette après avoir déjà tout perdu en cash-game. Tu mérites comme les autres d'apparaître de façon plus ou moins directe dans cet article qui semble ne pas avoir de fin.

Mais parce qu'il faut savoir se retirer une fois le rideau tombé sur la scène, je vous laisse vaquer à vos occupations diverses et variées pendant que je m'obstine à repousser le point final de cette aventure humaine et professionnelle que je ne suis pas prêt d'oublier.

Alors une ultime fois avant de tourner cette très belle page, merci. À l'année prochaine !

Sylvain aka Flegmatic

Impérial Sgorrano !

- 8 juin 2015 - Par Kinshu


Pour la deuxième année consécutive, c'est un joueur belge qui a remporté le SISMIX ! Après Davidi Kitai lors de la toute première édition du tournoi, c'est Jérôme Sgorrano, professionnel de de 25 ans jouant à de notre jeu de cartes favori depuis maintenant six années, qui a soulevé le trophée.

Pour sa première place payée à Marrakech, lui qui habite une partie de l'année au Maroc, du côté de Tanger, Jérôme a frappé fort en venant à bout de centaines et de centaines de joueurs au bout de trois (enfin cinq, en prenant en compte les trois Day 1) journées marathon, puis en dominant en heads-up l'un des spécialistes français de la discipline, Sylvain Loosli.

Impresionnant par son calme et sa concentration en finale, Jérôme n'a commis quasiment aucune erreur, récitant un poker de haute volée qui lui a permis d'éliminer quatre de ses cinq adversaires sur l'ultime table.

Joueur exclusif de live, Jérôme ajoute donc un titre de choix à son palmarès déjà garni de multiples victoires. Mais celle-ci a forcément pour lui une saveur particulière. Car devant ses amis venus en nombre le supporter en finale, Jérôme a accompli la plus belle performance de sa jeune carrière en remportant un prix de 700 000 Dirhams, soit près de 65 000 euros. Chapeau monsieur !

Avant d’assister au sacre de Jérôme peu avant l'aube, il a d’abord fallu passer par la longue marche vers la table finale. Un chemin semé d’embûches entamé dès midi où personne n’était à l’abri, y compris les chip-leaders. Ils étaient 33 à prétendre à l’un des six sièges disposés autour de l’ultime table : forcément, il n’y en aurait pas pour tout le monde et des têtes connues comme Brian Benhamou, Vivian Anseline, Adrien Guyon, Kool Shen ou Jean-François Rial allaient en être privés, tout comme Camel Meriem, meilleur poulain de l’écurie des WIP (20e) ou Aurélie Quelain, féminine la mieux classée (9ème).

Peu après minuit, la finale était prête, rassemblant amateurs et pros à part égales. On aurait pu s’attendre à une partie longue. Que nenni : une heure à peine serait nécessaire pour obtenir le duel final.

Romain Chauvassagne allait être le premier à quitter le salon Egyptien accueillant la dernière table, un salon garni de gradins pour l’occasion. Le joueur de Perpignan avait dominé les demi-finales de la tête et des épaules avant de subir quelques revers avant la finale. Short-stack, Romain fut forcé d’envoyer ses derniers jetons avec un As-3 qui ne resta pas en tête contre le Dame-Valet de Jérôme Sgoranno. 

Quelques minutes plus tard, Sofian Benaissa le suivait vers la sortie après avoir poussé 87 contre le 98 de Sylvain Loosli, là aussi lors d’une bataille de blindes. 

Le podium se constituera rapidement après l’élimination de Loic Alexandroff en quatrième place, l’amateur Lillois tentant le tout pour le tout avec un As-2 battu par le As-5 de Jérôme Sgoranno, encore lui.

Survivor parmi les survivor, ayant franchi la bulle avec seulement trois blindes en sa possession (il restait encore 108 joueurs à ce moment-là !), Matthieu Laurent aura vendu chèrement sa peau. Le doyen du poker associatif Français jouera son dernier coup avec un As-Dame inférieur au As-Roi de - vous l’avez deviné - Jérôme Sgorrano.

Le duel final pouvait débuter, entre un Sylvain Loosli plus ou moins dans le même état qu’une heure plus tôt - c’est à dire avec un peu plus de 50% des jetons en sa possession contre un Jérôme Sgorrano considérablement mieux armé.

Bien décidé à ne pas répéter l’histoire en terminant une nouvelle fois second d’un tournoi Winamax, Sylvain Loosli allait commencer l’ultime match en creusant son avatange, avant que le Belge ne lance la contre-attaque, gagnant à la fois en attaque (agression maximum) et en défense (en payant les bluffs de Sylvain). 

Peu avant quatre heures du matin, Jérôme Sgorrano était désormais en position dominante : c’est le moment que choisirent les Dieux du poker pour lui donner une paire d’As gagnante. La messe était dite, et le SISMIX édition 2015 se terminait comme il avait commencé : par la victoire d’un talentueux joueur Belge.


Résultats
SISMIX 2015 - 872 inscriptions (285 re-entry)

Vainqueur : Jérôme Sgoranno (64 400€)
2e : Sylvain Loosli (43 240€)
3e : Matthieu Laurent (31 280€)
4e : Loic Alexandroff (23 000€)
5e : Sofian Benaissa (17 020€)
6e : Romain Chauvassagne (12 880€)

Liste complète des 108 joueurs primés sur le Main Event du SISMIX 2015

La malédiction du runner-up

- 8 juin 2015 - Par Florence

Voilà, c'est fini. Tombé à 2, 345 millions, Sylvain Loosli va open shove et voir son adversaire payer dans l'instant. Jérôme Sgorrano trouve les As au meilleur moment alors que le Team Pro W retourne K9. Pas de miracles sur le board 24QQ5. Sylvain Loosli remporte 470 000 dirhams, forcément déçu d'échouer encore une fois si près du but sur un tournoi Winamax, après sa deuxième place déjà lors du WPO Dublin en 2013.

À sens unique

- 8 juin 2015 - Par Kinshu

La confiance est désormais du côté de Jérôme qui multiplie les coups gagnants. Le rapport de force s'est complètement inversé et Sylvain ne possède plus que 4 millions de jetons contre 13,5 chez son adversaire. Deux pots symbolisant la domination du Belge :

 Sylvain paye un c-bet à 300 000 sur le flop 7JA, puis prend l'initiative sur l'A rivière en attaquant à 550 000 alors que le 3 turn n'a pas entrainé d'action. Pas dupe, Jérôme paye avec K9 et démasque le bluff du pro Winamax qui ne peut montrer mieux que 98.

 Un pot 3-bet avant le flop, sans doute le tout premier de ce duel où les deux acteurs ont adopté un jeu orienté small ball. Jérôme ouvre à 350 000 puis dépose une grosse pile de jetons devant lui après le 3-bet à 900 000 de Sylvain qui fold aussitôt.

Inversement

- 8 juin 2015 - Par Florence

En l'espace de quelques minutes, la situation s'est inversée dans le salon egyptien. C'est désormais Jérôme Sgorrano qui pointe à près de 11 millions tandis que Sylvain Loosli possède 6 millions. La faute à un coup en particulier. Sur un board 9458Q, Jérôme mise à 500 000 et voit Sylvain relancer à 1 250 000. Le Belge va jeter un jeton bleu pour payer. Un call avec une paire de 10 qui s'avère être une bonne décision quand Sylvain ne possède qu'une hauteur As avec A6.