De l'avis de beaucoup autour de moi, cette deuxième édition du SISMIX fut encore meilleure que la première. Des membres du staff qui, dès mardi, soulignaient les améliorations au niveau de l'organisation, aux joueurs, ravis de pouvoir continuer à pratiquer leur loisir favori dans ce cadre exceptionnel, en passant par les simples accompagnants, enchantés à l'idée de simplement paresser le temps d'un après-midi autour de la piscine, il m'aura fallu batailler pour trouver trace ne serait-ce que d'un soupir de mécontentement. Pour ma part, n'ayant pas participé au tournoi l'an passé, et étant, je l'avoue, tout sauf un habitué de l'univers des casinos avant mon arrivée chez Winamax il y a moins de deux mois, je me garderais bien d'oser la moindre comparaison. À événement atypique, conclusion atypique : les impressions d'un rookie.
Ainsi donc, c'était cela le SISMIX. Ce savant mélange de tournoi de poker pour amateurs comme professionnels, saupoudré d'une bonne dose de musique electro / hip-hop. Ainsi donc, c'est comme cela que se vit une semaine de reportage à Marrakech, du Shuffle up and deal à la dernière main de la journée, du déjeuner sur le pouce à 16h30 au diner-break en terrasse, du rapide verre partagé à la Pool Party aux portes du TheatrO.
Je ne vous mentirais pas, il m'est arrivé d'être jaloux de certains de mes collègues venus en touristes ou des 587 joueurs qui ont pu s'asseoir autour des tables du Main Event tout au long de la semaine, triturer de longues heures durant leurs jetons patiemment amassés. Mais lorsque la seule chose dont on arrive à se plaindre durant les cinq jours qu'a duré la compétition n'est autre que la connexion Wi-Fi un tantinet fluctuante de la salle de presse, on se dit finalement que l'on était pas si mal loti que cela.
Car pour tout amateur de poker, pouvoir vivre de l'intérieur un tournoi comme le SISMIX a quelque chose de tout à fait grisant. Les allées et venues autour des tables s'enchaînent à un rythme effréné, les tasses de café et de thé à la menthe aident à supporter de bien trop courtes nuits et on se surprend à saluer et à prendre des nouvelles de joueurs dont on ignorait jusqu'à l'existence il y a quelques jours de cela.
Tout va très vite, et, à l'image de l'horloge du tournoi, qui continue inlassablement de tourner jusqu'à ce que chaque jeton soit consciencieusement rangé dans la petite pochette prévue à cette effet, on ne s'arrête jamais. Ni d'écrire, ni de parler, ni de laisser traîner les yeux aux quatre coins de la salle pour repérer la moindre main digne d'intérêt ou le dernier busto en date. En d'autres termes, on n'a pas le temps, mais bordel que ce temps est bon !
Et quoi de mieux, pour le mettre à profit, que de multiplier les rencontres. Dans le monde très fermé du poker, qui plus est français, il n'est pas malaisé de dire que tout le monde se connaît plus ou moins. Voir donc débarquer un minot de vingt-trois ans comme moi que l'on présente de surcroît comme complètement extérieur à cet univers, ou que l'on ne connaît tout simplement ni d'Ève, ni d'Adam a de quoi rendre sceptique. C'est là que la magie du SISMIX opère. Même si chacun dispose d'objectifs, de contraintes ou d'impératifs propres, l'atmosphère et l'ambiance générales favorisent immédiatement le contact et l'échange, le plus souvent de façon totalement décontractée et informelle.
Jamais je n'aurais pu imaginer, à quelques jours d'intervalle, prendre un petit déjeuner en compagnie de Michel Abécassis, lancer une vanne à Kool Shen, souhaiter un joyeux anniversaire à Fred Chau ou encore discuter de tout et de rien à deux heures du matin au beau milieu d'une discothèque avec Ludovic Riehl.
Mais au-delà de ces noms ronflants qui permettent de briller dans les proverbiales soirées de Monsieur Durand, je mets un point d'orgue à remercier tous les seconds couteaux de ce SISMIX, ces "autres joueurs" que l'on ne peut parfois mettre en avant que le temps d'un post ou deux. Aucun n'a rechigné à répondre à mes questions, même après un bust particulièrement cruel et tous ont su tolérer mes petites erreurs et approximations de débutant. Certains m'ont offert un verre (ou deux), d'autres m'ont juste lancé un clin d’œil à la sauvette, beaucoup en tout cas ont été simplement contents de pouvoir lire leur nom dans le reportage après m'avoir raconté leur "coup du tournoi". "Tu vas te plaire ici," m'a même glissé entre deux mains Valentin 'NickHautine' Devooght. Il n'est pas si loin de la réalité : je m'y plais déjà !
Difficile de conclure en quelques lignes une semaine aussi riche en moments marquants, coin-flips, kilomètres parcourus entre les tables et fautes de frappes fatiguées. Aussi me contenterais-je de saluer une dernière fois tous ceux qui ont fait de mon premier tournoi une franche réussite :
La direction du tournoi, avec, au premier rang, l'arbitre en chef Thomas Gimie, qui a le bon ton de marier dès le début de journée musique classique et poésie urbaine.
Caroline Darcourt, immense photographe ayant réussi, par je ne sais quel miracle, à supporter à longueur de journée nos exigences pseudo-journalistiques en même temps que nos blagues vaseuses.
Greggy, l'autre rookie de la bande Winamax avec lequel j'ai pu partager quelques rares moments de doute et d'inquiétude mais aussi et surtout un bon paquet de fous rires sur les déboires de son coverage "Off".
La rondelle de citron vert flottant à la surface de la bouteille de Corona. Parce que sans elle, ça aurait quand même vachement moins de goût.
Mes collègues et confrères, de Wina et d'ailleurs, qui m'ont gentiment ouvert les portes de cet univers merveilleux dont je suis encore loin d'avoir fait le tour. Un Big Up tout particulier à Florence et Kinshu, qui n'auront presque pas manqué une seule soirée au TheatrO, et bien entendu à Benjo qui aura eu la discipline de ne pas y mettre les pieds.
L'intégralité du field. Oui, tous autant que vous êtes ! Même toi qui débute ta lecture du coverage par ce post de fin, toi qui est sorti en premier d'un side-event, toi qui t'es complètement cagoulé à la roulette après avoir déjà tout perdu en cash-game. Tu mérites comme les autres d'apparaître de façon plus ou moins directe dans cet article qui semble ne pas avoir de fin.
Mais parce qu'il faut savoir se retirer une fois le rideau tombé sur la scène, je vous laisse vaquer à vos occupations diverses et variées pendant que je m'obstine à repousser le point final de cette aventure humaine et professionnelle que je ne suis pas prêt d'oublier.
Alors une ultime fois avant de tourner cette très belle page, merci. À l'année prochaine !
Sylvain aka Flegmatic