Grande Finale du Winamax Poker Tour - Saison 2024/2025
Tahar Said
34 ans, Marseille
41,6 millions (52 BB)
Son palmarès live comporte 237 résultats accumulés depuis 2015, dont 28 victoires, un nombre incalculable de tables finales, et au total près de 800 000 $ de gains. On connaît déjà la réponse, mais on pose tout de même la question et le Marseillais nous confirme l'évidence : oui, son métier est bien celui de joueur de poker, spécialisé dans les tournois live à petit buy-in, jusqu'à 1 000 € l'entrée au maximum. De loin le finaliste avec le plus d'expérience "en chaise", Tahar estime jouer une centaine de tournois par an, mais lorsqu'on mentionne le chiffre à l'équipe d'arbitrage, ils sourient : a priori, il y en a un peu plus à son programme. Avant, Tahar a bossé dans la restauration. "Je ne travaillais pas mon jeu au début", dit-il. L'un des déclics, ça été la rencontre avec une légende du sud, Antonin Teisseire. "Ma plus grosse perf', je me suis retrouvé en heads-up contre lui..." "Et il m'a mis un bad-beat !", rebondit l'intéressé avec son inimitable accent rocailleux. Le point de départ d'une amitié durable, qui l'a vu intégrer une large bande de sudistes, où l'on reconnaît entre autres Sonny Franco et Reine Benguigui. Nous sommes dans le Sud : le chambrage est un sport national. Exemple : "Antonin, c'est mon coach mental... mais en inversé : pendant les pauses il me parle, et derrière, je ne sais plus comment jouer." "Tais-toi !, répond l'autre. Si tu bustes ce soir, je te frappe." Lorsqu'on lui demande comment il trouve l'énergie pour enchaîner autant de tournois, sa réponse est simple. "Ça reste un kiff, de jouer, de voyager..." Sur cette Grande Finale, sa première "bullet" s'est très bien passé, le Day 2 aussi. En revanche, le Day 3 l'a vu tomber très bas à deux tables restantes, avant qu'une confrontation cruciale JJ vs 10-10 ne lance sa remontée. Derrière, il a enchaîné les éliminations pour s'installer confortablement dans le fauteuil de chip-leader. Aujourd'hui, il pourrait bien remporter son plus gros gain en un seul tournoi. - Benjo
Pierre-Louis Quandalle
24 ans, Paris
31,1 m. (39 BB)
En six années de pratique du poker, le jeune Parisien s'est constitué une petite collection de lignes Hendon Mob (13 au total), principalement sur des tournois organisés par TexaPoker - on y trouve notamment une victoire à 17 000 € acquise au Club Circus en 2023. Le Winamax Poker Tour, Pierre-Louis y a aussi goûté dans sa version espagnole, avec un side-event remporté sur la Grande Finale à Madrid la même année. Mais aujourd'hui, celui qui vient de sortir d'école d'ingé pour devenir développeur web nous le jure : il ne joue plus trop au poker, car cela prend du temps. "Pour faire ça bien, il faut s'y mettre à a fond." Mais puisqu'il est actuellement en vacances, il n'a pas dit non à un périple à Aix-en-Provence, en compagnie d'amis comme Oscar Genix (éliminé en 14e place) et Léo, le fondateur d'une école de poker en ligne. Attention, donc : même si Pierre-Louis ne consacre plus beaucoup de temps au jeu et à la technique, il a bien bossé à une époque : théorique pure, jeu Expresso, ranges, outils GTO, tout ça il connaît. Sur la Grande Finale, trois "bullets" lui ont été nécessaires, en plus de "bien run". De tous les finalistes, c'est peut-être celui qui a collé le plus de bad beats... mais c'est avant tout parce qu'il a pratiqué un style de jeu ultra agressif : ses mains spéculatives ont plusieurs fois dû s'améliorer pour gagner. "Je n'ai pas peur des paliers, et je maîtrise mes émotions", prévient-il à l'aube de la plus grosse finale de sa carrière d'amateur. - Benjo
Yoann Kaminisky
28 ans, Trets
25 m. (31 BB)
Basé à vingt minutes d'Aix-en-Provence, le carrossier et peintre passe naturellement beaucoup de temps au Pasino : ses 7 ITM en live depuis 2022, sur des tournois à moins de 250 € l'entrée, ont tous été collectés ici. Yoann a découvert le poker un peu avant le confinement. "J'ai d'abord joué online. Pendant le confinement, je me suis régalé. Il y avait ce tournoi quotidien sur Winamax, le One Time. Deux fois je l'ai perfé, mais sans le gagner." Comme beaucoup, une fois qu'il a pu sortir de chez lui, il a eu envie de jouer en live. Papa d'un enfant en garde alternée, Yoann a dû s'organiser afin de pouvoir jouer deux week-ends de suite lors de la Grande Finale - la semaine dernière, il se qualifiait, et trois semaines plus tôt, il remportait 2 000 € sur un tournoi. Cette semaine, après avoir re-entry, sa deuxième bullet est passée toute seule. Avec tout de même une grosse frayeur en début de Day 2, lorsqu'il s'est retrouvé à tapis avec 3-3 contre As-Roi après un limp du joueur UTG... Le proverbial coin-flip d'une vie a lancé son tournoi : Yoann entamera la finale avec le troisième stack. - Benjo
Jean-Yves Lestrade
49 ans, originaire de Marseille (vit à Aubagne)
18,4 m. (23 BB)
160 ITM en live depuis 2016 : en voilà un autre qui a usé des fauteuils de casino. Chef d'entreprise d'une société d'ambulances privées, Jean-Yves commence le poker en 2013 au détour d'une rencontre avec le père d'un top reg, Jérémy Palvini. Une passion naît, de même qu'une amitié avec Jérémy, qui lui donne des conseils pour améliorer son jeu. "C'est aussi par son biais que j'ai connu Tahar." Tahar Said, le même qu'il affrontera en finale ce lundi. Au sein de ce petit groupe il a progressé, et progressivement pris de l'assurance jusqu'à gagner une bague lors des WSOP-C à Cannes. Habitué du Pasino d'Aix-en-Provence, "Brokeencours" (son pseudo sur Winamax) ne pouvait évidemment pas rater le WiPT. Si son festival n'est pas encore terminé, il l'avait en revanche parfaitement commencé terminant 4ᵉ du Marathon Event pour 8 630 €. Qualifié pour le Day 2 de la Grande Finale sur sa deuxième cartouche, l'entrepreneur a passé du temps dans le ventre mou du classement sans faire de vagues. Au troisième jour, les montagnes russes ont failli avoir raison de son tournoi, tombant aussi bas que 5 BB. À l'expérience, le quadragénaire a réussi à se maintenir pour qualifier le quatrième tapis à l'entame de cette table finale. Après la bague, il donnera tout pour aller chercher l'épée. - Phil Anthropik
Thibault Dumontier
30 ans, Dijon (vit à Ledignan)
14,5 m. (18 BB)
“Je crois que je n'ai jamais ressenti de telles sensations dans ma vie”. Quand Thibault parle de cette Grande Finale, sa voix se casse un peu, son regard s’embue. Huit ans qu’il joue, depuis les soirées passées avec les membres du Dijon Poker Club. Aujourd’hui pro, avec un ABI (Average Buy In) de 35 € sur Wina, il dispute à Aix-en-Provence son deuxième festival live Winamax, trois ans après avoir découvert l’ambiance électrique du WPO Madrid. Une seule bullet pour cette Grande Finale, mais un max de sensations. “C’est limite indescriptible ce que je suis en train de vivre. Je prends tellement de plaisir”. Ému, le jeune trentenaire pense à ceux qui l’ont aidé à en arriver là. "Je ressens énormément de gratitude. J'aimerais vraiment remercier Hitaka, la Team StepUp_, les coachs, sans qui je ne serais pas là à l'heure actuelle." Son objectif pour cette table finale ? "Il arrivera ce qu’il arrivera. La suite appartient à l’histoire, comme on dit”. - VictorP
Patrice Espinasse - Qualifié Freeroll Lyon
57 ans, Rodez (vit à Pignans, Hérault)
13,7 m. (17 BB)
Nous, journalistes, on a certains confrères du microcosme poker qui se débrouillent pas mal cartes en mains. C'est visiblement aussi le cas dans la presse généraliste, et particulièrement au Midi Libre, où officie Patrice Espinasse. Un joueur facturant 25 ans d'expérience dans le poker, et qui avait disputé la finale du France Poker Tour (l'ancêtre du WiPT) à l'Aviation Club de France il y a quinze ans, mais sans atteindre les places payées. Le Ruthénois a aussi joué une dizaine d'étapes du WiPT pour se qualifier en freeroll, ce qu'il a enfin réussi à Lyon en décembre. Lancé sur cette Grande Finale lors du Day 1E, Patrice confie avoir vécu un tournoi plutôt serein : "C'était idyllique. J'ai pu jouer comme je le voulais, progresser régulièrement, je n'ai pas eu de mauvaises rencontres. J'ai touché des mains aux moments critiques, et je m'en suis sorti. La table TV, c'était la cerise sur le gâteau..." Quand il ne joue pas en live, Fabrice fait du cash game sur Winamax, en NL100. "Une année, j'ai obtenu le statut Gold, et Platinum." Cette fois, c'est une épée d'un métal tout aussi précieux qu'il convoite... - Rootsah
Florian Vachez - Red Diamond
25 ans, Valence (vit à Montpellier)
11,5 m. (14 BB)
On avait repéré le Red Diamond dès le Day 1 avec un tapis le plaçant parmi les chipleaders : deux jours plus tard, le voilà parmi les neuf derniers prétendants. Son histoire avec le poker débute pendant ses études de droit, lorsqu'un ami l'initie : la passion enfle rapidement. Il dépose ensuite 10 € sur Winamax pour se tester en ligne... et ce sera la toute dernière fois que Florian utilisera sa carte de crédit, faisant grossir sa roll et montant de limite étape par étape. Puis le premier vrai gros gain arrive. "Je pensais chercher un job étudiant pendant les vacances d'été, mais comme j'avais déjà monté un petit capital, je me suis dit que mon boulot d'été pouvait être le poker. C'est là que je claque ma première perf', en terminant cinquième d'une Trilogy à 5 €, pour 13 000 €." La tête sur les épaules, il ne s'emballe pas, décidant de finir son Master de droit des affaires, tout en gardant l'idée de tenter l'aventure poker une fois son diplôme en poche. Chose qu'il fait, se convertissant rapidement au format Expresso (classique, pas Nitro) dans lequel il se spécialise. Lorsqu'il revient sur son tournoi, il explique avoir "très bien terminé le Day 1, mais mon tapis n'a quasiment pas bougé jusqu'à la fin du Day 2." Arrive le Day 3, entamé avec un capital maigrichon : la journée se passe en mode survie jusqu'à un énorme coup en table télé à 18 joueurs restants, en ayant opté pour une "line funky" selon ses propres termes. Cette main lui a permis de se relancer, puis d'enchaîner avec un double-up en toute fin de journée, avec J


